Obédience : NC Loge : NC Date : NC


Ah l'Amour !

Ah l’amour ! Dès que ce mot résonne en nous, les émotions les plus diverses nous envahissent en un mélange d’extase, de tendresse, de sécurité, d’envie, de peur, de crainte.
Les sentiments les plus fous nous traversent comme des flèches et les blessures sont parfois mortelles ou laissent des séquelles indélébiles.

Je ne m’aventurerai dans la trop classique recherche encyclopédique qui conclut à chaque introduction d’un tel travail.
Il n’y a pas de définition universelle, il n’y a que des définitions singulières, personnelles parfaite traductrice de la trajectoire de chaque être.
Je ne ferai pas non plus le catalogue étymologique de l’acte ou de la pensée amoureuse au travers des cultures, des ethnies ou des religions.

Il m’a paru plus judicieux parce que plus provocateur de vous raconter trois histoires courtes qui sont en fait des contes et comme tout conte, je demande à l’auditeur de se laissé guider par son imagination et ses émotions.
Je préviens d’emblée cette noble assistance que d’autres histoires, j’en ai encore beaucoup d’autres à raconter et comme nous faisons cinq minutes musicales ou cinq minutes d’histoire maçonnique nous pourrions faire cinq minutes d’histoire d’amour. Nous en avons tous tellement besoin, et c’est pourtant le seul besoin légitime que nous ne savons pas revendiquer, cruel paradoxe de nos temps modernes de communication.
Voilà après ces quelques précautions d’usage, je vais commencer par la première histoire.

C’est l’histoire d’Edith, femme commune, banale, jolie, délicieusement mûre et pourtant d’une grande fragilité.
Elle a rencontré son mari, un homme effacé, voire réservé, plein de douceur, d’attention qui contrastait tant avec le père d’édith. Elle avait donc trouvé dans cet amour ce qu’elle n’avait jamais connu et qui l’avait tant fait souffrir. Elle avait vécu auprès d’un père rustre, brutal et souvent imbibé d’alcool.

Les années sont passées apportant trois beaux enfants à Edith, et puis la vie a fait son œuvre. Edith est devenue plus mûre, moins demandeuse, son mari toujours amoureux ne lui apportait plus désormais que les attitudes qu’elle ne réclamait plus.
Elle s’est bien occupé de ses enfants, prévenant les moindres demandes, jusqu’à faire disparaître l’envie et anéantir le moindre désir, il fallait que leur vie soit sans peine, sans tracas ; elle s’y attachait avec un tel engouement que leur vie d’enfant devait passer par sa vie à elle, interdisant par la même, le moindre soupçon de légitime autonomie ou indépendance. Les enfants ont grandi et édith se montrait de plus en plus irritable et exigeante, critiquant l’entourage de ses enfants, vivant à leur place. C’était une mère à donner l’exemple par son dévouement.

Après plusieurs années, je me penche sur la vie d’Edith ; un de ses fils chéris s’est suicidé, son autre fils essais de guérir d’un amour maternel trop intense, trop toxique, et sa fille a épousé un homme effacé.

Prenons un peu de temps, laissons-nous envahir par la deuxième histoire, celle de Hans, né dans une petite ville, de père inconnu, élève médiocre. Il passe du temps à se faire aimer d’une mère qui justement parce qu’elle l’attendait a perdu l’homme de sa vie ; triste privilèged’être le fruits des amours de ses parents et l’objet de leur rupture. Dans ce cahot affectif, Hans essai de surmonter sa frustration et son chagrin.

Très tôt doué, doté d’un charisme impressionnant, il joue avec ses idées et s’emploi à les faire connaître, à les défendre. L’amour des siens, de la justice, la haine des gens trop riches le conduiront à être très vite suivi ; il est adulé par une partie de son peuple ; il relancera la
machine économique de son pays et redonnera travail et espoir à des millions des siens, cet homme si exceptionnel à la trajectoire si peu commune est responsable de la mort de 90 millions d’hommes, femmes et enfants : il s’appelait Adolph Hitler.

Voilà, avalons notre salive, la dernière pour aujourd’hui arrive, c’est celle de Brigitte, adorable fillette née et élevée dans une famille socialement acceptable et aimée sans restriction. L’année de ses 13 ans elle rencontre Antoine, dès lors son regard sera toujours posé sur lui.
Le souffle de la vie et la raison de son existence dépendra de cet être qu’elle aime et qu’elle chérie.
Mais c’est vrai, après tout Brigitte à 13 ans que connais-tu de l’amour, de la sexualité ; que sais-tu, que peux-tu nous apprendre ? Et Antoine ? Il faut signaler qu’Antoine à 32 ans.
Main dans la main, enlacés dans une étreinte absolue, il finiront ensemble sous un train, parce qu’ils n’étaient plus aux normes de l’acceptable ou plutôt du convenable. Ils étaient le rejet des autres.

Bien sûr je n’ai pas parlé de Julien qui a renoncé à son épouse et a ses deux enfants pour rejoindre Pierre.

Je n’ai pas parlé de tant d’autres qui hantent ma mémoire ou mon imagination avec des histoires belles, pitoyables, humaines. Alors peut-on ramener l’amour à la quête d’un espoir qui se peuple d’illusion, la vie n’est-elle pas au fond qu’une illusion où s’illumine par transparence nos humeurs et nos états d’âme.

Comme j’aime à le penser c’est rarement l’événement qui cause, mais le regard du moment que l’on porte sur l’événement et qui est si souvent changeant et fluctuant.
Je me garderai bien mes frères de faire le beau.
Celui qui sait et autorise à ce que l’on pense, comme lui si jamais je rencontre l’amour le saurais-je ? L’amour c’est ce que l’on ne donne pas à celui qui ne demande rien.

Posez-vous la question : Préférez-vous aimer ou être aimé ? La majorité des situations d’amour sont des situations de personnalité, de complément de l’autre, du parfait emboîtement, du prolongement ou du fonctionnement de l’autre. En d’autres termes, il n’est de situations amoureuses que des situations psychologiques particulières qui naissent, dures et meurent.
Et pour nos enfants voulons-nous sincèrement leur bonheur ou simplement le prolongement de nos choix et nos espoirs déçus ; les respectons-nous vraiment ?

Il faut avant tout respecter l’autre, et savoir que nos vies se croisent, à ce moment d’intensité c’est le vrai bonheur, le véritable amour, celui que l’on aperçoit, perçoit et c’est déjà souvent autre chose.

La vraie connaissance, c’est-à-dire le savoir, seul est apte à aider les gens qui souffrent de ce que l’amour s’essouffle, se transforme, s’éteint.

L’appréhension intellectuelle et rationnelle de nos émotions nous permet seulement de contenir le débordement de nos souffrances, de nos manques.
C’est déjà un pas vers la sérénité, vers la sagesse, vers une existence moins douloureuse et plus paisible.

V\ M\ J’ai dit.


3096-8 L'EDIFICE  -  contact@ledifice.net \