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Destination
du Franc-Maçon : Aimer Le thème de l’Amour fut le fil conducteur des travaux de cette année maçonnique. A bout de la n’ième planche le sujet peut paraître éculé. Probablement que certaines notions auront déjà été évoquées. Mais en la matière il me paraît difficile d’inventer. Destination du Franc-Maçon : aimerLe sujet est une affirmation, une sentence.Commençons par une petite analyse de texte. « Destination » peut être interprétée de plusieurs façons. Ce mot peut signifier : destin, sort, fatalité ou mission, vocation, rôle ou encore direction, but, objet... La notion de destin, de sort et de fatalité me paraît inappropriée. Le Franc-Maçon ne subit pas, il choisit sa voie. Que le Franc-Maçon se sente investi d'une mission... qu'il ait vocation à... ou que son rôle soit de... Peut-être ? mais il me semble que ces notions sont plus appropriées à un "sacerdoce" et que la Franc-Maçonnerie n’en est pas forcément un ... L’idée de but me paraît plus conforme. Encore que but signifie aussi fin et que ce terme me gène car la démarche initiatique du Franc-Maçon n’a pas pour but d’arriver à une fin. Si la recherche de la vérité, de la lumière devait effectivement aboutir ... que ferions-nous ensuite ? Je continue mon explication de texte. « Franc-Maçon » : en principe chacun ici sait ce dont il s’agit. Passons à « Aimer » : Il m’a paru évident qu’il ne s’agissait pas du sentiment « d’amour passion ». Celui-ci induisant la possession, la jalousie, la violence... tant de notions tellement éloignées de nos conceptions et de nos préoccupations. Je lui préfère le sens du mot Grec agapè ( maintes fois évoqué par les Frères conférenciers qui ont travaillé sur ce sujet ) qui signifie affection, tendresse, dévouement et dont l'équivalent latin est caritas, “ charité ”. Agapè célébré dans cet hymne à l’amour que représente la première lettre de Paul aux Corinthiens. Il fait de l’agapè , la charité, la vertu des vertus. Il la décrit comme patiente, bonne, dépourvue d’envie, de vanité, d’orgueil, à base de droiture, de désintéressement, d’esprit de justice et de vérité. Il la place au-dessus de la foi et de l’espérance. Il l’identifie à une générosité du cœur qui entraîne la générosité de l’intelligence . Pour aimer quelqu’un d’un amour de charité, on n’attend pas qu’il se rende aimable, qu’on puisse se complaire en lui ; on l’aime sans condition préalable et, parce qu’on l’aime ainsi, on crée une ouverture vers lui et même un passage en lui, un oubli de soi dans l’autre... La définition de l’altruisme en quelque sorte Destination
du Franc-Maçon : aimer
Dans le 1° Chapitre des Constitutions de la G\L\D\F\ il est dit : « La Franc-Maçonnerie a pour but le perfectionnement de l’Humanité. A cet effet les Francs-Maçons travaillent à l’amélioration constante de la condition humaine, tant sur le plan spirituel et intellectuel que sur le plan du bien être matériel... » N’est-ce pas là, déjà, une preuve d’amour ? Le Franc-Maçon doit être en relation avec les autres, et ne pas se contenter d’un travail purement spéculatif, stérile, inutile... ( porter au dehors l’œuvre commencée dans le Temple … ) . Il doit rayonner et faire partager les fruits de son travail. Le Franc-Maçon n’est pas un ermite. Il n’évolue pas dans la solitude, mais au milieu des autres, avec les autres. Il est dans le monde, parmi ses frères humains. A la fois en Soi et ouvert, disponible aux autres. Le Franc-Maçon progresse d’abord individuellement. Puis il provoque l’envie chez les autres de donner à leur tour un sens à leur existence en les aidant à promouvoir en chacun une morale individuelle... La relation avec l'autre, la communication, passe forcément par l'amour qui est avant tout tolérance et écoute. Et nous sommes tolérants... Du moins tachons-nous de l’être en recherchant ce qui unit plutôt que ce qui sépare. Nous admettons parmi nous tous les hommes de bonne volonté, sans distinction d’appartenance religieuse ou politique. En participant à nos travaux ils peuvent, par leurs différences, contribuer au progrès de tous... Les oppositions sont nécessaires et fécondes au progrès, à condition bien sûr d’avoir réussi à les concilier. Enrichissons-nous de nos différence ! Destination
du Franc-Maçon : aimer
On n'aime que ce que l'on connaît, et pour connaître il faut se rapprocher. Pour se rapprocher il faut éloigner ce qui nous sépare sans pour autant renier nos différences. Il ne s'agit pas d'engendrer une pensée unique. Il ne s'agit pas, à partir d’un petit dénominateur commun, de bâtir un enseignement doctrinaire dans lequel tout un chacun pourrait se reconnaître. Il ne s’agit pas de
créer une
méthode infaillible qui
mènerait du
profane au sacré. Qui
propulserait
l'apprenti au 33° Degré... Qui dispenserait
l'intelligence comme on
administre un vaccin. Qui
lutterait
contre l'ignorance, mère de bien des maux
( comme
l'oisiveté est mère de
tous les vices ) . Qui combattrait
l’hypocrisie et le fanatisme en
inculquant une sorte de potion
magique...de
panacée universelle... de philtre
d’amour... C’est une utopie ! Et d’ailleurs cette démarche est contraire à notre philosophie. Encore que... cela pourrait paraître plus facile que d'aller à la quête de la vérité, par le travail et la persévérance. La Franc-Maçonnerie n’est pas une sinécure. Seul le travail permet l’évolution, la construction du temple, de SON temple intérieur. C’est la synthèse de l’esprit, du cœur et de l’action nous permet d’accéder à la plénitude. Destination du
Franc-Maçon : aimer
L’ AMOUR maçonnique,
c’est la Fraternité. Fraternité qui nous unit à l’Autre, à l’Humanité... La Fraternité c’est se relier, c’est rejoindre les autres. C’est réunir ce qui est épars, relier le MOI au NOUS... Après m’être employé à gagner ma vie, à me reproduire, à acquérir un statut social, à nouer des relations… à bâtir mon temple extérieur , je me suis rapproché de VOUS. Et ensemble NOUS essayons de recréer un monde meilleur, perpétuant une tradition ancestrale qui remonte à la nuit des temps et dont la continuité est symbolisée par la Chaîne d’Union…Fraternité. A ne pas confondre avec Amitié qui est d’ordre sentimental, affectif, alors que la Fraternité est d’ordre spirituel. La confiance, la bienveillance et la clarté constituent le terreau où l’on cultive et où fleurit l’amour fraternel. Si l’amitié s’y ajoute, c’est une touche sentimentale qui peut rendre encore plus agréable cette relation . Mais elle n’est pas foncièrement indispensable. L’amour fraternel
favorise l’échange avec les
autres. Chacun
essayant de pousser
l’autre à exprimer ce qu’il a au plus
profond de lui-même sans jamais imposer
ses propres vues. Mais pour aimer l’autre,
il faut avant tout apprendre à
se connaître soi-même. « Connais-toi
toi-même et tu connaîtras l’univers et
les dieux ». Cette formule gravée au
fronton du Temple de
Delphes, et maintes fois citée dans nos morceaux
d’architecture, résume
bien notre démarche. Elle consiste à mieux se
connaître pour mieux
s’accepter et mieux maîtriser ses pulsions, pour
mieux accepter les autres et
nous rendre toujours plus utiles à nos semblables. La bible nous dit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même... » « Aimez-vous les uns les autres » … Le Franc-Maçon aime l’autre. Non en vertu de la Bible, mais parce qu’il le croit perfectible. Il aime l’autre non pour ce qu’il a atteint ou qu’il atteindra, mais pour ce qu’il promet. En introduction je craignais que le
thème de l’Amour,
qui fut le fil conducteur de nos travaux en cette année
maçonnique, soit totalement
tari. En fait je pense que j’ai
tout juste effleuré le sujet et qu’il y aurait
certainement encore beaucoup à
dire. Je suis sûr que vos
interventions enrichiront
avantageusement ma modeste contribution. J’ai dit. J\
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