GLDF |
Loge : l’Accord Parfait - Orient
de Rochefort, |
01/02/2010 |
Pourquoi
V.I.T.R.I.O.L. dès le Cabinet de
Réflexion ? Tout d’abord, je tenais à
remercier mon Frère Pascal de
m’avoir permis de choisir librement le sujet de V.I.T.R.I.O.L. C’est un sujet qui me porte à
cœur car il est pour moi au
centre de ma démarche depuis fort longtemps, même si je ne l’appelais
pas
encore par ce nom. C’est la raison pour laquelle
après avoir pris en compte le
titre proposé par mon 2ème surveillant, j’ai eu
envie aussi de
demander : « Pourquoi V.I.T.R.I.O.L. bien avant le
Cabinet de
Réflexion ? » Car faut-il attendre d’être
Maçon pour aller chercher en soi
les ressources qui nous permettent de mieux nous connaître, de nous
perfectionner et de mieux nous aimer nous-mêmes et surtout les
autres ? La Franc-Maçonnerie, me semble
t-il, se veut d’apporter des
moyens et des connaissances complémentaires pour y parvenir, sans
prétendre
détenir LA vérité ou être LE seul chemin pour y parvenir. Par contre,
et c’est
l’élément principal qui motive ma présence parmi vous, malheureusement
rare
pour l’instant, c’est le fait que cette quête de soi et cette recherche
de
perfection et de connaissance, se fassent dans une volonté et un idéal
de
FRATERNITE !! Venons-en donc aux définitions
d’usage, même si vous les
connaissez quasiment tous déjà : V.I.T.RI.O.L. veut dire en
latin « Visita Interiora
Terrae, Rectificandoque, Invenies Occultum Lapidem » le plus
souvent
traduit par « Visite l’intérieur de la terre et en rectifiant,
tu pourras
alors trouver la Pierre cachée ou occulte, des Sages. » En langage plus clair, c’est
une invitation à descendre en
soi, dans sa terre intérieure, à se regarder le plus intimement et le
plus
profondément possible en face, afin de repérer tous défauts, vices ou
imperfections, dans le but de travailler à les épurer, à les
transcender et à
les transformer en qualités et vertus construisant et façonnant notre
Pierre
parfaite, nous connectant à l’Univers et, peut-être, aux «
dieux ». Alors pourquoi V.I.T.R.I.O.L.
dès le Cabinet de
Réflexion ? D’abord, pour les mêmes raisons
que V.I.T.RI.O.L. devrait
avoir son importance continuelle et essentielle avant ce Cabinet de
Réflexion.
C'est-à-dire qu’il est crucial pour tous Franc-Maçons, comme il devrait
donc
l’être pour tous humains, de chercher le plus tôt possible en soi les
moyens de
s’améliorer et de se perfectionner pour grandir, puis servir l’Humanité. Ensuite, parce que l’épreuve de
la purification par la terre
qu’est le Cabinet de Réflexion fait écho à cette terre intérieure que
l’on se
doit de visiter afin de se purifier réellement. Par le fait aussi que
l’isolement et le silence du Cabinet
de Réflexion rempli de symboles plus ou moins clairs pour le profane
l’incite
naturellement à une introspection, à une réflexion sur son engagement
maçonnique et plus encore, à une méditation pour moi fondamentale sur
le sens
de sa mort, symbolique et concrète. J’y reviendrai. Il est vrai que dans le monde
profane, en dehors des autres
spiritualités ou chemins initiatiques véritables pouvant y exister,
rien ne
nous incite ou nous oblige réellement en tout cas à travailler sur soi
pour
s’améliorer et embellir le sort de l’Humanité. Par contre, pour le
Franc-Maçon, c’est une condition
« sine qua non ». Pour moi il est en effet inutile ou
mensonger de se
dire Franc-Maçon ou
de vouloir l’être
véritablement si l’on n’a pas compris dès le début, dès le Cabinet de
Réflexion, que le Chemin initiatique vers la Lumière passe avant tout
par un
travail de perfectionnement de soi, de purification de nos pensées et
émotions
les plus intimes, afin que nos paroles et actes soient les plus beaux,
les plus
vrais et les plus fraternels possibles. Sans cette prise de conscience,
sans ce travail constant et
sans relâche sur nos défauts, toute tentative ou volonté d’accumuler
des
connaissances ou de la culture n’est de mon point de vue que vanités et
gonflement de l’égo. L’Esprit et la vraie
Connaissance doivent être les
instruments du Cœur. Pour moi, tous les
enseignements maçonniques vont, ou
devraient aller, dans ce sens. Alors faire une planche libre
sur V.I.T.R.I.O.L. est aussi
une invitation à se livrer intimement, pour voir plus clair en soi mais
aussi
je l’espère pour être vu plus clairement par les autres. Pour me donner le courage de
mieux me livrer à vous, je me permets
de citer un passage de la dernière planche de notre Frère Stéphane
Menu : « Alors nous polir
oui, mais afin de mieux faire
accepter aux autres, avant tous nos Frères, le message que nous avons
tous au
fond de nous et qui ne demande qu’à entrer en vibration avec celui de
chacun
d’entre nous, et parfois tenu à l’écart des autres parce que rugosité,
timidité, fermeture sur soi, complexes par rapport à d’autres, sont
autant de
freins, de portes verrouillées, et qu’un vrai travail sur la Pierre
Brute eût
pu sinon totalement, du moins efficacement évacuer,
non ? » En effet, le message qui est au
fond de moi, la Fraternité
que j’ai envie de tous vous exprimer, est souvent retenue par ma
timidité et
mes complexes. Ma timidité, j’y travaille
autant que je peux depuis
longtemps grâce à ce que je peux appeler maintenant V.I.T.RI.O.L.
Depuis
longtemps car je
suis parti d’un niveau
très bas à la sortie de l’adolescence avec une timidité
quasi-pathologique ! Mes complexes par rapport à
vous mes Frères, viennent de mes
trop nombreuses absences pour l’instant, et du retard d’apprentissage
que je
semble accumuler. Je voulais donc vous demander
sincèrement pardon pour ces
absences mais je vous demande aussi de comprendre que mon métier
difficile et
le peu de vie personnelle que j’ai à vivre m’empêche bien trop souvent
d’être
parmi vous à l’heure actuelle. Je suis en fait très souvent
pris dans ma vie entre le
marteau et l’enclume, pardon, entre le Maillet et la Pierre
Brute ! Mais pour moi l’engagement
maçonnique est à vie et quelques
mois ou années de difficultés à être présent sont en fait bien relatifs. Dans tous les cas, présent ou
absent, je continue sans
relâche mon travail sur moi, sur ma Pierre Brute, sur V.I.T.R.I.O.L. Je continue de bien
me regarder en face du miroir. En face du miroir brisé du
Cabinet de Réflexion qui m’invite
à recoller les morceaux du Soi en moi. En face du miroir de la
Cérémonie
d’Initiation qui me pousse à traiter et transcender l’obscur en moi. En
face du
miroir que je m’impose tous les jours pour mieux pratiquer
V.I.T.R.I.O.L. face
à l’épreuve, et aux épreuves, du quotidien. Lorsque l’on descend vers sa
terre intérieure, il faut
probablement prendre conscience qu’une partie de la terre d’en bas est
comme
une partie de la Terre qui est en Haut, celle du Grand architecte de
l’Univers
notamment. C’est ici que l’on retrouve le
célèbre « Connais toi
toi-même et tu connaitras l’Univers et les Dieux. » Pour moi, le propre du Sage est
de prendre conscience que
plus il est grand, plus il est petit face à l’Univers, et qu’il se doit
donc de
pratiquer l’humilité en toutes circonstances. Comment pourrait-on dans ce cas
supposer que l’un est
supérieur à l’autre dans la découverte de soi-même ? La capacité à pratiquer
V.I.T.R.I.O.L. doit être confirmée
par la qualité de nos pensées, émotions, paroles et actes. Nos actes QUOTIDIENS doivent
être en accord avec nos pensées
et nos paroles. Tout le monde peut donner
ponctuellement l’apparence de la
Sagesse ou de la Fraternité mais qu’en est-il de l’épreuve du
quotidien, des
preuves concrètes du quotidien que l’on donne à voir aux autres, et
seul face à
soi-même ? Le plus pur et le plus profond
des jugements devrait être
celui que l’on se porte à soi-même, en dehors de celui porté par
l’Univers ou
par Dieu pour ceux qui y croient. Il faut donc de nouveau savoir
se regarder en face. Il faut
avoir la force quotidienne et le courage de ne pas se mentir plus ou
moins
subtilement à soi-même. C’est une habitude qui doit se
transformer en réflexe
capable de nous donner l’alerte à chaque seconde, si besoin, lorsqu’un
défaut
tente de s’exprimer, afin de le rejeter, mieux, de le transmuter en
énergie
neutre, voire positive suivant notre force du moment. Il faudrait être capable aussi
, lorsque nos défauts,
pensées ou émotions négatives s’expriment tout de même, de trouver les
moyens
de se faire pardonner immédiatement
auprès des autres dans l’idéal, ou le plus rapidement possible dans
tous les
cas. Pour cela, il faut de nouveau de l’humilité et dépasser au mieux
l’orgueil
de son égo. Tout cela paraît peut-être trop
simple ou naïf mais c’est
pour moi l’un des chemins, l’un des moyens qui me paraît crucial pour
se
rapprocher de notre idéal de Fraternité et de perfection intérieure. La profondeur d’une qualité se
mesure à la fréquence de son
expression et à sa capacité à se maintenir, voire à s’amplifier dans le
temps. La profondeur de nos vertus se
mesure aussi face aux
épreuves, quel qu’elles soient : Il est en effet plus facile
d’être en apparence emplie de
qualités quand tout va bien dans nos vies ! Il est donc important de se
forger une force d’âme nous
donnant la capacité d’exprimer ces qualités, quelque soient les
épreuves
vécues. En cela, je pense que nous pouvons être aidés en travaillant
sur notre
capacité à relativiser et à prendre de la distance avec les évènements.
En ce qui me concerne, je n’ai
pas trouvé de moyen plus fort
que de relativiser tout évènement de ma vie par rapport à l’idée
essentielle de
la mort. Peut-on imaginer à quel point
certaines souffrances,
certaines hypocrisies ou mesquineries subtiles, certains comportements
deviennent bien relatifs, voire futiles ou petits, ou en tout cas
vains, face à
la réalité de notre mort et de ce que cela implique ? Parler de la mort pour moi
n’est en rien tabou, elle
constitue le sens profond de ma vie. On pourrait parler de foi
peut-être. D’une foi en une autre
vie qui donnerait un sens à celle-ci et qui nous insufflerait la force
de
travailler sur nous. En ce qui me concerne, je me
considère au-delà même de cette
foi. Car cette foi implique son contraire, une forme d’athéisme ou de
scepticisme. Je ne suis pas dans cette foi qui me paraît fragile. Pour moi, l’existence d’une vie
après la mort est une
réalité aussi évidente que le soleil se lève chaque matin, elle l’est
même
plus. Et cela n’engage que moi. N’engageant que moi aussi, je
pense qu’il suffirait aux
sceptiques ayant une capacité de lecture et d’investigation minimum, de
mettre
10% de cette faculté dans la recherche de preuves scientifiques de plus
en plus
sérieuses à notre disposition à l’heure actuelle, pour ne plus avoir à
parler
de foi mais de faits. Reste à discuter ensuite de ce
que l’on pourrait trouver et
vivre dans cette après-vie. C’est une autre histoire et un
autre débat !... Dans tous les cas, la mort
change ma vie et ma capacité à
travailler sur moi. Elle m’apporte la force me
permettant de transcender au
mieux les souffrances et les épreuves. Elle me donne l’énergie et la
motivation de tendre vers une
perfection qui prend tout son sens dans la mesure où ce but n’est pas
limité à
notre si bref passage sur cette terre. Relativiser à chaque instant ou
autant que possible toutes
choses par rapport à notre petitesse face à l’Univers ainsi qu’à
l’aspect si
éphémère de nos vies, devraient nous donner la force, dès le Cabinet de
Réflexion, et pourquoi pas, avant, de nous élever vers la perfection de
nos
qualités, quelque soient les épreuves, et nous motiver à amplifier au
mieux
notre humilité et l’expression de notre Fraternité.
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