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Galette des rois
 
La fève dans la galette remonte au temps des romains ; elle était noire ou blanche et servait aux scrutins ; ce qui n’est pas sans évoquer notre propre mode de vote actuel.
Tradition initialement religieuse elle est devenue tradition familiale de rassemblement des amis où un roi et une reine sont désignés.
Mais les vrais monarques ne limitaient pas cette tradition à l’épiphanie ; chaque occasion festive donnait lieu au partage d’un gâteau contenant une fève ; nous tairons volontairement les détournements érotiques de fins de soirées royales où la fève désignait les futurs partenaires d’alcôves discrètes !
Une légende plus audible rapporte que la  fève fût aussi la bague que Peau d’Ane glissât dans la pâte avant la cuisson.
Mais la galette avait aussi ses parts sacrées qui sont malheureusement de circonstance :
-la première part appelée « part du pauvre » était soit donnée au premier visiteur imprévu, soit portée au plus pauvre du village ;
Notre village actuel étant désormais mondialisé, il nous jette au visage les images du désastre haïtien.
Que cette première part nous associe en pensées aux millions de malheureux de cette île déjà si déshéritée.
 
-la seconde part sacrée était appelée aussi « part des absents »
Nous avons cette année un grand absent en la personne de Claude ; mais tous ici avons nos absents !
Que cette part soit notre façon de dire : »je pense à toi » !
Mais revenons à cette fête du jour ;
J’ai appris que ce Gâteau d’Epiphanie fût le plus souvent une brioche avant qu’un saucier florentin du nom de Frangipan n’invente au XVI° siècle la crème d’amandes.
Belle histoire encore du Moyen Age où le plus pauvre des enfants de 8 ans était choisi comme roi , somptueusement vêtu et invité à manger à la table du monarque du moment.
Pour que ce geste généreux ne soit pas fugace, une quête était organisée, où l’on récoltait près de 100 francs, somme qui était donné aux parents du bambin pour qu’il puisse aller à l’école.
Une autre anecdote , du temps de Louis XIV rapporte qu’une princesse , fille naturelle du roi et très connue pour ses étourderies demanda au roi sa protection contre le évènements fâcheux qui pourraient arriver dans sa vie.
Réponse du roi :
« Je la lui promets pourvu qu’elle ne se les attire pas » !
 
Il y eu même une guerre à propos de cette galette :
Il était de tradition que les boulangers au XVIII° siècle apportent au roi un gâteau.
Les pâtissiers réclamèrent contre cet usage et intentèrent un procès.
Le Parlement rendit un arrêt qui interdisait aux boulangers de faire usage de beurre et d’œufs dans leur pâte et même de dorer le pain avec des œufs !
Cette loi fût appliquée à Paris mais eu peu d’effets en province.
La révolution tenta bien sûr de supprimer la galette des rois du haut de la tribune de la Convention ; aucun succès pour cette mesure tant la tradition était en place.
Il n’y a que lors des disettes que la galette fût momentanément abandonnée pour ressurgir dès que les circonstances redevenaient favorables.
Cette tradition traversa les mers avec les émigrés et colons de toute nature et on la retrouve à la Nouvelle Orléans abondamment décorée de glaçages violets, verts et or.
Cette tradition typiquement française dès le V° siècle correspondait pour l’Eglise à trois évènements majeurs :
-la présentation de l’enfant Jésus aux Mages d’Orient,
-le baptême de Jésus
-et les noces de Cana
C’est ainsi que longtemps l’Epiphanie fût plus importante que le jour de Noël.
Encore aujourd’hui, en Espagne ce sont les rois mages qui apportent les cadeaux et le 6 janvier est l’occasion de grandes fêtes et de défilés dans les rues de ce pays.
 
Pour conclure, une dernière anecdote d’Amérique du Sud sur le sujet, que nous pourrions remettre en usage :
Celle ou celui qui trouvait la fève dans sa part devait inviter tout le village à la chandeleur pour d’autres galettes, alors, surveillez bien la gorge de votre voisin afin qu’il ne déglutisse pas la fève pour s’éviter de confectionner bientôt une montagne de crêpes !!! 
G\ D\

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