Les colonnes J et B

Au rite français, les colonnes signifient : Pour Jakin, « ma force est en Dieu ». Pour Boaz, « Persévérance dans le bien ».

Hermès, dans sa table d’émeraude dit qu’il faut séparer le subtil du fixe, avec grand soin et attention extrême. L’équilibre humain a besoin de deux pieds. Trouver la pierre philosophale, c’est découvrir ce qui est réellement. C’est unifier les opposés qui sont en nous.

J’ai donc tenté de rassembler la symbolique des colonnes « J » et « B » ou « B » et « J » car seul, celui qui a réalisé la voie peut dire quel chemin est le bon... Et ce n’est pas mon cas, hélas...

Deux colonnes. La puissance d’énergie sexuelle « Kundalini » (mot d’origine indienne signifiant « boucle » qui est une forme microcosmique de l’énergie universelle, chakra racine à la base de la colonne vertébrale) qui unit Homme et Femme, est figurée par le symbôle du Caducée (2 serpents qui s’enroulent autour d’un bâton : Hermès).

« J » et « B » me font penser au prénom de « Jean Baptiste » WILLERMOZ, lyonnais franc maçon du XVIIIème siècle, dont le nom est attaché au rite écossais rectifié.

Ruth, femme moabite, s’est mariée avec Boaz « B », arrière grand père de David, qui appartient à la généalogie de Jésus « J » (Matthieu 1). Il signifie « En Dieu la Force ». Le roi Salomon donne à une colonne du temple, le nom de « Yakhin », qui signifie « Dieu rend ferme ». La Force et la fermeté symbolisent la présence du Très Haut.

Le nombre 2 est représenté par « la papesse » dans le Tarot qui tient d’une main un livre à moitié ouvert et de l’autre deux clés. C’est la conscience (Ternaire divin : Providence, conscience et destin).

L’existence d’une chose révèle également son contraire. La lumière n’existe que par contraste avec les ténèbres. Comme il est dit dans le Tao : « La lumière appelle l’obscurité et l’obscurité existe dans la lumière ».

La Vérité sera peut être cette piste d’union de la lumière visible et des ténèbres. Dans l’ancienne Egypte, le nombre deux était représenté par un compas avec deux pointes figurant deux polarités différentes, d’une même réalité qui les relie.

En bas « les passions » et cette intuition qui nous pousse vers le Haut...pour mieux comprendre l’Univers...

Vous voyez que les colonnes font face au soleil et à la lune.

Au dessus de notre Vénérable, un delta lumineux. Les deux colonnes ne sont peut-être qu’un voile, qui une fois levé, nous relient au Très Haut. Les deux colonnes du temple de Salomon indiquaient la position du lever du soleil aux solstices d’hiver et d’été (situées à 1,4 coudée du mur frontal - 45 cm X 1,4 = 63 cm) ce qui n’est plus le cas dans notre temple maçonnique.

Au 4ème jour, dans les noces alchymiques de Christian Rosencreutz, il est dit :

« sur la face d’une médaille en or, on voyait le soleil et la lune face à face ; le revers portait ces mots : Le rayonnement de la Lune égalera le rayonnement du Soleil ; et le rayonnement du Soleil deviendra sept fois plus éclatant » ...Que cela signifie-t’il ? « J »pourrait-il être l’initiale de « jeu », « jeu de l’oie ».

Au 7ème et dernier jour des noces alchymiques, il apparaît un jeu d’échec avec les vices d’un côté et les vertus de l’autre... Comment combattre les vices qui tendent des pièges aux vertus ? C’est un désir de perfection qui anime l’Homme porteur d’une étincelle divine dans son coeur. (Mariage de l’esprit de de l’âme).

Et ce même personnage d’origine allemande dont le nom français est Christian Rose-Croix (C. R. C. : serait père du rosicrussisme ou rose croix) écrivit sur un parchemin au XVème siècle : « La plus Haute Science est de ne rien savoir »...

Nous cherchons la Vérité, qui alliée au J de « Justice » et au B de « Bonté » donne « Bonté - Vérité – Justice » (« FAMA FRATERNITATIS » ou Fraternité de l’illustre ordre de la rose croix ET « CONFESSIO FRATERNITATIS » ou confession de la fraternité de la rose croix, qui sont deux manifestes rose-croix).

Le kabbaliste étudie le bon et la création, mais également le mauvais ou les passions. B c’est l’initiale de Bo Re (créateur en hébreux) et Bina le don sans réserve. Mais également « B », « Barrière », celle que nous devons franchir après avoir découvert le point dans le coeur, pour accéder aux 125 dégrès de l’Echelle, qui mènent à la correction.

Qabbalah signifie tradition, réception et transmission. « B » est associée à la création : Bereshit Bara signifie : « au commencement était le verbe ».

Le franc maçon étudie les circonstances de la  réception du candidat, la tradition de l’ordre et la transmission...

Celui qui donne n’a rien à recevoir en échange car celui qui pense qu’on doit lui rendre un jour ce qu’il a donné, a déjà tout perdu...

« J » est l’initiale de « Jehovah » qui signifie « Il est » en hébreux. La forme de cette lettre monte vers le ciel.

« B » par sa forme, nous fait penser à la fusion d’un signe vertical et d’un 3. C’est l’initiale du mot « Bien », rien ne s’oppose donc à l’expression « persévérance dans le bien ».

Remarquons que l’addition des 5 lettres de Jakin et des 4 lettres de Boaz donnent le nombre 9, arcane de l’Ermite, qui est un sage tenant la lampe de la raison éclairée par la Foi, il est enveloppé dans son manteau d’humilité, et s’appuie sur le bâton du pouvoir.

Mais aussi, J, 10ème lettre de l’alphabet ajoutée au B, 2ème lettre « de l’alphabet » donne le chiffre 12, qui est l’arcane du pendu. Un homme apparaît pendu par les pieds et ses bras forment un triangle avec la tête pointe en bas (matérialité).

Sa jambe droite est repliée à l’horizontal, et forme une croix avec l’autre jambe qui est verticale. C’est la représentation d’un triangle pointe en bas surmonté d’une croix, symbole du Grand Œuvre Alchimique. La barre transversale qui soutient le pendu forme avec lui un Tau.

Tout cela représente la conquête des facultés supérieures des sens spirituels.

12, en réduction donne 1 + 2 = 3, chiffre de l’apprenti.

Le nombre 3 a pour lettre hébraïque Guimel, nom divin Gadol. Ce caractère appartient en qualité de consonne, à la touche gutturale.

Plutarque nous apprend que ce fut un certain Carvilius, qui le premier, inventa la lettre G, pour distinguer le double son du C. Comme image symbolique, le Guimel hébraïque peint la gorge de l’homme, tout conduit, tout canal, tout objet creux et profond.

Il sert à produire les idées.

Nous, enfants du Soleil et de la Lune, étudions la Terre, l’Eau, l’Air et le Feu. Travaillons sur les vertus : Force, Prudence, Tempérance et Justice. Développons Foi, Espérance et Charité. Ceci afin d’atteindre (peut-être) Intelligence et Sagesse et dissoudre définitivement les vices dans les cachots...

Regardons les Tables de la Loi du Sépher de Moïse, l’Hermétisme et la K (C ) abbale. Suivons notre propre chemin au travers de colonnes et restons vigilent, car la frontière entre le Mal et le Bien est fine. Notre Ego est là pour nous le rappeler en permanence.

Essayons de travailler quotidiennement afin de nous habituer à rejeter les passions, car c’est un travail de persévérance. Tentons de devenir pur et humble et reconnaissons notre petitesse face à la Connaissance et à la Création.

Les colonnes pourraient venir de la succession de « oulam », « hekal » et « débir » où se tenait le roi Salomon, dont l’entrée du temple se faisait par la façade orientale.

David, roi de Jérusalem, envoie son général d’armée combattre ses ennemis. Son nom est « Joab ». Pendant ce temps, David est attiré par une femme mariée dont le nom est « Bethsabée », femme d’Urie.

Ces deux personnages ont donc pour initiales J et B...

Salomon dédia un Temple au Très Haut.

Durant sa construction, les apprentis déposaient leurs outils et recevaient leur salaire à l’entrée du Temple, côté gauche. A droite, c’était les compagnons. Ils étaient payés, à l’aide de mots de passe du grade, signe et attouchement.

Au R.E.A.A, la colonne de droite est appelée Jakin/Yachin/Jachin (hébreu « il établira »). Elle figurerait SAINT JEAN L APÔTRE « la Porte des Dieux » (solstice d'hiver). La colonne de gauche est appelée Bohas/Boaz/Booz (hébreu « force en lui »). Elle figurerait JEAN LE BAPTISTE « la Porte des Hommes » (solstice d'été). J(akin) - B(ohas) = Jean – Baptiste. Dans Rois 7:21 : il est dit :

« il dressa les colonnes dans le portique du temple, il dressa la colonne de droite, et la nomma « jakin », puis il dressa la colonne de gauche, et la nomma « boaz »...

Ce sont les deux piliers de l’entrée du temple des deux Jean... Selon la Bible, et en hébreu, « droite » signifie « Sud » et « gauche » signifie « nord ». L’orientation du temple maçonnique est différente de celle du temple de Jérusalem. Les dispositions différentes au rite français et au R.E.A.A montrent deux perceptions différentes d’une même réalité (céleste et terrestre). Et cela dépend bien sûr si vous décrivez les colonnes en vous trouvant à l’intérieur du temple ou à l’extérieur...mais les colonnes étaient bien à l’extérieur de l’édifice, il ne peut y avoir de doute...

Le temple maçonnique est orienté d’ouest en Est et pourtant Dans Dumfries n 4 (old charges ou anciens devoirs : 1710) et d’après les travaux de René Guilly ( ou René Desaguliers fondateur de La Loge Nationale Française en 1968, auteur « les deux grandes colonnes de la Franc Maçonnerie »), le temple de Salomon était orienté d’Est en Ouest, l’entrée étant à l’Orient et le Saint des Saints ou Débir, à l’occident.

Question n 14 (Temple) : « où se tient le Maître de la Loge ? »

Réponse : « Dans une auge en pierre, sous la fenêtre Ouest, regardant vers l’Est et attendant le lever du soleil pour mettre ses hommes à l’ouvrage ». (extrait Dumfries n 4)

N’oublions pas qu’il est inexact de dire que le soleil se lève à l’Est et se couche à l’Ouest, cela n’arrivant que deux fois à l’année, aux Equinoxes... Et en réalité, le soleil ne se lève ni ne se couche...

Dans l’ésotérisme islamique, le soleil de minuit correspondrait au Saint des Saints, qui est une initiation aux grands mystères, et dont l’accès était restreint aux Prêtres représentant le pouvoir spirituel et dont l’accès se faisait par une double porte située entre deux colonnes. Le pilier de la miséricorde, placé à droite, est appelé Yachin. Il est relié à la lettre Yod, il est souvent représenté comme une colonne de couleur blanche. On l’appelle parfois pilier de la Force.

Le pilier de la rigueur, placé à gauche, est appelé Boaz. Il est relié à la lettre Beth. Il est souvent représenté comme une colonne de couleur noire. On l’appelle parfois pilier de la sévérité ou de la forme.

Les 2 colonnes ont été construites sur le mont Hébron.

Et si JB, c’est simplement J le nom du Très Haut (Jésus - Jéhovah ou Yawhé) et B le volume de la loi sacrée : Bible. Rechercher ce nom que prononçait le Grand Prêtre Melchitsedech. (Génèse 14 - Psaume 110 : sacrificateur du Très Haut).

Et dans Mathieu 27, Pilate proposa à la foule de choisir le prisonnier qui devait être relâché : Jésus (J) ou Barabbas (B).

C’est peut être rechercher l’Arche d’Alliance, qui est décrite dans Exode XXV, comme un coffre d’acacia, reposant dans le Saint des Saints, et qui contiendrait le bâton d’Aaron et les tablettes en pierre du Décalogue, les dix commandements. Moïse a reçu les tables et le plan de construction de l’arche en haut du mont Sinaï. La lette B pourrait faire référence à l’ingénieur Bezaleel qui la construisit ou au saint Betsaléel...

C’est Hiram qui dressa les deux colonnes de bronze Jachin et Boaz, qui contenaient dans l’une, l’histoire des hébreux, et dans l’autre le manuel d’utilisation du Shamir magique, outil ayant des particularités étranges.

Notons qu’ au XVIIème siècle, le mot du maçon au 1er grade était à la fois J et B. A la question J, on répondait B.

Lorsque l’on remit en forme les rituels dans les années 1720 - 1730, et que l’on éclata en 2 grades les « secrets » du vieux grade opératif « d’apprenti-entré » les anglais mirent « J » au 1er grade et « B » au second.

Les irlandais et les écossais firent le choix inverse, « voir régulateur du maçon 1801...version Pierre Mollier p 26 ».

Gauche -droite, droite – gauche ? Il semble que l'inversion eût lieu en Angleterre, entre 1730 et 1735 à la suite de la révélation de ces mots sacrés dans le monde profane afin de pallier leur utilisation par des personnages qui n'auraient pas été admis régulièrement. (Discours d’André DORE 33 prononcé en Avril 1979 au Grand Collège des Rites « bulletin n 91 »).

Nous pouvons également nous intéresser au grand architecte de Salomon qui se nommait « Chiram » (Elus Cohens, ordre fondé au 18ème siècle par Martinès de Pasqualy) ou du côté de Noé dont l’ancêtre Hénok éleva deux colonnes, l’une de marbre et l’autre de briques. La première résistait à la dissolution de l’eau et la seconde à la destruction du feu. A l’intérieur de chacune d’elles, il y dissimula des archives de la sagesse pour que celles-ci ne disparaissent pas totalement de la surface de la terre. Le pilier de marbre résista à la montée des eaux mais ne fut retrouvé que longtemps après. La vision d’Henoch ne devait se réaliser qu’à l’époque de son arrière petit fils Noé et du déluge. (Cf Arche de Noé et manuscrit Cooke début XVème siècle).

Dans Génèse 10, les 3 fils de Noé se nomment Sem, Cham et Japhet. Japhet eut comme fils Tubal. Héber, eut comme fils Péleg et Jokthan. Jokthan engendra Jobab.

Intéressant de voir que Japhet, Jokthan, et Jobab commencent par la lettre « J ». Ces enfants de Noé se sont répandus sur la terre après le déluge.

Je ne sais pas, mais de deux colonnes, vous avouerez que nous arrivons à des choses peu communes.

La recherche de la vérité appartient à tous, Francs Maçons ou non. L’Homme doit trouver sa voie dans sa liaison au Divin. J’espère simplement qu’une phrase aura frappé votre esprit et vous fera approfondir le sujet.

Ne suivons pas le chemin de la facilité, proposé par les Frères de l’obscurité, mais persévérons dans l’effort car il est difficile le sentier qui mène à la Lumière. Ne nous laissons pas tromper par l’appât du gain. Laissons-nous guider par les étoiles. Finalement, J et B pourraient faire référence à Juda (fondée par Yehouda) et Benjamin (fondée par Biniamine) (Cf Chroniques II chapitre 11.12) qui étaient à la tête de deux des douze tribus d’Israël... Mais aussi J « Jérobabel » et B « Bendicat », gendre de Salomon...

En 587 avant J.C, Nabuchodonosor pille le temple de Salomon et emporte les colonnes Jachin et Boaz, ainsi que la mer de métal.

En 1691, un pasteur écossais Robert Kirk définit ainsi la franc maçonnerie :

« C’est une sorte de tradition rabbinique en forme de commentaire sur Jackin et Boaz le nom des deux colonnes du Temple de Salomon »...

La connaissance et l’intelligence peuvent être sources d’erreur. Le sage puise au tréfonds des choses sans s’arrêter aux apparences. Il contemple le fruit plutôt que la fleur. Il ignore l’une et cueille l’autre.

Reste humble et garde l’esprit ouvert : tu recevras le monde. (Tao Te King).

Pour conclure, ce Nôah, ce Messie de la Providence, c’est peut-être nous, parvenus à la plus haute idée que le Divin Créateur se fait de l’Homme...

« Que ta Volonté soit faite »...

Je ne maîtrise pas les sujets abordés mais je sens mon esprit revigoré...et j’en suis donc satisfait...voire heureux...en espérant avoir partagé avec vous cette joie...

J et B sont donc les initiales d’Amour (JESUS ET BOUDDHA), (exemple : si vous n’aimez que les Frères qui vous aiment, quelle récompense méritez vous...), mais aussi de mort de l’Ego et d’élévation de l’Esprit...par la pénétration de la nature de toute chose...et surtout sans espoir de gain matériel car tout serait perdu...

Vous trouverez facilement les dimensions des colonnes et leurs chapiteaux. Même si certains sujets ne semblent pas liés aux colonnes, suspendez vos jugements, car ce sont bien ces dernières qui m’ont dirigées.

La réunion d’instruction du mois de mars 2011 avec mes deux frères apprentis, et en particulier avec les questionnements d’Olivier sur les colonnes J et B, m’ont permis de vous présenter ces pistes de travail.

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