Obédience : NC Loge : NC Date : NC

Qu’est ce le sacré ?
Y en a-t-il en Franc-Maçonnerie ?

J’ai choisi ce sujet, car j’ai senti rapidement au fond de moi, à travers mon vécu, que le sacré était un fondement de notre existence pour nous les hommes. De plus en travaillant sur ce sujet, je pensais pouvoir découvrir entre autre, ce que le sacré représentait véritablement dans la compréhension de notre recherche initiatique et spirituelle pour nous francs-maçons.

Mais avant de définir le sacré, je crois qu’il faut aborder pour le comprendre, ce qu’est la spiritualité, car je suis convaincu que sans spiritualité il n’y aurait pas de sacré.

Qui pourra, un jour nous expliquer comment, au début de l’humanité et en l’absence d’un langage parlé, la pensée de l’homme s’est manifestée ?

Vraisemblablement, l’homme primitif s’est d’abord exprimé par gestes, puis ces gestes sont devenus signes pour son entourage.

Ensuite, l’homme a voulu transmettre certainement l’intransmissible c'est-à-dire la pensée. Le jour où celui-ci parvint à communiquer, non plus seulement une expérience matérielle et actuelle, mais le contenu d’une expérience subjective est né, alors le règne des idées, et les premiers symboles sont apparus « premiers dessins dans les grottes ».

L’homme prend alors conscience que son corps lui parle d’âge et de sexe, de consanguinité, de naissance, de maturité, de vieillesse, de mort. C’est à partir d’indications aussi élémentaire et universelles que l’homme a tissé la trame de la civilisation qui confère à la vie humaine un caractère de dignité.

Et pourtant cela ne lui suffit pas, l’homme se pose des questions existentielles et il va vouloir obtenir des réponses.        

Nous pouvons dés à présent essayer d’entrevoir ce qu’est la spiritualité et ce qui en découle, le sacré.

D’après son étymologie, ce mot désigne donc « ce qui est de l’ordre de l’esprit ».

On pourra donc simplifier en affirmant que la spiritualité est la spéculation mentale, l’exercice de la pensée, et c’est sans doute, la spiritualité qui nous distingue de l’animal.

Pourquoi ? Parce que lui seul est conscient de sa mortalité. Et même s’il est possible de trouver des sources de motivations au quotidien, cette prise de conscience du moins ce que nous en percevons est inévitable.

On peut répondre tout simplement, en se posant les principales questions existentielles, sur la vie, la mort et sur la compréhension du monde auquel nous sommes reliés.

L’homme a d’abord été superstitieux car peureux, puisque il n’avait pas d’explications cohérentes à donner à toutes les questions qu’il se posait.
Il a créé les dieux, forces imprévisibles et indestructibles, il a adoré le soleil, la lune, la foudre, le feu etc.…

Par la même, rapidement certains hommes se sont sentis investis d’un pouvoir de « relieurs » entre ces dieux et leurs semblables, la religion et les prêtres étaient nés.

Pour imposer ces nouvelles croyances, il fallait les rendre incompréhensibles au commun des mortels, ceux qui n’avaient pas le savoir. C’est ainsi que ces « prêtres relieurs »   se sont transformés en personnes initiées, car différents des autres, ils dominait alors le surnaturel, et détenaient en conséquence un pouvoir. Les dogmes étaient créés.

Pour asseoir ce sacré, ces hommes initiés ont alors penser a créé des rites et des rituels pour codifier leurs pratiques, qui leur permettaient de communiquer avec les dieux. Car quel est le but d’un rituel sinon de tous les rituels ? C’est de passer d’un monde profane à un monde sacré par l’intermédiaire de symboles dont le rôle est d’ouvrir vers le spirituel.

On peut donc définir alors ce qu’est le sacré :
-          qui a un rapport au religieux et au divin
-          à qui ou à quoi on doit le respect absolu par sa haute valeur.

Pour ma part je pense que c’est la différentiation du profane, c'est-à-dire la banalité de la vie, par rapport au sacré qui permet d’appréhender la vie avec une vision transcendée et transcendante.

Alors on peut penser que le plus important pour passer du profane au sacré, est le passage obligé par l’initiation, on peut le constater dans le religieux (baptême), ou dans n’importe qu’elle école de pensée, on doit être initié pour découvrir le sacré, d’où la création et la découverte du symbole.

Alors peut il y voir du sacré en Franc-maçonnerie ?

Pour ma part, je pense que le sacré est omniprésent dans notre école initiatique.

Nous avons laissé nos métaux à la porte du temple, nous ne sommes plus dans le monde profane !
Lorsque le V..M..  Prononce ces paroles en ouvrant les travaux de la loge, il indique que chaque membre s’est symboliquement dépouillé de toutes ses valeurs matérielles laissées à l’extérieur du temple et que l’assemblée a quitté un monde pour un autre. En effet nous passons alors du monde profane au monde initiatique.

Ce qui différentie la religion de la Franc-maçonnerie, c’est que le sacré n’est que temporaire, le temple n’est consacré que pendant la durée des travaux, « midi à minuit » c’est le franc-maçon qui sacralise, le lieu ( le temple ), et les hommes qui participent aux travaux se transforment à nouveau en initiés. En fait les rites et rituels dont le franc-maçon se sert, donnent le sens à son environnement.

Pourtant sacraliser une loge ne signifie pas pour autant la transformer en espace clos d’adoration d’un dieu, encore moins en faire un lieu de culte.

Rappelons que Le Franc- maçon a été initié et créé franc-maçon lors d’une cérémonie elle-même a caractère sacré. Les voyages ont permis de relier le profane à l’univers, par les éléments : la terre, l’eau, l’air et le feu.

En outre, Il ne faut pas perdre de vue que nous sommes, symboliquement, dans la loge du roi Salomon, par définition partie intégrante de l’aire du sacré, du « saint des saints » qui impose un respect.

Je pourrais vous donner une liste non exhaustive de tout ce qui rappelle le sacré dans les différents rituels que nous pratiquons à chaque tenue.
Cela va du rituel d’ouverture et celui de fermeture, à ceux d’initiation et d’élévation.

En franc-maçonnerie, la primauté de l’esprit trouve sa justification dans la puissance de conviction en une humanité meilleure, grâce à la perfection de tous ses membres et non pas par rapport à une croyance en un dieu quelconque. C’est par l’étude des rites et rituels, et de leurs représentations symboliques que le franc-maçon pourra arriver à trouver une spiritualité qui lui permettra de se transcender. 

En fait, je pense que nous devons nous efforcer d’approfondir l’étude des symboles et leur caractère sacré, car la frontière entre le profane et le sacré est mince si l’on n’y prend pas garde. L’apprenti qui vient d’être initié peut s’il n’y prend pas garde, continuer a avoir une attitude, des pensées et une action profane, s’il n’a pas la volonté de donner un sens à ce qu’il voit, à ce qu’il entend pendant les travaux et surtout s’il ne cherche pas une interprétation aux rituels d’ouverture et de fermeture des travaux qui caractérisent le sacré que nous pratiquons.

Nous devons nous transcender par un effort, par un surpassement intellectuel, mais sans pour autant passer par quelque état modifié de conscience, c’est ce qui nous différencie de la religion.

C’est pourquoi après avoir consacré le lieu, le temps du travail, il est évidemment évident que le personnage central dans le temple, c’est le franc-maçon, que l’étude  des rites, des rituels et des symboles, ont permis alors de se transformer « en homme sacré ». Cet homme transformé pourra par le travail d’introspection qu’il a fait sur lui même se relier directement au monde qui l’entoure « Connaît toi, toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux ».

J’ai dit .

J\M\ D\

3079-2 L'EDIFICE  -  contact@ledifice.net \