Obédience : NC Loge : NC Date : NC
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Les Trois petites lumières

Sagesse Force et Beauté

Je vais témoigner ce midi sur l’acte fondateur de chaque tenue qui est la transmission de la lumière du l’orient vers les trois petites lumières. Je vais témoigner de l’alchimie qui se produit lors de l’illumination des trois petites lumières : le moment ou un espace ordinaire se transforme en un espace sacré.

Je vais, donc, parcourir avec vous une partie du rituel d’ouverture.

Le Vénérable Maître s’assure que le temple est bien couvert et que tous les frères sont à leur place et à leur office. Il interroge le frère premier surveillant : «    qu’avons-nous demandé à notre entrée dans le temple ? ». La réponse du premier surveillant est explicite « La lumière, Vénérable Maître ». Le Vénérable Maître dit alors : «  Que cette lumière nous éclaire ».

Par cette interrogation,  le Vénérable Maître rappelle à l’assemblée :

  • l’objet de notre présence,
  • la motivation initiale qui nous a animé en frappant à la porte du temple.

A travers le premier surveillant le Vénérable Maître invite  chaque frère explicitement à :

  • abandonner consciemment son ego,
  • respecter l’engagement pris lors de son initiation,
  • persévérer sur le chemin.

L’invocation « Que cette lumière nous éclaire » est du l’ordre du divin. C’est l’expression d’un acte de création. C’est l’acte fondateur de chaque tenue. C’est l’acte qui rattache la loge à la lumière de l’orient. C’est l’acte qui trace le chemin qui conduit au cœur des mystères et privilèges de la franc-maçonnerie.

Le Vénérable invite les frères surveillants à se joindre à lui pour ouvrir les travaux. Muni d’une flamme allumée à son étoile, il descend près de l’autel sur la première marche. Il ne descend pas totalement de l’orient. Quand le premier et le second surveillant viennent allumer successivement leur flambeau, ils nous invitent à l’élévation. Ils  nous rappellent que le chemin vers la lumière nécessite travail et effort.

La transmission de la lumière par le Vénérable Maître est un geste d’amour. Par ce geste le Vénérable transmet aux frères surveillants et à travers eux à tous les frères de la loge l’étincelle dont ses fonctions sont le maillon. Il invite tous les frères à travailler pour que nos échanges soient des échanges de lumière. Ce don est aussi acte de confiance. La même confiance que, le Vénérable et la loge, ont témoigné à chaque frère lors de son initiation : « que le bandeau lui soit enlevé, qu’il voit et qu’il médite ». Chaque frère est garant de la manière de faire briller la parcelle de lumière dont il dépositaire. 

L’allumage progressif des petites lumières à flamme vivante, consiste à répandre d’une manière progressive la Lumière de l’Orient à tous les Frères de la Loge. L’illumination progressive du Temple symbolise donc le passage des ténèbres à la Lumière. A chaque tenue, cette progression se fait à l’identique du jour de notre initiation. Nous avons reçu la lumière et pourtant pour se déplacer dans le temple, un frère est toujours précédé du frère Maître des cérémonies. Ce dernier, avance à l’aide de la canne tel un aveugle.


Le Vénérable Maître allume le pilier sud-est et dit : « Que la sagesse préside à la construction de notre édifice ».
Le maître de Cérémonies ponctue, à l’aide de sa canne, en frappant le sol à chaque invocation.
Le premier surveillant allume le pilier nord-ouest et dit « Que la Force le soutienne ».
Le second surveillant allume le pilier sud-ouest et dit : « Que la Beauté l’orne ».

Les piliers ainsi dressés définissent les limites du temple. Chaque frère peut vivre la dynamique de la construction maçonnique. En effet, Chaque pilier :

  • est d’abord « Un » : l’acte fondateur de la pierre ancré dans la terre et orné par un ordre d’architecture qui est une expression achevée et parfaite de la construction des hommes : le symbole de l’immuable.
  • Le « Un » devient « Deux » : la flamme de la bougie qui éclaire, vivante et fragile : son dynamisme la porte vers le haut, elle indique le ciel. elle évoque le feu purificateur et transformateur : le symbole du mutable.
  • Le « Trois » manifesté par l’invocation de la vertu «  sagesse force ou beauté »  donne l’unité à « L’immuable surmonté du mutable » : le « Trois » devient « Un ».

L’unité ainsi retrouver, chaque pilier est solide pour supporter la construction du temple.

Un quatrième pilier invisible mais  présent dans « sa cause ». Autrement, comment peut on poser un toit? Nous sommes, a priori, devant un édifice  non terminé, que faut il faire pour que l’œuvre soit stable?

Le rituel n’indique pas comment finir l’œuvre, il indique les principes qui président à la construction. Le ciel supporté par les trois petites lumières ne peut que finir  par tomber. Ainsi le cosmos et le tableau de loge ne feront plus qu’un. Ce qui en haut c’est comme ce qu’est en bas.  La canne du maître des cérémonies qui frappe le sol, à chaque invocation, et qui s’élève vers le ciel  symbolise le lien entre le haut et le bas. 

Le propre de la démarche spirituelle maçonnique est d’aller au-delà de visible. Elle se différencie par rapport à d’autres voies spirituelles (religieuses par exemple) ou tout est révélée. Dans la démarche maçonnique, rien n’est révélé. Tout est à découvrir. L’initiation est de l’ordre de l’intime, de l’incommunicable. Chacun ne peut qu’en témoigner ! Le quatrième pilier est de cet ordre. La flamme primordiale, qui brille toujours sur le plateau du vénérable est peut être le symbole qui s’en approche. Cette flamme forme avec le pilier de la force, l’axe ou se trouverait ce quatrième pilier.  Cette flamme symbolise l’origine de la lumière qui brille sur les piliers et qui symbolise aussi l’objet de la quête.

Chaque frère est invité à participer à la dynamique de cette construction en travaillant selon sagesse force et beauté. Chacun de ces concepts est à la fois « Un » et « Trois ». Dans chaque concept se trouve une déclinaison des deux autres : force de la sagesses, force de la beauté, force de la force, beauté de la sagesse, beauté de la beauté, beauté de la force, sagesse de la sagesse, sagesse de la beauté et sagesse de la force. Les « Trois » concepts deviennent, alors,  « Un » : une matrice à « NEUF » éléments. Comme les  neuf Étoiles qui brillent dans le temple : l’Étoile primordiale déposée sur le plateau du Vénérable Maître et qui brille dans la pénombre du Temple avant l’entrée des Frères, la triple Étoile, une Étoile sur le plateau de chaque Surveillant, et les Petites Étoiles.

Une matrice qui ouvre la voie de la « maîtrise » de la construction. C’est l’alchimie qui participe à faire naître de la dualité des envies matérielles et spirituelles un homme harmonieux qui sait rassembler ce qui est épart. Un homme qui travaille et s’efforce à :

·        Agir en fraternité selon la sagesses force et beauté.
·        Accepter la part de vérité qui vient des autres et limiter ses ambitions à occuper la place d’où il peut être utile à la construction du temple et servir utilement ses semblables.
·        Rester lucide sur soi même et accepter l’épreuve de miroir et persévérer pour construire encore et encore son temple intérieur et veiller à ce que l’œuvre soit de l’ordre du lumineux.

Le travail, de ce midi, est pour moi une occasion de me plonger dans le rituel, de me rendre compte que mes yeux non pas toujours vu ce qui se passe dans le temple. Le respect du rituel est certes important, travailler pour en sentir l’essence est primordial.  Un travail rigoureux pour nous rendre sensible à chaque phrase et à chaque geste du rituel. C’est à cette condition que l’on peut  agir sur l’éveil de l’être et faire en sorte que la lumière de l’amour jaillit de notre cœur.

Pour conclure cette étape de mon travail, je vous offre la traduction d’un poème d’Ibn Arabi :


Auparavant, je méconnaissais mon compagnon
Si nous n'avions pas  la même croyance.

A présent, mon coeur est capable de tout image :
Il est prairie pour les gazelles, cloître pour les moines,

Temple pour les idoles, ka'aba pour les pèlerins,
Table de la Thora et livre Saint du Coran.

L'amour seul est ma religion,
Partout où se dirigent ses montures
L'amour est ma religion et ma foi

J’ai dit.

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