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Le Coq

Le coq préside à la première épreuve du candidat maçon enfermé dans le cabinet de réflexion l'épreuve de la terre, subie dans les ténèbres, et qui prépare le passage hors de la sphère profane. Le coq est entouré d'un phylactère, banderole de tissu, sorte d'amulette de protection, où figure l'inscription « Vigilance persévérance » surmontée de la devise V.l.T.R.l.O.L.

La présence de l'oiseau consacré à la fois à Zeus et à Apollon solaire, avant d'être l'oiseau guérisseur d'Asclepios, est un héritage chargé de symbolique. Elle rappelle les dernières paroles de Socrate dans le Phédon où celui–ci recommande à Criton de ne pas oublier leur promesse de sacrifier un coq à Asclepios, en reconnaissance de la transformation de Criton qui a admis la mort de son maître dans l'ordre naturel. Elle renvoie également par la banderole, aux reniements de Pierre, accomplis, ainsi qu'il était annoncé, par trois fois avant que le coq ait chanté, son chant remplissant une fonction prophétique (Job 38, 36: « Qui a mis dans l'ibis la sagesse, à donné au coq l'intelligence ?»). Ces fonctions sont reprises par Rabelais dans Pantagruel où il est rappelé que l'empereur romain Probus pratiquait la divination par le coq et surtout dans Gargantua (1, 10 et 111, 25) quand le chant du coq blanc, image christique, est censée mettre les lions en fuite et chasser les démons. 

Une autre assimilation liée à la vocation de « passeur» du coq est faite entre le dieu gaulois ( gallus le coq ? ) Lug, dieu au coq, patron des routes et des chemins, et Mercure, protecteur des voyageurs et inventeur des arts.

Ici, les ombres de légendes relatives au coq, au coq blanc tout particulièrement, ont trait au pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle. L'intervention miraculeuse de l'oiseau, guide de la route céleste de la Voie lactée, parallèle à la route terrestre de Saint Jacques, fait revenir à la vie des pendus injustement condamnés ; le « coq, passeur d'âmes » protège aussi les corps : une plume blanche au chapeau avait valeur de talisman.

L'installation du coq au sommet d'un clocher se faisait selon un rituel compagnonnique ; à cette occasion une légende courait de la chute d'un compagnon pris de vertige et de sa mort aux pieds du maître. Ces pratiques étaient souvent accompagnées de conceptions plus savantes ; ainsi les pierres de sceau ou intailles dites « abraxas » chez les gnostiques alexandrins comme Basilide, qui portaient un coq avec un corps humain, armé d'un bouclier et d'un fouet associé parfois au Christ, servaient de support de méditation. Un abraxas fameux aurait servi de sceau secret aux templiers.

Mais ce sont les alchimistes qui ont accommodé le plus fréquemment le coq à leurs recettes, comme symbole de la volatilité mercurielle ou de la transformation du soufre en vitriol, passé par le feu rouge du coq. Ce symbole est présent dans L'Atalante fugitive (1618) de Michel Maier, associé au pouvoir solaire, et dans le De lapide philosophico (1625} de Lambsprinck qui porte en couverture l'auteur en pied, vêtu d'une tunique ornée de l'aigle à deux têtes et d'un coq en écusson central. Cette notion de « pierre philosophale » élixir de longue vie et « vraie médecine » était liée à la croyance aux vertus d'une autre pierre dite « alectrienne » aux vertus merveilleuses, que les lapidaires médiévaux situaient dans les entrailles ou la poitrine du coq. Ce symbole de la lumière enfouie dans les « entrailles » de la terre ou de l'animal annonce le retournement de l'initiation et le retour à la lumière. La figure du basilic, mi-coq mi-serpent, unit ces deux aspects et prépare le récipiendaire à « laisser ses métaux à la porte du temple ».

On retrouve également le coq dans le bijou de Knight Templar dans la maçonnerie anglaise.

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