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Le Coq

Monsieur et Madame d’œuf ont un fils, comment s’appelle-t-il ? John… ; …John d’œuf. John le Coq, ...tout pourrait supposer à cet instant, que mon morceau d’architecture racontera l’histoire de ce jeune coq, prénommé John, comme mon Frère Bernard a pu vous raconter la fabuleuse histoire de Jonathan le Goéland.

Et bien non, …comme n’attendez pas de moi non plus un catalogue des interprétations symboliques du coq dans la mythologie, de la place du coq dans le monde, du coq symbole gaulois ou du coq symbole religieux.

Alors mes Frères, vous l’aurez compris, le coq est un symbole universel, les vertus qu’on lui prête sont innombrables et l’on trouve sa présence dans toutes les civilisations.

Mais le seul coq qui retient toute mon attention aujourd’hui est notre coq, le coq du cabinet de réflexion, symbole de vigilance, de persévérance et d’espérance.

Lors de mon passage dans le cabinet de réflexion, l’épreuve de la terre comme l’appelait les anciens, je fus tout de suite interpellé par ce lieu mystérieux aux murs peints en noir, décorés d’objets et d’inscriptions. Eclairé à la lueur d’une bougie, je détaillais tout ce qui s’offrait à ma vue.

En découvrant l’image du coq dessiné sur l’un des murs, le profane que j’étais c’est tout à coup senti rassuré par ce gallinacé familier. Ne pensez pas mes Frères que je voue une admiration particulière à ce volatile, mais sur l’instant, ce coq m’inonda d’une lueur d’espoir. Ce coq qui sans le savoir annonçait déjà la lumière que j’allais recevoir.

Il me rappela également quelques expressions populaires et sans passer du coq à l’âne, je me souviens que je n’étais sûrement pas fier comme un coq dans ce cabinet de réflexion, mais avec mes mollets de coq, peut-être étais-je seulement le coq sportif.

Voilà donc un symbole qui profane faisait déjà bouillonné mon imagination. Mais c’est maintenant à l’apprenti Franc-Maçon que je suis de vous dévoiler avec mon cœur comment ce coq me permet d’être éveillé et émerveillé.

Petit rappel symbolique : notre coq est un emblème solaire qui annonce le retour de la clarté, de la lumière, car c’est le chant du coq qui perce l’ombre de la nuit pour annoncer le jour. Ce coq incarne la vigilance, l’espérance mais aussi le courage et la force, vertus nécessaires au profane pour surmonter les épreuves de la voie initiatique.

Le prophète MAHOMET a émis cette pensée profonde qui renforce ce sentiment qui est le mien : « Les hommes sommeillent, c’est quand ils meurent qu’ils s’éveillent ».

Moi l’apprenti apprenant, je cultive la vigilance par mon comportement, cette vigilance de chaque instant qui me permet d’être en éveil. Je reste à ce jour persuadé que l’être éveillé percevra mieux le message.

Ce message mes Frères que vous me communiquez à chaque instant de ma vie dans ce temple. Ce message qui m’éveille et qui me conduit par petites touches pour ne pas m’aveugler sur le chemin de la lumière. Je suis le maçon qui élève les colonnes de son temple, vous êtes les architectes de mon édifice.

Cette vigilance donc qui bien comprise conduit à l’anticipation de nos actions, à la mobilisation de nos volontés, de nos énergies et au partage.

Cette vigilance aussi qui contribue à faire de moi Franc-Maçon, un citoyen plus éclairé, donc plus vigilant à rassembler ce qui est épars et à poursuivre au dehors l’œuvre commencée dans le temple.

Cette vigilance enfin qui réveille aussi mon sens de l’observation, qui perfectionne mon écoute intérieure et extérieure, qui attise ma curiosité intellectuelle et qui me donne cette volonté affirmée d’être Franc-Maçon à chaque instant de ma vie, à toutes heures et en tous lieux.

Alors je persévère car le chemin, mon chemin est parfois semé d’embûches.

Chaque jour ce coq me donne la force et le courage de me lever pour défendre les valeurs qui sont les miennes et d’espérer.

Cette espérance qui dans la nuit me fait croire en la lumière. Cette espérance qui me donne le courage et la force de tailler ma pierre brute avec l’aide de mon maillet et de mon ciseau. Ce travail qui aujourd’hui m’apprend à être en harmonie avec moi-même, ce moi-même qui devient progressivement mon meilleur ami.

Quel émerveillement que de pouvoir se regarder à l’intérieur, se voir, s’observer, se critiquer et se rectifier. Comment avoir la prétention d’aider ou d’aimer les autres si je n’ai pas tout régler avec moi-même ? Ma persévérance à unir jour après jour mes efforts pour tailler ma pierre, pas toujours en silence, et aller vers autant de perfection que je pourrais, à la fois pour moi, pour elle, pour eux, pour nous.

Quel émerveillement de constater que ce travail sur soi me permet de voir les choses différemment, sous un autre angle, avec un œil neuf. Cet émerveillement qui me donne cette sensation d’être un enfant de trois ans qui découvre le monde dans lequel il vit.

Quel émerveillement aussi que d’aller travailler sur un chantier dont j’ai conscience qu’il n’est et ne sera jamais terminer, mais quel espoir de travailler également avec d’autres ouvriers qui comme moi ne se découragent pas.

Chaque matin j’entends le chant du coq qui m’appelle au travail et fixe mon regard à l’horizon, là ou le soleil se lève. Je réalise que ce coq est celui de l’apprenti mais aussi celui de tout Franc-maçon, tout au long de son parcours, tout au long de sa vie maçonnique.

A cet instant de mon existence, je pars sur le bien, le beau, le partage, la fraternité.

Je parie sur la vie, la joie, l’amour. Je me sens bien dans ma loge, en homme libre.

Je veux être un homme éveillé et émerveillé. Je veux être un homme heureux.

Vénérable Maître, j’ai dit.

S\ et M\ R\


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