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Art de vivre et Franc-Maçonnerie

Le sujet qui m'a été confié ce soir porte sur le thème « ART DE VIVRE ET FRANC MACONNERIE ». En fait devons nous dire « ART DE VIVRE ET FRANC MACONNERIE » OU « L'ART DE VIVRE ET LA FRANC MACONNERIE » ? Pour ma part, j'ai préféré abordé le sujet sur de deuxième Angle. L'art se définit, suivant les auteurs, comme la « manière de faire les choses selon des règles » ou « comme « un idéal de beauté dans les oeuvres humaines » . Vivre, c'est être, ou, même si cela peut choquer, exploiter l'espace temps qui nous est octroyé entre le jour de notre naissance et celui de notre mort. La Franc Maçonnerie, quant à elle, se définit Comme un Ordre Initiatique Traditionnel et Universel fondé sur la Fraternité, son but est le Perfectionnement de l'Humanité. Elle pratique pour ce faire, le Rite et le Symbolisme comme moyens d'accès au contenu initiatique de l'Ordre Maçonnique.

Ces trois définitions, même succinctes, voire littéraires, donnent déjà des bases de réflexion de part l'image qu'elles représentent :
-  Espace de temps
- Manière de faire et expression d'idéal de beauté
- Ordre Initiatique ayant pour vocation le perfectionnement de l'Humanité
 
D'un autre côté, de l'alliance des groupes nominaux, nous pouvons distinguer aussi deux axes principaux de réflexion sur la signification de l'art de

Vivre à savoir
La manière d'exploiter le temps à travers certaines règles
La manière d'utiliser des moyens d'expression pour arriver à un idéal de beauté
Poser différemment la question, on le voit de suite, nous amène, sur les voies de notre Ordre.

Ceci étant, la vie repose sur des axes principaux que chacun d’apprécier en tout âme et conscience. On peut citer par exemple: la famille, le travail, l'amour, l'amitié, 1a religion, le sport, etc. Si le classement de ces entités diffère d'un individu à l'autre, elles n'en demeure pas moins toutes existentielles dans la structure intellectuelle de l' Etre, même à des degrés différents.

Ce classement va varier en fonction de critères eux même évolutifs, et se cantonner, pour une grosse majorité des actifs, à l'intérieur de ses contraintes vitales ou jugés comme telles. Dés lors commence le voile, plus ou moins dense de la déculpabilisation, face à l'inaction devant la misère, l'injustice, le besoin de l'autre et souvent, parfois, l'intolérance.

L'individu responsable, procédera à une recherche d'équilibre entre ses propres notions fondamentales interne, sachant qu'aucune d'entre elles, seule, ne peut constituer la solidité de son édifice intérieur. De même, si l'on construisait un mur en pierres sans lier les matériaux entre eux, où serait la durabilité ?

On peut ici, pour continuer notre réflexion, donner une image à notre pensée. Prenons pour hypothèse la triangulaire « FAMILLE‑ TRAVAIL ‑LOISIR ». Plaçons maintenant un axe au centre de ce triangle et faisons le tourner. Nous mettons alors un individu défini, dans le cercle de sa vie. Ce montage va certainement fonctionner, mais avec beaucoup de secousses internes, sauf à lui infliger un rythme effréné, (et encore), qui ne pourra que limiter sa capacité de réflexion. Le manque de rondeur restera toujours présent.

Si nous voulons que le système fonctionne à un rythme normal, sans secousse, il faudra combler les espaces situés entre les périmètres du cercle et du triangle. C'est là un travail important que l'être devra effectuer tout au long de sa vie, sachant qu'un élément ou des parties d'éléments peuvent à tout moment se détacher ou s'user dans le mouvement. La Franc Maçonnerie peut apporter une réponse à ce problème. Nous y reviendrons plus loin.

D'autre part, la façon de vivre n'est elle pas qu'un moyen pour atteindre un but inconnu pour lequel nous serions programmé ?

La louable notion de recherche du bonheur, quant à elle, est elle notre but ou un moyen d'atteindre ce but pour lequel nous pourrions être définis ?

Un vaste réseau de questions nous immerge dés lors . La notion de croyance arrive avec ses bouées. Mais seront elles suffisantes pour nous permettre d'atteindre un rivage dont on ne peut évaluer la distance ? Aurons nous le temps nécessaire pour avancer suffisamment vers cet Orient ou tout au moins d'ancrer quelques amarres afin que les générations suivantes puissent progresser plus facilement et surtout dans le bon sens.

Cet exemple nous montre bien, que notre vie va reposer, dans ce cas, sur trois notions de base : la qualité du nageur, la beauté de son mouvement et le temps dont il dispose pour avancer et autrement dit sa force, sa beauté et sa sagesse. Si l'on ne peut que contrôler le temps, il nous appartient d'avoir les meilleures notion de natation (tant dans la force de l'acte que dans sa beauté et donc son art ), ainsi que les meilleurs équipements. De nouveau la Franc Maçonnerie peut apporter une réponse que nous verrons après, sur toux ces tableaux.

La vie de l'Homme sur terre, l'expérience de la Vie le montre, repose, à différents niveaux, bien sur, sur les relations entre individus et les multitudes d'association d'idées. On peut citer à ce titre, la création des règles de vie, les frontières humaines, physiques et intellectuelles.

Tout en voulant arrêter là cette liste, l'exploitation de notre temps de vie repose sur la notion de temps et donc de limite dans l'espace. Chacun l'utilise en fonction de ces propres critères ou expériences, au travers des règles de vie tant sociales que propres à son « moi » , et ce, avec un individualisme plus ou moins prononcé. C'est là aussi un art de vivre ou du moins une de ces formes.
 
Dés lors, pour rapprocher des personnalités différentes, l'écoute devient importante. On ne peut cependant se limiter à ce sens. Si le Verbe reste bien le propre de l'Homme, il existe aussi bien d'autres moyens pour s'exprimer. On pourrait citer par exemple la peinture, la sculpture, etc. La Tolérance va ici prendre son sens dans toutes ces formes et la recherche de l'équilibre amenant au partage d'idées et à la réflexion  trouvera sa voie dans la Franc Maçonnerie.
Par ailleurs, l'Homme transmettant son savoir de générations en générations, se trouve souvent prisonnier, par effet perverse, de son éducation, de dogmes inculqués par des idées préconçues. II se trouve ainsi souvent envahi d'opinions dont il n'est pas à l'initiative et qu'il n'approuve pas forcément. Il s'affronte alors à d'importantes difficultés pour franchir ce mur préfabriqué. La Maçonnerie pourra intervenir également, par le travail à accomplir sur soi­Même, par le ponçage journalier de la Pierre Brute. Ella aidera l'individu qui a la volonté d'évoluer, grâce à ses outils, à mieux se connaître, à s'améliorer.

Enfin, on s'aperçoit rapidement que notre vie repose beaucoup sur le dialogue, la communication. Il n'y a donc qu'un pas pour se remémorer des dictons comme « le verbe c'est la vie ». La notion de vie n'est elle d'ailleurs pas contenue dans le verbe car comment écouter s'il n'y a pas de parole, comment se faire entendre sans communication ? L'évolution de l'Homme doit d'ailleurs beaucoup à la communication et à la transmission du savoir.

Rappelons nous maintenant, qu'avant d'être initié, nous devons réaliser un testament philosophique. Ce n'est qu'après cet acte et un moment de réflexion dans le Cabinet de ce même nom, que le profane va être initié et découvrir la lumière.  Cependant, tout au long de la cérémonie, ce dernier devra prendre des engagements précis, afin de s'assurer de sa sincérité et de sa volonté.

Les voyages que va parcourir le profane seront chargé de symboles Précis dont il se souviendra tout le restant de sa vie et d'où il pourra puiser de l'énergie en cas de nécessité ou de doute. On lui donnera ensuite ces premiers outils. Ces étapes sont décisives car il n'y a pas de bon ouvrier sans bon outils.

Puis petit à petit, l'initié fait son chemin, apprend à écouter, à se concentrer sur les seuls éléments à sa disposition pour bien les connaître, franchit des étapes, découvre de nouveaux symboles, évolue.
La pierre brute se polit ainsi de jour en jour, l'édifice intérieur de L'être se bâtit de même.

Ceci nous amène à acquérir une réflexion, un sens de la pensée propre à soi‑même, à développer un sens de l'écoute qui ne se limite pas à r entendre. De cette étape pourra naître l'acceptation de l'idée de l'autre en tant que telle et donc la tolérance. De cette étape pourra jaillir également la coalition d'idées et la recherche commune de la Lumière. Car isolée, cette Lumière, même demeurant visible, peut paraître encore plus lointaine et entraîner ainsi rapidement un sentiment d'épuisement puis l'abandon de toute recherche. Pour aider à tout cela, il faut des méthodes, des outils, une initiation pour apprendre à s'en servir. La Franc Maçonnerie trouve déjà ici tout l'art qu'elle peut apporter dans la vie.

En Résumé, pour revenir sur la Tolérance ( à différencier de faiblesse), l'acceptation des idées des autres rentre dans une notion de finie, les règles Humaines mettant des bornes. Ces règles définissent une manière de vivre et donc un art de vivre.

La maçonnerie va prendre ici toute son importance. Ella amène en effet grâce à ses symboles (l'équerre, le niveau, le compas ... .) les moyens pour nous permettre, comme nous l'avons vu, de travailler sur nous même. Car comment construire une maison solide sans une bonne fondation ? Comment pouvoir rayonner sans être convaincu de sa propre définition ? La Maçonnerie ne doit pas être une université où les étudiants ne veulent ou ne peuvent pas avoir une place dans la vie active. En d'autre terme, il ne suffit de dire, il faut donner l'exemple par notre action. Cela veut dire aussi, préférer l'exemple surtout à l'extérieur, à toute forme de maçonnerie « clannique ». Il s'agit là d'un travail essentiel, notre comportement étant souvent dépendant d'événements que nous ne contrôlons pas. L'être est donc évolutif dans le bon sens du terme, mais pas forcément. Nos bases et repères sont donc bien impératifs dans notre vie de tous les jours afin de pouvoir garder notre art de la vie.

Il devient là aussi facile de s'apercevoir que la Maçonnerie répond « présent » dans notre besoin et cela est d'autant plus vrai, que comme chacun sait, rien n'est jamais acquis.

La stabilité des éléments mis à notre disposition, la fiabilité des outils, la fraternité développée régulièrement doivent permettre au Maçon de garder son équilibre psychique nonobstant toutes les embûches que l'initié peut rencontrer. Les repères établis, comme les lignes blanches au bord de la route, doivent permettre au maçon de rester sur le bonne route ou d'y revenir très vite en cas de dérapage.
Cela veut dire aussi, que si le travail en loge est essentiel, le maçon ne devant pas se cantonner à 4 heures mensuelles d'activité. Les apprentis ne peuvent en effet être satisfait de leur salaire qu'en travaillant de midi à minuit. Tout l'art de vivre du maçon dépendra donc du coeur qu'il mettra à l'ouvrage tout au long de sa vie.

Mais l'art de vivre est aussi, nous l'avons vu une expression de Beauté. Quand on sait que le Maçon travaille à l'amélioration constante de la condition humaine tant sur la plan du bien‑être moral que matériel et cela en pleine fraternité comment ne pas associer l'idée même de la maçonnerie à un idéal de beauté dans les oeuvres humaines. Regardons par exemple à ce titre, les bâtisseurs de Cathédrales.
En cela, le franc maçon, en rayonnant, va pouvoir donner la lumière pour espérer à un monde meilleur et déjà à une évolution de l'humanité où chaque individu devra être acteur avec ces moyens. Il doit, pour cela, déjà donner envie d'apprendre à écouter ce que l'autre veut exprimer et n'agir, dans ces actes qu'après réflexion.

Enfin, l'art de vivre, à travers la Maçonnerie, peut aussi nous permettre de rechercher un but à notre existence. II ne répondra certainement pas à la question existencielle, mais nous donnera les moyens d'y réfléchir en regardant vers la lumière du Grand Architecte de l'Univers. Il pourra ainsi donner un sens particulier à notre présence sur Terre et au minimum à donner une image palpable à l'approche de l'idée du bonheur.

Cet art de vivre que nous avons développé, semble bien exister Réellement. J'en veux pour exemple la réponse à la question: « Etes vous Franc Maçon ? ». Nous répondons tous : « mes Frères me reconnaissent comme tel ». Or, il va s'en dire que ce n'est pas une différence physique (du moins je l'espère), qui permet cette reconnaissance. Ce n'est‑pas forcément non plus un signe particulier que beaucoup de profane connaissent du reste. Non ; c'est seulement une façon d'écouter, de réfléchir, de parler, d'être, car la vie c'est être.

Alors finalement, l'art de vivre ne repose‑t‑il pas beaucoup sur ce que SOCRATE appelait la SAGESSE auquel, nous, Francs Maçon nous avons ajouté la Force et la Beauté? Quel travail sur soi nous reste‑t‑il à accomplir !

Souhaitons nous Bon Courage mes frères ...

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