GLNF Loge : La Fidèle Amitié - Orient d'Uzerche  16/12/2005

Le Serment d'Apprenti

Notre frère second surveillant m’a confié la mission de réfléchir sur le serment lié à mon grade. Pour ce faire je me suis référé à quelques ouvrages mais surtout et avant tout je me suis rapproché de ma propre expérience, restant à l’écoute de mon vécu, de mes émotions, de mon appréhension d’un monde qui me reste encore bien inconnu.

Plan :
* la notion de serment en général puis sous l’approche de la Franc- maçonnerie
* son déroulement
* sa signification
* les sanctions liées au non-respect de cette prestation

LA NOTION DE SERMENT

Prêter serment : c’est un don de soi, un échange, un témoignage sous la foi du serment.
Serment vient du grec Orkos ( c’est à dire ce qui renferme) : par le serment l’homme perd une part de sa liberté : serment sur l’honneur, donner sa parole et, pour citer Chateaubriand :  La fidélité au serment passe encore pour un devoir”.
Serment, en latin, c’est “Sacramentum”, mot lié à  sacer” qui signifie sacré : promesse faite devant une autorité supérieure. Il s’agit alors d’une affirmation solennelle attestant de la sincérité d’une promesse de remplir les obligations de son devoir ou de sa fonction.
                                                Le serment du sang correspond à un engagement loyal de fidélité et de fraternité : prélever quelques gouttes de sang (véhicule de vie, agent générateur) du corps d’un frère (ou de chaque frère juré) et de les faire boire aux autres frères de la communauté. Ce rite prêté aux Templiers, est présent dans les pratiques guerrières  d’Extrême Orient (Vietnam, Cambodge) ; on le retrouve également en Chine où le sang se mêle au vin (symbole de connaissance et d’immortalité), pour créer une alliance indissoluble. Le but est alors de réaliser une Fraternité effective.
En Irlande le serment apparaît comme une alliance cosmique et devient le symbole d’une solidarité avec l’Etre divin appelé en garantie.

A l’origine, le serment consistait en un dépôt soumis aux Dieux en garantie de sa bonne foi : contrat par lequel l’incorporé se lie au corps auquel il veut appartenir et dont le lien moral constitue l’obligation. La puissance divine appelée est apte à juger l’homme qui s’est ainsi engagé.

Le serment implique donc respect de la parole donnée, fidélité à sa promesse, loyauté dans l’engagement pris, sous peine de sanctions frappant le félon, le fourbe, l’infidèle, le perfide, l’homme sournois,  trompeur, déloyal, mensonger, hypocrite ou perfide : en deux mots le traître ou le parjure... Le traître qui vend sa foi et son âme, ainsi décrit par Charles Péguy, le parjure : celui qui viole un serment  ou fait un faux serment, dangereux sans le paraître...

EN FRANC-MACONNERIE

La prestation de serment reprend l’ensemble de ces valeurs (morales, éthiques, symboliques), tant dans sa signification que dans  son déroulement ou les mesures sanctionnant son non-respect. La Loi du silence, résulte du serment de ne rien dévoiler au dehors de ce qui a été fait ou dit durant une tenue, de ne jamais révéler le nom de Francs-maçons à des profanes.
Tout l’environnement de la Franc- Maçonnerie tourne autour du secret...
Ainsi la lettre de premier contact, missive rédigée sous l’anonymat, met en avant la discrétion requise et l’obligation de réserve que se doit de respecter le profane contacté.
Les 3 enquêtes menées le sont sous le sceau du secret : les enquêteurs ne dévoilent pas leur identité.
Ces étapes préliminaires franchies, le postulant est sensé être un homme d’honneur, de bonnes mœurs et loyal.

Ce n’est pas pour autant que le monde de la Franc Maçonnerie va lui être ouvert : une nouvelle épreuve l’attend avec le passage sous le bandeau.

Lors de cette cérémonie le profane, se retrouve, les yeux voilés par un tissu épais et sombre, certes en un lieu (le bâtiment) qu’il a pu localiser, mais au milieu d’un groupe de personnes dont il ignore tout et qu’il ne saurait identifier. Il est alors sous le feu de multiples questions auxquelles il se doit de répondre le plus sincèrement possible. A la fin de cette épreuve le candidat profane est invité à prêter serment, s’engageant à ne pas dévoiler ce qu’il vient de découvrir.
Il ne s’agit pas encore du serment de l’apprenti mais d’un préalable au serment initiatique : cette promesse est significative du silence que devra garder toute personne admise dans la confrérie si elle est acceptée.

DEROULEMENT DE LA PRESTATION :

Le serment de l’Apprenti est formulé lors de l’initiation : à 2 reprises le profane doit prêter serment sous le bandeau avant de confirmer son engagement sans aucun voile sur les yeux
En fait cette prestation se décompose en 4 phases pour le postulant :
*un premier engagement tacite à taire ce qu’il vient de vivre: contacts, enquêtes, le cachot sombre et mystérieux (cabinet de réflexion) en maintenant sa candidature malgré les avertissements répétés ;
*un premier serment avant de découvrir les voyages Air, Eau et Feu.
* un second serment, dit Obligation Solennelle, bandeau toujours en place, pour se soumettre à la loi du silence sous peine d’avoir la gorge tranchée...
* une confirmation de ce double serment par l’apprenti en toute connaissance de cause, lui, le profane d’hier ayant reçu la lumière...

Le déroulement de la réception d’un Apprenti détaille cette procédure.
Ainsi, à peine franchi le seuil de la porte du temple, le profane, frappé de cécité, est menacé par la pointe du glaive du Couvreur sur son sein gauche et le Vénérable Maître lui précise que “ce fer toujours levé pour punir le parjure est le symbole du remords qui déchirerait son cœur s’il devenait traître à la fraternité dans laquelle il veut être admis”.

La menace liée au défaut de respect de serment est donc connue avant même que tout serment ne soit prononcé. Les règles du jeu sont claires et le postulant est bien informé de ce qu’il encourt avant tout engagement de sa part !
Le Vénérable Maître lui rappelle encore qu’il est bien averti des conséquences” pouvant lui incomber et le fait amener par le Frère Expert au pied de l’Autel des Serments, les 2 genoux à terre. C’est à ce moment qu’intervient le pré-serment de l’Apprenti : le candidat aspirant à rejoindre la Franc-Maçonnerie ne prononce aucune parole, aucun serment à proprement parler, mais se met dans une attitude pour bénéficier de l’invocation au G.A.D.L.U. par le Vénérable, lequel l’invite à répondre sans détour aux questions qui vont lui être posées et l’engage à être sincère sans espérer tromper les personnes présentes en ces lieux. Il lui précise notamment : « si vous cachiez en vous des dispositions toutes différentes…il est temps encore de vous retirer et l’on ignorera à jamais que vous vous êtes présenté ici. »

Puis le Vénérable Maître informe le profane de l’étendue des obligations qu’il devra s’imposer et lui précise que “le premier devoir est un silence absolu sur tout ce qui a pu être entendu ou découvert et sur tout ce qui sera vu, entendu ou su par la suite.”  Il lui indique ensuite la teneur des second et troisième devoirs d’un Franc Maçon, à savoir : combattre ses passions et se conformer à l’Ordre, lui demandant alors s’il est disposé  à prendre la résolution ferme et sincère de les  remplir.
C’est alors qu’est prêté le serment sur la Coupe des libations, toujours au pied de l’Autel des  serments, profane debout, main droite sur le cœur et main gauche tenant la coupe, consistant en ces termes : <<Je m’engage sur l’honneur au silence absolu sur tous les genres d’épreuves que l’on pourra me faire subir>> : la symbolique de la coupe des libations (eau pure puis breuvage amer) est soulignée par le Vénérable qui insiste encore sur l’emblème de l’amertume et du remords que laisserait dans le cœur du récipiendaire le parjure qui aurait souillé ses lèvres...
Après ce premier serment, prêté sous le bandeau, le candidat apprenti est invité, une fois de plus, à mesurer la gravité de son engagement, le Vénérable lui offrant une ultime possibilité de se retirer, libre.
Sont alors vécues les épreuves des 3 voyages au terme desquelles le récipiendaire va  prêter le Serment qui va l’unir à l’Ordre sacré de la Franc-Maçonnerie, abandonnant ainsi sa liberté : c’est le deuxième serment, véritable engagement impliquant sacrifice et courage, justifiant l’appartenance à une communauté de Frères.
Conduit à l’Autel des Serments par le Frère Expert et le Frère des Cérémonies, le récipiendaire, debout devant l’Autel, va s’engager solennellement à “garder jalousement les secrets et mystères de la Franc-Maçonnerie”.

Le serment sera fait main droite sur les Trois Grandes Lumières, à savoir : Volume de la loi sacrée (la Bible pour notre obédience), l’Equerre et le compas,  genou gauche à terre, la main gauche tenant un compas ouvert dont l’une des pointes est appuyée sur son cœur, l’autre dirigée vers le ciel, le récipiendaire ayant toujours les yeux recouverts d’un tissus sombre et épais.

Lors de cette prestation officielle de serment, dite Obligation Solennelle, les Frères sont debout et à l’ordre, tandis que l’Expert et le Maître des Cérémonies croisent épée et canne au-dessus de la tête du récipiendaire. Toutes ces attitudes des uns et des autres, tous ces gestes ont une signification précise que le futur Apprenti ne voit et ne saurait comprendre.
Le serment prononcé est textuellement le suivant :
<< Moi,…, de ma propre et libre volonté, en présence du Grand Architecte De l’Univers, et de cette respectable assemblée de Francs-Maçons, je jure et promets solennellement et sincèrement de ne jamais révéler aucun des mystères de la Franc-Maçonnerie qui vont m’être confiés et de ne m’entretenir qu’avec de bons et légitimes maçons ou dans une Loge régulièrement constituée. Je promets d’aimer mes Frères, de les secourir et de leur venir en aide. Je préférerais avoir la gorge tranchée plutôt que de manquer à mon Serment. Que le Grand Architecte De l’univers me soit en aide et me préserve d’un tel malheur.  >>. Tel est le Serment de l’Apprenti.

Mais ce n’est pas fini : une fois cette promesse solennelle faite, le néophyte sera libéré du bandeau sur la demande expresse du Premier Surveillant pour assister, de visu, à la scène du parjure (où le dernier Apprenti reçu en loge joue le rôle de victime châtiée par ses Frères pour avoir trahi le serment).  Il voit cette représentation, tout en étant, menacé par tous les membres présents qui dirigent leur épée sur lui, de leur main gauche,  se protégeant et cachant leur visage (donc leur identité) de leur main droite.
On retrouve là encore l’importance de vivre dans le secret pour les Francs-Maçons qui ne se dévoilent qu’en demi-mesure en cet instant où le récipiendaire n’est pas tout à fait reconnu comme Frère à part entière même s’il a prêté le serment requis.
Cette scène du parjure  est un ultime rappel au néophyte de la sanction encourue en cas de tout manquement à son serment fait quelques instants auparavant : << si vous trahissiez votre Serment, vous ne trouveriez parmi tous les Frères, répandus sur la surface du globe, que des vengeurs de la Maçonnerie et de la Vertu. >>
Tous les Frères présents s’engagent à ce devoir de vengeance vis à vis de l’infidèle et le néophyte, de nouveau informé sur la portée de ses engagements, se devra de les confirmer pour être admis définitivement.
Pour ce faire le néophyte se retrouvera une fois de plus dans l’obscurité la plus totale, et reviendra habillé, et non plus « ni nu ni vêtu », dans le temple solliciter la Lumière. Il sera invité à la chaîne d’union et en deviendra le nouveau maillon, de nouveau sous le bandeau.

La consécration ou Lumière, c’est à dire qu’on lui enlève définitivement le bandeau, ne lui sera accordée qu’après qu’il se soit  déclaré prêt à pardonner à son propre ennemi.
Le Vénérable Maître soulignera que les Francs-Maçons sauraient rappeler cette dernière promesse si besoin en était et que leur soutien est désormais acquis pour autant que le nouveau venu respectera la discrétion sacrée nécessaire.

Ce n’est qu’à ce moment là que le néophyte confirmera son serment sincèrement et sans restriction en toute lumière, bandeau retiré, prenant conscience du monde nouveau qui s’offre à lui.

Cette confirmation d’engagement, faite dans la même posture symbolique que le serment lui-même (le 2°), est le sésame pour être admis Apprenti Franc-maçon : le néophyte jure de nouveau d’obéir aux règles de l’obédience et de se conformer aux lois et il sera ainsi constitué et reçu en qualité d’Apprenti Franc-Maçon sous l’Epée Flamboyante du Vénérable Maître.

Une fois devenu Frère, le nouvel initié va se voir révéler les secrets de son grade : Signe, Attouchement et Age. Cette instruction, faite entre les colonnes, sera l’occasion d’une ultime piqûre de rappel lors de la signification du Signe qui fait allusion à la pénalité liée au non-respect du serment.
La cérémonie de réception au grade d’apprenti se poursuit et le Vénérable Maître soulignera, une fois de plus, que <<le nouvel initié... n’oubliera jamais les Obligations maçonniques qu’il a contractées>>

De même lors de la remise d’une paire de gants blancs, il sera indiqué que ce symbole est celui <<de mains pures de tout acte blâmable...>> et donc que revêtir cet artifice vestimentaire vaut respect du pacte conclu.

Enfin pour clôturer sur le déroulement de la procédure et insister, si besoin en était sur l’importance de la discrétion en Franc- Maçonnerie, il paraît intéressant de noter que lors de l’explication du tronc de la Veuve,  soit souligné que <<les actes de bienfaisance d’un Franc-Maçon doivent rester ensevelis dans le secret>>, tout comme le fait que les rapports d’enquête soient incinérés et que leurs cendres soient remises à l’Apprenti ayant prêté serment.

SIGNIFICATION ET PORTEE DU SERMENT DE L’APPRENTI

La Règle en 12 points dispose en son article 7 : << Les Francs-Maçons prennent leurs Obligations sur un Volume de la Loi Sacrée afin de donner au Serment, prêté sur lui, le caractère solennel et sacré indispensable à sa pérennité>> et son article 12 stipule que <<les Francs-Maçons contribuent… au rayonnement de l’Ordre dans le respect du secret maçonnique>>. La Règle  n’est pas un code moral, ni un recueil de croyances, mais elle  constitue un art de vivre au service du sacré régissant la vie en communauté où la rectitude et le respect de la parole sont indispensables.

La Franc-Maçonnerie est un engagement en soi et la prestation de serment le formalise symboliquement
: c’est par le serment de l’Apprenti que le profane(= devant le Temple au sens littéral) deviendra Initié, c’est à dire un être nouveau ayant franchi le péristyle et donc ne pouvant plus revenir en arrière.
La lettre du Grand Maître Jean Charles Foëllner, remise à l’initié, souligne l’importance du serment fait par l’Apprenti, notamment quant à l’enjeu de garder le secret sur les travaux menés en Loge.

La Constitution et le Règlement Général de la GLNF
rappellent que les Francs-Maçons sont des gens d’honneur, loyaux et discrets précisant  qu’ <<aucun Frère ne doit transmettre, publier, diffuser ou propager en milieu maçonnique ou profane, par n’importe quel moyen tous propos ou documents, de quelque nature que ce soit , contraires à ses propres obligations vis à vis de l’Ordre ou de ses membres >>
Dans le Rite Ecossais Ancien et Accepté l’Apprenti s’engage devant  l’Autel des Serments où la Bible est ouverte au prologue de l’Evangile selon saint Jean. Cet engagement fait sur un Livre sacré surpasse une simple promesse humaine.
Le serment de l’Apprenti consiste donc en une promesse solennelle faite par le profane, devenu récipiendaire, puis néophyte, qui s’engage à garder les secrets de la maçonnerie et à se conformer à l’Ordre.  Ce  serment crée un initié qui sera consacré Apprenti Franc-Maçon et deviendra alors un Frère de la société maçonnique.

C’est un pacte d’une gravité extrême par son sérieux, un engagement indissoluble entre celui qui le prête et celui qui le reçoit : serment à double face, réciproque.
Ce serment initiatique  présente un caractère antique et sacré car il est prononcé librement, par le récipiendaire, devant une assemblée de Maçons témoins et en présence du Principe de l’Ordre.
La prestation de serment est  obligatoire pour que l’initié devienne Franc-maçon et donc membre de plein droit d’une Loge maçonnique : elle lie le nouveau Frère à la société maçonnique. C’est un lien invisible qui  scelle un pacte d’union entre tous les Francs-Maçons du monde comme un câble reliant et rattachant chaque  initié à l’Ordre maçonnique et à une Fraternité Initiatique.
Le serment peut revêtir un caractère d’alliance cosmique avec l’Eternel : fidélité à sa promesse, obligation réciproque, consentie librement, entre l’Ordre et le néophyte, futur maillon de la chaîne maçonnique.

La prestation de serment constitue l’engagement volontaire du postulant, condition sine qua non et concomitante pour recevoir la consécration du Vénérable Maître, première Lumière de la Loge, qui transmet l’influence spirituelle. Le serment est donc, avant tout,  une affaire de conscience et tout manquement serait donc inconcevable.

Comme pour le Compagnonnage, on retrouve l’observation muette, l’expérimentation du silence et le secret des Loges via le respect de la parole d’homme, dite parole d’honneur.
Dans une planche d’un de nos Frères,  j’ai pu relever que  le “Tuilage” permet de garantir la sécurité et le secret que les travaux des Loges exigent. Le serment en est le gage.
Imposé en Franc-Maçonnerie, ainsi que dans les ordres monastiques, dans certaines société africaines, dans le Vaudou, le serment peut résulter d’une décision personnelle ou d’un règlement. 
C’est en se taisant qu’on apprend à parler et à faire évoluer ses idées.
<<C’est au-dedans de soi qu’il faut regarder dehors>> écrivait Victor Hugo
De même, pour vivre en Harmonie, <<retirons-nous en paix et jurons de garder le silence ! >>

Le postulant qui prononce son serment doit resplendir d’humilité, qualité reflétant sa sincérité, garantissant  sa constante fidélité et son obéissance, en conscience, à l’Ordre.
Le Serment initiatique de l’Apprenti est prêté dans un Temple devant l’Autel des Serments sur les 3 grandes Lumières. Le Volume de la loi sacré (la Bible) règle et gouverne nos lois ; son contenu ne doit pas être pris au sens littéral mais compris au moyen du symbolisme du compas et de l’Equerre. L’Equerre  dirige nos actions. Le Compas  nous maintient dans les justes bornes envers tous les hommes et, plus particulièrement, envers nos Frères.
Ce serment spécifique de l’Apprenti comporte 3 parties : une invocation, une promesse et une imprécation. L’invocation au G.A.D.L.U
La promesse symbolisée par la main droite sur l’Equerre, ce qui signifie que le néophyte s’engage de façon totale, sans restriction, avec rectitude, comme une pierre posée d’équerre qui doit soutenir l’édifice à venir. L’imprécation étant la menace du châtiment encouru en cas de parjure.

SANCTIONS LIEES AU NON-RESPECT DU SERMENT

La scène du parjure intervenant lors de l’Initiation, après les 3 voyages, permet au néophyte d’appréhender le risque encouru en cas de non-respect de son engagement  : il voit alors tous les Frères pointant leur épée vers lui, tandis que l’Expert dirige son arme sur un corps inanimé dont le visage est recouvert d’un tissus rouge de sang.

La coupe d’amertume, breuvage servi à l’impétrant pour lui inspirer le dégoût à rompre le serment maçonnique, constitue un autre avertissement préalable sur les sanctions liées à la trahison du serment.
La menace qui pèse sur la violation du serment est rappelée, lors de chaque tenue, par le signe d’ordre, signe de reconnaissance signifiant
“Je préférerais avoir la gorge coupée plutôt que de révéler les secrets qui m’ont été confiés”.

A l’origine,  l’Obligation faite lors de l’initiation précisait en outre : <<Je jure que je n’écrirai pas les secrets et mystères de la Franc-Maçonnerie, ni ne les imprimerai, ni ne les taillerai ou peindrai,  ni ne les inscrirai, teinterai ou graverai sur quoique ce soit de mobile ou de fixe en dessous de la voûte céleste des cieux, par quoi ils pourraient devenir lisibles ou intelligibles>>. Un tel engagement se doit d’être total pour empêcher que l’Art secret soit obtenu illégitimement.
Pythagore voulait savoir d’un postulant s’il savait garder un secret, nécessité formalisée par le serment.

De nos jours la menace n’est plus un châtiment corporel (langue coupée, cœur arraché, gorge tranchée, corps enterré dans le sable entre 2 marrées) ; le non-respect du serment est puni de mesures conservatoires et ou disciplinaires abordées dans le Livre 5 de la Constitution  et du Règlement général de la GLNF.

En fait la véritable sanction frappant la trahison du serment de l’apprenti est d’ordre moral, spirituel : c’est la honte d’avoir violé un secret, d’avoir manqué à sa parole, de se sentir indigne d’appartenir à une assemblée respectueuse, de ne plus avoir d’estime pour soi-même et de ne voir dans le miroir que son pâle reflet : celui d’un être sournois et lâche qui a bafoué les fondements mêmes de la loyauté, de la pureté, de la beauté de l’âme et donc de l’universalité du monde.

J’ai dit, Vénérable Maître.

P\ V\

BIBLIOGRAPHIE :
Le livre de l’Apprenti de Pierre d’Angle,
Le dictionnaire guide de JB,
La symbolique maçonnique du 3ème millénaire d’Irène Mainguy
 Petit guide de présentation de la Franc maçonnerie, la Constitution et le Règlement général de la GLNF, 
La règle en 12 points, planches d’Apprentis

3093-B L'EDIFICE  -  contact@ledifice.net \