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Les symboles au 3ème degré

« Ici, tout est symbole » : cette phrase est un des premiers conseils qu’entend un profane lorsqu’il entre en F.M. Bien sur, le profane imagine qu’une société initiatique telle que la F.M., se sert de rituels et de symboles, mais cette phrase, est en quelque sorte, le premier guide, la première assistance au nouvel initié qui commence son errance dans les ténèbres à la recherche de la lumière.

Sert toi des symboles et tu trouveras ton chemin, travaille le symbole et tu avanceras sur la voie de la lumière, …

Cette situation, je l’ai vécu, ce conseil je l’ai entendu, ce guide je l’ai suivi. Et me voila 15 ans après mon initiation à travailler ce sujet fondamental du symbolisme du grade de maître.

Au début, l’apprenti que j’étais, a commencé à se chercher, à travailler sur lui-même, il entrait dans le temple par 3 petits pas, hésitant, apeuré, cherchant un équilibre, essayant d’avancer droit pour ne pas s’égarer, les yeux fixés sur l’objectif à essayer d’entrevoir la lumière. A pas comptés, à force d’efforts il progresse lentement mais régulièrement.

Puis le travail a payé par une meilleure maitrise de ce moi intérieur, tantôt abjecte et tantôt sympathique, et j’ai appris que je pouvais et que je devais marcher seul. Alors, les sages de mon atelier m’ont incité à aller visiter le monde à la découverte de mille choses, de mille lieux, et je suis parti, un pas à droite pour me perdre et découvrir, puis un pas à gauche, pour mieux me retrouver sur le chemin. Et les surveillants ont jugés que mes progrès étaient suffisants, alors ces sages ont fait de moi un Maître !

Un Maître qui n’hésite plus à faire ces 3 petits pas car il sait qu’il a la force intérieure,  le soutient et l’amour de ses frères pour avancer sur son perfectionnement. Un maître qui n’hésite pas à faire un pas à droite puis un pas à gauche, car il sait qu’il ne se perdra plus. Un maître qui avance le pas ferme, et envisage même d’explorer la troisième dimension en élevant sa jambe pour effectuer un arc dans l’espace, prêt à enjamber les obstacles que ne manqueront pas de dresser sur sa route, les trois mauvais compagnons, puis à se remettre sur le droit chemin par un troisième pas qui le rapprochera encore un peu plus de la vérité.

C’est à la fin de ce voyage, qu’il comprend qu’un drame vient de se produire. C’est alors et alors seulement, qu’il prend conscience qu’Hiram est mort, et qu’il fait appel aux forces divines pour le soutenir dans son accablement.

Le maître qu’il est maintenant, sait ou il est, il a maitrisé son parcours, et face à l’orient il est entré dans un nouveau monde. Il a découvert que la mort de Maître Hiram n’est pas une fin, mais au contraire un mythe fondateur, qu’il va falloir faire revivre à travers lui. Le Maître est mort, vive le Maître.

Les symboles ont changé, souvenez vous que c’est grâce à ces symboles qu’il en est arrivé là, symboles très matériels, très « illustrés », tel que, la pierre, le ciseau, le maillet. Puis le symbole s’est fait notion, les sens, les voyages, les arts, des guides ou le signifiant et le signifié parfois se mêlent, et ou il faut voyager entre le symbole et son interprétation. Ces symboles deviennent partage, ces symboles deviennent passerelles.

Puis arrive la légende d’Hiram, la parole est perdue et les mots substitués vont permettre au nouveau Maître de continuer sur la voie qui lui est tracée. Le symbole n’est plus physique, il est abstrait et donne du sens à sa vie de Maître Maçon.

C’est parce que le maître sait ou il est dans le plan, qu’il peut se permettre de s’aventurer dans une troisième dimension, de découvrir l’espace, de progresser sur la verticale, de s’élever. Placé au centre du cercle, il ne peut se perdre. Ou qu’il aille, il se retrouvera sur le cercle. Il lui reste alors la troisième dimension, celle de l’élévation, qui va le faire remonter le long de ce lien qui relie le zénith au Nadir. Cette verticale si bien représenté par le fil du fil à plomb, à la fois universel et à la fois unique, et qui l’accompagne depuis ses débuts.

Le point de départ de cette exploration verticale, se situe au centre du cercle. Ce point, c’est le UN, l’origine, le principe créateur. C’est l’axe vu d’en haut qui ouvre la voie de la troisième dimension. C’est le foyer d’où partent les mouvements de l’intérieur vers l’extérieur, du temporel à l’éternel, du matériel au spirituel, du microcosme au macrocosme.

C’est une aspiration à la transcendance qui donne une dimension spatiale et fait de ce centre virtuel l’axe de communication et de passage reliant le visible à l’invisible.

Le nouveau Maître, se retrouve au centre du cercle. A la base de cet axe qui relie le zénith au plomb, le long duquel il va progresser, laissant le plomb qui n’était autre que lui même, le plus bas possible, juste au dessus du pavé mosaïque pour tenter de rejoindre la voute étoilée. Ainsi, le pavé mosaïque, ce carré long se transforme en un cercle, dont le maître est le centre.

Serait ce le mystère de la quadrature du cercle ? Cette quadrature du cercle, où le carré représente le monde créé, la matière, alors que le cercle symbolise l’infini, l’espace, la puissance céleste, la connaissance.

De la Chine où il est dit dans les textes Tao que « le ciel est rond et la Terre carré », à l’Inde et ses représentations géométriques des mandalas de méditation, en passant par la Mecque, où les pèlerins déambulent en cercle autour du cube de la Kaaba. Toutes les philosophies ou les religions considèrent que l’Homme peut s’élever, passer de la vie physique à la vie spirituelle puis divine. Et toutes l’illustrent par le passage du carré au cercle.
 
Aussi résoudre la quadrature du cercle c’est passer du terrestre au céleste, de la matière à l’esprit, c’est les réunir pour mieux les unir. C’est fusionner ce qui est en haut avec ce qui est en bas, c’est passer de l’homme au divin pour former l’unité à part entière.

Dés le premier jour, la Créature a voulu se faire Créateur, l’Homme a voulu se rapprocher du divin. Et par souci de facilité, le premier a pensé qu’il suffisait de croquer dans la pomme de l’arbre de la connaissance, alors que d’autres ont pensés qu’en torturant Maître HIRAM, ils obtiendraient facilement le secret. Mais c’est par le travail que s’acquiert la connaissance, et non par l’oisiveté, ou la malhonnêteté.

Revenons au symbolisme du troisième degré, et à cette position du Maître maçon. Lorsque le Maître déclare, « Eprouvez moi, l’acacia m’est connu »,  il montre sa capacité de décider de la direction à prendre, et grâce à l’acacia, il trouvera où git Maître Hiram. Il montre qu’il est en en capacité de déterrer le maçon de l’ignorance, de le sortir des ténèbres, et lui redonner vie par les cinq points parfaits de la maîtrise.

Pratiquer les cinq points parfaits est la seule solution pour éviter que la chaire quitte les os, et que tout se désunisse, mais c’est le seul moyen pour le V.M. aidé des deux surveillants, de relever le nouveau maître qui passe alors du plan horizontal, à l’état vertical, devenant ainsi le trait d’union entre le ciel et la terre.

Réaliser les cinq points parfaits, c’est transmettre la vie. La résurrection, qui après s’être matérialisée physiquement par le redressement, puis cérébralement par l’accolade fraternelle, se créée psychiquement par la communication des mots substitués. Ainsi, corps, pensée et esprit sont ressuscités.

Il y a encore peu, tout se désunissait, la chair quittait les os, et soudain, à la lumière de l’initiation, voici le maitre retrouvé, qui reparait aussi radieux que jamais ! Gloire au G.A.D.L.U. Enfin ce qui est épars est rassemblé, et la transmission de l’esprit du maître dans le nouvel initié a été effectuée par la communication du mot substitué.

Les symboles sont nombreux au 3ème degré, mais l’analyse de ces symboles m’aurait amené à ce constat que le Maître est arrivé à l’élévation spirituelle de sa vie initiatique, à cette transition du plan à l’espace, à la recherche du divin, bien au delà de la temporalité, bien au-delà de la matérialité, bien au-delà de la mort.

En conclusion je dirais, que la seule certitude de l’Homme est la mort. Montaigne disait « Tous les jours vont à la mort, et le dernier y arrive ». Lorsque le F.M. est élevé au grade de maître, il peut avoir l’impression d’arriver au terme du voyage initiatique, ce qui n’est que pure illusion. L’initiation, dés son origine est un voyage qui dépasse l’idée du vivant, et se continue dans l’autre monde, à l’orient éternel.

Le F.M. a la chance de suivre cette voie initiatique qui étape par étape le fait progresser, le fait passer du profane au sacré, pour arriver à cette condition de Maître M.

Ainsi le maître a résolu la quadrature du cercle, il s’élève sur la verticale comme le compas s’est élevé pour passer au dessus de l’équerre.

Ce maître meurt et ressuscite, perpétuant ainsi le cycle de la vie. Il est maintenant dans la lumière, son esprit libéré des contingences terrestres lui permet de s’élever sur la verticale à la recherche de la parole perdue, il est alors au cœur de l’enseignement initiatique, clé de la connaissance.

Ainsi la quête continue ! Et lorsque le maitre se rapproche de la parole perdue, alors il se rapproche du divin car « Au commencement était le verbe, et le verbe était en dieu, et le verbe était dieu ».

J’ai dit T.V.M.

T\ B\

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