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Loge des Philadelphes à Narbonne

A la fin du 18ème siècle apparaît à Narbonne un rite maçonnique connu sous le nom de « Rite Primitif » : le Rite des Philadelphes de Narbonne, ou encore le Rite de Narbonne.

Le Rite de Narbonne est d’abord une affaire de famille. Le père et ses six fils en sont les membres fondateurs. Parmi eux, figurent six officiers et un prêtre. Les tenues se déroulent tout simplement à la maison. Les Frères contractent le devoir de « sauver leurs fils, leurs neveux, leurs parents ».

Le Rit a pour adage : « je suis Homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger », qui tend à faire de tous les Hommes un peuple de Frères, ce qui constitue précisément une prétention à l’universalité. Toute une philosophie est contenue dans cette idée : il faut réhabiliter l’Homme, c’est à dire le remettre à la place qu’il a perdue. C’est un fondement du christianisme avec le symbolisme de la chute et, bien avant le christianisme, le but de plusieurs religions et philosophies, tel le platonisme, exprimé dans la phrase : « l’homme est un ange déchu qui se souvient des cieux ».

En 1790 la Loge des Philadelphes fit imprimer une brochure intitulée « Notion générale sur le caractère et l’objet du Rit primitif », et l’on y trouve des renseignements précieux. Le Rit est un mélange de thèmes mystiques empruntés à Martinès de Pasqually, en particulier à la Réintégration de l’Homme spirituel dans son essence originelle. L’initié doit aspirer à se dire de nouveau.

Le Rite Primitif fut pratiqué jusqu’en 1790-91. Dans la nuit du 5 au 6 août 1792, des effractions causèrent la perte des titres, registres et cartons. Les Frères décidèrent alors de supprimer les Tenues, de suspendre les admissions, de ne se réunir que par petits groupes et surtout de ne plus tenir de registres. En avril 1805, ils sollicitent du Grand Orient des lettres d’agrégation. Des difficultés surgirent quand il fallut produire les actes constitutifs du Rit, mais ces documents furent « miraculeusement retrouvés par un profane » et l’affiliation fut accordée le 27 septembre 1806.

Mais le Rite ne tarda pas à s’éteindre…

Le fondateur du Rite de Narbonne fut le marquis François-Marie de Chefdebien, né à Narbonne le 15 avril 1753, sous le règne de Louis XV. Sa famille était installée dans le Midi depuis le treizième siècle. Son arrière-grand-père repose près de l’autel de l’église d’Armissan. Son père, officier du régiment de Piémont-Infanterie fut fait prisonnier au cours de la guerre de Sept Ans et devint franc-maçon au cours de sa captivité, dans un pays en pleine effervescence rosicrucienne, un pays pour lequel son fils éprouva toujours une forte attirance : l’Allemagne.

Nous connaissons peu la jeunesse du marquis. Au hasard d’une lettre de son père nous apprenons « qu’il n’était que lieutenant en 1776 ». Deux ans plus tard son père sollicite pour lui une bourse pour l’Ecole Militaire. Mais cette même année, surprise, le jeune marquis prend la parole au Convent des Gaules qui s’est tenu à Lyon du 25 au 28 décembre 1778, à l’initiative des maçons français affiliés à la Stricte Observance, mais désireux d’acquérir leur autonomie par rapport à cet ordre. Cette prise de parole montre que François-Marie était alors un maçon d’une certaine envergure. Avait-il été initié dans son régiment, qui servait en Corse ? On peut le supposer. Le 29 février de l’année 1778, il fait état de lettres patentes accordées à trois de ses amis pour l’ouverture d’une loge des Hauts Grades, qui devint bientôt le « Chapitre de l’Amitié à l’Epreuve ». Dans ces lettres, il se désigne comme « Grand Inspecteur, Inquisiteur Général des Travaux du Premier, Second et Troisième Temple de Jérusalem ». Mais de quel rite ? Mystère.

Le Convent des Gaules parvint à rompre avec la tradition templière dont se prévalait la Stricte Observance ; Chefdebien, cependant, resta fidèle à l’Ordre du Temple, ce qui était compréhensible dans une famille de militaires. Toute sa vie, il chérira le titre de « Chevalier à la Tête Casquée » conféré au 6ème grade de la Stricte Observance, selon le rituel d’adoubement des chevaliers du Moyen Age.

De cette empreinte maçonnique procède naturellement l’esprit qui préside à la création du Rite Primitif, sous le signe des Philadelphes, par le marquis de Chefdebien, alors âgé de 26 ans, en décembre 1779.

Renseignements collectés  sur une planche présentée par un F\

Origine et Histoire

L'origine des rites maçonniques dits « égyptiens » remonte à plus de 200 ans. Ces rites ont revendiqué une première filiation, venant d'un Rite Primitif qui aurait été pratiqué à Paris en 1721, mais dont l'existence n'a jamais été historiquement démontrée. Ils se réclament aussi du Rite Primitif des Philadelphes à Narbonne en 1779.

Cependant leur histoire est plus complexe. Ceci est dû principalement à une triple particularité :

- la légitimité maçonnique y est réputée provenir principalement de la transmission de pouvoirs de dirigeant à dirigeant, via des documents appelés « chartes ».

- leurs dirigeants étaient, jusqu'à la scission de 1998, tous nommés à vie.

- leur pratique ayant toujours été extrêmement minoritaire dans la maçonnerie mondiale, la littérature les concernant est moins fournie et moins facilement accessible que pour d'autres rites.

Explications :

Le Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm, respectant par-dessus tout les principes traditionnels de la Franc-maçonnerie qu’il a maintenus et veut maintenir intacts, tient à déclarer qu’il respecte l’indépendance des autres Rites, et comme il ne s’immisce en rien dans les actes émanant de leur autorité, il entend que les autres Rites agissent à son égard de la même manière.

Le Rite de Memphis-Misraïm est l’héritier des traditions maçonniques du XVIIIe siècle, dont il a gardé les sages principes, la force morale et la discipline. H tire son origine de la Maçonnerie Occulte des Philalètes de Paris, des Frères Architectes Africains de Bordeaux, de l’Académie des Vrais Maçons de Montpellier, du Rite de Pernety d’Avignon, et surtout du Rite Primitif des Philadelphes de Narbonne.

C’est à ce Rite primitif des Philadelphes, établi vers 1779 à Narbonne par le Marquis de Chefdebien, que le Rite ancien et primitif de Memphis-Misraïm fait remonter l’origine de ses principes et la forme de son organisation. Le régime était divisé en trois classes de maçons qui recevaient dix degrés d’instruction. Ces classes ou degrés n’étaient pas la désignation de tels ou tels grades, mais des dénominations de collections pouvant être étendues en un nombre infini de grades. La troisième classe formée de quatre chapitres de Rose-Croix s’occupait de la maçonnerie au point de vue ésotérique et étudiait particulièrement les sciences occultes.

Le Rite primitif de Narbonne fut agrégé au Grand Orient en 1806. Mais, en avril 1815, il y eut, à Montauban, une sorte de renaissance du Rite.

Le Rite primitif de Narbonne avait, en 1798, été importé en Égypte par des officiers de l’armée de Bona parte, qui avaient installé une Loge au Caire. C’est dans cette Loge que fut initié Samuel Honis, lequel, venu en France en 1814, rétablit à Montauban, en 1815, une grande Loge sous le nom Les Disciples de Memphis, avec l’assis tance de Gabriel Marconis de Nègre, du baron Dumas, du marquis de la Roque, de J. Petit et Hippolyte Labrunie, anciens frères du Rite. Le Grand Maître était le F\ Marconis de Nègre.

À la suite d’intrigues, cette grande Loge fut mise en sommeil le 7 mars 1816. Les travaux furent repris en 1826 par une partie de ses membres, mais sous l’obédience du Grand Orient de France.

Quelques années plus tard, plusieurs frères, parmi lesquels Étienne Marconis de Nègre, fils du Grand Maître des Disciples de Memphis et haut gradé du Rite de Misraïm, eurent l’idée de réunir les degrés des divers Rites pratiqués jusqu’alors et de les consolider sur les principes adoptés à Montauban.

Ils examinèrent les degrés des divers Rites, les révisèrent et les encadrèrent d’un certain nombre de degrés rassemblant et expliquant les dogmes religieux des anciens Hiérophantes et des Initiations anciennes, puis ils donnèrent à cette organisation le titre de Rite ancien et primitif de Memphis. Les degrés d’initiation furent divisés en trois séries et sept classes, qui sont bien moins des rangées de degrés que des Écoles, où, comme dans le Rite primitif de Narbonne, sont enseignées les sciences maçonniques.

La première série enseigne la partie morale, reposant sur la connaissance de soi-même. Elle offre l’explication des symboles, des emblèmes et des allégories ; elle dispose les initiés à l’étude de la philosophie maçonnique.

La deuxième série comprend l’étude de l’histoire et des Rites maçonniques les plus universellement répandus, ainsi que des mythes poétiques de l’antiquité et des initiations anciennes.

La troisième série renferme le complément de la partie historique de la philosophie, elle étudie le mythe religieux dans les différents âges, de même que toutes les branches de la science appelée occulte ou secrète ; enfin, relativement à la Maçonnerie, elle en fait connaître la partie mystique et transcendante, composée d’ésotérisme et de grands mystères, et admet les études occultes les plus avancées. Non seulement chacune de ces trois séries est formée de plusieurs divisions dans lesquelles sont conférés tous les degrés maçonniques modernes, mais encore, tout en conduisant progressivement à travers les anciens mystères où se révèle la raison d’existence de ces degrés, la dernière série révèle l’ésotérisme de la Maçonnerie, la Gnose, cette science qui s’est perpétuée de siècle en siècle jusqu’à nous et illumine aujourd’hui notre institution. Telle est l’origine et la constitution du Rite ancien et primitif de Memphis, auquel est venu s’adjoindre, par la suite, le Rite de Misraïm.

D’après ce qui vient d’être dit, on comprendra facile ment que le Rite de Memphis-Misraïm ne peut convenir qu’à un nombre très restreint d’individus, lis se recrutent principalement parmi les étudiants de l’Occultisme et de l’Hermétisme, lesquels, du fait de leurs études, sont plus aptes que les autres à comprendre les secrets maçonniques réels, ainsi que parmi les Maçons studieux qui ne se contentent pas de savoir faire certains signes ou d’apprendre la prononciation de certains mots dont ils ignorent le sens, mais sont désireux de remonter jusqu’à la source réelle de nos institutions et d’étudier la partie occulte et transcendante de la Maçonnerie.

Renseignements trouvés sur internet

Les origines de Memphis

Son origine la plus ancienne est probablement, (au-delà des légendes développées par Marconis de Negre qui font remonter son origine aux Templiers qui auraient eux-mêmes reçu une filiation remontant jusqu’à un sage d’Egypte converti par Saint Marc), la Loge Isis, fondée au Caire en 1798, qui comptait parmi ses membres des savants et des officiers français ainsi que des notables égyptiens initiés aux mystères des Pyramides. Plusieurs auteurs pensent que Napoléon Bonaparte s’est fait initier par Kléber dans cette loge, d’autres qu’il fut l’un des fondateurs. Une autre thèse veut qu’il a été initié à Valette à Malte, et encore une autre, au Caire, au Rite primitif de Narbonne, importé en Egypte. Les soldats appartenant aux divers courants ésotériques dont le Rite des Philadelphes entrent en contact avec les FF\ de la Grande Loge d’Egypte, descendants des R+C de la période constantinienne. Ainsi enrichis les FF\ de retour en France n’allaient certainement pas rester les bras croisés.

Selon d’autres maçons également égyptiens mais français, il aurait existé dès 1720 dans le midi de la France un Rite dit Primitif de Narbonne, issu des sources égyptiennes ou des Rose-Croix.

Ce Rite avait à peu près disparu lorsqu’en 1779 il fut restauré dans sa vigueur primitive par le Marquis de Chefdebien sur le modèle du Rite des Philalèthes et il prit le nom de Rite Primitif des Philalèthes ou Rite Primitif de Narbonne.

En 1798, des officiers de l’armée de Bonaparte, tous membres du Grand Orient de France et disciples du Rite de Narbonne, en mission en Egypte, sont en contact avec des initiés du Soufisme et des Collèges initiatiques Druzes du Liban.

Ils décident de renoncer à la filiation de la Grande Loge d’Angleterre et de créer un nouveau Rite. Ainsi naquit la Loge « Les Disciples de Memphis », au Caire, suivant la tradition du Rite de Narbonne.

A Memphis :
Par ailleurs, le Rite Primitif de Narbonne fut agrégé au grand Orient de France en 1806. Il avait été en 1798 importé de l’Egypte par des officiers de l’armée de Bonaparte. (Il a même été dit que Napoléon y aurait reçu la Lumière selon une circulaire interne du G\ O\ D\ F\) qui avaient installé une loge au caire. Pour notre part nous pensons que le futur Empereur a plutôt reçu une Initiation relevant des Grands Mystères en étant élevé probablement au Grade de Minerval sous les auspices des Illuminés de Bavière ou d’une de leur survivance occulte comme le suggère d’ailleurs une gravure de l’époque.

M\ B\


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