Obédience : NC Loge : NC Date : NC


Le chemin Initiatique du Maître Maçon

Mes T\ C\ F\ V\ M\, celui qui emprunte la voie initiatique doit se rappeler de cette parole du sage : « quand on estime avoir tout fait, il reste encore une chose à faire…se refaire ». (Notion de travail, choix d’une nouvelle vie spirituelle)…

Nous savons, qu’avant d’arriver dans cette Chambre du Milieu, nous avons dû apprendre et comprendre, que l’homme qui veut évoluer dans notre idéal, doit d’abord être capable, de mourir à la vie passée, en tuant le Viel Homme…

Suivant le rituel du Rite Écossais Ancien et Accepté que nous pratiquons dans cette Loge de saint Jean… Nous avons tous subi un soir les épreuves de l’Initiation.

Nos Frères, qui nous entouraient ce soir là de toute leur affection fraternelle, nous ont reconnus et nous reconnaissent depuis comme tel, c’est-à-dire : un homme, libre et de bonnes moeurs, également ami du riche et du pauvre, s’ils sont vertueux.

Dans notre construction initiatique, la pratique de la vertu est le premier devoir que nous enseigne la Franc-Maçonnerie. « Quels sont les devoirs d’un Franc-Maçon » ? demande le rituel : « Fuir le vice et pratiquer la vertu ». Elle s’appuie pour cela sur trois symboles majeurs, qui sont, les trois grandes lumières de la Franc-Maçonnerie :

- Le Volume de la Loi Sacrée, en l’occurrence la Bible ouverte au prologue de l’évangile de saint Jean, symbole de la Tradition :

- L’équerre, emblème de rectitude qui nous inspire la droiture dans nos pensées et nos actions ; elle est le symbole de la Loi Morale :

- Le compas, instrument de mesure et de comparaison qui nous permet d’apprécier, c’est-à-dire de donner du prix à la portée et aux conséquences de nos actes qui devront être toujours fraternels envers tous nos semblables et en particulier, envers nos Frères Francs-Maçons.

Pour mener à bien cette lente transformation, la Franc-Maçonnerie nous offre d’autres outils pour travailler et progresser, elle est en soit une école de l’éveil. Elle nous a permis, de mettre en mouvement nos qualités endormies, avec le bonheur capital et essentiel sans doute, celui de la Connaissance. Cette connaissance pour laquelle nous savons, qu’il n’y a ni terme, ni limites à la recherche de la vérité…

Le Maître - Maçon en devenir, a voyagé muni des outils de sa condition d’Apprenti, approfondissant les savoirs appris au deuxième degré, pour enfin « Connaître l’Acacia ». Pour cela, les Rituels, nous ont donné une méthode et des supports pour notre éveil, avec un enseignement, pour progresser à nulle autre pareille. Pour permettre cet éveil, le silence que l’on impose à l’apprenti et loin d’être assimilé au vide.

Le silence se doit d’être, comme le résume si bien René Guénon : « Une attitude réceptive mais non passive, qui demande un effort constant d’assimilation… ».

Dans le temple, où nous vivons nos tenues, règne l’ordre, la paix, le respect ! ...et l’Harmonie…Tenue après tenue, jour après jour, notre travail tant à prouver que c’est par cette méthode initiatique et transformatrice, que nous avons pu découvrir progressivement le sens profond de ce que nous vivions.

- D’une part ce qui se dit : paroles, dialogues, serments.

- Mais aussi, ce qui se déroule sous nos yeux : signes, marches, pas, et enfin ce qui est exposé à nos regards : objets, outils, symboles.

Tout initié, à une approche de notre idéal, qui lui est propre. Je pense maintenant, que chaque étape, est en fait, une partie d'un long processus mis en place par nos anciens… Eternel héritage de la tradition…

Sur notre chemin initiatique, nous avons pu rencontrer des hommes que le monde profane ne nous aurait pas donné l’occasion de côtoyer. Des F\ F\, venant d’horizons différents, avec des cultures, une éducation, des savoirs et connaissances distinctes. Ces Frères, nous ont permis des échanges fraternels, qui ont pris forme, en nous faisant découvrir à chaque étape de notre vie maçonnique la valeur des outils et des symboles forts qui s’en échappaient.

F\ F\ authentiques, et oh combien patients et disponibles, par cette écoute de chaque instant, avec leurs silences, outil si riches d’enseignements pour soi même et tous les F\ F\ de la L\. Je crois aujourd’hui, que nous avons eu la chance de croiser le chemin de ces guides tolérants, qui avaient au coeur la tradition de transmettre. Devant nos questionnements, tous légitimes en soit pour un cherchant, ils nous ont donné certaines clés, avec cet esprit…qui juge et ne condamne pas…avec la volonté qui domine et accepte…et le coeur qui pardonne et qui partage…

Avaient-ils une méthode à mettre en place, ou avaient-ils tout simplement une méthodologie de transmission personnelle et d’amour envers leurs F\ F\, je le pense.

Au regard de cela, peut on dire aujourd’hui, qu’ils nous ont aidé à devenir ce que nous sommes, je laisse à chacun sa propre vérité ?

A leurs cotés, nous avons pris la mesure de notre cheminement, en passant de la perpendiculaire au niveau, de l’Equerre au Compas, en prenant conscience, que les outils reçus, sont des moyens. Une invite à des voyages symboliques qui favorisent notre transformation intérieure.

Eternel labyrinthe de compréhensions... Eternel VITRIOL.

Au 2ème D\, nous nous sommes attachés à devenir Compagnon, sous l’oeil bienveillant d’un guide toujours présent à nos cotés. Il nous invite à découvrir le compagnonnage qui représente la phase d’intégration active dans l’atelier. Guidé par l’Etoile Flamboyante, nous découvrons la Liberté des Voyages avec l’invite de revenir toujours auprès de la Mère…

Les deux sphères, terrestre et céleste, deviennent désormais son champ d’investigation, où, il lui faudra trouver et appliquer harmonieusement, une progression juste et équilibrée entre les deux.

Le compagnon, devient pleinement responsable de l’oeuvre qui l’incombe. Muni des outils de sa condition: règle, compas, levier, équerre et niveau, il est à même d’affiner son chef d’oeuvre. Chef-d’oeuvre qui sera bien évidemment luimême.

Sa progression, est symboliquement représentée sur le tableau de compagnon : en effet, la pierre brute n’apparaît plus, seule figure la pierre cubique. Toute la traçabilité de son chemin réalisé…est là sous ses yeux. Sur la voie des épreuves initiatiques qui parsèment son chemin et face à la tentation de baisser les bras et au découragement qui peut quelquefois l’assaillir, il ne doit pas nier le « Gloire au Travail » si cher aux C\ C\.

Ce préalable posé, voyons si le contenu initiatique du troisième degré peut constituer un aboutissement ou annoncer le commencement d’un nouveau cycle.

Au Rite Ecossais Ancien et Accepté, le 3 D\ possède une triple fonction : Elle confère au Maître Maçon un statut fonctionnel et institutionnel et l’exalte dans une dimension spirituelle. Dorénavant, son cheminement de Maître, le met en devoir, de connaître et de transmettre, le rite, son histoire et ses règlements généraux.

Sa démarche initiatique, lui est désormais individuelle. Elle se situe entre le monde matériel et le monde spirituel, dans lequel le nouveau Maître effectue une renaissance. Au soir de son lévation, le Maître Maçon prend conscience que son aventure initiatique va se poursuivre et ne connaîtra peut être jamais de fin. Pour lui, l’important c’est son cheminement intérieur, sa Maîtrise de soi, qui lui donne la sensation d’exister, d’avancer, avec le sentiment de progresser, entouré de ses F\ F\.

En étant devenu maître de ses pensées, il n’acceptera aucune idée qu’il ne comprenne et juge vraie…

José BATHOMEUF a dit je le cite : « La Maîtrise n’est jamais acquise. Elle se conquiert de jour en jour. Elle se gagne de degré en degré. On s’en approche pas à pas, sur le chemin initiatique, dans un processus incessant d’initiation permanente ».

Le Maître Maçon se construit, en méditant sur la mort prématuré de Maître Hiram, il sait ou devine, que rien n’est fini dans sa quête. Que les mystères qui entourent la mort du Maître, doivent le conduire à la recherche de la vérité… L’Acacia, lui est maintenant connu. En vivant la mort -renaissance de Maître Hiram, il a été relevé par les cinq points parfaits de la maîtrise et reçu à voix basse les syllabes du Mot Sacré symbolisant l’unité et la force. Le rituel du 3 D\ nous dit : « C’est ainsi mon T\ C\ F\ que tous les Maîtres Maçons affranchis d’une mort symbolique, viennent se réunir avec les anciens Compagnons de leurs travaux et que, tous ensemble, les vivants et les morts, assurent la pérennité de l’oeuvre ».

Au cours de son élévation, il a reçu tous les outils nécessaires à l'ouverture de l'entendement. Il est passé du domaine du tangible à celui des idées, son esprit a vaincu par son chemin initiatique la matière par un travail sans fin sur lui-même. Il travaillera toujours à se contrôler par un travail intérieur, qui lui permettra aux cotés de ses F\ F\ de devenir Maître de soi-même.

La maîtrise nous a pourvus d’autres enseignements. Elle nous apprend à mourir à notre passé, à toutes accumulations de la mémoire. D’oublier nos souffrances terrestres, pour renaître au réel, toujours mouvant certes, mais toujours renouvelé, avec l’espoir de continuer notre chemin initiatique…

Je me rends bien compte aujourd’hui, que cette évolution ou changement de plan, n'a pu se réaliser qu'en Atelier, grâce à notre méthode de travail. La maîtrise m’a enseigné à avoir un oeil neuf, avec un esprit nouveau et perfectible. Dès lors, dans la foi et l’espérance de notre transformation, chacun d’entre nous a pu prendre conscience de sa capacité d’évolution et de perfectionnement.

Maître Hiram, fut assassiné, par les mêmes outils, qu’il utilisait pour la construction du Temple. Ceci nous apprend, que le savoir peut être altéré pour servir à la destruction plutôt qu’à la construction. Le Maître Maçon, se verra souvent, faisant face à cette dualité. Il aura le savoir dans sa main, il devra l’utiliser pour le bien, plutôt que le mal et luttera ainsi contre les effets néfastes des trois mauvais C\ C\.

Il s’attachera à redonner la vraie place aux outils, qui ont servi au meurtre de notre Maître. Désormais Il sait, qu’il doit combattre les préjugés qui s’opposent au développement des connaissances humaines en brisant le joug de l’Ignorance, du Fanatisme et de l’Ambition déréglée. Le 1er travail de Maître, a été de tracer sur la planche à tracer un cercle avec le Compas. Ce cercle au centre duquel selon la tradition, il ne peut s'égarer et où il pense retrouver les secrets véritables du Maître Maçon. Centre, qui peut aussi être son coeur et là, j’aborde sans doute aussi l’amour, que le Maître doit avoir pour ses F\ F\ et l’humanité en général.

Le Maître Maçon, digne de ce nom, fera toujours bon usage de son savoir. Munis de la connaissance des outils et des symboles des 3 premiers D\, dorénavant, il se doit de rayonner. De mettre en pratique, dans sa vie quotidienne et au service de la société, les principes qu’il a acquis pendant ses réunions, au cours de ses différentes initiations et de son vécu maçonnique.

La vie n’est ni blanche ni noire nous le savons et le Maître Maçon, se verra souvent emprunter avec intelligence cette fine ligne qui sépare le blanc du noir. Il a la responsabilité d’Être dans le monde profane. D’Être celui qui a appris sur le chantier pour rendre le monde meilleur. Une des lois fondamentales de la nature est « grandir ou mourir », rappelant la nécessité de cette croissance continue.

Avec le temps, le Maître Maçon a pris conscience de cette réalité au sein de notre association d’hommes d’honneur et d’intégrité. Croyant dans des valeurs humaines comme, l’honnêteté, la confiance mutuelle et, vivant dans un esprit de partage et de Fraternité.

Maintenant, il est l’heure pour lui, le Maître Maçon, munis de la connaissance des rituels et des outils, a un rôle de transmission envers ses F\ F\ C\ C\ et A\ A\, un rôle d'exemple. Il est avec ses F\ F\ Maîtres, responsable du devenir de ses jeunes F\ F\ et par là même, de la pérennité de l'Atelier. Il s’aidera, de la Règle à 24 divisions, outil symbole de mesures et précisions indispensables. Celle-ci, lui rappellera sans cesse, la fuite du temps et l’impérieuse nécessité d’un judicieux emploi de toutes les heures.

La vie du Maître Maçon peut se traduire par un passage du rituel au 1er degré que je fais mien : « Il est dit que l’homme atteint la moitié de sa carrière, le midi de sa vie, avant de pouvoir être utile à ses semblables, mais que, dés cet instant et jusqu’à sa dernière heure, il doit travailler sans relâche au bonheur commun ! »

Je conclurais ce morceau d’architecture par un ressenti profond…

« Le chemin initiatique qui nous a mené jusqu’à la Maîtrise, n’a pas de ligne d’arrivée. Il n’est qu’une partie du chemin à parcourir pour celui qui, après avoir refusé les ténèbres, a trouvé la Lumière et s’efforce dans sa vie de Franc-Maçon à faire régner la Justice, l’Amour, l’Harmonie et la Paix… »...

T\ V\ M\, j’ai dit...


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