GLMF Loge : NC - Orient de Nice 29/01/2010


Mes frères me reconnaissent comme tel


Après l’histoire du Pèlerin sur la route de Compostelle, ce soir il m’est venu l’idée d’être le Petit Poucet, les poches pleines de petits cailloux blancs laissés sur le bord du chemin :

A quoi reconnait-on que vous êtes Franc-Maçon ?" :

Cette phrase rituelle est posée à tout maçon portant le tablier, Symbole du travail et de perfection, visible par les FF et les SS…qui sont en face, tous ceux qui ont reçu la Lumière.
On leur a enseigné les mots, signes et attouchement.
Ils parlent un langage étrange et symbolique : je ne sais qu’épeler, nous avons laissé nos métaux à la porte du Temple etc…
Ils vont à l’Orient, passant entre les colonnes, travaillant à la gloire du "Grand Architecte de l'Univers" et formant la chaîne d'union.
Ils répondraient alors :
" Mes frères me reconnaissent comme tel ".

On ne peut pas être juge de sa propre initiation, de son propre chemin.
C’est le miroir des autres qui peut rendre témoignage de cela.
Reçus et acceptés par d'autres Maçons, l'initié ne se reçoit ni ne s'élève lui-même, même s'il se construit avec patience, effort et intuition.

L’initiation lui a permis d’entrer sur le chemin qu’il doit parcourir seul, car c’est à lui seul qu’il appartient de « suivre sa voie » à lui seul qui, par ses efforts et sa patience, son intelligence et sa volonté, de passer l’initiation « virtuelle » à l’initiation « réelle », de transformer une promesse en une réalité, une espérance en une certitude, un chemin de connaissance en un chemin de vie, qui par l’abandon de ses métaux ou même antérieurement, le Bandeau, qui ont en point commun une signification essentielle : l’Eveil de la Conscience.

Ce n’est pas par hasard que l’apprenti doit travailler, dégrossir sa pierre brute, c’est la pierre de base de l’édifice intérieur.
Créer son temple intérieur, c’est se préparer à recevoir en soi le GADLU, le chemin est long, c’est la quête du Graal, une voie d’accomplissement, un chemin et un apprentissage progressifs qui n’en finissent pas : car la franc-maçonnerie est progressive :
Il serait hasardeux de vouloir trop entreprendre d’un coup.

Nous procédons par degré, par grade !
On ne devient pas Compagnon et Maître en un jour, sans patience et sans travail.
Le premier grade auquel on accède correspond au stade ou le travail commence avec, pour outils, le Ciseau qui représente la pensée arrêtée, les résolutions prises, servant d’intermédiaire entre le Maillet qui lui est la volonté de les mettre à exécution, et la pierre brute, symbolisant les imperfections de l’Esprit et du Cœur que le maçon doit corriger.
Bien affûté, il signifie que les connaissances acquises doivent être utilement employées pour ne pas se perdre, apprenant le langage de Soi dans le silence, en écoutant pour comprendre, pour s’enrichir de la pensée d’autrui.

Un Maître demanda à un ouvrier ce qu’il était en train de faire :
« Je taille une pierre » répondit-il.
A un autre ouvrier qui travaillait à côté de lui, il posa la même question, il répondit
« Je fais un mur »
Il posa la même question à un troisième qui lui répondit
« Je construis une cathédrale »

Être maçon « SANS » maçonner, c’est rester pierre morte, c’est renier notre serment de tailler sa pierre, et toutes les pierres du Temple de l’Humanité.
Sans maçonner, c’est rester « un Caillou sur le Chemin ».
Comme le Temple de Salomon a été détruit plusieurs fois, reconstruit puis détruit à nouveau, il en est de même pour notre Temple intérieur, détruit par nos doutes, notre vanité, ou simplement nos remises en question. Mais à chaque fois, à chaque nouveau départ, les fondations sont plus stables.
Construire son Temple, c’est posséder la conscience et la volonté d’une évolution permanente. C’est savoir rayonner, apporter à ceux qui ne l’on pas, au cœur de leur misère, le chant de la lumière qui illumine notre Humanité pour offrir la dimension de l’Esprit..
Être F.M… et Fraternel par tout temps, en tout lieu, c’est savoir en un mot tout ce qui, en ce monde, est le bien et le mal : Être un Homme tout simple avec Rime et Raison, prendre conscience des liens fraternels en Loge au travers d’échanges sincères, empreints de générosité et de respect et chercher dans la pensée de l’autre sa part manquante avec la volonté de progresser par le travail sur soi .

Le But de l’Initié, c’est se rapprocher des autres. La qualité maçonnique est donc constamment remise en jeu. Elle rassemble ce qui est épars en moi par les rencontres humaines qu’elle me permet de vivre.
Le statut de F\M\ n’est jamais acquit définitivement, il se mérite, il se lit dans le regard des autres qui jugent de ces qualités en fonction de la personne, de son comportement moral et de son travail.

Aux trois questions suivantes = Qui es-tu ? Où vas-tu? Qu’as-tu compris ?
Je réponds :
Je me découvre, je cherche ma place, ma parfaite place, et par là même mon identité car tout reste à découvrir, je retourne au temple, chez moi, en moi, avec cette crainte mélangée de curiosité, et que vais-je trouver ?
Une fois mon identité découverte, il me faudra la faire évoluer car chaque porte qui s’ouvre m’offre une autre porte, chaque coup porté à ma pierre, à l’image de chaque degré franchi montre un autre horizon : la recherche est infinie.
Et tout cela, je dois le vivre dans l’espace que je partage avec mes SS\ et mes FF\ et les autres, car le temple est UN multiple, un maçon est le temple à lui tout seul.
Il est à la fois Un et Multiple. Un dans son Unité, Multiple dans sa constitution : Ainsi est le Maçon, C\ ou M\ il conserve la mémoire du Temple, il en est l’image, car même si à l’extérieur le maçon travaille mal sa pierre c’est l’équilibre du temple tout entier qu’il met en péril !
Cela je l’ai compris !

Quelle est ma quête et quelle leçon vais-je en tirer ?
Tel le Pèlerin que j’ai été, je suis le maçon voyageur en quête d’un idéal :
- Qui pense en pèlerin, fait de lui un pèlerin,
- Qui pense en maçon, fait de lui un maçon,
- Le pèlerin reçoit la bénédiction,
- Le maçon reçoit son salaire,
-Les deux tendent vers le sacré : ils sont guidés et animés par la même quête spirituelle.
- Les deux se vêtent spécialement pour un rituel qui leur est propre : les matériaux changent mais l’idée est toujours présente derrière le symbole !
- Tous deux ne se lancent pas dans l’aventure en aveugle, ils vont à la rencontre des anciens qui attendent pour transmettre qui eux-mêmes transmettrons à leur tour.

La transmission est un devoir pour le maçon comme pour le pèlerin qui frappe à la porte d’un refuge, le maçon doit frapper pour entrer dans le temple pour avancer désormais dans un monde nouveau.

D’autres questions se posent :
Quel est mon combat ? Quel est mon rôle dans la loge ?
Mon combat est un combat permanent avec moi-même qui exclut toute passivité :
Mon rôle essentiel au sein de la loge est de transmettre l’enthousiasme, donner l’envie de s’accomplir, d’évoluer, créer le besoin de nous rejoindre, à celui qui recherche sincèrement une connaissance , en écartant l’orgueil, la vanité, pour devenir humble devant le sens du devoir, aider à faire la paix en soi, à s’ouvrir à la parole de l’autre pour en nourrir mes propres réflexions.
Le travail en loge fait appel à l’intuition et à la réflexion autant qu’au raisonnement.

Où cela me mène-t-il ?
Être F\ c’est prendre conscience de ses liens, avec les autres mais aussi avec la nature et l’Univers « Rassembler ce qui est épars » c’est rassembler ce qui nous unifie à nous-mêmes, ce qui nous unit aux autres, ce qui nous rend Universels et Libre…
Tout le langage symbolique de l’App\ porteur de multiples significations, tel le fil à plomb qui nous conduit en même temps dans les profondeurs intérieures et dans les hauteurs célestes
« Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas » nous dit la Table d’Emeraude, VITRIOL étant à la fois notre propre profondeur et les grands espaces du monde, la pierre cachée qui nous conduit au plus profond de nous-mêmes :
Sur le chemin initiatique le travail à accomplir sera intérieur :
Car comme le dit si bien V. Hugo, c’est en dedans de Soi qu’il faut regarder le dehors.
Le profond miroir sombre est au fond de l’homme.

Que m’a apporté la maçonnerie ? Quelle est ma devise ?
C’est l’art de penser librement par moi-même avec spontanéité, essayant de m’affirmer pour être reconnu, m’inspirant de l’Hermite du Tarot, ce vieillard expérimenté qui m’éclaire de sa pauvre lanterne pour me guider sur le chemin de la vie.
Seule, allant vers l’inconnu, les poches remplies de petits cailloux, renfermant chacun une conviction qui m’a poussé à entreprendre ce long périple qui est le mien, ayant pour seul objectif, me perfectionner, dominer mes instincts sur le chemin de la vérité.

La Vie est le Chemin.
Si j’arrive « réellement » au terme de mon voyage, et non pas en apparence, si je me rapproche de ma vérité, me retournant sur ma vie, si je suis Vraie dans ma façon d’agir, en sachant me défier de moi-même sans porter de jugement avant d’avoir fait appel aux Lumières de mes FF…, restant toujours équitable et franche, maîtrisant mon langage loyal et sincère dans la sollicitude fraternelle, heureuse d’être F.M… et rayonnante en tant que Telle, porter la lumière à tout ceux qui en aurons besoin.

Alors ma devise est :
« Deviens ce que Tu Es, Tes FF\  Te Reconnaîtront »

J’ai dit, V\M\

I\ J\

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