Obédience : NC Loge : NC Date : NC


Le Serment

Au cours de ces 5 minutes de symbolisme, je dois vous parler du serment. Quel paradoxe à mes yeux ; car je n’ai jamais considéré le serment maçonnique comme un symbole.
Ecoutons le…
Moi, Laurent, sous l’invocation du Grand Architecte de l’Univers et en présence de cette Respectable Loge de francs-maçons régulièrement réunie et dûment consacrée.

De ma propre et libre volonté, je jure solennellement sur les 3 grandes Lumières de la franc-maçonnerie de ne jamais révéler aucun des secrets de la franc-maçonnerie à qui n’a pas qualité pour le connaître, ni les tracer, écrire, buriner, graver ou sculpter, ou les reproduire autrement.
 
Je jure d’observer consciencieusement les principes de l’ordre Maçonnique, de travailler à la prospérité de ma Respectable Loge, d’en suivre régulièrement les travaux, d’aimer mes Frères et de les aider par mes conseils et mes actions.

Je jure solennellement tout cela sans évasion, équivoque ou réserve mentale d’aucune sorte, sous peine, si je devais y manquer, d’avoir la langue arrachée et la gorge coupée, et d’être jugé comme un individu dépourvu de toute valeur morale et indigne d’appartenir à la franc-maçonnerie.
Je le jure !

Tout est dit. On pourrait s’attacher au symbolisme de ce serment, mais doit on considérer un serment comme un symbole ? Si dans notre tradition maçonnique, nous considérons beaucoup d’objets comme des symboles, il n’a jamais s’agit que d’outils nécessaires à notre perfectionnement individuel et personnel. Ainsi, le serment n’est pas et ne doit pas être considéré en tant que tel comme un outil symbolique. Si nous attribuons à l’équerre le symbole de la rectitude, nous ne pouvons pas attribuer à des valeurs comme la morale, le vice ou la vertu des notions plus symboliques. Ainsi, lorsque nous disons que le franc-maçon est un homme libre, l’acceptation que nous avons de la notion de liberté n’est pas symbolique. La liberté dont nous parlons doit être concrète, spirituelle ou matérielle, mais réelle. Si notre frère Bartholdi a symbolisé la liberté par une statue, la liberté est elle elle-même le symbole d’une autre notion ? J’en doute. Il en est de même pour le serment. En revanche, si il n’est pas outil symbolique, il est l’expression de l’engagement solennel que chacun manifeste.

Avez-vous remarqué que, dans le serment que nous prêtons, il n’est nulle part fait mention de notre obédience ? Nous nous sommes engagés devant le Grand Architecte de l’Univers, au sein de la Franc-Maçonnerie universelle.

Ce serment est presque poétique. Nous parlons d’Ordre maçonnique, pas d’une association. Nous parlons d’une Loge Régulière, sous l’invocation du Grand Architecte de L’Univers, utilisant les 3 grandes Lumières. Nous parlons d’amour fraternel… Les valeurs morales sont aussi exprimées ; le franc-maçon est un Etre moral. Les traîtres sont voués à avoir la gorge coupée… Cela doit-il être aussi considéré comme un symbole ? Cette phrase, je l’ai toujours trouvée ambiguë.

Souvenons-nous, les yeux bandés, une pointe d’un compas sur la poitrine, sur le cœur, nous l’avons prononcé, rompant ainsi le silence absolu qui régnait dans le temple. Nous l’ignorions alors, mais il s’agissait pour nous d’un prélude à l’éternité. Le serment éternel que tous les frères ont fait, l’éternité de notre soif de vérité, l’éternité de notre quête ; « au commencement était le verbe » disent les écritures. Le franc-maçon aussi commence avec le verbe. Quel objet, quel outil pourrait alors symboliser le serment ? Il ne figure pas sur le tableau d’apprenti, bien sur puisqu’il n’est pas un outil. Si il n’est pas dans le tableau du premier degré, peut être est il hors du tableau ? Peut être. Mais si je regarde le tableau, si chacun le regarde, c’est que le serment est là, il est tout près, il est tout autour du tableau, il est tout ces frères sur leurs colonnes, il est les apprentis, les compagnons, il est les maîtres. Tant que des frères regarderont les tableaux de loges, tant qu’ils rentreront à l’ordre dans un temple, le serment sera vivant car ils l’auront contracté.

Je le jure, je m’engage, j’ai choisi d’être franc-maçon et j’affirme mon choix. C’est librement que je le fais. Tel est pour moi la signification de ce serment.


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