Obédience : NC Loge : NC 04/03/2005


Du rationnel à l’analogie du symbolisme


Il y à 14 mois de cela je gravissais les 18 marches d’accès à notre Atelier Benjamin Franklin ou je fût reçu Apprenti Franc Maçon, pour la petite histoire j’aurai préféré qu’il n’y en aie que 17 !
Non pas que je fût fatigué et que je ne puisse gravir cette ultime marche, mais plus prosaïquement le 17 m’aurait permis une  analogie ou un clin d’œil avec les brillants fondateurs  qui ont eut l’heureuse idée de nommer notre loge  Benjamin Franklin .
Nous savons tous que Benjamin Franklin est né le 17 janvier 1706 cadet d’une famille de 17 enfants et il rejoignit l’orient Eternel le 17 avril 1790 !
Voilà pour la petite histoire et le clin d’œil à cet homme aux talents multiples scientifique, homme de lettre et diplomate.
Indépendamment du fait que j’ai sensiblement amélioré mes aptitudes culinaires durant ces 14 mois ! j’ai au moins acquis une  certitude à savoir :  mon ignorance, et je me dois de préciser qu’elle est inversement proportionnelle à ma découverte et mon cheminement Maçonnique.

Le titre de mon morceau d’architecture de ce midi comprend 3 mots dont je vais vous donner l’étymologie.

Rationnel, en termes de philosophie, ce qui est fondé sur la raison, le rationalisme, le raisonnement. Le mot s'oppose à empirique .

Rationnel et intuitif ; il a coulé beaucoup d'encre sur ces traits de caractère, sur les rôles respectifs du cerveau droit et du cerveau gauche.

 Il est certain que si mon ami Hans se sent incapable de prendre la moindre décision sans avoir, comme il dit " pesé le pour et le contre, mesuré les avantages et les inconvénients ", il n'en est pas moins vrai que je me moque copieusement de lui en préférant foncer tout de suite derrière une idée nouvelle, réfléchissant au fur et à mesure que j'avance, et faisant demi-tour quand je m'aperçois qu'il s'agit d'une voie sans issue.
C'est un rationnel et je suis un intuitif ; et tous deux nous admirons les rares personnes qui savent être les deux à la fois.
Décrivons ces deux types de personnes plus en détail.
Le Rationnel ne peut agir que s'il comprend bien ce qu'il fait et si cela peut se classer dans une des catégories précises de son " monde ". Le Rationnel a besoin de réfléchir avant d'agir. Le Rationnel se sert d'une carte pour avancer. Le rationnel organise sa vie comme son agenda, en tranches. Il ne mélange pas la vie privée et la vie professionnelle.
 Il se considérera facilement comme une addition de rôles sociaux différents.
En famille, il aimera les pièces bien rangées, les objets à leur place et les soirées bien organisées, avec des invités qui arrivent à l'heure. L'imprévu le prendra au dépourvu et son premier mouvement sera la contrariété. En entreprise, il trouvera immédiatement les pièces de ses dossiers, et son bureau sera bien rangé, vide de papiers. Il saura analyser les situations du point de vue technique, dans les moindres détails .Pour lui, ce qui n'est pas blanc ne peut être que noir ; il aura tendance à gommer les nuances, les tons pas nets, et à ne pas voir " tout de suite " que le monde a évolué autour de lui. Il verra son environnement de façon statique et non dynamique.
L'Intuitif, au contraire, passe son temps à " sentir les choses et les gens " et ne peut pas toujours expliquer les raisons de ses choix et de ses actions. Il réfléchit en agissant, parfois même après ou pas du tout. Il fait souvent ce qui lui plaît sur le moment.
C'est un créatif, un imaginatif qui marche, dit-il " au feeling ". Il peut choisir ses amis, sa femme et sa profession sur ce qui peut paraître aux autres comme " un coup de tête ". Le coup de foudre, il connaît, et il peut laisser tomber du jour au lendemain sa passion d'hier. Difficiles à analyser, ses idées sont, soit folles, soit géniales et on comprend ce qu'il a voulu dire, longtemps après, quand il sera reparti sur d'autres idées.
L'Intuitif est souvent un " boute en train " ; il est sociable, il invente des situations.
Ce qu'il comprend, il le comprend tout d'un coup, en un éclair, il voit les ensembles là où les rationnels voient les éléments. Il voit en mouvement son environnement, il sait que demain ne pourra être semblable à aujourd'hui. Il n'aime pas ce qui est figé, immobile.
En entreprise, l'Intuitif inventera des produits, des services, des nouvelles structures, des stratégies nouvelles. Il verra venir de loin les futurs succès comme les échecs, même s'il se trompe souvent.
Pour utiliser le critère stratégique , il serait bon d'être à la fois intuitif, pour être capable à tout moment d'inventer plusieurs stratégies différentes, divers chemins pour avancer, et rationnel pour ordonner sa marche et penser à ce que l'intuitif oublie parfois, comme, par exemple, de remplir la gourde d'eau fraîche.


Analogie (du grec analogia, rapport). Ce mot, qui signifie ressemblance.
Mise en relation de deux objets, deux phénomènes, deux situations qui appartiennent à des domaines différents mais font penser l'un à l'autre parce que leur déroulement, leur aspect, présentent des similitudes.
Le raisonnement par analogie est la recherche d'une conclusion à partir de cette mise en relation.
La métaphore et la comparaison sont des figures de l'analogie.

Symbolisme :

Le mot symbolisme est utilisé avec deux acceptions :

1)      La science des symboles

2)      Le symbolisme :Mouvement artistique et littéraire de la fin du XIXème siècle, qui est opposé au naturalisme et au Parnasse, développant une conception exigeante de l’art, chargé d’atteindre grâce aux symboles, les vérités cachées.
C’est  bien sûr de la science des symboles dont nous parlerons ce midi et non du mouvement artistique.

Qu'est-ce donc qu'un Symbole ?
Tentons une première réponse grâce au dictionnaire.
Le Petit Robert nous dit :
Symbolus " signe de reconnaissance ", du grec sumbolon, d'abord morceau d'un objet partagé entre deux personnes pour servir entre elles de signe de reconnaissance.
Ainsi, originellement, le mot Symbole désigne un signe de reconnaissance. Par la suite, les mots de passe, plus ou moins sophistiqués, ont remplacé les objets dans cet usage.


Nous voyons donc apparaître une évidence : le mot Symbole recouvre des significations extrêmement différentes, presque opposées, qui justifient les confusions de compréhension et d'utilisation .
Définir le Symbole est par conséquent une opération extrêmement complexe. Par sa richesse même, il refuse de se laisser enfermer dans les limites que l'intelligence humaine peut déterminer.


« Il vaut mieux ignorer en sachant qu’on ignore, que d’attribuer, par outrecuidance, un sens de hasard aux symboles ! »

En ajoutant d'ailleurs qu'un Symbole se perçoit par la sensation et non par la raison. Le Symbole, par nature, est ressenti et non compris. En ce sens on pourrait voir le Symbole comme un émetteur d'énergie ; au même titre qu'il existe des émetteurs et des récepteurs d'ondes de toutes natures et de toutes longueurs, l'observateur est un récepteur que l'énergie émise par les Symboles atteint, pénètre et nourrit.

Nous voyons donc qu'il est inutile d'analyser un Symbole pour le comprendre. Il est nécessaire par contre d'en percevoir la nature pour le connaître intuitivement.
L'intuition, en cette matière, est le grand mot, la seule voie possible.


La seule manière de connaître le sens d'un Symbole, sa signification profonde, c'est de renaître avec lui, de " co…naître ", et l'unique voie pour y parvenir est celle de l'intuition, de l’intelligence du cœur.
L'intelligence du cœur, c'est l'émotion, c'est la larme versée sans raison apparente, sans raison consciente.

Toute autre voie est stérile, car elle sclérose les sensations qui mènent aux Symboles.

Et pourquoi la vérité ne passerait-elle pas par cette porte? Qui peut affirmer le contraire? Qui peut le démontrer?
La vérité est universelle comme le symbole : Pour moi , il existe deux sortes de symboles : ceux qui portent un message humain et ceux qui transmettent une vérité universelle, offerte par l'Univers à qui peut, ou veut, la déchiffrer.
Un Symbole a trois niveaux de lecture : parlant, signifiant, cachant, et seul le troisième est véritablement porteur du message symbolique.

Dès le début de l’initiation, le nouveau postulant est prévenu à son entrée dans le temple : « tout ce que vous pourrez y voir et entendre, tout ce qui s’y fait, a une haute signification qu’il vous appartiendra de chercher à comprendre, et à approfondir. » La Maçonnerie, par ses rituels, nous enseigne la pratique des symboles. Notre démarche vécue au quotidien, sera l’application de l’enseignement ésotérique reçu dans le temple. La tenue étant notre discours de méthode.

L'ésotérisme, se manifeste, par la recherche du divin à l'intérieur de nous-même, de cette petite lumière qui brille dans les ténèbres au fond de chacun d’entre-nous. Cette recherche se caractérise par une découverte personnelle, individuelle, progressive et unifiante, propre à chacun d’entre nous. La connaissance du divin ne peut se faire que par un travail personnel de chacun, travail intérieur d’abord, mais aussi de découverte progressive de l'unité des lois qui régissent le monde. C'est de cette connaissance de soi, liée à celle du monde, et de l'unité qui préside à la création, que découle le sentiment d'harmonie et de communication avec le divin. Le parcours est le même pour nous tous, il va des ténèbres vers la lumière.

La pratique des symboles est un langage qui parle à tout notre être. A chaque tenue, nous recommençons l’ouverture et la fermeture des travaux par les mêmes paroles et par les mêmes gestes, pour nous en imprégner jusqu’au plus profond de nous-mêmes. Dans la perspective initiatique, ce qui est symbolique est ce qui est le plus réel, le plus fondamental, le plus essentiel. Le symbole devient l’outil principal de notre transformation. Notre signe d’apprenti se fait par horizontal et verticale afin de nous rappeler que notre voyage est initiatique.

Les symboles nourrissent l’intelligence du cœur, et nous apprennent à relier ce qui doit l’être. Le soleil a réellement rendez-vous avec la lune ! Et les deux luminaires forment bien les deux aspects indissociables d’une même entité lumineuse. Le premier travail de tout apprenti est de trouver les liens qui unissent entre eux les différents symboles, afin d’apprendre à en parler la langue. Le chemin de la connaissance n’est pas une conquête du savoir, mais une harmonisation, une mise en correspondance, une tentative pour unir ce qui était séparé.

Pour nous, c’est le rituel qui donne corps au spirituel, et qui réanime l’ensemble des forces créatrices. Participer aux rituels est un acte majeur pour tous les frères de notre atelier, et chaque tenue est une nouvelle naissance, à la fois de notre loge elle-même, mais aussi de chacun d’entre-nous mes frères.

" En quoi consistent les secrets de l'Ordre ? "
" En la connaissance des Vérité abstraites dont le symbolisme maçonnique est la traduction sensible. "

Le chemin nous est montré en ces termes dans le Mémento de l'A:., si nous voulons que notre esprit et notre cœur puissent un jour saisir la majesté de ces Vérités, nous devons travailler sans relâche à l'interprétation de nos symboles, clefs de voûte de " l'Art Royal ".

Au moment où nous franchissons la porte du Temple et où les travaux commencent, nous nous retrouvons immergé dans un océan de symboles.

Lorsque la Loge est ouverte, la lumière resplendit de l'Orient à l'Occident, du Nadir au Zénith, partout sur les murs, le sol, le plafond, il n'y a que des symboles. Dans chacun de nos gestes, de nos pas, de nos mots il y a des symboles.

Il est crucial pour chacun d'entre nous de s'interroger sur eux, de les interpréter et c'est de cette question de l'interprétation des symboles que je vais essayer de vous parler ce midi.

J'ai appris parmi vous qu'aucune de mes certitudes n'était réelles, que seules les questions sont immuables, pas les réponses. J'ai appris que l'initiation ne dure pas le temps d'une cérémonie, mais que c'est l'histoire d'une vie. J'ai appris que " renaître à la vie nouvelle que confère cette initiation " était un acte au quotidien.

Pour pouvoir suivre la voie qui m'est tracée, je dois renoncer sans regret à l'homme que j'étais, à mes idées reçus, à mes certitudes qui ne sont que préjuger. Je dois douter de ce que je suis, pour espérer devenir.

Préjuger, c'est juger a priori, juger avant expérience, juger sans soumettre au travail de la réflexion. C'est dire sans savoir pourquoi on le dit.

Cela ne signifie pas qu'un préjugé est faux, cela signifie juste qu'il n'est pas fondé, qu'il n'a pas été éprouvé par ce merveilleux outil qu'est le doute.

J'ai toujours eu la certitude que l'interprétation des symboles ne saurait avoir de limites.

Pourtant j'ai eu l'occasion de lire une planche qui sous le titre suivant : " Pour une meilleure interprétation des symboles. ", abordait cette délicate question : " Existe t'il une limite à l'interprétation des symboles ? ".

Si je ne puis à moi seul répondre à cette question, j'aimerai cependant y apporter ma pierre.

Pour ce faire, je vais dans une première partie vous exposer le plus fidèlement possible les arguments de l'auteur de cette planche .

Puis je vous donnerai mon opinion sur ce sujet des plus délicat, car touchant à l'essence même du travail maçonnique.

Dans nos loges et dans un nombre grandissant d'ouvrages maçonnique, les interprétations symboliques semblent prendre de plus en plus leurs aises avec la rigueur des raisonnements et l'honnêteté intellectuelle et ce sous deux prétextes fallacieux et récurants.

Tout d'abord, s'agissant de spiritualité, la raison commune perd ses droits. La rigueur de la logique ne s'appliquerait pas a la réflexion spirituelle.
Secondement : On a le droit de tout penser et de tout démontrer, tout raisonnement est respectable, tout est démontrable et son contraire aussi, au nom de la liberté de chacun a développer une opinion iconoclaste ou originale.

Le symbole est ouvert, certes, mais c'est bien cela qui pose problème car si sous le couvert d'une opinion nous nous permettons toutes les interprétations, à force de tout vouloir dire, nos symboles ne voudront bientôt plus rien dire.

Prenons quelques exemples.

Si je fais une planche sur l'Equerre, je peux considérer qu'elle est un symbole de la terre, de la matérialité, de même, je peux dire lors d'une planche sur la colonne B :. qui signifie " En force " que " selon moi " elle est également un symbole de la matière, idem lors d'un travail sur la pierre brute, idem aussi si je parle de tous les symboles de la loge puisque c'est la mon humble opinion et qu'on doit le tolérer.
Tous nos symboles ont donc " pour moi " la même signification et leur multiplication est donc inutile.

Allons au bout du raisonnement, si je décide de faire une planche sur la symbolique du " tire-bouchon " je peux également démontrer " à mon avis " qu'il est une représentation de la terre et de la matière de même que l'Equerre.

Et pour aller encore plus loin, je peux au cours d'un travail sur le " Pavé mosaïque " dire en toute liberté que cette juxtaposition de carrés blancs et noirs qui ne sont jamais en contact, induit " à mon avis " la nécessité de séparer les hommes blancs des hommes noirs.

Ai-je le droit de dire cela au nom de l'ouverture des symboles et de la tolérance des opinions en matière de symbolique ?

J'aimerai à présent vous donner 1 exemple de ce que l'on pourrai appeler la méthode de la post-rationnalisation.

Permettez moi tout d'abord de vous illustrer ce principe par une histoire :
" Un officier de l'armée cherche partout des tireurs d'élite pour les enrôler, il arrive alors dans un petit village où sur de nombreux mur il voit des cibles peintes et chacune d'entre elle a été atteinte en son centre par une balle. L'officier convoque alors le village et demande qui est ce fabuleux tireur. On lui présente alors un très vieil homme qui tiens à peine sur ses jambes. L'officier interloqué demande tout de même une démonstration. Le vieil homme soulève alors à grand peine son fusil, l'arme et fait feux sur le mur d'en face, puis il se munit de peinture blanche et trace un cercle autour de l'impact. L'homme sage du village s'approche alors de l'officier et lui dit : " beaucoup d'hommes utilisent leur pensée comme ce vieil homme son fusil, ils commencent par faire une affirmation sans la fonder, puis ils construisent tout autours une théorie qui la justifie. "

Et c'est ainsi mes FF :. que bien souvent l'on interprète nos symboles.

Prenons l'exemple du cheminement des surveillants lors de l'ouverture de la Loge.
Dans un ouvrage maçonnique des plus respecté l'on peut lire que lors de la phase du rituel d'ouverture où les deux surveillants vérifient que tous les assistants sont apprentis francs-maçons, à leur place et à leur office, les trajectoires des deux surveillants ont une haute valeur symbolique: Ils montent d'abord vers l'orient, vers la lumière, symbolisant la tentative de progression des hommes vers la connaissance, puis ils se croisent, nouant une certaine relation qui est explicitée (mais je ne vais pas dans le détail), puis ils redescendent vers les ténèbres de l'occident, et cela signifierait à l'évidence que l'accession à la lumière est une bataille sans fin qui ne
saurait avoir d'achèvement. C'est joli, c'est poétique, c'est symboliste, ça sonne bien, ça sonne vrai et, finalement, pourquoi pas?

Que fait-on dans cette démonstration?
On part du fait observable patent, c'est à dire de la trajectoire des surveillants telle qu'elle est, et on lui trouve une signification cachée, qui apparaît séduisante parce qu'adéquate avec les faits, et ensuite on explique que cette vision des choses est personnelle et n'engage que soit. On pourrait aussi bien dire que les surveillants se croisent et se tournent le dos pour marquer la haine qu'ils éprouvent l'un pour l'autre et le dégout que leur inspire leur vue réciproque, ce serait effectivement cohérent avec le rituel objectif.

Mon avis sur la question, oserai-je le dire, est que quel que soit la trajectoire des surveillants, s'ils ne reviennent pas a leur place, ils devront assister debout à la tenue et s'en trouveront fatigués. Leur " redescente "de l'Orient est donc une conséquence obligée de leur montée.

Ils retournent à leurs places, rien de plus.

Nous devons prendre garde, car si tout est symbole, alors rien n'est symbole.
Les jeux habiles de l'esprit, et les belles démonstrations ne sont souvent rien d'autres que des métaux, et ils n'ont rien a faire dans le temple et dans les livres maçonniques à vocation didactique.

A présent mes FF :. Je vous repose la question : " Existe t'il une limite à l'interprétation des symboles ?"

Ceux d'entre vous qui avant que je ne débute cette planche pensaient que " Oui " doivent être conforté dans leur position, pour certains de ceux qui pensent que " non ", tout comme je le pensais, peut-être sont-ils un peu troublés, comme je l'étais après avoir lu cette planche.

Le sujet dont je vous entretien est bien au-delà de mes capacités pour le moment, j'aimerai cependant apporter ma pierre aussi modeste soit-elle.

Je me suis demandé pendant plusieurs jours quelle était selon moi la réponse à cette question, sans résultat.

Refusant de me laisser abattre, j'ai du changer mon angle de vision et me poser la question suivante : " Quelle méthode dois j'utiliser pour répondre à cette question ? " et bien bizarrement mes FF c'est grâce à cela que j'ai pu commencer à travailler ma pierre.

" quels sont les outils dont je dispose ? "

Je me trouve en apparence en face d'une dichotomie, il y a ou il n'y a pas de limite, c'est l'un ou l'autre, pas les deux….

Que faire si j'ai en face de moi deux solutions qui s'opposent…

Et oui mes FF pour vous qui avez bien plus d'expérience la réponse saute peut-être aux yeux , mais permettez moi de la développer quand même.

Mémento de l'Apprenti :
" Souvent l'homme assigne artificiellement des bornes à ce qui est en réalité est Un et sans limite…Deux représente un antagonisme qu'il convient de concilier. "

Et comment ?
" En ramenant la Dualité à l'Unité par le moyen du nombre trois. "

Trouver un troisième terme, une autre réponse, ni oui, ni non, ni même peut-être, juste autre chose, qui n'oppose pas mais qui rapproche, qui rassemble, qui uni.

Si je veux répondre en maçon à cette question, alors je dois me comporter comme tel et utiliser les méthodes, les outils, les connaissances que la maçonnerie met à ma disposition.

Si je veux unir ce qui me semblait opposé, je dois remplir mon cœur d'amour, de vérité, garder à l'esprit la Loi morale et la Fraternité.

Sans même m'en rendre compte la réponse à la question de cette planche est déjà donnée.

Amour / Loi morale / Fraternité.

Si je vous dis que le pavé mosaïque justifie ou encourage l'apartheid, j'encourage à la haine, non à l'amour, je sépare au lieu d'unir, il n'y a nul fraternité dans ce propos.

Les 2 surveillants ne font-ils que retourner à leur place ?
Peut-être, mes FF mais si je dis cela, je n'ai rien dit.
Mais si je vous dis qu'ils suivent la course du Soleil pour nous rappeler que rien n'a de fin, que la fin est le commencement, si je rappelle aux Apprentis que le Soleil monte et descend comme ils devront le faire le long de la perpendiculaire que leur montre leur surveillant, si je leur dis que le jour disparaît et réapparaît, toujours le même mais différent, comme eux lorsqu'ils s'enferment dans le cabinet de réflexion qu'est leur esprit et qu'ils travaillent sur eux même sans relâche.

Si je dis cela mes FF ai-je raison, rien ne le prouve, j'utilise mon intuition bien plus que ma logique, tout cela n'est pas très rationnel, nulle preuve ne vient à l'appui de mes propos. Mais quelle importance, quand je dis cela, je ne cherche pas avoir raison, je cherche seulement à travailler, à m'aider moi-même et mes FF sur ce chemin de Vérité que nous parcourons ensemble, quand je dis cela je ne veux que progresser, aimer aider.
 
Je ne connais nul objet qui ne soit rempli de symbolique maçonnique, car aucune limite ne doit entraver ma pensée. Tous les objets qui m'aident symboliquement à travailler, qui me font me dépasser, sont maçonniques. Il ne me semble pas par ailleurs, qu'il existe des objets maçonniques, c'est l'homme qui les regarde et les utilise qui est maçon.

Quelles est la limite de l'interprétation symbolique ? Et si mes FF ce n'était que notre cœur.

Remplis d'Amour et de sincérité, fraternel et loyal, cherchant à unir ce qui est épars, dans le respect de la Loi moral, pour qu'avec ses FF il progresse vers la Vérité.
Un homme avec de tels sentiments ne peut avoir ni tort, ni raison dans ses interprétations, tel ne me semble pas être son but, il ne cherche qu'a apporter sa pierre, il travaille au perfectionnement de lui-même et de l'humanité tout entière.

Lorsqu'un maçon parle de symbolique, c'est un peu de lui-même qu'il nous offre, un peu de sa pensée, de son histoire, la préparation de cette planche a été pour lui un moment de questionnement, de remise en question, de doute. Il a cherché à progresser, non à convaincre. Il a cherché à aimer, non a briller.

Nous avons nos mots, notre passé, nos espoirs, nos rêves et nos craintes, c'est avec ce que nous sommes de plus vrai à un instant donné que nous interprétons un symbole.

Je n'ai pas les même mots, le même passé, les même espoirs, les même rêves ni les même craintes qu'aucun d'entre vous.
J'ai frissonné, et ris en Loge, toujours en silence, mais jamais au même instant que vous, ni pour les même raisons.

Alors pourquoi donc est-ce que je parle de symbolique avec vous puisque nous ne serons peut-être jamais d'accord sur l'interprétation d'un symbole.

Mais parce que chacun d'entre vous a déjà frissonné, ris et pleuré dans cette Loge, parce que chacun d'entre vous a interpréter les symboles qui nous entourent avec sincérité.

Parce que certains midi lorsque nous nous unissons en fraternité, mains dégantés, je sens votre amour qui me submerge et je vous offre le mien sans retenu.
Parce que je parle de symbolique pour moi, pour vous, grâce à vous sûrement.

Ai-je raison ou tort dans mes propos, vais-je trop loin dans mes interprétations, possible, mais je ne veux que m'améliorer et le chemin est long et ardu.

Si un jour, mon cœur cessait d'être animés par tous ces sentiments dont je vous parle, aurai-je d'avantage raison ou tort dans mes propos ?

Ni l'un, ni l'autre, car jamais je ne comprendrais un symbole si je ne suis plus motivé dans ma recherche par mon Amour des Hommes, par mon Amour de mes FF, par mon Amour de la Lumière et mon envie de Vérité.

En conclusion :

Pour rappel  le thème de ce morceau est  : du rationnel à l’analogie du symbolisme
Nous avons vu  le rationnel et l’intuitif et admis que l’idéal serait un rationnel intuitif !

Et nous avons également vu que le symbolisme même si nous admettons qu’il ne peut ou doit dire tout et son contraire ; on peut dire qu’il est une des trois manières d’exprimer la pensée, la première est simple et claire, la seconde est symbolique et figurée, et la troisième est sacrée ou hiéroglyphique. Trois épithètes, selon Héraclite, expriment ces différences, Parlant, Signifiant, et Cachant. Le symbole appartient à la seconde, il est signifiant.
En étant «  rationnel intuitif », je dirais que l’interprétation d’un symbole est relative au milieu culturel de chaque individu. Son universalisme ne peut-être perçu qu’en se dégageant de sa culture locale dans une démarche rigoureuse vers l’essentiel, vers le dénominateur commun à l’humanité.
Pour moi il sert à instruire l’âme. Il est un pont entre l’incnoscient et le conscient. C’est un pont à emprunter dans le sens inconscient vers le conscient et non pas l’inverse.

Ce qui est bas est comme ce qui est en haut et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ; par ces choses se font le miracle d’une seule chose . Et comme toutes les choses sont et proviennent d’Un , par la médiation  d’un ,  ainsi toutes les choses sont crées de cette chose unique par adaptation . Tu sépareras la terre du feu , le subtil de l’épais , doucement avec grande industrie . Il monte de la terre et descend du ciel et reçoit la force des choses supérieures et des choses inférieures. Tu auras par ce moyen la gloire du monde et toute absurdités s’enfuiera de toi .
Le mot d’Emeraude a été donné à cette table parce que cette pierre est la plus précieuse de toutes selon la tradition. On la surnomme « La fleur du ciel ».
Hermès Trsimégiste

Je conclurai avec ce petit poème de Charles Baudelaire
« La nature est un temple ou des vivants piliers laissent parfois sortir de confuses paroles ; l’homme y passe à travers des forêts de symboles qui l’observent avec des regards familiers. Comme de longs échos qui de loin se confondent dans une ténébreuse et profonde unité , vaste comme la nuit et comme la clarté, les parfums, les couleurs et les sons se répondent. »

J’ai dit.

C\ R\

3042-D L'EDIFICE  -  contact@ledifice.net \