Obédience : NC Loge : NC Date : NC


Mes Frères me reconnaissent comme tel !

Introduction :

A la recherche d’une Loge à l’orient de B\ ou d’O\, un F\ du GO, truculent et toujours compagnon dans l’âme, m’a brossé, sans coup férir, un portrait des trois Ateliers O\ lors d’une tenue au D\ H\ !

A travers cet échange, il m’a recommandé vivement et conseillé fermement « va chez les M\ E\, j’y suis bien lorsque je les visite ! Et je suis persuadé que tu trouveras ta place parmi eux ! »

En mai dernier, j’ai enfin pu découvrir ce temple, notre temple ou nous sommes là ce soir et surtout les F\, mes F\ qui décorent les colonnes !

Ce soir là, au Midi, j’ai écouté, surpris la planche de notre F\ H\ : « Qui t’es toi ? »

L’homme de la rue, par son langage et son rituel, demandant à notre F\ H\ de se présenter cherchait à s’assurer de son appartenance à son monde ou bien à écarter de son périmètre un possible ennemi. Ce « Qui va là » surprenant des temps modernes est bien le reflet de notre monde profane. L’homme cherche à se créer son monde, des amis par des codes, des modes de vie avec superficialité sans aucune fraternité et ni aucune profondeur.
 
C’est ce qui nous unis mes frères et qui fait qu’ici « c’est différent de dehors et c’est pour cela que nous sommes tous là ce soir » !

Sur la route du retour dans ma S\ d’adoption, au volant de mon bolide et après des agapes chaleureuses et fraternelles, je me suis promis de partir de cette planche pour premier travail si je demandais mon affiliation aux M\ E\ !

Une intuition peut être…  Mais le voulais-je ? Et les M\ E\, le souhaitaient-il ?

Ma volonté d’intégrer les M\ E\ établie, la démarche est lancée en ce début d’année 6012, notre V\ M\, en m’écoutant, et en toute Parfaite Egalité, m’a donné cette planche dans la continuité souhaitée !

« Mes Frères me reconnaissent comme tel ! »

Cette phrase vient en réponse à la question : Etes-vous Franc-maçon ? A la page 65 du rituel du 1er degré symbolique lors de l’instruction ou d’un tuilage.

Les termes de cette phrase ne posent pas de problème sémantique majeur. La définition du terme frère mérite, toutefois, qu’on s’y arrête.
A quoi reconnaît-on un Franc-maçon ?
Quelles qualités développons-nous ?
Et, pourquoi cette reconnaissance, passe-t-elle nécessairement par mes Frères ?
 
Ceci ne présente-t-il pas un risque de privation, d’aliénation de mes libertés fondamentales, celle de penser, et celle de m’exprimer ?

Ou bien, au contraire, m’en remettre avec humilité aux conseils bienveillants de mes F\, ne me permet-il pas de toujours m’assurer que je ne m’écarte pas de mon cheminement ? Avons-nous les mêmes cheminements, les mêmes routes voir les mêmes objectifs ?
      
Le terme « F\ » désigne ceux qui sont nés du même père et de la même mère.

Le Littré nous indique que ce mot s’emploie aussi pour désigner des hommes liés par des sentiments de bienveillance, de fraternité, de solidarité, pour des membres d’une même société ou d’une association, pour souligner les communautés d’opinion qui les unissent.
 
Ce terme est donc tout à fait approprié pour nous désigner, nous tous, mes F\, qui avons frappé à la porte du temple, et qui avons reçu la lumière. Des objectifs communs nous animent et nous poursuivons les mêmes finalités, chacun dans son cheminement et à son rythme.

Des relations d’amitiés peuvent parfois nous unir, mais ce terme « F\ » va bien au-delà de la simple notion d’amitié. Venir en loge c’est se nourrir, se ressourcer, se régénérer et nous pouvons alors employer le terme « Frères\ » pour des êtres provenant d’un même atelier, des F\ de lait, en quelque sorte.

Ce sentiment est encore renforcé par le fait que nous vivons nos initiations ensemble. Celui, ceux avec lesquels nous vivons notre initiation ne seront plus jamais les mêmes. Il devient alors mon jumeau, et parfois mes Jumeaux…

Quelle richesse, mes F\, d’être quatre Jumeaux du parcours initiatique au cheminement amenant à la maîtrise !

Dans le rituel du 1er degré, à la question :
« Etes-vous F\-m\ ? »
L’Apprenti répond :
« Mes F\ me reconnaissent comme tel ! ».

Il aurait pu répondre « oui ou non », ou « peut-être », ou bien encore « je ne sais pas ».

Mais il répond ainsi parce que l’Apprenti F\-m\ doit se défier de lui-même, et de la fragilité de ses connaissances maçonniques. Il doit donc éviter de porter un jugement avant d’avoir fait appel aux lumières de ses f\.

Perd-il, pour autant, toute capacité de jugement, et tout libre-arbitre, alors que la Franc-maçonnerie se veut une association d’hommes libres et de bonnes mœurs ?

Est-on réellement libre de penser, si on s’en remet toujours aux conseils avisés de ses F\ ?

La meilleure réponse est certainement à rechercher dans les notions d’échanges, de partages, qui découlent du questionnement de mes F\.

Je pense, mais sans jamais me précipiter. Je prends le temps de la réflexion. J’évite de porter un jugement hâtif, voire erroné. L’interrogation, le questionnement de mes f\ suscite immanquablement de nouvelles interrogations, me poussent dans ma réflexion, m’obligent à m’interroger sur des aspects qui m’ont échappés, à approfondir certains points ébauchés, à explorer certaines pistes non encore défrichées. Je m’enrichis de nos points de vue, je me nourris de nos différences, de nos connaissances, de nos interrogations, de nos doutes mais aussi de nos certitudes.

Mon engagement en F\ M\ me semble essentiel. Me connaître, pour ensuite pouvoir pleinement m’ouvrir aux autres, ne pas avoir peur d’exprimer mes doutes, mes faiblesses.

Au delà de nos différences, nous existons ensemble.

En arrivant dans ce temple pour ma première tenue et que vous me reconnaissiez « comme tel ! » m’a réconforté et m’a conforté dans ma démarche.
  
Le F\ M\ se reconnaît à ses qualités d’écoute, à sa capacité à ne pas porter de jugement hâtif, à sa liberté de ton, de parole. Libre, mais en évitant de heurter, de blesser. Libre, mais en respectant toujours profondément son prochain et en l’accueillant.

A quoi encore, reconnaît-on un F\ M\ ?

Ses F\ le reconnaissent comme tel, soit. Mais le rituel nous indique aussi, qu’on reconnaît un F\ M\ à ses signes, mots, et attouchements.

On reconnaît un frère à sa façon d’agir, toujours équitable et droit voir en rectitude (les signes) ; à son langage loyal et sincère (les mots) ; enfin à la sollicitude fraternelle qu’il manifeste pour tous ceux à qui, il est attaché par les liens de la solidarité (les attouchements).

On reconnaît un F\ M\ à son travail. Et nous travaillons ensemble. Un F\ M\ existe avec ses F\, par ses F\. Un F\ M\ ne peut exister seul, sans ses F\.

C’est pourquoi, me semble-t-il, reconnaît-on aussi un F\ M\ à son assiduité en Loge.

F\ M\, seul dans mon coin, sans me rendre aux tenues, sans me nourrir de nos travaux, sans apporter ma contribution, F\ M\ seul n’a guère de sens ni de valeur.

Mon engagement en maçonnerie ne prend pleinement son sens qu’à travers vous, et plus particulièrement avec vous, mes F\. On ne peut être F\ M\ seul, on l’est collectivement.
  
Enfin, j’ai souvent entendu des F\ dire en parlant d’une de leur relation : « Je ne serai pas étonné que ce soit un F\ » ou bien en questionnant « Est-il l’un des nôtres ? »

Ceci sous-entend, que les qualités qu’ils attribuent à cette personne leur laisse à croire que cette personne pourrait être F\ M\, qu’ils le reconnaîtraient comme tel.

Au risque d’ailleurs, de se tromper, car certains profanes, et c’est heureux, se comportent aussi comme des F\ M\.

Être maçon « SANS » maçonner, c’est rester pierre morte au début de son chemin, c’est renier notre serment de tailler sa pierre et renoncer à apporter sa contribution à l’édification de notre temple.

Sans maçonner, c’est rester « un caillou sur le bord du chemin ». Quel intérêt ?

Être F\ M\…et Fraternel par tout temps, en tout lieu, dans le temple comme dans le monde profane, c’est savoir en un mot tout ce qui, en ce monde, est bien et mal :

Être un Homme tout simple, prendre conscience des liens fraternels en Loge au travers d’échanges sincères, empreints de générosité et de respect et chercher dans la pensée de l’autre sa part manquante avec la volonté de progresser par le travail sur soi et à l’extérieur du temple.

Etre F\ M\, c’est se rapprocher des autres. La qualité maçonnique est donc constamment remise en cause. Elle rassemble ce qui est épars en moi par les rencontres humaines qu’elle me permet de vivre.

Etre F\ M\ n’est jamais acquit définitivement, c’est lire dans le regard de mes F\, mes qualités, mon comportement moral et mon travail. Je ne possède pas l’état de F\ M\, ce n’est ni un titre, ni une fonction, c’est une façon d’être soi.

En frappant à la porte du temple et depuis mon initiation, tout au long des mes voyages, je ne savais pas, je ne pouvais pas imaginer, quelle richesse je trouverai.

Notre vie de F\ M\, c’est aussi notre chemin vers l’Orient éternel. Arriverai-je au bout de mon cheminement ? Je le souhaite, mais arrivons nous au bout de notre chemin ?
 
Au soir de ma vie de F\ M\, en me retournant sur le chemin parcouru, j’espère avoir apporté, par mon engagement fraternel, la lumière à tous ceux qui en avaient besoin !

Et ce, dans notre temple comme dans le monde profane !
Avoir été une pierre solide et voyageuse pour le rayonnement de notre Atelier !
Alors, je peux dire maintenant :
 « Continue à devenir ce que tu es, mes F\ me reconnaîtront comme tel ! »

J’ai dit V\ M\

J\-M\ T\


3054-5 L'EDIFICE  -  contact@ledifice.net \