GLDF Loge : Le Delta Quercy Rouergue - N° 1173- Orient de Villefranche de Rouergue 03/11/2002


Du tableau de Loge au centre du monde

 
« Du tableau de Loge au centre du monde » tel est le thème abordé ce soir dans ma planche, mais, avant d’entrer dans le propos, doit-on parler de « Tableau de Loge » ? N’est-il pas plutôt question de « Tapis de Loge » terme qui conviendrait plus exactement à mon travail du jour. Selon Christian GUIGUE, le « tableau » est le nom donné à la liste des membres d’un atelier ainsi que différents renseignements les concernant alors que le « tapis » est le rappel en dessins de tous les symboles et emblèmes nécessaires au travail maçonnique.

Cette précision apportée, que représente à nos yeux le tapis de loge, mais, là encore, devrait-on dire, « les tapis de loge ». En effet, on constate qu’ils diffèrent selon l’obédience ou selon le rituel du degré d’ouverture des travaux. Dans tous les cas ils sont placés au centre de la loge dans l’axe mundi qui traverse le milieu du pavé mosaïque. Pour nous, il est le rappel de la symbolique du temple de SALOMON. Héritage de l’époque des bâtisseurs, il n’a que faire du temps qui passe, il est intemporel. Il se roule et se déroule comme peuvent se démolir et se reconstruire les temples.
 
Copie graphique conforme en miniature du Temple, il est le Temple. Le Tapis de Loge est donc « Le Temple ». De ce fait, mon travail aurait tout au si bien pu s’intituler « Du Temple au Centre du monde ». Partant de cette observation, je peux ainsi poursuivre.

Assis sur ma colonne, que suis-je en mesure de voir ? Le Tapis de Loge placé au centre de notre temple entre les trois piliers, espace sacralisé visible par tous les frères quelle que soit leur position autour de lui. Il est là, de façon symbolique, pour nous rappeler la réalité de ce qui nous entoure. Surmonté en son centre par le fil à plomb lequel n’est autre que la symbolique de l’axe absolu autour duquel pivote le monde. Axe lui-même jaillissant de l’étoile polaire au milieu de la voûte étoilée. Et, si j’élargi mon centre de vision, et, si je me place au centre du Tapis de Loge de façon à obtenir une vision panoramique, quelle n’est pas ma surprise ! Je vois le soleil, je vois la lune, le ciel au dessus de moi (mais au fait, la voûte étoilée n’est-elle pas ce ciel que nous voyons tous les jours éclairer notre monde ?), le pavé mosaïque sous mes pieds, pavé qui n’est autre que la représentation du sol, de la Terre, du monde. Je suis donc en cet emplacement au centre du monde. Le Tapis de Loge et le centre du monde ne font qu’un, le Tapis de Loge est le centre du monde. D’ailleurs, à l’intérieur du temple, ne sommes-nous pas entre l’orient et l’occident, le septentrion et le midi, le nadir et le zénith ? Cette position n’est-elle pas celle du centre du monde ? Ne sommes-nous pas en ces lieux sous le regard du Grand Architecte de l’Univers ? Que saurait-il regarder si c’est n’est que ce monde qu’il a lui même créé !
 
A se stade de ma réflexion, mes yeux d’Apprenti ne voient qu’une suite de synonymes : Tableau de Loge, Temple, Centre du Monde. Trois éléments qui ne font qu’un. Doit-on y voir un signe du nombre parfait qu’est le chiffre trois, ou n’est-ce que la logique de la Loi du Ternaire. Mais si ces trois ne font qu’un, tout est un, et il ne saurait rien exister en dehors du tout et le tout ne peut trouver son siège qu’au centre du monde. L’initiation de l’Apprenti aux mystères des trois premiers nombres et ma vue ne sauraient dépasser cette réalité numérique.
 
Au delà de ma vue, mon être profond s’interroge également lorsqu’il voit se former la chaîne d’union. La Loge et son tapis ne sont alors plus un lieu abstrait, mais une représentation bien réelle du monde. Il est là, devant nous et nous nous donnons tous la main autour de lui, sans distinction de race, de religion ou de toute autre condition. Le monde est là, au centre de ces hommes qui se tiennent fraternellement, symbolisé par le tapis de Loge en pleine harmonie avec le cosmos et sous le regard bienveillant du Grand Architecte de l’Univers.  

Il m’est aussi apparu l’analogie suivante. A l’instar du « Temple universel » qu’est la nature, donc le monde réel, divisée en trois parties (terrestre, céleste et sur céleste) le Temple maçonnique, où sa représentation par le tapis de Loge, arbore également cette trilogie par son parvis, son centre et son Saint des Saints. Le Temple Universel est monde. Poussant plus en avant cette réflexion abstraite, et toute personnelle, je retrouve cette trilogie dans l’homme par les centre vitaux de la tête, de la poitrine et de l’abdomen. Sans ces centres vitaux, l’homme ne saurait être et s’il n’était pas que serait le monde ? Le monde, en fait, ne serait-il pas l’homme ? 

Est-il nécessaire d’aller plus en avant pour trouver ce que nous sommes et  tenter de vous démontrer, mes Frères, que le tapis de Loge est Temple, que le Temple est Monde et que le monde c’est nous, humbles créatures que Dieu a créées en peuplant la Terre.

J’ai dit.

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