Obédience : NC Loge : NC Date : NC



Au commencement, Béréshit, était notre initiation, 
le verbe, la lumière, notre lumière

Au cours de mes recherches, je me suis aperçu que plus j’avançais dans ce sujet, plus son champ d’application était large. Aussi, plusieurs semaines n’ont certes pas suffit, et je suis convaincu que plusieurs mois, plusieurs années voire plusieurs vies ne suffiraient pas pour couvrir cette simple phrase : Au commencement était le Verbe. Aussi, pour enrichir ce travail, je vous propose que nous nous demandions pourquoi l’évangile de Jean a été choisi par le Rite Ecossais Ancien et Accepté comme Volume de la Loi Sacré.

Maintenant nous descendons ce fil à plomb, nous découvrons le microcosme, notre environnement proche, notre personnalité, notre moi intérieur. Ce qui est en haut est ce qui est en bas nous dit la Table d’Emeraude. Je suis celui qui est, fait dire Jean à Jésus. Le verbe « Etre » joue un rôle important dans le prologue. Il n’a pas été écrit « Au commencement il y avait la Parole » ; utilisant l’auxiliaire avoir, ce qui pourrait signifier que la Parole aurait pu être quelque chose de statique, d’inerte, une sorte de « c’était là et c’est tout ». Non mes FF\ ; la Parole était, du verbe Etre, vivre ou exister. Voilà pourquoi, mes FF\, je suis convaincu qu’au commencement était la Parole, et la Parole était tournée vers Dieu, et la Parole était Dieu…

Jean représente un lien entre l’ancien et le nouveau Testament. Il commence par ces mêmes mots… Au Commencement. Il fait aussi référence à la tradition Pascale. Jean appelle Jésus l’agneau de Dieu. Ces éléments sont suffisants à mes yeux ; les autres évangiles n’en font pas du tout mention. L’agneau apparaît la première fois dans le Pentateuque ou la Thora lorsque Dieu demande à Abraham un holocauste. C’est Isaac, le fils d’Abraham, qui doit remplacer l’agneau pour le sacrifice. L’Eternel intervient pour empêcher le sacrifice. La Foi d’Abraham a été éprouvée. L’agneau apparaît une deuxième fois dans l’Exode, au moment où les Hébreux badigeonnent avec du sang d’agneau les montants des portes pour se protéger.

L’agneau apparaît enfin, triomphant dans l’apocalypse, pourtant l’étendard de la victoire contre le mal, la victoire de la lumière sur l’armée des ténèbres. Ainsi, sans vouloir m’étendre sur le symbole de l’agneau trop longtemps, agneau résonne à mes oreilles comme le mot « Agni », qui est le feu divin en Inde ; la lumière divine. L’agneau et Agni ont ainsi pour points communs d’être associés à la Lumière divine. Nous pourrions parler pendant longtemps du symbole de l’agneau. Remarquons cependant que c’est Jean qui en parle et qu’ainsi, il perpétue la Tradition, la Parole. Le mot Parole, se dit également Mythos en Grec. Sans vouloir faire un mauvais jeu de mots, je dirai que nous sommes en pleine mythologie.

Ainsi mes FF\, nous avons le choix d’interpréter l’évangile chacun à notre façon. Au commencement était le Verbe, au commencement était la Parole, au commencement était la Lumière, au commencement était le Logos, au commencement était DiBouR… Chacun, selon nos croyances et notre sensibilité, nous pouvons traduire l’évangile de Jean en ce qui nous correspond le mieux. Pour ma part, par soucis d’authenticité, je retiendrai « Au commencement était la Parole ».

Le Saint des Saints du temple de Salomon, l’endroit où seul le Grand Prêtre du temple avait le droit d’accéder, le sanctuaire où était conservée l’Arche d’Alliance contenant la Loi que l’Eternel transmit à Moïses. Débir signifie t’il le commencement d’une Nouvelle Alliance ? Le Temple fût d’ailleurs bâti pour abriter l’Arche d’Alliance, l’Alliance contractée entre l’Eternel et le Peuple Hébreux. C’est Salomon, fils de David qui le fît construire. Il se trouve que ce soir, en ce Temple, nous sommes sur le Parvis du Temple de Salomon, dans un autre endroit que le débir.
Dans ce Temple, il y avait un rituel dont voici la teneur : Dans les époques bibliques, et dans la tradition juive, il y avait un mot que seul le Grand Prêtre du Temple de Salomon pouvait prononcer, une seule fois par an.

Je ne suis même pas certain qu’il pouvait le prononcer; peut être ne pouvait il que l’épeler. Il s’agissait d’un mot sacré, je dirais même du mot le plus sacré ; celui qu’en alphabet latin nous épelons YHWH. Aussi, par respect pour cette tradition que je trouve noble dans son contenu, je ne prononcerai pas non plus le nom de l’Ineffable. Mais depuis, le Temple a été détruit (D’abord par Nabuchodonosor, puis par les légions romaines de l’empereur Titus en l’an 70) et la façon de prononcer, la Parole devrais-je dire, s’est perdue. Nous pouvons, chacun à notre degré y voir un symbole profond. Quels liens, mes FF\ Apprentis, pouvez vous faire entre votre mot sacré, et le mot sacré du Temple de Salomon ? Ne trouvez vous pas le lien saisissant ? « Je ne sais ni lire ni écrire, je ne sais qu’épeler, donnez moi la première lettre et je vous donnerai la suivante » nous dit le rituel.

Parole, Mot sacré, Verbe, Lettres. Pourquoi l’Apprenti ne sait il ni lire ni écrire ? Pourquoi ne sait-il qu’épeler ? Faisons un retour sur le rituel maçonnique du premier degré. L’humilité nous assène et nous oblige à ne pas prononcer notre mot sacré d’Apprenti. Si nous regardons cette ancienne tradition hébraïque qui consiste à ne pas prononcer le nom de l’Eternel, nous ne pouvons éventuellement que l’épeler. Il en est de même pour notre mot sacré. Sa seule sacralité fait qu’on ne prononce pas seul ce mot; on l’épelle. B\ (épeler) ; « en force ». Mais comme en loge d’apprenti nous sommes sur le parvis du Temple de Salomon, nous ne pouvons pas épeler tout de suite le mot sacré qui serait le tétragramme Divin, symbole de la parole la plus élevée, de la spiritualité la plus haute. Néanmoins, le fait que nous commencions en loge d’apprenti à épeler un mot sacré nous montre, je pense, que nous sommes sur le bon chemin. Le lien avec l’Eternel est fort ; le symbole du fil à plomb du F\ Second Surveillant vous montre la verticalité, source de votre réflexion.

Suivons ce fil à plomb ; remontons-le et regardons vers le haut pour y puiser notre inspiration, nous qui sommes d’en bas. Si nous remontons ce fil à plomb, nous y découvrons le macrocosme, le Monde, l’Univers et les étoiles, le Grand Architecte de l’Univers. La Parole d’en haut est transmise à ceux d’en bas. Si ténèbres.

1.5 Dieu appela la lumière jour, et il appela les ténèbres nuit. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le premier jour. Dans cette version de la Genèse, Dieu est clairement dissocié de la Lumière. Je me souviens avoir lu un évangile de Jean commençant par : « Au commencement était la Lumière… » Dieu a crée la Lumière, et non l’inverse comme le laisse supposer certaines traductions de l’Evangile de Jean. Remarquons tout de suite que dans cette lecture de la Genèse, nous pourrions interpréter le jour et la nuit comme la lumière et les ténèbres, comme le bien et le mal.
Dans l’évangile de Jean, ce rapprochement est fait au cinquième verset : « La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue ». Jean le Baptiste, selon Jean l’Evangéliste, a pour mission de servir la lumière. La lumière est bonne nous dit la Genèse; elle éclaire l’Homme nous dit l’évangile. Nous avons ici une réponse à une question posée dans la Genèse. En effet, lorsque nous lisons la Genèse, il y a une écriture qui dit : « Dieu vit que la lumière était bonne; et Dieu sépara la lumière d'avec les ténèbres ». On ne nous dit pas pourquoi la lumière était bonne; ça n’est qu’une constatation faite par Dieu. Jean, dans son évangile, nous apporte la réponse en nous disant que la lumière est bonne car elle éclaire les Hommes.

Au commencement était le Logos. Certains pourraient penser que le Logos est l’émanation du verbe créateur. Ainsi, il n’y aurait pas de traduction pour Logos car il n’existe dans notre langue aucun mot pour le traduire exactement. Je vous rappelle mes FF­ que nous situons la rédaction des évangiles en Asie mineure, dont la langue la plus parlée est le grec, mais pensée par des israélites qui n’associent pas obligatoirement la même signification à un mot que les grecs de la même époque. C’est un peu comme si nous traduisions le mot anglais WORD. Word peut vouloir dire MOT, mais dans certains cas il peut aussi signifier PAROLE. Tout dépend du contexte dans lequel le mot en question est utilisé. Je pense aussi qu’un français et qu’un anglais n’aura pas la même interprétation du mot « WORD ».

Cependant, je ne suis pas convaincu qu’on ne puisse pas traduire le mot LOGOS. Certains ont traduit LOGOS par VERBE, d’autres par LUMIERE, et d’autres par le mot PAROLE. Comme nous avons vu que les mots « verbe » et « parole » ont la même racine hébraïque : DBR, je pense que nous pouvons écarter le mot Lumière. De plus, nous savons que selon la Genèse, c’est Dieu qui crée la Lumière et non l’inverse. Ainsi, nous écartons « Au commencement était la Lumière ». Cette traduction ne me semble pas correcte au niveau du sens. Au commencement était DiBouR me semble plus judicieux. Quel sujet passionnant ; DBR. Cette racine me fait immédiatement penser au débir qui était Il est de tradition, dans certains ateliers, que l’Orateur ou l’Expert lise l’évangile de Jean pendant l’ouverture des travaux. Tradition que j’aimerai à titre personnel voir dans notre atelier. Cependant, pour nous le remémorer, relisons ensemble les premiers versets :

Jean 1.
1.1 Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.
1.2 Elle était au commencement avec Dieu.
1.3 Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle.
1.4 En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes.
1.5 La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue.
1.6 Il y eut un homme envoyé de Dieu: son nom était Jean.
1.7 Il vint pour servir de témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui.
1.8 Il n'était pas la lumière, mais il parut pour rendre témoignage à la lumière.
1.9 Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme.
1.10 Elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l'a point connue.
1.11 Elle est venue chez les siens, et les siens ne l'ont point reçue.

Mes FF\, vous ne pouvez pas vous imaginer comme ces versets me rappellent la Genèse… Ils commencent par les mêmes mots : BERECHIT, au commencement. Mes FF\, je viens de vous le dire en Hébreux parce que je suis intimement convaincu que l’évangile de Jean a été écrit en Hébreux, ensuite parce que je pense que cela ajoute de la magie, de la poésie à cet évangile. Dans certaines traductions de l’évangile de Jean, il est fait mention du Verbe : « Au commencement était le Verbe ».

Verbe se dit DIBOUR en Hébreux. Le même mot signifie aussi PAROLE. La racine commune est DBR, ce qui, pour nous autres, francs-maçons, peut aussi être aussi associée à la partie du Temple appelée le DEBIR, le Saint des Saints du Temple. Le Verbe est l’élément qui oriente une phrase. C’est le mot qui transmet une action. Je pense que le verbe divin est la manifestation divine. Relisons maintenant ensemble les premiers versets de la Bible :

Genèse 1.
1.1 Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre.
1.2 La terre était informe et vide: il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme, et l'esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux.
1.3 Dieu dit : Que la lumière soit! Et la lumière fut.
1.4 Dieu vit que la lumière était bonne; et Dieu sépara la lumière d'avec les de Jean, de sa vie, de son époque, puis nous tenterons d’approcher une signification de ce fameux verset.

Qui était Jean ? Je n’aborderai pas ici la symbolique de Jean, Johannis, Janus, l’être mythologique aux deux visages, d’autres frères de la loge en ont parlé mieux que je ne saurais le faire. Inutile donc de revenir dessus. Qui était Jean ? Les évangiles font mention de Jean, une sorte de marginal qui baptisait les gens en les immergeant dans l’eau du Jourdain. Matthieu le décrit ainsi : Jean avait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins.

Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Mes FF, nous parlons de Jean le baptiste… L’évangéliste Matthieu parle du baptiste, pas de Jean l’évangéliste. Jean l’évangéliste était, selon la Tradition, le fils de Zébédée et de Salomé, le frère de Jacques. Il serait né à Bethsaïde en Galilée. Il fut d’abord pêcheur, puis, peu après la mort de Jésus, il commença à prêcher la foi en Asie Mineure et chez les Parthes. Il fut le premier évêque d’Ephèse. Il meurt en 99. Jean rencontre Jésus la première fois au lac de Génésareth. Il était pêcheur, employé par Simon et travaillant avec Jacques. C’est à ce moment là qu’il a décidé de suivre Jésus. Voici comment Matthieu raconte leur rencontre :

4.18 Comme Jésus marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et André, son frère, qui jetaient un filet dans la mer ; car ils étaient pêcheurs.
4.19 Il leur dit : Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes.
4.20 Aussitôt, ils laissèrent les filets, et le suivirent.
4.21 De là étant allé plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère, qui étaient dans une barque avec Zébédée, leur père, et qui réparaient leurs filets.
4.22 Il les appela, et aussitôt ils laissèrent la barque et leur père, et le suivirent. Jean a donc volontairement suivit Jésus. Il ne semble d’ailleurs pas, dans cette scène, avoir de réticence à le suivre. L’évangile de Jean date du premier siècle après Jésus Christ. Les plus vieux écrits de cet évangile datent du troisième siècle après JC\ ; ils sont en Grec, ce qui explique pourquoi aujourd’hui, le Verbe Créateur est souvent associé au Logos Grec.

Cependant, comme deux siècles séparent visiblement le premier évangile de Jean des copies que nous ayons retrouvées, rien ne nous empêche de penser que les premiers écrits étaient en Hébreux ou en Araméen. A titre de comparaison, les évangiles que nous lisons aujourd’hui sont certainement plus fidèles aux textes d’origines que les textes de Platon; les plus vieux écrits platoniciens qui sont en notre possession datent, je crois, de sept siècles après Platon… Om Au Commencement était le Verbe. Monsieur JXXX asseyez-vous. A la lecture de votre CV profane vous vous affichez clairement comme catholique pratiquant. Au commencement était-le Verbe, et le Verbe était tourné vers Dieu, et le Verbe était Dieu, ça vous dit quoi, à vous, ça ?

J’étais assis sur une chaise en bois dans le bureau d’un courtier en assurance chargé de mener une enquête sur moi en rapport avec ma demande d’admission dans une loge maçonnique. Ce monsieur PXXX­ ne me semblait vraiment pas commode…et pourtant, je n’avais jamais fait attention à ce verset avant que notre frère m’ouvre les yeux dessus, dans des circonstances peu agréables il convient de préciser. Pour la petite histoire, au moment où notre Frère m’a posé la question, le téléphone s’est mis à sonner et notre Frère a du s’absenter un moment, phénomène que j’ai toujours personnellement interprété comme une manifestation divine en ma faveur, afin de me permettre de réfléchir quelques instants.

L’idée de vous parler des premiers versets de l’évangile de Jean n’est donc pas nouvelle. Elle est née lorsque j’étais en Turquie, l’année dernière, avec ma femme. Nous visitions ce fabuleux pays et, en bons touristes que nous sommes, nous avons fait une halte à Ephèse, haut lieu de l’antiquité. Que dire d’Ephèse sinon que cette ville hellénistique a abritée ce qui fut la plus grande bibliothèque de son temps. Mais Ephèse nous intéresse aussi en temps que maçons. Je pense qu’il existe de par le Monde plusieurs sites susceptibles de nous intéresser car ils sont directement liés à nos traditions, à la Tradition. Ephèse en fait partie, non pour sa formidable bibliothèque qui abritait tout le savoir de son époque, mais pour une petite maison à flanc de colline qui domine la ville antique. Le pèlerin, le frère ou le touriste peuvent passer à côté sans s’y arrêter et pourtant, sur cette colline se trouve la maison de celui qui fut le disciple bien aimé de Jésus, la maison de Jean.

C’est en pénétrant dans cette petite maison que j’ai commencé à sentir la profondeur des écritures. Cette maison est surtout connue pour avoir hébergée Marie, la mère de Jésus ; mais c’est Jean qui m’intéressait alors. J’ai trouvé pathétique, presque émouvant de voir dans une toute petite pièce une table de terre cuite comme moulée au mur et de me dire que Jean avait peut-être écris ici ces quelques lignes : Au commencement était le Verbe… Alors, mes frères, puisque au commencement était le Verbe, laissons libre court à notre réflexion pour essayer de comprendre la signification de ce message si mystérieux. Mais pour bien l’interpréter, il convient de connaître son auteur et l’époque à laquelle ce message a été écrit. Aussi, nous allons brièvement parler.


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