Obédience : NC Loge : NC Date : NC

 

Fuir le Vice et pratiquer la vertu

Dans l’instruction au 1er degré cette phrase est employée dans le contexte suivant :

« - quels sont les devoirs d’un Franc Maçon

- fuir le viceet pratiquer la vertu

- Comment doit- il pratiquer la vertu ?

- En préférant à toute chosela justice et la vérité »

La vertu définie ainsi est un symbole fort qui a toujours orienté l’homme sur le chemin de la raison au cours de sa vie profane et spirituelle.

Par définition, la vertu est une disposition constante qui porte à faire le bien et à éviter le mal ; et de manière opposé le vice est une disposition à faire le mal et à agir contre la morale.

« Fuir le Vice et pratiquer la Vertu » n’est pas une phrase dénuée de tout sens. La vertu doit être pratiquée au quotidien ; ce n’est pas une chose qui se pèse ou se mesure... elle ne se définit pas. La vertu serait en nous et malgré nous, elle nous possèderait plus que nous la possèderions. Nos défauts étant nombreux, il ne peut donc leur correspondre que de multiples vertus.
 
Le mot «  vertu » tire son origine du langage religieux, ainsi on distingue les vertus théologales visant la divinité, la foi, l’espérance, la charité, la croyance etc... ; et les vertus morales visant plus particulièrement le comportement de l’Homme, la justice, le courage, la prudence, la sagesse, l’honnêteté, la fidélité etc... ; par exemple pratiquer la prudence c'est prévoir ou l’on va se diriger pour emprunter le chemin le mieux orienté.

La vertu spirituelle est donc bien différente des habituelles vertus naturelles : l’Homme est plus ou moins bon, plus ou moins raisonnable, plus ou moins intelligent, on ne peut rien y changer ; l’Initiation maçonnique permet de mieux appréhender la spiritualité de la Vertu. La raison, l’intelligence et la générosité ne servent à rien s’il n’y a pas volonté à se connaître et à connaître les autres.

En étant initié, le Franc Maçon se doit d’accomplir ses actions avec rigueur et sincérité envers les frères de toutes les loges et de toutes les obédiences, comme envers ses frères en humanité.

L’élévation de notre propre spiritualité ne peut s’obtenir qu’en appliquant de manière incessante le bien autour de soi ; il faut intérioriser, accepter, illuminer, pour bâtir son temple intérieur en posant pierre après pierre, nous construisons notre philosophie de vie interne, respectable pour nous et pour les frères.

Par « vertu », on définit la construction intérieure de chaque être humain ; les actes vertueux en sont tout simplement la manifestation de leur vertu, c’est à dire la conduite pratique de l’homme en marche vers lui-même. La franc maçonnerie est une école de la vie qui s’efforce d’élever le niveau de spiritualité par l’exercice des vertus.

Ainsi nous pouvons dispenser le bien à tous les êtres humains sans aucune discrimination religieuse ou raciale.

Le travail réalisé en loge : nos réflexions, nos pensées doit se poursuivre naturellement à l’extérieur de notre temple. Nous devons mettre en pratique cet enrichissement tel que l’écoute, la tolérance, la sagesse ainsi que toutes les vertus maçonniques qui peuvent à ce stade nous aider.

Nous passons l’essentiel de notre existence à l’extérieur de la loge, aussi devons nous montrer l’exemple et toujours avoir une attitude remarquable sur le plan professionnel et familial.

Compte tenu de cette attitude toujours positive, nous ne devons pas hésiter à mettre en avant la démarche qui a pour but de « changer les hommes qui changeront le monde ».

Pour moi, il ne suffit pas d’écouter de belles phrases dans notre temple et se complaire de nos travaux, il faut agir. Chacun à son niveau et à son rythme pour dispenser le Bien ; mais il appartient à chacun de définir dans son intimité le bon comportement, le bien par opposition au mal et par analogie celui de la vertu par opposition au vice.

Les maçons ne doivent pas faire l’impossible mais faire le mieux possible leurs tâches quotidiennes et avoir l’attitude « de l’homme libre et de bonnes mœur » pour contribuer à l’édification de ce monde meilleur.

Nous sommes responsables de nos actes et de notre comportement, non pas seulement vis-à-vis de nos frères mais aussi au regard de tous nos frères profanes auxquels nous apportons amitié et amour. Notre devoir est d’appliquer les connaissances acquises en loge. Notre comportement de liberté, de penser et d’agir doivent être dans la vie profane un exemple pour tous et une préoccupation de chaque instant pour nous même ; car ce n’est qu’en montrant l’exemple et la route que l’on aide nos semblables.

Albert Einstein, je cite « le monde est dangereux à vivre, non pas à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire ».

Le Franc Maçon doit toujours être dans l’action pour contribuer à l’amélioration constante de la condition humaine ; apporter sa pierre à l’édifice pour la construction du temple extérieur. Il faut savoir agir hors du Temple en étant toujours vertueux.

 Pratiquer la vertu, passer des symboles à la réalité en mettant en action un processus constructif où il faut réguler ses passions en travaillant à sa propre amélioration morale, intellectuelle et spirituelle.

Je prends conscience par une meilleure connaissance de moi-même de la dualité évidente entre vertu et vice, mais aussi par analogie à nos comportements quotidiens tels que bien et mal, courage et lâcheté, mensonge et vérité, loyauté et trahison…

Au cours de nos travaux, de notre rituel et de nos différentes lectures, les allusions aux vertus sont fréquentes : les frères doivent être «  vertueux », ce qui exige de nous un comportement respectueux pour construire une morale à la vie et au bien vivre ensemble.

Dans la vie courante le mot vertu signifie « qualité » au sens positif.

Nos vertus ne sont pas des dons mais des qualités que chaque frère doit mettre en évidence tel que le courage, la justesse, la prudence, la sagesse mais aussi la générosité, la tolérance. Pour ma part, il n’y a aucune hiérarchie de valeurs et c’est l’ensemble de celles-ci issues de notre méthode maçonnique qui me permettent d’agir toujours dans le bien et de lisser ainsi mes défauts et peut-être mes vices.

Être vertueux, c’est faire preuve de tolérance dans toutes les situations ; cela devrait m’aider lorsque je ne comprends pas les agissements de l’autre tout en respectant sa liberté d’expression.

Nombre de philosophes et écrivains ont dirigé leur réflexion sur la vertu et le vice aussi je tiens à vous livrer deux citations issues de ces raisonnements qui seraient susceptibles d’étayer ce travail :

Confucius a dit « On peut connaitre les vertus d’un homme en observantses défauts  » et Jules Renard a écrit « L’homme naît avec ses vices ; il acquiert ses vertus ».

En effet dans la vie profane avant notre initiation, nous avons tous eu parfois plus ou moins une attitude viciée, par exemple en agissant selon des intérêts, incapables de sincérité, ou un peu égoïste etc...

Mais, après avoir reçu la lumière le franc maçon se doit de travailler sans relâche à ne concevoir que des valeurs solides de fraternité, de fidélité de persévérance, de sagesse, etc... La notion de vertu se mérite et peut aussi se définir comme une qualité de l’âme humaine dans sa recherche de l’absolu.

La VERTU élève l’homme au-dessus de l’animalité.

En insistant sur cette qualité à développer, les rituels nous rappellent que la vertu garde de son étymologie la signification de force, mais de force qui n’implique pas à un point d’application, mais de cette force que nous devons avoir en nous.

La vertu nous enseigne qu’il ya des valeurs au-dessus de la vie, et qui de ce fait forment le socle de notre société. Des valeurs sans lesquelles il n’y a plus ni ordre social, ni ordre politique, sans lesquelles en fin de compte, ne peut se constituer de groupe digne du nom de groupe humain.

Mon comportement, mon éthique personnelle et mon cheminement intérieur ont certainement fait de moi un homme vertueux en tous les cas différent et qui, je le pense, devrait rayonner et contribuer au bien. Il faut considérer nos semblables avec justice, contenir nos pulsions égoïstes et agir avec responsabilité et beaucoup d’humilité.

L’humilité est une « vertu maçonnique » qui réclame un esprit ouvert pour reconnaître qualités, faiblesses, forces et sensibilité.

Si la vertu est représentée par un symbole dans le temple, ce ne peut-être que par l’équerre portée en sautoir par le V\M\. Cette équerre évoque les valeurs de construction de l’homme : droiture, rectitude et justice.

La franc maçonnerie est une école de vertu ; en effet elle réunit des hommes de « Bonnes mœurs » qui se doivent de disposer de qualité humaines pour rechercher la vérité. La spiritualité à laquelle nous aspirons qui est la base de notre engagement maçonnique se situe entre Vérité et Vertu. La Vertu est une affaire de volonté qui trouve son achèvement dans l’accession à la Vérité.

Pour en terminer :

Les principes vertueux de l’idéal maçonnique s’articulent, pour moi, autour de quatre idées fortes :

- Liberté pour notre conscience.
- Fraternité pour notre comportement social.
- Vérité qui se découvre au fur et à mesure en avançant sur notre chemin initiatique.
- Justice qui domine le cœur et la raison pour nous obliger à réfléchir sur la valeur de nos actes.

Dans la pratique du REAA, la spiritualité répond au besoin de vérité et de vertu humaine. « Fuir le Vice et pratiquer la Vertu » me semble donc une formule importante de notre rituel pour espérer se trouver soi-même, et rayonner.

Alors, ce soir, mes frères, j’ai souhaité à l’aube de notre nouvelle année de travail, simplement vous dire que je suis fier et heureux d’être le premier à plancher pour ré-ouvrir notre chantier. Si vous ne deviez retenir qu’une chose de ce travail, en toute humilité, c’est cette volonté fusionnelle de nous mettre en action tous ensemble à travailler, beaucoup, encore et toujours pour devenir un « Être vertueux ».

Alors, l’Homme vertueux, sera celui qui responsable de ses choix, décisions et de leurs conséquences, parviendra par tolérance et générosité à bien juger.

Alors mes frères…, jugeons avec le Bien pour la vie de notre Loge et de tous nos frères.

J’ai dit,

V\M\

O\C\


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