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Comment avez-vous été reçu F.M. ?

Avant de répondre a cette question, je voudrais tout d'abord évoquer le principe de l'initiation. Celle-ci est une véritable action psychologique dirigée vers celui qui y est soumis. Prépare par le passage dans le Cabinet de Réflexions, le profane est mis en condition pour aborder les épreuves.
Son attention est aiguisée, son esprit est en éveil, les avènements qui vont suivre seront donc vécus avec intensité.

Jung, le grand psychanalyste, nous a fait pénétrer avec ce siècle dans l'ère psychologique de l'humanité. La psychologie des profondeurs dont il a pousse l'étude dans ses moindres détails est présente maintenant dans notre vie moderne. Les concepts de l'Inconscient Collectif et des Archétypes, présents en chacun d'entre nous, et qui ont d'abord beaucoup surpris les contemporains du début du siècle, sont maintenant utilises dans le domaine public et la diffusion commerciale. Pour citer quelques exemples, pensons a la notion de "marketing", a la promotion de produits dans les supermarchés, a l'action psychologique pour promouvoir un candidat a des élections, le président américain actuel en est un exemple parfait, ou bien entendu, a toutes les applications en psychiatrie, traitement des névroses, etc.

Jung a également aborde tout les problèmes des symboles, des rites et des mythes et la maçonnerie prend un visage nouveau quand on l'observe a travers ce prisme et je ne peux que conseiller a ceux qui sont intéresses par cet aspect, de lire Jung, car il est d'un abord relativement facile.

La pensée de Jung est la clé d'une science initiatique mais aussi d'une psychothérapie puissante. Comprendre sa pensée c'est bien comprendre que la possession d'une voiture, de l'électricité et de notre modernisme ne nous éloigne pas psychologiquement de nos lointains ancêtres des cavernes.
L'homme moderne se retrouve toujours semblable a lui-même et retourner aux sources primitives n'est pas une déchéance mais une fantastique extension, car nos ancêtres sont derrière la porte, prêts a entrer sans frapper...
Pourquoi telle image, tel mot, aura-t-il le même sens profond pour un Chinois comme pour un Français, quelque soient leur culture et leur rang ?
Pourquoi les légendes de tous les temps et de toutes les races présentent-elles des symboles identiques ? N'y aurait-il pas un "réservoir" mental collectif dont chaque cerveau humain porterait les traces en naissant ? C'est donc un Inconscient Supérieur qui serait le même pour tous les hommes. L'homme moderne emploie les mêmes images et les mêmes symboles profonds, qui semblent être une sorte d'héritage mental, commun a l'humanité, sans distinction de culture ou de race. Ainsi certains sujets de légende se répètent sur toute la terre en des formes identiques. C'est ce fond que Jung appellera l'Inconscient Collectif, difficile a décrire et pourtant bien présent. Il s'exprimera par des symboles : les Archétypes.

C'est a travers ces archétypes que se fera entendre la voix intérieure, cette voix souvent étouffée par notre intellect et qui, si nous savions l'entendre et l'écouter, pourrait nous aider à maintenir notre équilibre intérieur menacé par les agressions qui nous assaillent.
Cette voix se manifeste de plusieurs manières, et par les rêves en particulier.

Je vais donc aborder maintenant le sujet qui nous intéresse : "Comment avez-vous été reçu F.M. ?"

La réponse se trouve dans le rituel :

- Dans quel état étiez-vous quand on a procèdé a votre initiation ?
- Ni nu, ni vêtu, mais dans un état décent, privé de l'usage de la vue et dépourvu de tous Métaux.
- Comment avez-vous été introduit en Loge ?
- Par trois grands coups.
- Que signifient ces trois grands coups ?
- Demandez et vous recevrez (la lumière), cherchez et vous trouverez (la Vérité), frappez et l'on vous ouvrira (la porte du Temple).

Après qu'un officiant est allé quérir le profane dans le cabinet de réflexion, celui-ci subit une préparation vestimentaire bien particulière.
En particulier le genou et le pied gauche sont dénudés. C'est une disposition que l'on retrouve sur un certain nombre de tympans de cathédrales, par exemple celui de Saint-Etienne à Vienne. La robe du Christ est relevée pour exposer le genou gauche. Ce symbole a donc été gravé dans la pierre par les Maîtres Maçons, évoquant par-là un épisode de la légende de Pythagore montrant sa "cuisse d'or". On se souvient que Pythagore, après avoir été initié a Thèbes, en Egypte, aux mystères du dieu RA, le Soleil, portera toute sa vie une plaque d'or gravée à l'image du soleil sur sa cuisse.

Je signale au passage qu'un corps rond est un archétype, et son contenu est précisé par des termes complémentaires. En maçonnerie, le cercle, et tout ce qui s'y rattache, c'est a dire le contenu, est représenté par le Soleil, la Lumière, symbole actif, les travaux sont ouverts à midi, la Lune, symbole passif, les travaux sont fermés à minuit. Le compas, qui permet de tracer ce cercle est un outil également rattache a cet archétype.

Puis le profane est placé dans l'obscurité avec un bandeau sur les yeux et une corde lui est passée autour du cou. Les adversaires de la Maçonnerie en ont fait un symbole d'humiliation, bien évidemment ce n'en est pas le cas; pour m'exprimer en symboliste, je dirais que ce nœud coulant se rapporte au symbole de la porte étroite. Tout comme l'animal qui est pris au lasso meurt étranglé s'il se débat, de même l'être vivant que nous sommes est lié par les conditions limitatives de l'état particulier de son existence. Cette corde symbolise pour moi le Gardien du Seuil.

Je voudrais dire maintenant un mot sur le Gardien du Seuil. Nous portons tous en nous une création mentale, que faute de mieux on appelle Gardien du Seuil. Cette création faite d'un amalgame de peurs, de désirs refoulés et autres fantasmes, empêche toute évolution, tout progrès dès que l'on sort de sa routine et de ses habitudes et elle déclenche la peur, la méfiance et devient génératrice de refus mental. On ne pourra vaincre ce gardien que par la confiance qui est en fait un véritable don de soi, par l'oubli de tout désir égoïste, et l'absolue certitude que confèrent l'expérience personnelle et le travail constant et désintéressé.

Pour sortir de son état, le profane devra s'affranchir de ces conditions, c'est a dire qu'il passera au travers de ce nœud coulant. Il ne sera enlèvé au néophyte que lorsqu'il sortira de son état terrestre.

Le profane, mais peut-on encore parler d'un profane ?, amené devant la porte du temple, attend sur le parvis. Il ne voit rien mais entend autour de lui des bruits et des paroles dont le sens lui échappe.

L'Officiant frappe trois coups espacés a la porte du temple. Ce moment précis est très important car c'est la que le néophyte va quitter l'espace terrestre habituel, qu'il a vu, qu'il connaît, pour entrer dans un lieu inconnu, sacré, en étant dans une position difficile, car il ne voit rien, il est vêtu bizarrement, il a une corde autour du cou et il sent a ses cotés une présence hostile, c'est l
e Gardien du Seuil qui le retient et qu'il lui faudra vaincre.

La porte s'ouvre bruyamment, notre profane est saisi par les Surveillants et le mystère peut commencer.

Une initiation bien réalisée est une parfaite action psychologique avec l'utilisation d'une symbolique bien plus complexe qu'elle ne semble au prime abord.

On peut rapidement en étudier les étapes. Le profane, à peine entré dans le temple est arrêté par une épée pointée sur sa poitrine. Cette arme qui est le symbole type de la mort mais aussi de la sécurité et de la protection, le menace, mais le M. de C. lui tient la main et il recevra ainsi une première notion de la fraternité qui le protège des dangers du monde. Mais l'épée, par son graphisme cruciforme, figure également l'intersection entre la verticale et l'horizontale.

Puis c'est le serment pris sur la Coupe des Libations. Cette coupe est un symbole très fort. On en parle peu en maçonnerie. Dans notre rituel actuel du REAA, le breuvage devenu amer, représente les remords que l'on aurait si le serment était trahi. Mais il faut chercher bien au-delà. Dans nos vieilles traditions occidentales la coupe, ou le chaudron, faisait partie des récits mythiques ou violence et magie se retrouvent mêlées. Pensons alors aux Druides, aux Celtes et aux Scandinaves. Le chaudron d'immortalité se retrouve dans les différents récits mythiques du fonds de mythologie celto-germanique.

Comme dans toute tradition initiatique, histoire et mythe sont intimement mêles. C'est à la Cour de Marie de Champagne, vers 1180, qu'apparut  pour la première fois le nom du Graal, dans le roman de Chrétien de Troyes "le roman de Perceval".

Mais qu'est donc le Graal ? La tradition chrétienne veut qu'il s'agisse d'une coupe dans laquelle Joseph d'Arimathie ait recueilli le sang du Christ en Croix. La coupe aurait été une pierre précieuse, une émeraude, détachée du front de Lucifer lorsque l'Archange Michel le frappa. Connaissant le symbole de l'émeraude on peut penser qu'ici elle corresponde au troisième 
œil, l’œil de la connaissance. Elle fut taillée en une coupe a 144 facettes. Quant à sa puissance, elle est surprenante. Sans aller plus loin aujourd'hui, la quête du Graal est la voie la plus mystique de la Tradition Occidentale.

Le serment lui-même doit se prononcer la coupe dans la main gauche et la main droite sur le cœur. A cet instant la coupe contient de l'eau pure.
Ceci doit symboliser la sincérité du candidat et sa pureté.

Le profane exécute ensuite les trois voyages au cours desquels il subira l'épreuve de l'air, celle de l'eau puis celle du feu.
Le premier moment crucial est celui ou le néophyte, par l'intermédiaire du Surveillant demande la Lumière et que celle-ci lui est accordée lorsque tombe le bandeau. Toute la symbolique du Rite comme celle de l'évangile de St Jean est tournée vers la Lumière.

Le profane entre en Maçonnerie parce qu'étant dans les Ténèbres, il désire la Lumière. Entre en Maçonnerie, il vit de et par la Lumière; elle éclaire le Temple. Ce sont le delta lumineux, les trois grandes lumières que sont le compas, l'équerre et le livre de la Loi Sacrée, les lumières disposées sur les trois piliers qui soutiennent la Loge que sont Sagesse, Force et Beauté.
La Loge elle-même ne peut fonctionner que si trois la dirigent et cinq l'éclairent. Les travaux sont fermés "alors que la Lumière continue à briller en nous pour que nous achevions au dehors l’œuvre commencée dans le Temple, mais qu'elle ne reste pas exposée au regard des profanes". Et que nous dit St Jean sinon : " La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue." et plus loin : " A tous ceux qui l'ont reçue, à ceux qui croient à son nom, elle a donné le pouvoir de devenir des enfants de Dieu ".

Cette lumière va apporter à l'adepte, Connaissance et Amour. Pour le Franc-Maçon, accéder à la Connaissance c'est aussi accéder à la Vérité, tendre vers l'Absolu et s'identifier au Principe.
Pour y parvenir, le maçon doit pratiquer l'Art Royal et participer au Grand Oeuvre. Il doit ainsi sentir qu'il est en communion avec tout ce dont chacun de nous possède. Il devra, pour se faire, travailler sur lui-même et chercher à se dépasser pour faire jaillir l'ordre du chaos.

Cette Connaissance que poursuit le F.M., c'est en quelque sorte la "Conscience de la permanence, de la transcendance et de l'immanence de l'Esprit, auquel chacun participe et qui le relie aux autres hommes, les vivants aux vivants, les vivants aux morts, les hommes à toute la nature. La Conscience de ce qui est à la fois immuable et mouvant, auquel on ne peut
donner de commencement ni assigner une fin..."

Cette lumière va apporter l'amour, ce n'est point seulement la fraternité symbolisée par la "chaîne d'union" mais c'est bien plus encore que les paroles du V.M. à la clôture des travaux "Que l'amour règne parmi les hommes", c'est un amour total qui doit habiter le maçon car il sent que tous les hommes ne sont qu'un, et livrent le même combat pour s'extraire de leur condition terrestre.

Saint Jean a lui aussi exprime cet Amour en des mots magnifiques : "Je vous donne un commandement nouveau, aimez-vous les uns les autres." C'est la "Bonne Nouvelle" que doit proclamer le Franc-Maçon.

Mais revenons au moment ou l'officiant frappe les trois grands coups à la porte du temple pour en demander l'ouverture et introduire notre profane.
Cela évoque en moi ce chant magnifique de l'Office Romain du 20 décembre dont voici un extrait le plus significatif dans le travail d'aujourd'hui :
"O Clavis David, et sceptrum domus Israel !..." ce qui signifie : "Vous êtes, O Christ attendu, la Clef de David et le Sceptre de la maison d'Israël. Vous
œuvrez et personne ne peut fermer; et quand vous fermez, nul ne saurait plus ouvrir..." Ce chant en même temps qu'il annonce la fête de Jean l'Evangéliste - le solstice d'hiver dont la porte sera ouverte par la clef de Janus -  chante la venue du Christ qui sera baptisé par Jean le Baptiste et qui donnera à Pierre le pouvoir des clefs celle d'or et celle d'argent. L'une et l'autre sont les clefs des petits et grands mystères, elle donnent l'ouverture sur les mondes temporel et spirituel. Ceci nous conduit tout naturellement à Janus et aux deux Saint-Jean, le Baptiste et l'Evangéliste.

Janus est dans la mythologie romaine le Porte-Clefs ou Celui qui ouvre les Portes (janua en latin signifie porte) et selon Ovide, personne n'entrait au Ciel si Janus n'en ouvrait pas la porte. Janus est souvent représenté possédant deux visages, l'un regardant le passé et l'autre, l'avenir. Dans la cathédrale de Nantes on peut observer sur un angle du magnifique tombeau du duc de Bretagne François II une statue représentant la Prudence. Il s'agit d'une femme à double visage : celui d'une jeune fille et celui d'un vieillard. Ce personnage tient d'une main un miroir convexe symbolisant le microcosme et de l'autre un compas. Ce sculpteur du XVIe siècle, Michel Colombe, a su ainsi rassembler deux symboles, celui de Janus, patrons des constructeurs et le compas, instrument des Maîtres Maçons.

Janus, dieu des portes célestes et auquel le mois de Janvier est consacré, a parmi ses attributs une clef qui symbolise l'instrument permettant d'ouvrir les portes et les barrières pour aller vers une connaissance plus profonde et plus parfaite. Il apparaît ainsi comme un Initiateur et c'est à lui qu'il appartient de révéler les mystères aux esprits qui cherchent la vérité, et d'interdire l'accès a la curiosité des profanes indignes de les connaître.

Etymologiquement, il est vrai que Jean ne provient pas de Janus mais de l'hébreu "Jeho hannan" ayant deux sens, comme souvent en hébreu, l'un signifiant "celui que loue Jeho" il s'agit alors de la Louange montante et l'autre : "Celui que Jeho favorise" c'est a dire la Miséricorde descendante.
Jeho n'est autre que le nom phénicien du Soleil ou de Dieu suivant les Hébreux. Ces deux sens s'appliquent l'un au Baptiste et l'autre à l'Evangéliste.

Saint Jean-Baptiste est toujours représenté vêtu d'une robe rouge, symbole des martyrs. A l'église Saint Jean de Latran à Rome, on peut voir autour de sa statue en argent sept cerfs de même métal représentant "les sept dons du Saint-Esprit avec le baptême". A ce propos on peut rappeler que personne ne peut être reçu dans une loge sans la présence de sept maçons. Jean-Baptiste annonce l'approche de la Lumière, la venue de l'été, l'épanouissement de la vie. On remarquera que la vie du Baptiste fut comme un reflet de celle du Christ. Né six mois avant lui, il fut mis à mort avant la crucifixion, c'est a dire probablement à l'age de trente trois ans.

Mais que dire de cet homme farouche, vêtu d'une robe en poils de chameau avec une ceinture de cuir autour des reins, jeûnant et prêchant le repentir ? A un envoyé des Prêtres qui lui posa la question :
- Que dis-tu de toi-même ?
il répondit :
- Je suis la Voix qui crie dans le dessert : préparez les chemins du Seigneur.

Est-ce pour cette réponse que le symbolisme lui a attribue l'emblème du Coq ? Sans doute, car cet oiseau crie à l'aube pour annoncer la venue de la Lumière comme le faisait le Baptiste dans les lieux désertiques pour clamer l'approche de la Lumière. Il faut ouvrir ici une parenthèse pour souligner que le Coq est dans l'Antiquité l'oiseau de Mercure le messager des dieux chez les Romains ou d'Hermés chez le Grecs c'est a dire le patron de l'Art hermétique. Le coq est également l'oiseau des Victoires et s'il chante à l'heure du reniement de Pierre, il chante aussi à celle de la Résurrection.

Saint Jean l'Evangéliste, est représenté sur les vitraux du Moyen-Age et dans les Livres d'Heures avec un costume vert. A Bourges on le voit vêtu d'une robe verte et d'un manteau rouge nimbé d'or. Il baptise par aspersion, c'est à dire en versant de l'eau sur la tête des baptises. Au-dessus du Saint se tient le Christ entoure de sept chandeliers d'or. La robe verte est le symbole de la charité.
Inversement au Baptiste, l'Evangéliste ne parcourt pas le plat désert de Judée, Il se tient le plus souvent sur le Mont des Oliviers ou sur celui du Calvaire et prédisait la Destruction et la Rédemption par le Feu et l'arrivée de la Lumière et il est symbolise par l'Aigle, qui vole très haut dans le soleil en pleine lumière, c'est aussi le caractère d'Apollon, dieu du Soleil et des Prophéties qui présidait à la vie future et voyait l'avenir. Mais en compensation le seul avenir dont on était certain c'est la mort...

Sur le plan maçonnique on peut rapporter le Baptiste à la ligne horizontale, c'est à dire le n
iveau, inversement l'Evangéliste se rapporte à la verticale, au fil à plomb, c'est à dire la perpendiculaire.

Le nombre sept est le nombre propre aux deux Saints.

Il y a un rapport étroit entre l'Evangile et la Maçonnerie lorsqu'on voit dans l'Apocalypse, Jean recevoir d'un Ange un roseau d'une toise de longueur avec ordre de mesurer le Temple à l'exception du Parvis qui est abandonne aux Gentils qui devront le fouler pendant trois ans dans les ténèbres extérieures. Jean l'Evangéliste marque la fin apparente de l'été, il signale le seuil de l'hiver, l'heure ou tout meurt pour renaître, il ferme le cycle ouvert par le Baptiste.

Ceci est visible en l'église de Saint-Rémy à Reims ou un vitrail représente un Saint-Jean synthétisant le Baptiste et l'Evangéliste, ayant au dessus de la tête deux tournesols dirigés en sens opposés, c'est à dire les deux solstices, une sorte de Janus chrétien. Il en va des deux saint Jean comme des deux solstices, des deux colonnes à la porte du temple, de la naissance et de la mort, du passé et de l'avenir. Les deux saint Jean sont des points limites. Le Baptiste ferme l'Ancienne loi et annonce la Révélation Chrétienne. L'Evangéliste
ferme le Livre du Monde avec l'Apocalypse et annonce le second avènement. ( La tapisserie de l'Apocalypse du château d'Angers en est une très belle illustration )

Ainsi notre néophyte quittant le passe, va vers l'avenir, et pourtant, après avoir reçu la lumière, cherche sa vérité, devenu un initié, il repassera la porte dans l'autre sens pour un retour à ses origines et une plongée en soi pour le recherche de la deuxième partie de lui-même. Le psychologue Pierre Daco écrivait : "Un homme qui ne vit que sur son inconscient est un alièné.

Un homme qui ne vit que sur sa raison n'est qu'une moitie d'homme. L'homme de Neandertal est encore derrière la porte, et les profondeurs de l'inconscient n'ont pas change d'un iota depuis le début des temps". Et cette phrase permet alors d'affirmer que l'initiation est de nous faire découvrir ces profondeurs, donc de nous faire découvrir l'autre moitie de l'homme qui nous permettra d'atteindre notre équilibre.

La conclusion est évidente, c'est celle gravée sur le fronton du Temple de Delphes :

" Connais-toi toi-même et tu connaîtras l'Univers et les Dieux "

J'ai dit,

C\ B\

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