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Le symbolisme
et la  Franc-maçonnerie
 
Le symbolisme est par nature ésotérique ; mais l’ésotérisme n’est pas toujours symbolique.
Cela tient au fait que l’ésotérisme, au sens habituel de ce terme, est principalement composé de la pensée des humains – au moins de certains d’entre eux – les ésotéristes. Il est donc le fruit de leurs recherches, de leurs convictions ; il s’exprime donc dans les formes qu’ils ont choisies, sous l’apparence de religions, de mystères, de systèmes.
Le symbolisme au contraire  s’offre à l’attention de l’être humain qui ne le construit pas, ne l’invente pas, mais le découvre, Ce qui n’exclut évidemment pas qu’il utilise le langage ésotérique pour tenter de transmettre ce qu’il a découvert.
Ainsi pour moi, l’ésotérisme appartient aux êtres humains, qui l’inventent, le modifient   à volonté, alors que le symbolisme appartient à l’univers et se présente à l’attention de l’homme qui peut tenter d’en comprendre le message.
L’étude du symbolisme a ceci de particulièrement enthousiasmant, qu’elle n’est jamais achevée.
C’est ce caractère exceptionnel qui en fait un sujet porteur de motivation. Le chercheur peut toujours trouver une nouvelle question, mettre en relief un aspect nouveau.
C’est évidemment cette certitude qui permet de dire qu’un Franc-Maçon reste apprenti toute sa vie, car il se doit de trouver sa motivation dans l’étude du symbolisme. Pour cela il a besoin de l’ardeur au travail des Frères  Apprentis. Mais attention  il ne s’agit en aucun cas de rester dans une option et de ne pas progresser dans sa manière de concevoir la construction du temple idéal de l’humanité.
Pendant toute sa carrière de Franc-Maçon, le maçon ne doit pas en rester au point de vue de l’apprenti. D’autres éléments de travail, de recherche et de symbolique lui sont transmis tout au long de son chemin initiatique et ses nouvelles perspectives devraient persuader le Franc-Maçon que son aptitude à concevoir et percevoir a évolué.     
 
 
Contrairement à la science qui cherche des réponses, le symbolisme cherche des questions.
 
En effet, le travail sur le symbolisme n’a rien à voir avec la méthode scientifique. Celle-ci procède par étapes, par hypothèses, par questions, par expériences, avec l’espoir d’obtenir des réponses, plus ou moins certaines, dont il est admis qu’elles ne peuvent pas être  mises en doute.
Chaque réponse entraînant de nouvelles questions, plus précises, plus pointues, qui peuvent éventuellement remettre totalement en cause telle ou telle hypothèse, même tenue pour presque assurée.
Mais c’est la réponse seule qui compte : le seul but étant de trouver une réponse, aussi fiable aussi certaine que possible.
C’est ainsi, ai-je cru comprendre  que la science progresse.
 
 
Au contraire, en matière de Symbolisme, la réponse est sans conséquence, seules les questions sont importantes.
Car si la question est  destinée à tous, la réponse est purement et exclusivement personnelle.
Elle n’intéresse donc que celui qui la découvre et il importe peu qu’elle soit communiquée, sinon, éventuellement, pour mémoire ou pour comparaison.
Ainsi  dans la recherche symbolique, chaque question ne peut qu’apporter de nouvelles interrogations, qui seules sont porteuses de progression. Ces questions s’adressent à tous, elles sont comme des portes ouvertes que chacun peut choisir, librement, de franchir ou non.
Les réponses exclusivement personnelles et subjectives sont pratiquement incommunicables puisqu’elles n’intéressent que la personne qui les trouve. Et si même il n’en est aucune, qu’importe, puisque seule compte la question !
Pour le scientifique, la réponse est un but que les questions lui permettront éventuellement d’atteindre ; pour le symboliste, son but doit être la question qui en  entraîne d’autres en une infinie spirale de vie. La réponse exclusivement subjective, donc intime et quasi secrète, n’a alors d’importance que personnelle, puisqu’elle n’est en aucun cas démontrable.
 
En matière de Symbolisme la réponse procède de la foi !
 
C’est en ce sens que je suis convaincu que la recherche symbolique est sans fin et que la compréhension du symbolisme, sa connaissance, est une inaccessible  étoile qui brille à l’infini.
Les questions sont comme des repères qui, d’étape en étape, marquent le chemin à parcourir. Chacun sachant fort bien que l’infini est par nature inaccessible, au moins dans ce monde ; il peut paraître vain de tenter de s’en rapprocher. Pourtant sur le Chemin de la Lumière, un pas, même infime, vaut mieux que l’immobilisme.
 
 La recherche seule est importante.
 
C’est dans cette quête infinie que se trouve la richesse du  Symbolisme. Ceci est, me semble-t-il, le cœur de la question que je tente de traiter. S’il devait ne rester qu’une idée parmi celles que j’évoque, il me paraît fondamental que ce soit celle-ci.
Trop d’écrits donnent l’impression, d’une manière ou d’une autre, que le symbolisme est porteur de réponses, et que le fait de les trouver est une ouverture vers autre chose !
 
Pour ma part je suis convaincu qu’il est non seulement plus enrichissant de chercher que de trouver, au moins dans ce domaine, mais que la réponse, ici, sinon ailleurs,ne peut  que faire tarir la source , et qu’en cela elle est inquiétante !
 
Pour concevoir et peut être tenter de percevoir ce qu’est le Symbolisme, il faut absolument se détacher des habitudes intellectuelles acquises. Toute confusion entre l’intelligence rationnelle et l’intelligence de cœur constitue un obstacle insurmontable. Ces deux formes d’intelligence sont  antinomiques et ne peuvent s’utiliser conjointement. Plus précisément, elles ne peuvent fonctionner sur le même plan, à propos des mêmes sujets. De sorte que réagir à un sujet symbolique à travers une grille d’analyse rationnelle et scientifique correspond à chercher à éteindre l’étoile.
De la même façon, et pour les mêmes raisons, analyser un mythe avec la grille d’analyse d’un historien est une absurdité qui ne mène nulle part, sinon à une impasse.
 
Tenter d’extraire un message scientifique ou technologique, rationnel ou philosophique, d’une recherche symbolique conduit a des aberrations totales, à des contresens absolus qui peuvent mener à une critique d’autant plus vaine qu’elle est sans objet puisque totalement déplacée, hors sujet.
 
Par nature, par formation, par habitude, nous, les êtres humains, avons coutume de chercher des réponses à toutes nos questions ; et surtout nous considérons notre éventuelle incapacité à trouver une réponse comme un échec. Cela est sans doute vrai dans de nombreux domaines, car les réponses y sont indispensables pour progresser, à condition, évidemment, qu’elles soient certaines, ce qui n’est pas toujours le cas.
En matière de philosophie, le doute reste quand même l’élément moteur primordial, et il est clair qu’aucune réponse n’est jamais certaine, jamais définitive, puisque jamais démontrée, au sens qu’il n’existe pas de théorème philosophique.
En matière de Symbolisme, la différence fondamentale est que non seulement il n’y a pas de réponse, mais que surtout il n’est pas utile, il n’est pas nécessaire de trouver ou de formuler des réponses, puisque la réponse est cause de blocage. Posséder une réponse c’est s’arrêter quand il faut impérativement continuer d’avancer.
Le Symbolisme est source de mouvement, de changement, c’est un outil d’évolution ; grâce au symbolisme, l’homme peut éviter de se scléroser dans une situation figée. La condition pour que cela fonctionne ainsi étant donc de s’interdire de s’arrêter sur un acquis apparent, en refusant de ne considérer que telle ou telle réponse, et surtout de la considérer comme bonne, comme seule bonne, comme définitive.
 
Dans le domaine du symbolisme comme en beaucoup d’autres, la certitude est haïssable, la certitude est dangereuse, il faut donc s’en méfier absolument. Elle interdit en effet la remise en cause permanente, seule source de vie
 
 
Consciemment ou non, les différentes philosophies, les diverses religions, se rattachent toutes à la tradition. Chacune s’en écarte plus ou moins, de par sa forme, ou sur le fond ; les unes la renforcent (si besoin est) d’autres la contredisent, certaines la confirment sans le savoir ou sans le dire, mais toutes en sont issues.
 
La caractéristique principale qui différencie la tradition des autres systèmes est que la connaissance dite traditionnelle est véhiculée par un langage tout à fait particulier, le symbolisme, constitué  d’éléments spécifiques et trop mal connus ; Les Symboles.
 
Or le Symbolisme ne nous dit pas autre chose que l’ensemble de toutes les philosophies, les morales, les mystiques, mais avec cette particularité que chacun reste libre, non seulement de son interprétation, mais de la profondeur de sa recherche, de l’importance de son parcours. Rien n’est donné, rien n’est imposé, tout est à découvrir ; le choix est total, la liberté absolue.
 
Le Symbolisme maçonnique est par son essence, par sa nature un ensemble non dogmatique.
 
Le Symbolisme maçonnique s’offre à l’attention de l’initié, sans fards, sans se dissimuler. En fait, n’importe quel être humain est potentiellement capable de la percevoir et de comprendre son message.
 
Cependant  parce que ce message n’est pas apparent à première vue, parce qu’il est caché, il impose une préparation, un apprentissage, qui permettra d’acquérir les clefs nécessaires à cette compréhension. Ce que nous appelons l’initiation.
 
La symbolique maçonnique ne doit pas être confondu avec d’autres systèmes de symbolique ésotériques.
Beaucoup de systèmes ésotériques sont porteurs de dogmes en ce sens qu’ils sont toujours le fait d’un ou plusieurs précurseurs ou «  Maîtres » qui affirment leur vérité et prétendent la faire impérativement partager
La symbolique maçonnique, que l’on peut dénommer Symbolisme naturel, puisqu’il ne découle d’aucune révélation, laisse ouvertes toutes les portes et suppose donc une totale liberté.
 
De même qu’une langue est formée de mots agencés en phrases pour exprimer des idées, et que des particularités de cette langue naît un état d’esprit, une façon de penser, une manière d’être, de même les symboles forment un ensemble, un tout qui induit un état particulier pour qui peut y être sensible.
 
Chaque symbole, isolément, peut avoir plusieurs interprétations, et le sens de son message en est moins précis. C’est pourquoi il est important de maintenir le Symbole dans son contexte, c’est-à-dire de le comparer constamment à ceux qui l’entourent.
 
Les différents symboles de la maçonnerie se complètent et se renforcent. Le sens profond de leur signification n’apparaît que par leur union : C’est leur interaction des uns aux autres qui leur donne leur puissance évocatrice. C’est en cela que le Symbolisme maçonnique, en tant qu’unité de langage, de communication, de transmission de messages, est plus évocateur et donc plus influent que chaque symbole isolé.
 
Le Symbolisme maçonnique, pour être ressenti en profondeur, pour être vécu, ne doit pas être considéré comme une entité inaliénable.
Le Symbolisme maçonnique est un tout au même titre que le corps vivant, et toute tentative de découpage est une amputation, une dissection mortelle pour le message contenu derrière l’apparence, mortelle pour l’esprit sous-jacent à l’ensemble.
 
Le Symbolisme maçonnique est un livre que la Nature a donné cacheté à l’initié.
Il contient toutes les questions fondamentales que  ce dernier peut se poser. À l’aide de l’interprétation, il lui appartient de l’ouvrir, en prenant garde de ne pas arracher les feuillets, et en ayant soin de ne pas se limiter aux deux premiers niveaux de lecture.
 
Comme pour beaucoup d’autres choses en ce monde, il y a deux manières de percevoir le symbolisme : de l’intérieur ou de l’extérieur.
La première consiste à l’analyser comme un objet quelconque, en utilisant une démarche soit scientifique, soit supposée telle, à le disséquer, à le retourner sous tous ses angles, tous ses aspects, à l’ouvrir, le parcourir, l’éclairer ici et là, souvent à tort et à travers, et en définitive, à n’y rien comprendre. Ou pis encore, à comprendre de travers.
 
Car n’importe qui…   N’importe qui peut trouver n’importe quoi n’importe où.
 
Or pour comprendre le symbolisme, il faut le vivre.
Et c’est la deuxième manière de le percevoir. Le vivre de l’intérieur. Ou plus précisément, l’intégrer à sa propre vie. 
Utiliser les richesses qu’il renferme pour conduire son existence, pour ouvrir sa conscience, pour développer ses propres capacités d’analyse et de choix, donc pour être libre.
Le Symbolisme est un état d’esprit. Tous, nous devrions être en mesure de le comprendre et de le vivre.
Mais nous ne sommes pas tous en harmonie avec lui. 
Nous ne ressentons pas tous l’utilité ou la nécessité de nous y référer.
 
Mais penseront certains, il est bien malaisé, au moins, sans  une longue expérience, de découvrir le sens des Symboles.
Cela peut paraître ainsi au premier abord.
 
 
Mais il est une méthode, ou plus précisément sans doute, un réflexe qui peut agir :
 
Lorsque la question du déchiffrement se pose et qu’aucune réponse n’apparaît de manière évidente, il suffit, la plupart du temps, d’aller au plus simple, au plus naturel. 
La plupart des questions concernent la situation de l’homme dans l’univers, la  fameuse interrogation «  Qui sommes-nous, d’où venons-nous, où allons-nous ? »
Alors les réponses, qui sont propres à chacun, passent avant tout par ce que chacun ressent au fond de lui-même, sans complication rationaliste excessive.
 
Mais par contre je suis certain que le langage symbolique est la portée de chacun, pour peu qu’un apprentissage adapté permette de le rencontrer.
 
Le chercheur doit alors s’engager dans cette voie en toute sincérité. Sans arrière-pensée et sans qu’un scepticisme excessif ne le freine ou ne le détourne avant qu’il n’ait parcouru un chemin suffisant à se forger une opinion personnelle.
Mais une condition est nécessaire pour atteindre à ce résultat : percevoir clairement ce qu’est un Symbole et ne pas amalgamer tous les signes, tous les objets sous cette appellation.
 
Car le symbolisme au sens où je l’entends  n’est pas une science, mais une conscience
 
Le symbolisme est consubstantiel à l’expérience mystique. Pour le mystique comme pour le poète en effet, l’essentiel est invisible.
 
Planche tracée par le F\ DH\
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