Obédience : NC Loge : Les trois Chevaliers de la Pierre Philosophale - Orient de Reims Date : NC

V\ I\ T\ R\ I\ O\ L\

Lors de l’entrée dans le cabinet de réflexion, le profane peut distinguer nombre de symboles universels. Un en particulier, écrit, ne peut lui être intelligible sans que ses pairs ne lui découvrent le début d’un chemin à prendre. Tout au plus, elle peut lui évoqué l’idée d’une solution acide, sulfurique. Idée à la fois proche et éloigné de sa véritable signification. Ce symbole c’est V\ I\ T\ R\ I\ O\ L\ : Visita Interiora Terrae Rectificandoque Invenies Occultum Lapidem ; « Explore l’intérieur de la Terre et en rectifiant tu trouveras la pierre cachée ».

Cette formule hermétique inscrite près du coq annonceur de la naissance d’un jour nouveau est l’apanage des philosophes par le feu. Elle nous invite à explorer et trouver une pierre cachée : la pierre des philosophes, la pierre philosophale.

Cette pierre des philosophes n’est-elle pas le germe de Dieu que nous avons en nous ?

La matière qui nous entoure, sa diversité dans ses atomes, provient très certainement d’un même germe, d’une seule et même particule que les scientifiques appellent la particule de Dieu. La pierre des philosophes est ce germe, le rassemblement de ce qui est épart. La matière, ses différentes formes, ses différents atomes, sont le résultat de l’éparpillement.

Le seul moyen de trouver cette pierre, ce germe, et qui n’en reste pas moins difficile, éprouvant, à l’origine d’une certaine souffrance, reste le travail sur soi, dans ce cabinet de réflexion, sombre, obscur et dont l’apparence première est celle d’une tombe mais une tombe qui reste bien vivante. N’est-ce pas cela VITRIOL ? Mourir pour renaître meilleur, redevenir l’homme proche de Dieu, cet Adam avant sa perte, son éparpillement.

On ne peut s’améliorer sans se connaître et laisser de côté la zone obscure de notre être ; il faut travailler se dépouiller de ses aspérités, de ses impuretés tel dans l’œuvre au noir, œuvre de putréfaction, des alchimistes afin de redevenir l’homme originel, l’homme vrai. C’est ce que nous débutons lors de la descente dans le cabinet de réflexion, véritable laboratoire de l’alchimiste. C’est dans la distillation, la séparation par la chaleur, par le feu, c’est à dire par la réflexion, l’action de l’intellectuel et du spirituel que l’on peut trouver l’or philosophique qui brille en nous.

La pierre philosophale n’est pas à trouver au sens stricto sensu mais est à élaborer. Il en est de même pour l’apprenti maçon qui apprend à dégrossir sa pierre, à la tailler : La réalisation de la pierre philosophale se fait en plusieurs étapes alchimiques.

L’œuvre au noir, côté physique : le cabinet de réflexion est notre laboratoire d’alchimiste dans lequel on descend pour débuter le travail sur soi. Travail que l’on continuera en nous déplaçant du Zénith lumineux au Nadir plus obscur. C’est dans cet endroit et ces déplacements que nous nous dépouillons de nos impuretés, que nous nous débarrassons de nos aspérités. C’est la calcination étape du feu à la fois destructeur et créateur. Nous mourrons au passé pour renaître dans un autre état psychique, à un autre niveau de conscience.

L’œuvre au blanc, côté psychique : étape que nous réalisons lorsque se déroule l’initiation mais aussi lorsque nous sommes dans le temple, lorsque nous exécutons nos rituels pour le G\ A\ D\ L\ U\ ; le temple est notre oratoire d’alchimiste lorsque contemplant la voûte étoilée, nous méditons, nous prions vers le G\ A\ D\ L\ U\. L’œuvre au blanc nous est rappelée par la couleur du tablier de l’apprenti. C’est une étape de purification, le début de la transformation par l’initiation, le plomb que nous étions se transmute peut-être en argent.

D’autres étapes sont certainement nécessaires pour l’élaboration de cette pierre, son côté spirituelle, mais qui reste à découvrir pour le jeune apprenti que je suis.

Il ne faut pas uniquement voir le sens allégorique, l’alchimiste est à la fois spéculatif et opératif. L’obtention de la Pierre Philosophale est la preuve matérielle de la transmutation de l’alchimiste mais l’atteint-il vraiment ? Il en est de même pour le maçon: travailler sur lui-même, c’est le côté spéculatif, et rayonner, appliquer dans sa vie profane ce qu’il a appris, montrer la réalisation de sa transformation et en faire profiter l’humanité. Là est le côté opératif.

Le maçon-alchimiste travail en lui-même, en son temple intérieur.

VITRIOL, est en quelque sorte le résumé de notre franc-maçonnerie : travailler au plus profond de soi, son temple intérieur, pour rayonner. C’est un retour vers le noyau intime de son être, parfois obscur comme peut l’être l’intérieur de la Terre.

L’alchimiste, le maçon doit relier la matière et le spirituelle, le corps et l’esprit, ce qui est en haut et ce qui est en bas, rassembler ce qui est éparpillé, perdu par l’homme corrompu par les métaux, ses passions. C’est ainsi qu’il peut retrouver son essence initiale et trouver « la vie éternelle », la fin, le but ultime, le vrai rayonnement, la vérité.

Mes très chers frères, Visitons les entrailles de la Terre, mourrons, travaillons, pour trouver la pierre cachée et renaître meilleur.

J’ai dit.

V\ D\


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