Obédience : NC | Loge : NC | Date : NC |
Du Feu vivant à la Lumière qui meurt A l’approche du solstice d'hiver célébré par de nombreux peuples et endroits du monde, j'ai choisi de vous entretenir du soleil,feu vivant mais aussi lumière qui meurt en ce moment où sa lueur est la plus faible. Voici les différents points qui vont
illustrer ce morceau d'architecture
: après une brève introduction, nous nous retrouverons dans le chaos de
nos
origines lointaines ; nous partirons ensuite vers le ciel nous
réchauffer au
Soleil, feu vivant ; nous rêverons sous la lune, lumière qui meurt,
pour enfin
tirer les conclusions maçonniques MUSIQUE
(courte musique sur laquelle je prononçerai ces 3 mots) Pourquoi…
comment… vers quoi tendons-nous ? Aussi loin que l’on remonte
dans le passé de l’homme, on trouve chez lui un constant besoin de
connaître et
de comprendre : connaître ce qui l’entoure, le ciel et ses
astres, la
terre et ses richesses, les mille visages d’un univers qui est pour lui
source
de vie. Comprendre le pourquoi de son existence en ce monde, découvrir
sa
vocation et son destin…. A la grande différence de notre époque
qui fait appel aux connaissances
rationnelles pour résoudre les énigmes de l’univers, les peuples
d’autrefois
créèrent les mythes, qui décrivaient comment l’univers s’était formé,
comment
l’homme avait été créé, qui expliquaient le pourquoi et le comment de
tout ce
qui existe dans le monde. Cet
aspect vital des mythes est aujourd’hui
pratiquement oublié ; ils ont fait place aux contes, poèmes,
légendes…. Nous
ne sommes cependant pas éloignés de la
sensibilité des peuples de jadis avec cette même capacité d’émotion
devant les
mystères et les splendeurs du monde………. MUSIQUE Pendant
la musique faible… L’abîme… le vide…
le chaos
Donc, au commencement était le chaos Partout
chez les Sumériens, les Grecs, les
Latins, les Indiens, les Germains, les Scandinaves, on retrouve cette
profondeur originelle et fascinante qui précède l’apparition de
l’univers
proprement dit. Dans
ce chaos, tout est ténèbres, immobilité.
La terre et le ciel sont encore indistincts l’un de l’autre, les
éléments
constituent un magma dans lequel flottent les germes des Dieux. Lecture
du texte : récit mythologique
scandinave : Autrefois, il n’y
avait rien,
Ni sable, ni mer, ni
vagues froides
Ni terre, ni ciel non plus Seul
existait
l’abîme béant.
Le soleil ne connaissait pas sa demeure et la lune ignorait son royaume Les
étoiles n’avaient pas trouvé leur
place
De
là, il faut admettre comme un postulat que
les premiers Dieux sont venus à l’existence par le seul pouvoir de leur
nature
divine. Ces premiers Dieux sont des monstres qui engendrent d’autres
monstres.
Ces forces primitives de l’Univers devaient alors trouver leur mesure
et leur
équilibre pour que l’homme ait sa place dans ce monde en voie de
création. Les
mythes nous content la mutilation ou le
meurtre du grand Dieu primordial, l’apparition de nouveaux Dieux, plus
proches
de l’homme, plus réfléchis, voire plus intelligents tels Zeus le Grec,
Mardouk,
le Sumérien, Prajapati, l’Indien ou Yahvé l’Hébreu dont la tâche
primordiale
sera de créer le monde à la mesure de l’homme MUSIQUE Le
ciel :
dieu visible Nous
ne pouvons plus voir le ciel comme le
voyaient les anciens peuples. Notre vision scientifique nous le montre
composé
de planètes, d'étoiles, de galaxies. Pour
les anciens, le ciel est toujours resté
une réalité accessible à l'homme : ce qui s'y passe, ce qui s'y crée,
ce qui
s'y meurt fait partie de l'histoire des Dieux et de l'histoire de
l'homme. En
dépit de la terreur que le ciel lui inspire
par son étendue, par son éloignement, par les phénomènes inquiétants
dont il
est le théâtre, il demeure un élément familier sur lequel il pourra
compter. Dans
la multiplicité des textes relatifs à
l'origine du monde et du ciel, chemine une même image : celle d'un être
gigantesque surgi au commencement des choses, dont le morcellement
fournira au
monde les éléments vivants de son histoire. Pour
les Egyptiens, le ciel est le ventre de
la déesse Nout. Les Indiens, eux, ont démembré Purusha et conclu que la
lune
naquit de sa propre conscience et que, de son regard, est né le
soleil... Chez
les Germains, on retrouve la même idée...
Voici
un extrait des mythes des Germains
intitulé : "Poème de la création." MUSIQUE De
la chair d'Ymir fut créé la terre et de son
sang, la mer
De ses os furent formées les montagnes, de ses cheveux, les arbres ; de son crâne, la voûte du ciel de ses sourcils, les dieux bienfaisants firent Midgard, le séjour des géants, Et de sa cervelle furent créés tous les nuages à l'aspect sombre Qu'il
soit le ventre étincelant d'une déesse, le
crâne d'un dieu ou la coquille d'un œuf monumental couvrant la terre,
le ciel
apparaît toujours comme immense et inaccessible. Pourtant, si l'on en
croit les
mythes, le ciel n'occupait pas aux temps anciens la place qui est la
sienne
aujourd'hui ; celui-ci vivait près de la terre, contre elle, enlacé à
elle dans
une étreinte sans fin, interdisant la venue des hommes. Dès
lors, ou bien cette étreinte cessa
naturellement pour permettre aux créatures de s'installer entre ciel et
terre, ou
bien il fallut obliger le ciel à se séparer de la terre. Ainsi, en
Egypte, le
Dieu Shou se glissa-t-il sous le ventre de Nout et la souleva au bout
de ses
deux bras. Ainsi, en Grèce, Kronos mutila-t-il son père Ouranos pour
l'obliger
à s'éloigner de Gaïa ou encore, pour les Germains et les Scandinaves,
c'est le
frêne Yggdrasil-arbre géant-qui, à lui seul, constitue l'univers dont
les
racines plongent dans les profondeurs de la terre et dont les hautes
branches
atteignent le ciel, séparant ainsi les deux éléments MUSIQUE Lire
le texte sur la musique FAIBLE (sarabande
Haendel : extrait de Barry Lindon) Je
me souviens des géants nés à l'aurore des
temps, de ceux qui jadis m'ont donné naissance.
Je connais neuf mondes, neuf domaines recouverts par l'Arbre du monde. Cet arbre sagement édifié qui plonge jusqu'au sein de la terre. C'était au commencement des temps où Ymir vivait. Il n'y avait ni sable, ni mer, ni ondes rafraîchissantes. On ne voyait ni terre, ni voûte céleste. C'était un abîme géant, sans végétation... nulle part Le soleil, le feu vivant. L
e soleil se lève le matin et se couche le
soir. Ce simple cycle, ce continuel passage de l'ombre à la lumière, de
la
lumière à l'ombre avec toutes ses phases successives : l'aube et ses
promesses
de vie, le zénith et sa force brûlante et le soir, avec ses angoisses
de la
mort... l'homme a mis des siècles pour le considérer comme naturel.
C'est, qu'au
cœur de ce cycle, réside une force équivoque : le soleil chauffe,
apporte
lumière et vie mais peut aussi brûler, calciner, apporter la sécheresse
et la
mort ou simplement, si l'on ose le dire… éblouir et rendre aveugle
celui qui le
regarde en face. Il doit arrêter sa course le soir pour se reposer au
royaume
des ombres. La première image qui vient à l'esprit à son propos est
celle d'un
feu céleste : étincelles, chandelles, braises ardentes, flambeaux, sont
des
images élémentaires qui parsèment les récits celtes et scandinaves.
Mais
comment ce feu brûle-t-il ? pourquoi sa route varie-t-elle avec les
saisons ? Pourquoi
disparaît-t-il chaque soir pour renaître chaque matin? Pour
répondre à ces questions, les Egyptiens, les
Mésopotamiens les Indo-Européens ont employé des symboles qui
reviennent plus fréquement
que d'autres : le bateau ou le char ou des objets familiers des peuples
nomades
ou riverains des grands fleuves.... Selon
l'imagination des époques et des peuples
il devint tantôt un oiseau, tantôt un taureau, tantôt un œil
gigantesque Mais,
à travers toutes ces images, une même
idée s'exprime alors, qui explique à la fois leur unité et leur
diversité : le
soleil est présent PARTOUT. Il est le témoin de tous les actes, de tous
les
événements qui s'accomplissent sur la terre et dans le monde. Cette
force
primitive s'est peu à peu muée en une force morale : celle d'un regard,
d'un
juge impitoyable auquel rien n'échappe Musique
Tu
as créé le Nil dans le monde d'en bas,
Tu le diriges là où tu veux pour qu'il puisse nourrir les hommes. Tu es leur maître à tous, pour eux tu te donnes du mal. Toi, le Seigneur de tous les pays, puissant Seigneur du jour. Tu es L'UNIQUE et tu es le soleil vivant. Tu as créé tout seul des millions et des millions d'êtres. Villes, bourgades, champs, chemins et rivières Chaque chose et chaque être te voit au-dessus de lui Quand tu brilles au-dessus de la terre. Tu es dans mon cœur et, excepté mon fils le Roi, Nul ne peut te connaître car tu lui donnes ta nature et ta force. Tout ce qui arrive sur terre arrive par ton signe. Si tu te lèves, les hommes vivent. Si tu te couches, ils meurent Tu es la durée de la vie, tu ES ce qui donne la vie
Si
le soleil est l'œil du jour, la lune est
donc tout naturellement l'œil de la nuit. Ces rapports entre les 2
astres n'ont
jamais été mis en doute par les mythes qui les associent à tous les
niveaux de
la conscience et de l'imagination. Pourtant,
le rôle joué par la lune est moins
majestueux que celui joué par le soleil : plus petite, plus pâle, toute
tachetée, elle éclaire la nuit d'une lumière blafarde et sans chaleur
et donne
aux choses une forme mystérieuse. Elle commande les forces nocturnes et
crée
sur la terre une atmosphère angoissante et irréelle. De
plus, à la différence du soleil, elle subit
des transformations : elle diminue, change de forme et disparaît
pendant 3
jours. Frêle et minuscule, elle réapparaît alors pour recommencer le
même cycle
de disparition et de réapparition sans fin. Les
textes les plus anciens ont exalté les
pouvoirs de la lune, plus subtils et plus secrets, plus mystérieux et
plus
fascinants que ceux du soleil.... Alors que le soleil rayonne de sa
lumière, émet
sa chaleur, répand ses flammes bienfaisantes, la lune, elle, attire les
choses
et les êtres qui lui sont soumis. Tout ce qui, sur cette terre, subit
un rythme,
un cycle, un devenir fut associé à la lune : les eaux, en raison des
marées, les
plantes, les femmes même... Ce
qui l'oppose radicalement au soleil, ce
sont ses phases : croissants et cornes de la lune sont à l'origine de
ses
représentations les plus anciennes : le bateau, le taureau ou la vache.
Ainsi
est-elle évoquée à Sumer, en Mésopotamie, sous l'apparition d'un dieu
mâle MUSIQUE Texte
à lire sur musique (sourdine) Navire
sacré du ciel, grandeur qui s'est faite
elle-même,
Père dieu-lune, seigneur de la maison de lumière, Seigneur dieu-lune, fils aîné du dieu Enlil, Quand tu grandis, ô toi navire qui navigues sur le ciel profond, Père dieu-lune, quand tu navigues vers le sanctuaire saint, Père dieu-lune, quand tu navigues comme une barque sur les pleines eaux, Quand tu vogues vers UR dans ton navire sacré.... O seigneur, qui te dépasse ? Qui même t'égale
La
lune gouverne aussi les végétaux, elle fait
monter la sève dans les tiges, elle aide à leur croissance lorsqu'elle
est dans
son premier quartier.... La
plupart des peuples anciens ont très tôt
établi un parallélisme entre le cycle astral de la lune et le cycle
physiologique de la femme. Ce rythme vital marquait la femme-en regard
de
l'homme -d'un signe bénéfique ou maléfique selon les cas mais qui
l'associait
plus étroitement que le mâle aux rythmes de l'eau et du ciel. Mais
qu'elle soit dieu ou déesse, la lune
séduit les mortels Ainsi
le pouvoir de la lune risque d'être
fatal à celui qui lui est soumis. Dans la plupart des mythes lunaires
de
"séduction" d'un homme ou d'une femme , le partenaire paie cruellement
l'amour de Dieu et on peut comprendre pourquoi, en bien des pays,
depuis très
longtemps , on enferme les jeunes filles les nuits de pleine lune pour
que
l'astre ne les ravisse ou ne vienne leur faire des enfants, appelés
précisément
des lunatiques, êtres inconstants et blafards, porteurs d'un charme
dangereux
et que l'on croyait capables d'envoûtement. Les
récits relatifs à la croissance et à la
décroissance de l'astre sont plus étranges encore. Parfois ce sont 7
démons qui
se concertent chaque mois pour manger la lune ; parfois, c'est le
soleil qui
dévore la lune : ce n'est là qu'une simple scène de la vie conjugale du
couple
soleil-lune. La
raison de l'attitude du soleil est simple :
la lune le trompe sur la terre pendant les 3 jours où elle s'absente du
ciel. Le
soleil, ne brillant jamais la nuit, ne s'aperçoit de rien. Un dieu
charitable
l'instruit alors et le soleil furieux poursuit la lune et la mutile.
Les autres
dieux s'interposent à temps :la lune peut croître à nouveau et
recommencer le mois
suivant. Les
Indiens ont imaginé une autre explication
au phénomène Voici
un extrait de "BRAHMA-PURANA"-
musique traditionnelle indienne MUSIQUE (commencer de lire le texte
avec la musique) "Le
Dieu lune avait 27 femmes. Toutes
étaient soumises à leur mari et étaient d'une grande beauté. Mais,
parmi elles
Rohinî était connue pour son esprit et était la favorite de son époux.
Elle
avait, dans sa coquetterie à ce point subjugué le cœur du Dieu que,
même après
l'avoir quittée, il ne voulait plus visiter les autres. Les
sœurs de Rohinî ne purent supporter plus
longtemps leur infortune : elles se concertèrent et d'un commun accord
informèrent leur père Daksha du malheur qui leur arrivait par la faute
de
Rohinî Daksha,
à cette triste nouvelle, s'enflamma de
colère et maudit la Lune avec des formules appropriées. La Lune, alors,
fut
atteinte de consomption : chaque jour, elle s'émaciait et, lorsqu'elle
se
trouva réduite de moitié, elle s'en vint demander protection à Shiva. Le
dieu compatissant, voyant la lune réfugiée
à ses pieds, la réconforta et, dans sa magnanimité, la guérit de sa
maladie en
lui procurant un abri sur sa propre tête... Là, la lune, par la grâce
du dieu
miséricordieux, retrouva son aspect ancien et, délivrée de son
angoisse, s'installa
sur le front de Shiva C'est pour cela que l'on appelle Shiva c'est à
dire
"celui qui a la lune pour diadème" Au
début de la création, les 2 astres
brillaient d'une lumière égale, éclairant la terre chacun à leur tour :
le
soleil le jour et la lune la nuit, jusqu'au jour où la lune eut la
fâcheuse
idée de comparer sa lumière à celle du soleil. Les
2 astres rassemblèrent leurs enfants, les
étoiles, et les prirent pour arbitre. D'un commun accord, elles
répondirent que
lu lumière la plus brillante était celle de la lune puisqu'elle
changeait la
nuit en jour. Furieux , le soleil ramassa une poignée de cendres , la
jeta au
visage de la lune et ternit ainsi son éclat MUSIQUE En
conclusion, nos travaux de ce jour ont
commencé à midi, alors que le soleil est au zénith ; ils seront fermés
tout à
l'heure à minuit, quand la lune est censée donner tout son éclat Ces
2 astres dominent l'ordonnance du travail
en loge... Leur symbolisme universel est si évident que l'on comprend
sans
peine que les Maçons ne pouvaient se dispenser de placer ces 2
symboles, les 2
yeux de notre cosmos, dans le tableau de la Loge, elle-même une
figuration de
l'univers. De
fait, la lune paraît sans doute moins
présente, sans doute en raison de son caractère passif, mystérieux,
voire
maléfique ; c'est pourtant elle qui éclaire de sa lumière terne les pas
hésitants des ouvrières qui viennent prendre leur travail. Mais très
vite, le
soleil, au caractère actif, généreux, bénéfique prend la relève pour
éclairer de
sa chaude lumière les démarches des ouvrières qui cherchent leur vérité. Comme
il pénètre les recoins les plus obscurs
du monde, il s'introduit aux tréfonds du cœur humain pour lui donner
force, chaleur
et vie. La
lumière ? n'est-ce pas le but que nous nous
sommes fixés en venant travailler ici ? Elle est présente partout et
toujours
tout au long de nos rites ; et certes nous mettons toute notre énergie,
notre
volonté à l'atteindre. Pourtant, la voie est longue et difficile. Quand
nous
croyons pouvoir la toucher, elle s'échappe. Nous nous rendons compte
alors
qu'il y a encore du travail à réaliser pour la mériter A
l'image du soleil qui parcourt l'espace, qui
meurt au solstice d'hiver pour mieux renaître au solstice d'été, notre
course
vers la lumière est NOTRE VIE QUI S'ECOULE INEXORABLEMENT dans une
alternance
de joies et de peines... d'espoirs et de déceptions, de vérités et
d'obscurantisme, toutes dualités CAPITALES ET NECESSAIRES pour que
notre propre
ombre intérieure devienne elle-même lumière. Ainsi , notre quête
maçonnique se
poursuit, riche et exaltante des ténèbres du cabinet de réflexion à la
lumière perpétuelle
de l'Orient éternel. |
3083-B | L'EDIFICE - contact@ledifice.net | \ |