Obédience : NC Loge :  Chevaliers de la Croix - Orient de Paris 18/05/1981


Explication de la Croix Philosophique
suivi de
Explication sur la Pierre Cubique

Explication de la Croix Philosophique des Chev\ Souv\ Princ\ R\.

Dédiée au G\ O\ De Portugal, présidé par le T\ Ill\ et T\ R\ F\. E\ M\, G\ M\ de la Maç\ L\ ; du C\ du P\ R\, Gentilhomme de sa Maison, Chev\ de l'Ordre du Christ, et Membre du suprême tribunal civil et criminel de Lisbonne

Explication de la Croix Philosophique

(Voyez la Gravure)

De toutes les associations connues, civiles, religieuses, ou militaires, il n'en est aucune qui réunisse ces trois qualités, plus éminemment que la Société maçonnique.

Cette institution a pour, base les lois de la nature :

Ces lois servent de boussole à celles de l'État :

1. La maçonnerie fait son étude spéciale des unes et des autres ; elle tend donc au perfectionnement de la législation, des sciences et des arts, dont elle embrasse d'ailleurs toutes les parties.

Sous ce rapport, elle mérite le premier rang parmi les sociétés civiles.

2. Les LL\ sont des Temples consacrés principalement à la bienfaisance et à des pratiques religieuses. Les Maçons ne mettent jamais leurs Travaux en vigueur qu'après avoir rendu hommage au G\ A\ de l'univers, que le vulgaire nomme Dieu, presque toujours représenté par un triangle ou delta, (représentation idéale, dégagée d'objets périssables,) car la divinité étant impérissable, ne peut, ni ne doit être représentée par aucun objet destructible, ni avoir aucune forme d'objets animés ou qui aient un rapport avec le culte des idoles.

Donc la Maçonnerie est une institution religieuse.

3. Les Maçons de tous les grades sont armés de glaives. L'appareil militaire le plus imposant accompagne et protège toujours les cérémonies religieuses, les recherches scientifiques, et, en général, tous les travaux des Disciples et des initiés.

Mais ce n'est qu'au grade de Rose-croix, que l'origine de cette pompe guerrière se montre aux yeux des Néophytes. Ils apprennent, alors seulement, 1. que l'ordre maçonnique, désigné sous le titre de Maçonnerie bleue, jadis le sanctuaire de la philosophie, sût honorer les malheurs d'un ordre auguste (religieux et militaire), victime de l'ignorance, du fanatisme, et d'une honteuse cupidité, mais digne par ses vertus, d'atteindre aux plus hautes destinées ; 2. qu'il mérita par des services signalés, de devenir partie intégrante de cet ordre illustre ; (dont tous les Chevaliers étaient d'ailleurs Maçons ;) 3. que les prêtres du temple de Memphis, marchèrent désormais, sous les bannières du Temple de Jérusalem, après avoir juré amour, obéissance et fidélité à ses lois, et à ses ministres ; 4. que les deux ordres, unis par un lien indissolube, devinrent une seule et même association dont tous les membres se consacrèrent à l'étude de la philosophie, à la défense du Temple de la cité sainte, à la pratique de toutes les vertus.

La Maçonnerie est donc une société civile, religieuse et militaire. Mais tous les maçons ne sont pas chevaliers de l'ordre, et conséquemment, initiés aux mystères qui lui appartiennent et en font le plus noble comme le plus riche apanage.

Il est des degrés supérieurs, inconnus aux disciples, et aux postulants. Ces degrés seuls conduisent au sanctuaire. Ils en sont les ouvrages avancés ; et les difficultés qui les environnent savent être pour l'ordre ou rite d'Orient (Unique Dépositaire de la Haute Maçonnerie) un garant assuré des vertus et de la fidélité des Néophytes qui ont eu le courage de les franchir.

Dès-lors le voile mystique se déchire ; la lumière la plus vive brille aux yeux du Catéchumène ; et s'il ose en soutenir l'éclat, il est admis au plus haut rang parmi les élus.

Ainsi, les grades, jusqu'à celui de Rose Croix, ne sont point encore les grades essentiels de la Maçonnerie. Ils ne présentent que des symboles ; et les Maçons qui en sont revêtus, doivent être uniquement considérés comme des disciples dont le degré de science est récompensé par des distinctions analogues, connues sous le titre de Compagnonnage, Maîtrise et autres grades différents, selon les différents rites.

La dignité de Rose-Croix, est le nec plus ultrà de ces distinctions que l'on pourrait appeler classiques. C'est dans ce grade seulement, que les Chevaliers-Disciples aperçoivent le 1er rayon de la lumière, après avoir subi le dernier examen sur tout ce qu'il est nécessaire de connaître pour obtenir le droit de postuler les degrés de la sublime chevalerie, et de se livrer aux Travaux qui peuvent y conduire.

En attendant que les Chevaliers Postulants ou Rose-Croix se soient rendus digues de porter les bijoux mystiques de chacun des grades de l'ordre, et, par suite, les ornements dévoilés de L’institution, ils sont décorés de la Croix philosophique, (ouvrage élémentaire, ou clef des sciences qui ont été l'objet de leurs études.)

C'est cette Croix que je vais décrire. (1)

Pour faire la croix philosophique, on commence par tracer un cercle de trois cens soixante degrés, dans lequel on dessine une croix composée de douze équerres égaux, qui représentent les douze signes du Zodiaque, ou les douze mois de l’année solaire ; une moitié en montant depuis Janvier jusqu'à la fin de Juin, indique la progression des jours, et l'autre moitié depuis Juillet, jusqu'à la fin de Décembre, la déclinaison du soleil.

Cette croix marque essentiellement la ligne du méridien, du midi au nord, et nous indique en même temps la forte chaleur de l'été, en opposition aux glaces de l'hiver. Une ligne horizontale traverse le monde entier, de l'orient à l'occident, et nous démontre l'égalité des jours et des nuits dans la zone qu'elle divise ; cette ligne se nomme l'équateur.

En parcourant des yeux de l'imagination les quatre parties du globe, nous découvrirons dans cette croix, le principe de la vie, qui est l'air ; du côté de l'orient, le commencement de la végétation, ou le printemps, qui nous annonce le réveil de la nature ; l'enfance doit être placée de ce côte-là, puisque l'homme se trouve au printemps de sa vie, comme l'horizon du matin, nous indique que le jour se montre dans cette partie du monde, et que le soleil à son lever enrichit l'Orient de ses rayons bienfaisants.

Elevons nos regards vers le haut de cette croix, et nous y découvrirons le feu, qui est l'Âme de la vie, selon plusieurs Philosophes ; ils symbolisaient par cet élément le créateur de l'univers : l'été par sa forte chaleur, caractérise la deuxième partie de l'année. L'homme dans l'âge adulte, se fait remarquer par les désirs de la reproduction de son espèce et par la force de ses facultés physiques. Le midi se trouve naturellement dans cette partie de la croix, puisque le soleil est à son plus haut point qui marque le méridien.

Si nous portons nos regards vers l'occident, nous trouverons que cette partie du monde contient plus d'humidité atmosphérique. L'automne qui est la troisième saison de l'année, nous démontre que toutes les productions de la terre sont arrivées à leur maturité. L'homme dans cette division de la croix, se trouve aussi placé à son déclin, que nous nommons la vieillesse, troisième période de la vie, celle dans laquelle il doit vivre heureux, s'il a su mettre à profit les années précédentes par son travail et son économie. Cette division de la croix, nous indique aussi, que le soleil descend sous l'horizon du soir dans la partie occidentale ; c'est le moment où l'homme se prépare au repos.

Au nord, se trouve indiquée la terre comme étant la portion la plus matérielle et par conséquent la plus pesante ; c'est aussi la raison pour laquelle nous l'avons placée au bas de la croix. L'hiver où tout est glacé à cause de l'éloignement du soleil, procure la quatrième saison de l'année, où toute la nature semble être dans une inertie complète. La portion du globe du côté du nord, se trouve-t-elle aussi bien moins peuplée que les autres parties de la terre, parce qu'elle est dans un hiver presque continuel. Dans cet endroit de la croix, se trouve indiquée la mort, que chaque créature est obligée de subir. L'homme ainsi que les animaux rentrent dans le grand tout de la matière, se décomposent pour se reproduire sous d'autres formes (véritable métempsycose) et s'anéantissent tour-à-tour, selon l'ordre de la divinité et de la nature.

On trouve dans le bas de la croix, l'instant du sommeil ou la nuit qui fait la quatrième partie du jour composé de 24 heures.

Les quatre lettres du mot des Chevaliers Rose+, I.N.R.I., n'ont pas toujours été prises pour l'emblème de Jésus-Christ : Ces quatre lettres mystérieuses étaient connues longtemps avant sa naissance, par les anciens philosophes payent qui avaient arraché les grands secrets à la nature. En pénétrant jusqu'au sanctuaire, ils avaient appris qu’elle se renouvelait à son propre foyer (le travail de son organisation dépendant continuellement du grand Jehova, âme et matière universelles.) Telle a été dans tous les temps la doctrine des Maçons, toujours en adoration, et en contemplation des merveilles du Grand Architecte de l'Univers. Telle est à peu près celle des Maçons actuels qui ont toutes fois l'avantage inappréciable d'être éclairés des lumières de la loi nouvelle.

Au centre de la croix se trouve l'étoile flamboyante, (mystérieuse de l'ordre d'orient,) avec un Delta au milieu, lequel porte dans son centre le caractère simple, mais grand de Uns Deus : Les pointes signifient l'Univers qui est soumis à des règles invariables. Ces lois sont indiquées par les douze équerres qui portent les noms des mois dont est composée l'année solaire.

Au dehors de cette croix, il en est une autre qui annonce le mois lunaire, de 28 jours, deux heures, 17 minutes, 36 secondes, que les mahométans suivent encore ; leur année se trouve donc composée de 13 mois lunaires. Ces mois donnent la môme quantité de jours que ceux de l'année solaire qui est de 365 jours, 48 minutes, 48 secondes. Cette croix lunaire, se nomme croix à marteau, et porte pour l'année, le nombre 13. Faisant suivre à ce nombre celui de la sur la même ligne de 13, on trouve 1312, époque fatale de la grande persécution.

En même tems, ce nombre 1312, indique l'âge des trois grades symboliques : Deux et un, égalent 3, grade d'Apprenti ; trois et deux, égalent 5, grade de Compagnon ; trois, deux et deux, égalent 7, grade de Maître.

Les mots de tous les degrés maçonniques, jusqu'à celui de Rose +, se trouvent également renfermés dans la Croix philosophique.

Exemple premier : le mot de passe d'App\ se trouve dans une croix, Tubal, et dans les quatre angles, Cain : qui signifie Possession mondaine ; nos ancêtres avaient effectivement beaucoup de possessions et de richesses.

La croix qui suit immédiatement après, porte dans ses cinq parties le mot sacré, nom de la colonne d'airain qui se trouve à l'occident du temple de Salomon ; elle annonce que Notre force est en Dieu.

La croix de Compagnon se compose de six parties, qui réunies donnent le cube, et séparées, forment la croix latine (croix allongée). Les quatre extrémités contiennent le mot sacré de Compagnon, et signifient Persévérance dans le bien : Au milieu se trouve le mot de passe, qui désigne la propagation des enfants de l'ordre, nombreux comme les épis de bled.

Une pareille croix contient le grade de Maître ; les huit angles forment le mot sacré, que, depuis, l'on a cru devoir appliquer à la fin tragique d'un de nos chefs ; (M\ B\ N\, la chair quitte les os.) Le mot de passe, au centre de la croix fait allusion à l'histoire de ceux des Chevaliers qui écharpèrent à la persécution.

L'allégorie cachée, montre les habitants du mont Gibel, façonnant les cèdres du mont Liban, pour la construction du temple de Jérusalem. Nos chevaliers doivent façonner, à leur exemple, des disciples qui puissent les aider un jour au grand travail de l'entière restauration.

La cinquième croix contient le grade d'Élu. Le cercle qui entoure la croix se divise en sept parties égales, et marque le mot de passe, meurtrier du père ; allusion à la puissance qui régnait alors, et qui jura la perte de l'ordre et de son Chef. L'intérieur de la croix porte le mot vengeance. (2) Aux quatre coins de la croix à marteau se trouvent quatre croix qui contiennent le grade Ecossais, du régime du rite français. Celle qui est à gauche et dont le cercle porte le nombre sept, donne le mot de passe, qui signifie à Dieu grâce, de notre existence morale : elle donne aussi le mot qui signifie alliance, et celui de la promesse d'union inviolable que se firent les membres des deux ordres ; alliance rompue par les maçons d'Edimbourg, en 1322, époque à laquelle ils fondèrent une nouvelle maçonnerie presqu'étrangère à celle de Memphis, et entièrement opposée (pour les grades capitulaires) à la Grande Institution ou Ordre d'Orient qui, peu de temps auparavant, avait daigné les admettre au nombre de ses enfants.

Cette Maçonnerie est connue sous le nom d'Ordre ou rite d'Hérédom, de Kilwining, ou d'Ecosse.

Depuis quelques années, il s'est élevé plusieurs schysmes dans cette association. Ils ont été accueillis dans des LL\ amies des nouveautés, des changements etc., telles que les sociétés se disant Loges-mères-filles etc.-Ecossaises, d’Amérique, de Marseille, d'Avignon, de France, etc. qui n'ayant point d'instruction positive sur la Maçonnerie d'Ecosse, encore moins sur la vraie Maçonnerie d'Orient, existent sans aucune base solide, et sans institution légale, et forment un mélange monstrueux de parties hétérogènes, comme d'Ecossisme, de Gallicisme et de Kadoschisme ou autre soi-disant Chevalerie, qu'elles prétendent tenir des rites d'Orient, de France et d’Ecosse, (ce qui n'a jamais été et ne peut jamais être, pour ce qui concerne les rîtes d’Orient et d'Ecosse.)

La troisième croix à droite, en bas, indique le mot perfection que l'on mit dans les allégories maçonniques, pour cacher au vulgaire la restauration du Temple de Jérusalem. Ces trois croix donnent le mot et l'Attouchement du grade Ecossais, du régime de France.

Sur la quatrième croix à gauche sont gravés les trois mots qui forment la parole sacrée de ce grade. Ils signifient Œuvres de miséricorde, que nos anciens Chevaliers mettaient en pratique, puisqu'ils étaient hospitaliers, allaient au devant des voyageurs, et protégeaient les malheureux.

Le 6e grade se trouve dans la croix à gauche avec deux épées en sautoir ; les mots sacrés sont J\, qui signifie Louange, et B\ qui signifie Fils de la dextre, ou fils légitime.

L'attouchement de ce grade est le symbole des travaux physiques et moraux aux quels on doit se livrer pour arriver à la maison du seigneur.

La croix allongée qui suit, contient dans son pourtour une partie du mot de passe. L'autre partie est dans l'intérieur de la croix : Tout cela réuni, signifie Ils passeront les eaux ; c'est-à-dire, qu'après avoir triomphé de la persécution, les Chevaliers iront par de-là les mers, se joindre à leurs FF\ de l'Orient, pour chanter avec eux, dans le Temple de Sion, les louanges du Dieu protecteur de la maçonnerie.

La dernière croix renfermée dans un cercle, donne par le nombre sept, le mot de passe des Chevaliers Rose +. Il signifie Dieu est avec nous.

Paix profonde, pax vobis ; dernière parole du grade. Elle indique l'union qui doit régner entre tous les Maçons, s'ils veulent parvenir à l'achèvement du Grand-Œuvre, et obtenir, ainsi, la Paix éternelle.

Que le Grand Architecte de l'Univers nous soit en aide, amen.

OZ\ OZ\ OZ\

Note Essentielle

Les Maçons du régime, ou rite de France, professent en quelque sorte le même dogme que ceux du rite d'Orient, mais ils varient entièrement quant au mode d'enseignement, aux cérémonies et aux distinctions classiques ou grades.

Les Chev\ Rose Croix, du régime français, peuvent donc, à la rigueur, être considérés comme postulants de l'ordre d'Orient : cependant, pour avoir le droit d'être promus aux plus hauts degrés de la Maçonnerie, ils sont tenus de recevoir l'instruction au grade de Rose Croix, tel qu'il se donne conformément au rite oriental.

Au surplus, il serait à désirer que ce dernier rite fut le seul adopté dans les Loges et les chapitres, comme étant le vrai rite primitif, le rite par excellence, celui qui nous est parvenu sans aucune altération, et conséquemment le seul rite non schismatique.

Tous les grades dits Supérieurs, passés, présents ou à venir, autres que ceux émanés de l'Ordre d'ORIENT qui en est, exclusivement à tout autre, le Souverain Dispensateur, sont des grades apocryphes et ne méritent aucune confiance.

Les varies grades supérieurs sont immuables. Ainsi que toutes les connaissances suprêmes du rite oriental, ils ont toujours été scrupuleusement renfermés dans le sanctuaire, et jamais il n'y pénétra de Frère indigne de ce nom.

Mais les Temples ouverts aux disciples n'ont malheureusement pas joui de ce même privilège.

Des Maçons indiscrets ont dévoilé une partie des documents classiques. Ils ont fait connaître l'essence du dogme ; et nul doute que les diverses révélations que l'on a faites a ce sujet, n'ayant été les premiers matériaux des colonnes ou grades symboliques et capitulaires donnés dans le rite français, (n'importe en quel nombre, et sous quelle dénomination.)

Ces grades n'ont pas toujours été distribués uniformément comme cela se pratique aujourd'hui. Ils ont varié très-souvent : peut-être, même, sont-ils menacés encore de nouvelles variations, soit dans le nombre, soit dans les cérémonies, etc., etc., etc., comme cela doit arriver nécessairement dans toutes les institutions qui n'ont point d'origine connue ou légitime, et qui ne peuvent conséquemment, avoir des notions précises sur le but de leur existence !

En attendant de nouveaux changements, les grades français sont désignés par les titres de grades d'App\ ; de Comp\ ; Maît\ ; d’Elu ; de Grand-Elu-Ecossais ; de Chev\ d'Orient-Chev\ Maç\ ; de Souv\ Prince Rose-Croix-Chevalier de l’Aigle et du Pélican. Ils ont été fixés à ce nombre de sept, il y a quelques années par le Grand Orient de France.

Le vrai rite d'Ecosse ne donne que des degrés classiques. Ces degrés ne vont pas au-delà de celui de Rose Croix. Ils sont au nombre de cinq.

Le soi-disant rite Écossais délivre trente trois et plus de degrés. Il ne tient donc pas ses constitutions de la grande Loge d'Edimbourg.

Ni l'un, ni l'autre de ces derniers rites n'a aucun rapport de dogme avec l'ordre d'Orient.

On croit inutile de rappeler que l'institution d'Orient est la seule qui puisse prouver son origine, et un exercice constant de ses droits, par des constitutions dont il est impossible de révoquer en doute l'authenticité, par une série non interrompue de faits consignés dans les archives de l'institution, et dans plusieurs actes publics déposes dans les archives nationales, par son histoire particulière et celles de très-éminents princes , chefs suprêmes et souverains de l'Ordre, qui en ont tenus les rênes, depuis la fondation, jusqu'à ce jour, etc.

Tous ces faits seront publiés, par ordre chronologique, dans l'histoire générale l'institution, à la quelle travaillent différents savants.

3098-3-1.jpg

3098-3-2

A\-G\ C\

Explication de la pierre cubique

(Voyez la Gravure)

Dans les hauts grades on doit donner le développement de la science maçonnique, dont les principes sont indiqués dans les trois grades symboliques : Mais cette première école ne s'expliquant pas suffisamment, nous allons entrer dans les plus grands détails, en parcourant les différents tracés qui sont sur la pierre, appelée cubique ; cette pierre angulaire est une des bases essentielles de l'art royal ; elle n'est qu'ébauchée dans le 2ème grade de la Maçonnerie bleue.

Il aurait fallu que cette pierre eut été tracée en caractères hiéroglyphiques, selon la rigueur des lois maçonniques ; alors le Gr\ Or\ de France, aurait senti la nécessité de donner la clef de nos caractères selon l'exemple qui est tracé dans le chapiteau du côté gauche.

Dans le bas qui forme un carré, est une division de 100 cases ; 26 contiennent les hiéroglyphes, 26 autres, les lettres italiques, 4 en hiéroglyphes composés, et 4 aussi en lettres composées ; 12 en ponctuations hiéroglyphiques : 12 en caractères vulgaires et 16 remplies avec les chiffres depuis 1 jusqu'à 70.

Tel est le contenu du côté gauche de cette pierre que le Gr\ Or\ n'a pas songé à remplir. Il était donc essentiel pour l'art royal, qu'un ouvrier zélé voulut s'en occuper pour l'instruction de ses FF\, et pour leur apprendre à connaître les lettres, afin de pouvoir lire les mots mystérieux de notre art.

Les deux niveaux que vous voyez dans le haut du chapiteau, vous annoncent que les connaissances rendent les hommes égaux, et que les talents élèvent l'homme d'une classe ordinaire au niveau des grands de la terre.

Maintenant que nous connaissons les caractères, nous allons apprendre à connaître la face de cette pierre : cette face est un chef-d'œuvre du Gr\ Or\ de France, puisqu'elle renferme dans sa composition une division de 81 cases qui forment le carré de 9, où tous les mots mystérieux se trouvent renfermés, depuis le premier grade jusqu'à celui-ci, en y ajoutant les 16 du chapiteau, qui contiennent un seul mot sacré composé de trois paroles.

Pour lire ce que contient ce carré, on commence par le T, qui est au bas sur la première ligne à gauche, ensuite la lettre U, au dessus du T, dans la 1re case de la 2me ligne ; ce qui forme la première syllabe du mot de passe d'Apprenti ; puis vous prenez le B, de la 2me case de la 1re ligne, après un A, dans la première case da la 3me ligne en montant, vous descendrez en biais jusqu'à la lettre L\ qui forme la 2me syllabe du mot précité ; ainsi du reste des mots que vous lirez en biaisant de gauche à droite, en descendant jusqu'à la dernière case en haut à droite, dans laquelle vous trouverez deux lettres TH, en opposition avec la lettre T, par laquelle vous avez commencé.

Les 16 cases triangulaires du chapiteau, forment ensemble un grand triangle, ou Delta, emblème de la Divinité selon les Egyptiens. C'est dans ces cases qu'est placé le mot sacré du présent grade, le Tetragrammaton, la parole inominale du grand Jehova, qui était toujours tracée dans un Delta.

Vous remarquerez que le Gr\ Or\ de France dans sa sagesse, a crû devoir placer dans ce chapiteau triangulaire le grand mot de ce sublime grade.

Les chérubins qui sont placés sur ce chapiteau, et qui accompagnent ce triangle vous annoncent que tout est divin dans les cérémonies de ce grade, qu'il est l'annonce de la doctrine des Maçons ; ils adorent un Dieu unique, et ne le perdent jamais de vue dans toutes leurs actions.

Maintenant que nous avons épuisé les deux faces de cette pierre nous allons entrer dans d'autres détails, qui tiennent aux sciences dont on vous a parlé dans les grades symboliques, et surtout à la géométrie, laquelle vous conduit naturellement aux connaissances les plus abstraites ; tels sont les systèmes du monde etc. etc.

Les anciens initiés aux mystères du Sacerdoce nous ont transmis la science des calculs. Cette science conduit naturellement à la géométrie ; dans le compagnonnage on en parle souvent ; cette science commence par la connaissance des chiffres, dont la clef nous vient des égyptiens. Elle est trace dans le côté droit de la pierre.

Cette clef se compose d'un carré parfait coupé en 4 parties égales., par une ligne perpendiculaire et une horizontale, ensuite par deux autres lignes diagonales, d'angle en angle, qui divisent ce carré en 8 parties triangulaires ; c'est dans ce tracé que vous trouverez les figures des 10 chiffres depuis 1 jusqu'à, zéro.

Le 1 est une ligne perpendiculaire, l.

Le 2 est pris dans un carré et forme un zede, Z.

Le 3 se prend par la moitié du grand carré duquel vous tirez une ligne jusqu'au coin, ensuite une autre jusqu'au centre, puis en reculant jusqu'au coin d'en bas, et une horizontale jusqu'à la ligne perpendiculaire du milieu, 3.

Le 4 se trace par une perpendiculaire à droite. On prend le milieu de cette ligne, on en tire une horizontale jusqu'au centre du grand carré, et on remonte par une diagonale, jusqu'à l'angle d'en haut à droite, ce qui forme un 4 parfait, 4.

Le 5 se fait par une ligne qui part de l'angle d'en haut à droite, en descendant par une diagonale jusqu'au centre ; ensuite vous tirez une ligne horizontale, à droite jusqu'à moitié de cette perpendiculaire du côté droit ; après, vous descendez jusqu'au bas, et retournez en arrière jusqu'à la perpendiculaire du milieu, 6.

Le 6 se fait en traçant une ligne diagonale, de l'angle droit d'en haut, à l'angle gauche d'en bas ; de là une horizontale en bas, jusqu'à celle du milieu que vous tracez en remontant jusqu'au point du centre, 8.

Le 7 se prend depuis la ligne du milieu d'en haut en traçant une ligue horizontale jusqu'à l'angle à droite, puis vous descendez une diagonale jusqu'au coin opposé du grand carré à gauche en bas, 7.

Lo 8 se fait en traçant une croix de St. André, c'est-à-dire deux lignes croisées, fermées par une ligne horizontale en haut et en bas, 8.

Le 9 se fait en partant du centre, en remontant la ligne perpendiculaire, puis une horizontale jusqu'à l'angle à droite, et descendant par une diagonale jusqu'à l'angle à gauche, 7.

Le o est le carré, ÿ.

Vous voyez que les anciens chiffres étaient tous angulaires. A mesure que les peuples se policèrent, ils donnèrent à leurs caractères des formes plus agréables, arrondirent les lignes de leurs premiers chiffres, qui sont ceux que nous avons actuellement, et qu'improprement nous nommons chiffres arabes.

La connaissance de la géométrie, conduisit nos ancêtres à l'étude du monde habité, et bientôt ils surent approfondir ce dédale de l'immensité, et percer la voûte azurée.

L'homme se livra à l'étude des mathématiques, science sublime, seulement connue des initiés dans les mystères du 2me ordre ; cette science les conduisit à développer à peu près l'organisation de toute la nature, en observant le cours du soleil et celui de la lune, ainsi que l'ordre périodique des saisons.

Le carré du côté droit de la pierre nous représente cet ancien système.

Les 4 cercles sont les 4 régions présumées autour de la terre, on découvrit par le cours du soleil les quatre points cardinaux, orient, occident, midi et nord ; les quatre carrés servirent d'angles de division pour les saisons, en donnant le quart de l'année solaire de 91 jours environ, ce qui procurait pour l'année entière 364 jours, auxquels on ajoutait une ou deux journées de plus à la fin d'une période déterminée.

Les Mages considérèrent avec attention la nature entière. L'étude les porta à vouloir en connaître l'essence dans sa composition ; l’immensité du fluide aérien rempli de ces feux, qu'ils prirent pour autant de petits soleils, qui furent par la suite nommés étoiles ; la puissance de l'air sur toutes les substances, et l’unité d'accord des lois organiques ; ce qui les porta à l'admiration des merveilles de la nature, et aiguillonna leur curiosité pour faire de plus grandes recherches, et pour parvenir à connaître le principe vivifiant, enfin l'âme de l'univers. Ils reconnurent par leur travail, la divinité seul principe de la conservation, et de l'organisation universelle ; ils adorèrent l'être suprême dans toutes les productions de la terre, comme étant son ouvrage ; ils cachèrent aux peuples les vérités qu'ils avaient découvertes, en donnant un sens différent aux emblèmes qu'ils exposaient aux regards du public.

Ils décomposèrent l'air et la matière. Le sel, le souffre et le mercure leur parurent en être les principes constituants : de ces trois parties, ils formèrent un triangle, qui devint avec plus de raison encore un principe de culte, comme étant l'emblème du grand moteur des êtres animés qui fut nommé Dieu. Les hébreux le nommèrent Jehova, ou la véritable âme de la nature ; ils placèrent ce triangle au centre de divers cercles et carrés, pour indiquer le principe vivifiant qui étendait ses ramifications sur toutes choses.

Dans la dernière partie de la pierre nous nommerons ce triangle le grand tout.

Les instruments qui décorent ce chapiteau, sont ceux que l’on emploie dans l'étude des mathématiques.

Par suite de plusieurs siècles, l'homme savant fit d'autres découvertes intéressantes dont les principales se trouvent indiquées dans la quatrième partie de cette pierre cubique.

Cette face nous représente un grand cercle divisé en 360 degrés, que le soleil parcourt périodiquement dans les vingt-quatre heures.

Dans ce cercle vous distinguez trois triangles, qui forment 27 cases dans lesquelles est tracé l'ordre invariable de tous les principes connus.

Pour bien concevoir ce côté, il faut commencer par le triangle du centre, nommé le grand tout qui nous représente la divinité ou l'âme de la nature.

C'est de ce point central, que nous admirerons les merveilles qui nous entourent, et nous verrons l'homme placé sur ce vaste univers, admirer avec étonnement l'espace infini de la voûte azurée, ce qui porta sa curiosité à vouloir étudier la nature dans toutes ses parties, et connaître le mouvement des corps célestes.

Il décomposa la lumière, il y trouva trois couleurs principales, le rouge, le jaune et le bleu. Les couleurs intermédiaires ne sont que des nuances formées par le mélange de deux couleurs réunies ; par exemple, le rouge et le jaune donnent la couleur orange ; jaune et bleu composent le verd ; bleu et rouge procurent le violet ; le blanc n'est pas une couleur c'est la lumière, comme le noir en est la négation.

Il fit d'autres découvertes qui lui procurèrent la connaissance des trois règnes, l’animal, le végétal, le minéral.

Il crut remarquer que le globe était composé d'une matière appelée terre, mélangée d'eau et de sel.

Ses recherches s'étendirent davantage, et il découvrit l'infinité de la nature, dans son renouvellement continuel, et la toute-puissance de la divinité dont le soleil a été longtemps un symbole, par l'influence qu'il a sur la végétation en général ; les premiers peuples lui rendirent des hommages comme à un Dieu éternellement bienfaisant.

L'homme agrandissant le cercle de ses connaissances voulut mesurer une superficie, il s'aperçut de la nécessité de poser le point du départ, qui le menant à un autre, lui donna la ligne, ce qui procura des angles, et il parvint à avoir exactement la surface, et le cube des différents corps.

Il eut la témérité de vouloir mesurer le tems, et il parvint à en faire la division. Il admira la perfection dans certains corps, et la difformité dans les autres, et il conçut l'idée de la proportion. Il vit que la matière était ou tendre ou dure, et dès lors il se fit une idée de la solidité de l'une, et de la faiblesse de l'autre pour la construction.

Le besoin de se substenter porta l'homme à cultiver la terre, et l'agriculture s'établit ; la nécessité de s'abriter des injures du temps, et de se soustraire à la voracité des animaux féroces, l'obligea à se bâtir des cabanes, et nous procura par la suite l'architecture, que la vanité perfectionna.

La vue des corps célestes aiguillonna sa curiosité, qui le conduisit à étudier l'astronomie ; cette science mise en pratique par les mages, qui prédisaient l'arrivée des éclipses et des comètes, ajouta beaucoup aux mystères de la religion, et donna naissance à la métaphysique. Le vent, la grêle, le tonnerre, la foudre, le chaud, et le froid, portèrent l'homme à vouloir connaître la substance de l'air, ce qui le conduisit naturellement à la physique expérimentale, et lui prouva que le feu existait dans toutes les matières qui composent le globe.

Pénétré de ces vérités, il étudia la matière en général, il prit les végétaux et les minéraux, et chercha à en connaître les propriétés, il trouva le moyen de les décomposer, et parvint à la chimie, qui servit à établir la médecine, dans laquelle il fallut admettre l'addition des doses bienfaisantes, et la soustraction de celles qui pouvaient être contraires. La superstition introduisit le rapport des nombres, combinés avec les mélanges, le quel était censé produire un grand bien, pour la guérison des maladies. Les mages pratiquaient la science d'Esculape et acquéraient par ce moyen encore une plus grande vénération de la part du peuple, qui les prenait souvent pour des demi-Dieux, et leur rendait des hommages.

Aux quatre coins son indiqués les arts, dont le principe est puisé dans la nature; la voix et le son sont nés avec l'homme, ainsi que dans les animaux ; le chant des oiseaux, fournit à l'homme l'harmonie, que l'on nomma la musique, qui fut le premier des arts ; il devint la base de l'harmonie qu'on mit dans les paroles, et l’éloquence se lit entendre par les poètes, qui l’employèrent à chauler la gloire des Dieux et des Héros.

L'homme trouva parmi les pierres que la nature avait formé des ressemblances avec les êtres animés ; il en fit ses Dieux pénates ; par la suite il imita ces objets avec de la terre et du bois, en cherchant à perfectionner ce que la nature et le hasard avaient laissé d'imparfait selon son idée ; et la sculpture commença à paraître, ce qui conduisit naturellement à tracer des traits sur la pierre ou sur le bois pour en perfectionner les formes, et par la suite le dessin se forma, ce qui donna l'idée de colorer ces objets avec des terres différentes mêlées avec du charbon, et la peinture parut et flatta l'oeil ; cet art arriva lé dernier et séduisit par son illusion ; il fut ainsi que les autres arts, porté à un très haut degré de perfection.

Les 7 planètes qui décorent le chapiteau vous annoncent l'antiquité des grands personnages qui gouvernaient la terre, lesquels furent par la suite placés dans le ciel par ceux qui les avaient admirés.

Le soleil représente Apollon, le Dieu de la lumière, des sciences et des arts ; il indique au moral la première lueur de la lumière céleste.

La lune représente la déesse Diane, sœur d'Apollon ; elle était la lumière nocturne et ténébreuse de l'intelligence, ou lumière du 2me ordre.
Mars, dieu de la guerre et des combats présidait aux batailles.

Mercure est l'interprète de la lumière divine, son caducée celui de l'éloquence, et de la vérité.

Jupiter le maître des Dieux, emblème de l'intelligence et de la puissance divine ; il semble nous annoncer qu'il a été un des plus grands gouvernants de la terre.

Vénus, la déesse du charme, mère de l'Amour qui conduit à la fécondité.

Saturne, le dieu du temps qui se détruit et se renouvelle chaque jour ; les anciens nous le représentaient dévorant ses enfants (les fours qui fuyant ; derrière nous.)

Les attributs qui ornent le chapiteau vous annoncent les sacrifices et les oblations, qui se pratiquaient dans les cultes de l'antiquité, et desquels nous conservons, encore quelques usages.

Au dessus du carré, sont tracés deux demi-cercles, dans les quels sont indiqués deux principes ; la divinité et la nature ; pour le véritable Maçon, l'une et l'autre sont synonymes. Tout dans la nature étant soumis à une organisation, et à une marche périodique, nous annonce qu'il doit y avoir un grand moteur, qui attire à lui notre vénération, et nous oblige à penser que rien ne peut être au-dessus de lui. L'étoile flamboyante en est un symbole. Il est indiqué dans les trois premiers grades. Nous l'avons tracé sur cette pierre, dont le sommet nous annonce le ciel, séjour éternel de la divine providence, adorée par les maçons sous le titre du Grand Architecte de l'Univers.

HOUZA, HOUZA, HOUZA.

3098-3-3

Par le F\ C\

Explication de la Croix Philosophique et Explication de la Pierre Cubique (postface par P. Bunout)

Antoine Guillaume Chéreau, que ses frères se plaisaient à surnommer le « Comédien de la Maçonnerie (3) », est né à Vienne, en Autriche, le 16 août 1739 (4). Peintre en miniatures, ou peintre et graveur, comme en témoignent les quelques tableaux de loges où son nom figure, son œuvre est passée inaperçue. Inconnu à E. Bénézit (5), nous n'avons pas pu retrouver de liens de parenté, fort probables au demeurant, avec la dynastie des Chéreau, graveurs de père ou de frère en fils, dont Jacques Chéreau dit Le Jeune (6), auquel on doit la gravure de quelques planches du magnifique recueil intitulé Les Coutumes des Francs-Maçons dans leurs assemblées, principalement pour la réception des Apprentis et des Maîtres…(7), fut un illustre représentant.

Tout comme sa vie profane, sa carrière maçonnique reste en grande partie dans l'ombre. Son nom figure sur les tableaux de la loge « Le Centre des Amis », de 1793 à 1796 (8) ; le 5 mai 1793 il avait prêté, en compagnie d'autres frères, son obligation et reçu « le baiser fraternel du V\ M\ qui les a, (à) l'instant, proclamés membres affiliés de la R. L\ Les ff\ ont été remerciés à la manière accoutumée...(9) ». En 1806, il se donne comme Officier au Grand Orient et comme membre du Souv\ Chap\et de la Loge des Chevaliers de la Croix. Sa date d'affiliation est inconnue, et son nom ne figure pas parmi celui des membres fondateurs (10) ; nous le retrouvons sur le tableau daté du 23 février 1809. Membre du chapitre des Chevaliers de la Croix, il en reçoit son diplôme, comme de nombreux autres chevaliers, le 5 juillet 1806 (11).

Son activité au sein de la loge ou du chapitre, outre la publication de ses deux brochures, semble avoir été fort modeste et restreinte. Le nom du chevalier Chéreau n'apparaît que sur le procès-verbal de la tenue du 25 juin 1805, en tant que maître des cérémonies. Peut-être faut-il voir là, face à cette carrière très effacée, le fait que ses contemporains, comme le rapporte Thory (12), n'aient voulu voir en lui que l'éditeur de ces deux textes (13).

La pierre cubique dont Chéreau nous propose l'explication symbolique n'est pas celle sur laquelle travaille le compagnon, mais celle que découvre l'Ecossais des grades supérieurs du Rite François, qui a ses rituels fixés à l'époque par le Régulateur du Maçon (14) et par le Régulateur des Chevaliers Maçons (15).

Suivons la légende de ces hauts grades. Les meurtriers d'Hiram ayant été punis (Ier Ordre, Grade d'Elu), il ne restait plus qu'à retrouver la Parole Perdue (IIe Ordre, Grade d'Ecossais). Ce dépôt sacré avait été gravé sur une lame de l'or le plus pur. Hiram, qui la portait toujours suspendue à son cou, la jeta au fond d'un puits pour qu'elle ne tombe pas entre les mains de ses meurtriers. Retrouvé, le delta fut, par ordre de Salomon, scellé dans une voûte secrète, au milieu d'un piédestal, et « recouvert d'une pierre d'agate taillée en forme quadrangulaire, sur laquelle il fit graver à la face supérieure le mot substitué, à la face inférieure tous les mots secrets de la Maçonnerie et aux quatre faces les combinaisons cubiques de ces nombres, ce qui la fit dénommer pierre cubique...(16). L'entrée de cette voûte sacrée, construite sous la partie la plus mystérieuse du Temple », fut murée, et le secret conservé par les Grands Elus, puis par leurs successeurs, tous liés par un serment.

Le IIIe Ordre - Chevalier d'Orient - commémore la libération du peuple captif grâce à Zorobabel, qui obtint aussi la permission de reconstruire le Temple. De retour à Jérusalem, Zorobabel fut reconnu par les derniers descendants des Grands Elus, qui en ces temps troublés avaient brisé la lame et la pierre cubique, pour préserver le secret. Nommé par ces derniers Chef de la Nation, il ordonna la reconstruction du Temple ; et les ouvriers, pour ne pas être surpris par leurs ennemis, travaillèrent l'épée d'une main et la truelle de l'autre...

Le maçon, parvenu au IVe et dernier Ordre - Rose-Croix - apprend que les œuvres des maçons depuis la réédification du Temple n'étaient plus qu'« œuvre de corruption ». Le Grand Architecte abandonna donc la construction des temples matériels ; « ce fut alors que la véritable maçonnerie fut presque anéantie par les humains, les outils furent brisés, la lumière s'obscurcit, l'étoile flamboyante disparut et la parole fut perdue... » Mais grâce au Grand Architecte la parole fut rendue aux vrais Maçons, seuls détenteurs des véritables secrets dont la Maçonnerie est le dépositaire. N'en doutons pas puisqu'il existe « une classe privilégiée de maçons philosophes dignes de ce titre par l'étendue et la sublimité de leurs connaissances (17) » et ce sont eux qui arborent avec fierté cette croix philosophique dont Chéreau nous entretient.

Bien que ce grade ultime soit, selon l'instruction, le nec plus ultra de la maçonnerie, Chéreau laisse entrevoir qu'il existe un ordre supérieur, seul détenteur des véritables secrets : l'Ordre d'Orient. En fin de compte l'Explication de la Croix Philosophique n'est que prétexte à vanter cet Ordre d'Orient, dont Chéreau est officier général (18).

L'Ordre d'Orient : Néo-templarisme et Franc-maçonnerie (19).

« Le plus vivace des derniers surgeons de la souche templière, comme le rappelait René Le Forestier (20), fut une association qui adopta la forme maçonnique pour ses grades inférieurs et prit d'abord officiellement le nom d'Ordre d'Orient ». Les néo-templiers se greffèrent sur la loge des Chevaliers de la Croix, qui reçut du Grand Orient de France ses constitutions le 23 décembre 1805. Ce système particulier ne visait pas à se fondre dans l'association maçonnique, mais, tout en l'utilisant dans un premier temps, comptait bien fonctionner comme une institution à part (21). Comme le faisait remarquer J.-C. Bésuchet, « on ne devient pas toujours chevalier du Temple en devenant membre de la Loge Chapitrale des Chevaliers de la Croix ; mais du moment que l'on est chevalier du Temple on est membre de la loge et du chapitre...(22) ». Cette phrase caractérise fort bien l'état d'esprit de ces néo-templiers, utilisant à leurs fins la brèche existant dans l'édifice maçonnique : le secret.

Création anglaise, héritière des anciennes guildes, la Maçonnerie prend pied sur le continent dans les premières décades du XIIIe siècle. Comme tout ce qui est anglais, elle est au goût du jour et jouit d'un engouement rapide parmi une certaine élite. Cette société d'hommes liés par des serments, qui se réunit au nom d'une certaine tradition, inquiète bien vite le pouvoir politique. Le mystère exerçant un puissant attrait, le gouvernement n'avait-il pas intérêt à dévoiler ces cérémonies (23) mystérieuses et gastronomiques, et ces fabuleux secrets, résidant en des signes, des mots et des attouchements qui, sortis d'un contexte particulier, devenaient signes de reconnaissance ? Dans les années 1740, ces secrets sont connus de tous et joués sur les tréteaux (24). Comment ne pas être étonné, voire même déçu devant le peu d'intérêt de ces révélations ? Comment dès lors ne pas attribuer à ceux qui affirmaient être héritiers des anciens mystères ces fabuleux secrets, réponses aux grandes angoisses humaines ? Petit-bourgeois curieux et avides de titres ronflants, chercheurs sincères vont converger vers cette société illustre, tant par ses membres que par ses origines, véhiculant et permettant la récupération et l'utilisation des trois grands mythes - du Templier, du Rose-Croix, du Supérieur Inconnu - tous générateurs de systèmes de hauts grades, qui vont se multiplier et s'excommunier au nom de l'autorité et de la tradition, et dont les plus viables survivront en conservant ainsi des traditions qui sans doute auraient été oubliées depuis longtemps.

Dès lors, Chéreau peut affirmer que les maçons du rite français « professent en quelque sorte le même dogme que ceux du rite d'Orient...les Chev\ Rose-Croix du régime français peuvent donc à la rigueur être considérés comme postulants de l'Ordre d'Orient (25). N'en doutons pas, l'Ordre d'Orient est le « vrai rite » primitif, le rite par excellence, celui qui nous est parvenu sans aucune altération et conséquemment le seul rite non schismatique... ». Car, bien entendu, « l'institution d'Orient est la seule qui puisse prouver son origine et un exercice constant de ses droits, une série non interrompue de faits consignés dans les archives de l'institution..., par son histoire particulière et celle des très éminents princes, chefs suprêmes, et souverains de l'ordre... ».

Les organisateurs de cette nouvelle parodie : les frères Ledru, de Courchamp, et de Saintot déclarèrent avoir reçu du frère Radix de Chevillon les pouvoirs qu'il tenait lui-même du duc de Cossé-Brissac, dernier Grand Maître secret de l'Ordre du Temple. De Chevillon, après leur avoir conféré la dignité de « Princes de l'Ordre », leur avait remis les documents (26) prouvant l'authenticité de l'Ordre : le registre des procès-verbaux des réunions secrètes, « l'archétype de statuts remis en 1705 », et surtout la Chata Transmissions (ou Tabula Aurea (27)) par laquelle Jean-Marc Larmenius de Jérusalem, désigné par Jacques de Molay comme son successeur, avait en 1324 remis ses pouvoirs et son titre à un certain François Théobald Alexandrinus. Par la suite tous les Grands Maîtres secrets signèrent propia manu cette charte (28).

Le noyau des fondateurs s'adjoignit bientôt les frères Fabré Palaprat (29), Arnal, Bechot de la Varenne et Leblon. Ces huit frères se réunirent, le 4 novembre 1804, en « Convent général » ; Fabré Palaprat fut élu Grand Maître pour un an, sorte d'intérim devant permettre de trouver un personnage plus prestigieux.

Ces maigres reliques ne suffirent bientôt plus à l'orgueil de ce Grand Maître et au prestige de l'Ordre. Comme en témoigne un extrait du procès-verbal de la réunion du 18 mai 1810 (30), le nombre des reliques proposées à la vénération des élèves-templiers est considérablement augmenté. Outre les écrits déjà mentionnés, le trésor de l'Ordre comprend alors : « un reliquaire de cuivre en forme d’église gothique, contenant dans un suaire de lin quatre fragments d'os brûlés, extraits du bûcher des martyrs de l'Ordre », « une épée...présumée avoir servi au G.-M. J. Molay », un casque de fer « présumé être celui de Guy dauphin d'Auvergne », un éperon, une patère et une paix de bronze, trois sceaux « désignés dans les statuts sous les noms de Sceau du G.-M. Jean, Sceau du Chevalier Croisé, et Sceau de Saint Jean », un haut de crosse en ivoire et trois mitres d'étoffe « ayant servi aux cérémonies de l'Ordre », et enfin le baucéant ainsi que le drapeau de guerre (31). « Tous ces objets sont déposés dans une caisse à douze clés, sous la garde du Grand Maître et de onze chevaliers (32) ».

En 1806, le système s'organise et des statuts détaillés sont rédigés (33). L'Ordre proprement dit se divise en trois classes : Maison d'Initiation, Maison de Postulance et Convent, qui régissent les différents degrés d'initiation.

- Ire Classe : Maison d'initiation (34)
1. Initiati.
2. Intimi Initiati.
3. Adepti.
4. Orientales Adepti.

- IIe Classe : Maison de Postulance

5. Magni Aquilae Nigrae Sancti Johannis Aposto Adepti.
6. Perfecti Pelicani Adepti ou Postulant.

- IIIe Classe : Convent

7. Novice Ecuyer.
8. Chevalier ou Lévite de la Garde Intérieure.

L'Ordre admit aussi dans sa troisième classe des « Chevalières Professes » au sein d'abbayes. Thory (35) apporte quelques précisions sur les critères de sélection : « Cette chevalerie des Saints Lieux a institué dans son sein des réunions de dames, sous un régime secret accommodé à son observance. Les dames juives, même les chrétiennes non romaines en sont exclues par les règlements de ces religieux guerriers, ennemis des infidèles des deux sexes, à moins que parmi les aspirantes de nouvelles Clorinde ne consentent à imiter l'admirable Clorinde du Tasse... »

Pour assurer le recrutement des membres féminins de cette troisième classe, la loge des Chevaliers de la Croix décida de s'agréger une loge d'adoption et, dans la séance du 8 novembre 1810, les frères de l'atelier en fixèrent le règlement (35). Le rapport qui fut publié nous permet de mieux comprendre l'esprit de ces néo-templiers : « les Chevaliers de la + se considèrent comme essentiellement hospitaliers... », leur loge d'adoption différera « de ces assemblées nombreuses et éphémères que l'attrait d'un bal et d'un banquet réunit et qui se séparent au bout de quelques heures sans avoir rien fait ou presque rien pour l'indigence et le malheur !... La loge d'adoption des Chevaliers de la + aura une autre destination. Elle sera permanente parce que la détresse et l'infortune sont malheureusement en permanence dans le monde...(37) ». La discrétion sera aussi préservée puisque seules les femmes ou les filles de membres de l'atelier seront acceptées (38). Cette restriction est étendue par l'article XVI du règlement : « Aucun maçon ou maçonne ne sera admis à ses travaux sans une invitation personnelle...(39) »

Les années 1808-1810 (40) consacrèrent le succès de l'ordre, tant à Paris qu'en province. Les effectifs et les richesses croissants incitèrent les dirigeants de l'ordre à renier la franc-maçonnerie, sur laquelle il s'était d'abord enté. Dans ce contexte, tout aurait été pour le mieux si l'orgueil et le despotisme du Grand Maître n'avaient fait naître des dissensions internes (41). Toutefois le convent général du 27 mars 1827 célébrait la victoire de Fabré, réélu Grand Maître et reconnu comme tel par tous les chevaliers.

Si la prudence était une qualité de Fabré Palaprat sur le plan politique (42), il en allait tout autrement dans le domaine religieux. Après diverses péripéties, le Grand Maître s'accorda, en février 1812, en tant que « Souverain Pontife et Patriarche de l'Ordre », le pouvoir de conférer « l'onction de chevalerie ». Pouvoirs sacerdotaux fort limités au demeurant ; mais, comme le rapporte René Le Forestier (43), « un heureux hasard permit à Fabré de leur attribuer une plus grande importance. En bouquinant sur les quais, un jour de l'an de grâce 1814, il dénicha et acheta pour vingt-cinq francs un manuscrit grec sur vélin intitulé Evangelion. C'était une version du Quatrième Evangile précédé d'une sorte d'introduction et de commentaire qui portait le nom de Levitikon (44) ». Ayant eu la révélation de la religion secrète johannite, séduit par son christianisme rationaliste, Fabré Palaprat « entreprit aussitôt de composer une dernière légende templière en combinant la prétendue tradition maçonnique sur l'origine égyptienne de la société secrète avec la thèse socinienne, la fable de la disciplina arcani et l'anticléricalisme hérité des encyclopédistes (45) ». Fort de cette doctrine aux origines illustres, Fabré voulut, après que la révolution de Juillet eut prononcé la liberté de culte, instituer un nouveau culte (46). Tous les proches à qui il avait proposé l'épiscopat s'étant récusés, le « pontife patriarche de l'Eglise Chrétienne Primitive » dut faire appel à l'abbé Chapel, interdit a divinis en 1823, et le sacra « Primat des Gaules »...

L'introduction de ces prétentions johannites souleva un fort courant d'opposition au sein de l'Ordre. La mort du Grand Maître, le 18 février 1838, ne simplifia par la situation, puisqu'elle laissait deux camps face à face : celui des opposants avec Moreton de Chabrillon, et celui de l'amiral Sidney Smith, désigné par Fabré comme Régent dans son testament (47). La réconciliation des deux factions rivales eut finalement lieu le 12 mars 1841, dans un convent général convoqué par Raoul père, successeur de Sidney Smith, décédé. Ce fut la dernière manifestation marquante de cet ordre du Temple qui, privé de ses principaux animateurs, affaibli par des années de luttes intestines, semble avoir vécu sur le souvenir de ses fastes passés encore une vingtaine d'années. Tout comme Chéreau (48), l'ordre du Temple s'éteignit sans bruit et dans l'indifférence générale.

P\ B\

Notes :
(1) La croix philosophique que portent les souverains R\ +, reçus dans les chapitres du rite d'orient est un peu différente de celle qui décore les souverains R\ + du rite français. Je ne puis me permettre ici d'expliquer cette différence.
(2) Ce mot est inconnu dans le rite d'Orient.
(3) Nous n'avons pas retrouvé trace de ce surnom, cité par Thory : Acta Latomorum ou Chronologie de l'histoire de la Franche Maçonnerie... Paris, Dufart, 1815 ; t. II, p. 302.
(4) Tableau du Souv\ Chap\ de la Croix, année 1809 ; B.N. Fm3 60bis.
(5) Dictionnaire des Peintres, Sculpteurs, Dessinateurs et Graveurs. Paris, Gründ, 1960 ; t. II, p. 473.
(6) Benezit, op. cit. : né à Blois le 29 octobre 1688, rnort à Paris.
(7) ...Tout nouvellement et sincèrement découvertes..., Leipzig 1745 ; cité et en partie reproduit dans E.J. Linder : Die Königliche Kunstim Bild. The Royal Art Illustrated. L'Art Royal Illustré. Graz, 1976, pp. 20 à 35.
(8) Alain Le Bihan : Francs-maçons Parisiens du Grand Orient de France (Fin du XVIIIe siècle). Paris, Bibliothèque nationale, 1966, p. 123. B.N. Fm2 59 dossier I.
(9) Centre des Amis, Registre des procès-verbaux 1793-1846 ; B.N. Fm2 59bis dossier 4.
(10) Tableau du Souv\ Chap\ des Chev\ de la Croix – 23e jour du 10e mois 1805, B.N. Fm2 60bis.
(11) Registre où sont notés les diplômes délivrés. 1) En Chap\…2) En Loge... 3) En Loge d'Adoption..., B.N. Fm3441, sous le numéro d'ordre 61.
(12) Op. cit.
(13) Voir infra : Notes bibliographiques.
(14) Régulateur du Maçon. Hérédon, Paris, an de la G\ L\ 5801.
(15) Régulateur des chevaliers maçons ou les quatre ordres supérieurs, suivant le régime du Grand Orient. Hérédon. Se trouve à Paris, chez les FF\ Caillot..., Brun...
(16) Régulateur des chevaliers..., IIe ordre..., éditions de l'orateur, p. 13. Il convient de remarquer que Taxi dans Le Suisse Catholique deux fois ou Doctrine Philosophique ; dédié aux Vrais Juges Grands Commandeurs Philosophes In\ et à tous les Membres de l’association Mac\, Paris, Michaud..., 1814, comme il l'avait fait avec Duchanteau et son Grand livre de la Nature..., 1790, utilise, à de très minimes variantes près, la totalité du texte de Chéreau, sans bien sûr le citer (Article LV. Explication de la pierre, pp. 223-236). Il lui adjoindra quand même une explication de la face vide (pp. 233-236).
(17) Régulateur..., op. cit., IVe Ordre, éditions de l'Orateur, p. 30.
(18) Comme le remarquait Le Forestier (op. cit., p. 950), « sur deux cent cinq membres environ qui composaient en 1810 la troisième classe, cent huit étaient pourvus de Grands Prieurés in partibus profanorum et tous les autres étaient revêtus de quelque charge honorifique ».
(19) Voir la bibliographie donnée par R. Le Forestier, La Franc-maçonnerie Templière et Occultisme aux XVIIIe et XIXe siècles. Publié par Antoine Faivre...Paris, 1970 ; p. 942, note 15.
Voir aussi : Recherches historiques sur les Templiers et sur leurs croyances religieuses. Par J.P..., Paris, Dentu, 1835. Cette étude serait due à Fabré Palaprat malgré la note 1 p. 19.
(20) Op. cit., p. 952.
(21) « En 1811, le Directoire des rites fit la faute de les appeler à l'une de ses assemblées pour rendre compte de leur doctrine. Trois membres s'y rendirent le 18 février et refusèrent toute explication ». (Thory : Annales originis magni Galiarum O\ ou Histoire de la fondation du Grand Orient de France..., Paris, Dufart, 1812, p. 219.)
(22) Précis historique de l'ordre de la Franc-Maçonnerie..., Paris, Rapilly, 1829, t. II, pp. 113-114. « La □ des Chev\ de la + a été instituée en 1805 de l'ère vulgaire pour donner à Paris un point de réunion à tous les membres de l'Ordre d'Orient et leur procurer en même temps les avantages et les plaisirs que l'on trouve dans les soc\ maç\… Les Membres de l'Ordre d'Orient font de droit partie de la □ des Chev\ de la +. Ils ne sont assujettis qu'à une simple affiliation sans frais. Ils ne seront même tenus de payer aucune cotisation à la Loge, attendu que celle qu'ils versent dans le Trésor de l'Ordre sert à pourvoir aux frais de tenues maçonn\... » (Procès-verbal de la séance du 16 mai 1821, Fm3 39, f° 2.)
(23) Voir Pierre Chevalier : La première profanation du Temple maçonnique..., Paris, Vrin, 1968. Pour les textes de ces divulgations, voir The early french exposures, edited by Harry Carr..., Londres, 1971, où les textes ne figurent qu'en anglais, ce qui est regrettable.
(24) Voir Arlequin franc-maçon...suivi d'une étude sur les francs-maçons au théâtre (par A. Lantoine). Paris, Ed. du Livre Mensuel, 1919.
(25) Explication de la Croix Philosophique..., note essentielle pp. 19-21 ; il ne peut d'ailleurs se permettre d'expliquer les différences des décors (note 1, p. 7).
(26) Voir la description minutieuse de ces documents dans Thory : Acta Latomorum, ou Chronologie de l'histoire de la Franche-Maçonnerie..., Paris, Dufart, 1815, t. II, pp. 143-144.
(27) Texte en latin de cette charte dans Thory, op. cit., p. 145.
(28) Sur l'origine de la falsification, voir Le Forestier, op. cit., pp. 943-944 ; voir la liste des Grands Maîtres secrets en français dans Le Couteulx de Canteleu : Les Sectes et Sociétés secrètes politiques et religieuses... Paris, Didier, 1863, pp. 264-267.
(29) Né le 23 mai 1775 (Selon Bésuchet, op. cit., t. II, p. 110 ; le Tableau des ff\ qui composent le Souv\ Chap\ des Chevaliers de la Croix, 1805, B.N. Fm2 60bis, donne la date du 23 mai 1763.) à Cordes, mort le 18 février 1838, docteur en médecine, Fabré Palaprat fut président de l'Athénée des Arts et de la Société Royale Académique des Sciences ; il fut aussi cofondateur de la Société Médicophi-lanthropique. Sur le plan maçonnique, il est en 1801 député au Grand Orient des Amis Sincères de Paris ; en 1805, il est un des fondateurs des Chevaliers de la Croix ; en 1808, élu Officier du Grand Orient, il refuse sa nomination à cause de sa charge de Grand Maître...
(30) La liste publiée par Thory (Acta..., t. II, pp. 143-145) diffère de celle publiée vingt ans plus tard par Fabré dans ses Recherches historiques (pp. 57-58), qui fait figurer en tête de liste « les Evangiles et les Epîtres de l'apôtre Jean ; le rituel des Lévites, ou Lévitikon » ; voir infra...
(31) Pour l'origine de ces « reliques », voir Clavel : Histoire pittoresque de la Franche-maçonnerie... 2' édition. Paris, Pagnerre, 1843, p. 217.
(32) Détail seulement fourni en 1835 par Fabré dans ses Recherches.
(33) Reproduits entièrement, en latin, par Thory dans Acta..., pp. 149-206.
(34) Cette première classe, qui répondait aux grades bleus et au premier ordre du rite français, n'était connue de ses membres que sous le nom d'Ordre d'Orient.
(35) Annales, op. cit., pp. 222-223.
(36) Chevaliers de la Croix. Loge d'Adoption. Rapport et Règlement... Séance du 8 novembre 1810... B.N. 8° H2561 (5).
(37) Art. XVIII du Règlement : « Les Sœurs contracteront sous la foi du serment l'.obligation de se vouer au soulagement de l'indigence... »
(38) A partir de 18 ans révolus, sinon un noviciat devait être créé pour les jeunes filles de 14 ans révolus à 18 ans.
(39) Toutefois (art. XVII) : « Les Officiers du Grand Orient de France, revêtus des décorations qui les distinguent sont seuls, et pour eux individuellement exceptés de la disposition ci-dessus ».
(40) En 1808, l'ordre manifestait publiquement son existence en faisant célébrer, avec magnificence, un service funèbre commémorant la mort de Jacques de Molay. En 1810, le jour de la Saint-Napoléon, l'Ordre fit distribuer, avec force publicité, des vêtements, de la nourriture et de l'argent à quatorze vieillards...
(41) Voir Le Forestier, op. cit., pp. 955-956.
(42) Quelques chevaliers avaient tenté d'entraîner l'Ordre à s'associer à un mouvement visant à détrôner Charles X. Ils s'opposèrent au Grand Maître et à la majorité des néo-templiers...
(43) Op. cit., p. 959.
(44) Sur l'origine de ces pièces, voir Le Forestier, op. cit., pp. 959-960 et note 59.
(45) Le Forestier, op. cit., p. 960 ; voir aussi note 51.
(46) « Le Grand Maître, ayant aussi le titre de pontife-patriarche universel de l'Eglise chrétienne primitive ou Johannite, doit nécessairement être pris parmi les chevaliers appartenant à cette Eglise. » Recherches historiques..., p. 26.
(47) Voir Le Forestier, op. cit., pp. 967-969. Sur Sidney Smith, voir Jean Bossu : Francs-Maçons d'autrefois - XVI. L'Amiral Sidney Smith, in Renaissance Traditionnelle, n° 42, avril 1980, pp. 126-127 ; voir aussi Le Globe, Archives des initiations anciennes et modernes…tome deuxième, deuxième année. Paris, 1840, pp. 182-183, 402-403.
(48) Nous n'avons pas retrouvé la date du décès de Chéreau.
Notes Bibliographiques
Explication de la Pierre Cubique (Voyez la gravure) par le F\ Chéreau... S.l. (Paris), 1806 ; in-8° de 19 p., 1 pl. dépliante. Références1 : Caillet 23212 ; Fesh col. 292 ; Kloss 1970 ; Ouvaroff 315 ; Wolfstieg 32708.
 - Réédition anonyme : Paris, Tessier et Schmidt, 1839 ; in-12° de 19 p., 1 pl. dépliante.
Explication de la Croix philosophique des Chev\ Souv\ Princ\ R\ + Dédiée au G\ O\ de Portugal présidé par le T\ Ill\ et T\ R\ F\ Egas Moniz, G\ M\ de la Maç\ L\ ; du C\ du P\ R\, Gentilhomme de sa Maison, Chev\ de l'Ordre du Christ, et Membre du suprême tribunal civil et criminel de Lisbonne... S.l. (Paris), 1806 ; in-8° de 21 p. et 2 pl3.
 - Références : Caillet 2320 ; Dorbon 7204 ; Fesh col. 292 ; Kloss 1971 ; Ouvaroff 316 ; Wolfstieg 357325.
 - Réédition anonyme et sans dédicace : Paris, Tessier et Schmidt, 1839 ; in-12° de 21 p. et 2 pl. ?
1. Caillet A. L. : Manuel bibliographique des sciences psychiques ou occultes. Paris, Dorbon, 1913.
- Dorbon : Bibliotheca Esoterica...Paris, Dorbon, s.d. rééd. Editions du Vexin Français, 1975.
- Fesh. P. : Bibliographie de la Franc-Maçonnerie et des Sociétés secrètes...Bruxelles, A. Deny, 1976.
- Kloss G. : Bibliographie der Freimaurerei...Frankfurt, 1844.
- Ouvaroff : (A. Ladrague) Sciences Secrètes-Bibliothèque Ouvaroff. Catalogue Spécimen, Moscou, 1870 ; rééd. Gutenberg Reprints, 1980.
- Wolfstieg A. : Bibliographie der Freimaurerischen Litteratur. Hildesheim, G. Olms, 1964.
2. Caillet, op. cit., donne trois planches gravées, représentant la pierre, la croix philosophique et l'alphabet maçonnique.
3. La planche de la croix philosophique, à l'origine lithographiée et coloriée, qui manquait sur l'exemplaire de la Bibliothèque nationale (Hp 684), a été remplacée par celle de l'édition de 1839.
4. Dorbon, op. cit., sous le numéro 5572 de son catalogue, décrit le manuscrit autographe de Chéreau sous la forme d'un volume pet. in-4° de 21 p. et deux planches. La planche repliée « diffère complètement de celle comprise dans l'imprimé. Chéreau, qui a signé ainsi son original : Gravé par le f\ Chéreau 5805, a indiqué en marge les couleurs. Il est curieux de constater par suite les modifica­tions qu'a fait subir le lithographe ».
5. Wolfstieg, op. cit., t. II, p. 625, cite une édition : Ebendas, 1806 ; in-8° de 23 p., dont nous n'avons pas trouvé trace.
La présente édition de LA CROIX PHILOSOPHIQUE et LA PIERRE CUBIQUE a été établie d'après l'exemplaire de M. J.-C. B. (collection privée). Nous l'avons reproduit avec un grand souci de fidélité, tel que fut imprimé l'original, sans corriger les erreurs ou imperfections que l'on rencontre parfois dans les éditions anciennes.
Achevé d'imprimer sur les presses de l'Imprimerie Corbière et Jugain, Alençon pour le compte de Gutenberg Reprint. № d'éditeur 408 ISBN 2.7144.1408.7
Reproduction partielle ou totale réservée
© Gutenberg Reprint 1981

3098-3 L'EDIFICE  -  contact@ledifice.net \