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La Tolérance et le Respect

D'abord l'intolérance

Si la tolérance, ou plutôt la nébuleuse désignée par ce terme, a tant d'importance pour nous, c'est avant tout autre chose en rai­son de l'intolérance généralisée que nous constatons chaque jour tout autour de nous. Agressions verbales, violences physiques, guérillas, terrorismes, guerres, autant de faits qui traduisent l'in­tolérance, c'est-à-dire l'incapacité de vivre avec l'autre (et non simplement à côté de lui) lorsque sa différence est reconnue comme telle, voire lorsqu'elle est affichée ou revendiquée. Si nous voulons parler de tolérance, c'est parce que nous savons, que ce soit consciemment ou non, que l'intolérance est première. Et tel est bien le cas. Sans entrer dans de savantes études ethnolo­giques, il est possible de montrer que l'intolérance est l'attitude la plus répandue chez l'homme, dans la mesure où elle est une atti­tude spontanée. A ce titre, tous les peuples, toutes les cultures, tous les hommes, sont intolérants. C'est ainsi que les Grecs mé­prisaient les Barbares, c'est ainsi que les Romains méprisaient les Sauvages, et il n'est pas de religion qui ne connaissent ses Païens et ses Hérétiques. Nous pourrions grossir cette liste indéfiniment.

Pour le dire autrement, si la tolérance fait pour nous pro­blème, et si nous nous attachons à ce problème, c'est parce que nous sommes naturellement intolérants. Devant l'autre, nous éprouvons d'abord la crainte de l'inconnu, puis cette crainte de­vient peur, la peur de voir notre intégrité menacée. L'intolérance est ici. Elle ne dit pas tant la haine de l'autre que la peur de l'autre. Elle n'est pas en ce sens, et contrairement aux appa­rences, un sentiment agressif, mais un sentiment défensif. En té­moignent le repli sur soi, le refus de toute discussion, le recours à la violence, manifestations classiques de l'intolérance, mais qui sont, à bien y regarder, des manifestations de peur et de défense de celui qui se croit attaqué ou menacé. C'est bien la raison pour laquelle, d'ailleurs, l'intolérance est tellement difficile à éradi­quer. C'est parce qu'elle est liée à quelque chose d'extrêmement profond en nous, quelque chose de viscéral, et qui, renvoie, par l'intermédiaire du groupe et de ses valeurs culturelles, à l'instinct de survie.

Il n'y a pas, à mon sens, de discussion sérieuse sur la tolé­rance, si l'on n'a pas au préalable compris cette antériorité natu­relle de l'intolérance ainsi que son lien avec l'instinct de conser­vation ou de survie. Comme Spinoza le souligne dans l'Ethique :

« Chaque chose, autant qu'il est en elle, s'efforce de persévé­rer dans son être. (...)
L'effort par lequel chaque chose s'efforce de persévérer dans son être n'est rien en dehors de l'essence actuelle de cette chose. »

Il est clair, à ce titre, que les appels sentimentaux et miévreux à la tolérance dont certaines vedettes télévisuelles se sont faites les héros et les héroïnes travaillent en pure perte. J'irai même jusqu'à dire, mais peut-être pourrons-nous y revenir plus tard, qu'elles font en réalité le contraire de ce qu'elles prétendent faire. Exacerbant le sentiment, elles donnent prises à tout ce qu'il y a en nous de sentimental, d'instinctif, de pulsionnel, bref d'affectif. Or l'affectivité, si elle est capable de pitié, peut tout aussi vite se transformer en haine. Nul n'ignore la versatilité des foules qui est un excellent exemple de ce type de retournement. Mais c'est peut-être d'ores et déjà comprendre que l'intolérance possède une telle force, une telle puissance, que ce que l'on nomme d'ordi­naire la tolérance est une arme bien faible pour lui résister. Mais je ne veux pas anticiper.

De toutes les formes d'intolérance, le racisme est sans doute la forme la plus odieuse, la plus dangereuse, mais aussi la plus puissante, la plus virulente et la plus développée. Mais il consti­tue par ses excès même l'exemple qui peut nous en apprendre le plus sur la tolérance. Je voudrais donc en dire quelques mots.

Si l'ethnocentrisme renvoie au simple refus de l'autre, le ra­cisme excède considérablement ce refus. En effet, au cœur du ra­cisme, nous trouvons la peur des qualités réelles ou supposées de l'autre. Ainsi, l'intelligence et l'habileté financière du Juif, ou en­core la puissance sexuelle du Noir. A ce titre, le racisme exprime la peur d'être dominé, et c'est la raison pour laquelle il cherche à détruire, voire à exterminer, celui par lequel il se croit menacé. Nous retrouvons ici le réflexe défensif dont je parlais plus haut, mais un réflexe élevé à la hauteur de comportement, voire de doc­trine systématique. Inutile de développer. C'est également la rai­son pour laquelle le racisme se développe surtout dans les couches sociales qui vivent dans la proximité la plus grande avec les victimes du racisme (ainsi les « petits blancs » aux Etats-Unis, mais aussi la masse populaire de l'électorat du FN), c'est-à-dire dans les couches sociales qui ont objectivement (peu importe que ce soit ou non fondé) les meilleures raisons de se croire mena­cées.

On comprend ainsi pourquoi les mouvements politiques ra­cistes sont des mouvements violents, mais aussi populaires, voire populistes.

Pour revenir à ce que je disais plus haut, il semble clair qu'opposer, comme on a tendance à le faire aujourd'hui, pour des raisons essentiellement économiques d'audimat, une démagogie tolérante à une démagogie intolérante ne peut revenir qu'à substi­tuer une démagogie à une autre. Or, pour refuser l'intolérance, on peut aussi vouloir refuser la démagogie. N'est-ce à dire qu'il faille refuser, pour des raisons que je développerai par la suite, la tolérance, comme l'intolérance ?

La tolérance comme effort sur soi ou la tolérance authentique.

Si l'intolérance est naturelle et spontanée, la tolérance ne peut être conçue, du moins au préalable, que comme une attitude de principe, une attitude, par là-même, construite et artificielle, au sens positif de ce terme. Il faut que je me force, il faut que je me raisonne, ou bien encore il faut qu'on m'attendrisse, pour to­lérer ce qui a d'abord pu me paraître si étrange ou si repoussant chez autrui. Ici, c'est l'intolérance qui est la réaction normale, lo­gique si j'ose dire. La tolérance, pour sa part, est le résultat de la comparaison (qu'ai-je de mieux que l'autre), de la réflexion (pourquoi serai-je mieux que lui), bref elle est le résultat d'un ef­fort sur soi. La tolérance est, ainsi, davantage l'attitude de l'adulte que celle de l'enfant dans la mesure où elle ne peut résul­ter que de la raison qui compare, analyse, juge et conclut. En ce sens, la tolérance est de nature foncièrement relativiste. Elle consiste à relativiser mes qualités, mes habitudes, mes valeurs, afin de faire une place (plus ou moins grande) à celle d'autrui. Face à l'intolérance, il faut être relativiste, c'est-à-dire montrer et démontrer sans relâche que les valeurs et les comportements dé­pendent de l'appartenance à un groupe, que les groupes sont né­cessairement pluriels et divers, différents, qu'ils ne sauraient y avoir par conséquent de sens à croire que des valeurs relatives, fussent-elles miennes, puissent être supérieures à d'autres valeurs relatives, ou pire encore puissent être considérées comme des va­leurs absolues.

Mais, à terme, une telle attitude n'est pas tenable. En effet, la relativité des valeurs ne peut nous conduire qu'au règne de la per­missivité, du laisser-aller, et, pour tout dire, du n'importe quoi. Si toutes les valeurs se valent, à quoi bon des valeurs ? Si toutes les valeurs s'équivalent, à quoi bon lutter contre la violence et vou­loir la paix ? Il y a, ainsi, avec la tolérance, et dans sa pratique même, un véritable problème, qui renvoie à l'agir humain, c'est­à-dire à la morale. En peu de mots, si la tolérance, qui est par es­sence, relativité des valeurs, s'étend à tout ce qui peut être reven­diqué comme valeur, elle n'a plus de sens et devient contradictoire.

Quelles sont donc les limites de la tolérance ? Le véritable problème réside dans le fait que la tolérance, tout en se fondant sur la reconnaissance et l'acceptation de la diversité des hommes et des cultures, donc sur une certaine relativité des valeurs, des croyances et des comportements, doit cependant pouvoir détermi­ner un seuil critique, un seuil au-delà duquel on parvient à ce que l'on ne peut accepter et que l'on doit combattre, un seuil qui à pour nom l'intolérable.

Le paradoxe est réel et difficile. La tolérance nous conduit à l'intolérable. La tolérance semble exiger l'intolérable. Comment résoudre un pareil paradoxe ? II faut, tout d'abord, remarquer que l'intolérable n'est pas l'intolérance. L'intolérance est une attitude irréfléchie et spontanée, naturelle 'et violente, quand l'intolérable désigne le résultat d'une réflexion qui pèse, examine, analyse et se prononce enfin par le rejet. C'est un premier point. Je le crois important. Il faut, d'autre part, comprendre que la tolérance n'est pas contradictoire par hasard, et qu'il ne servirait à rien de vou­loir à tout prix la sauver de cette contradiction. Pour le dire crû­ment, j'avancerai que la tolérance est une attitude, certes utile, et même nécessaire, mais pourtant radicalement insuffisante. En tout cas, radicalement insuffisante pour résoudre le problème que nous pose l'intolérance. En effet, tolérer c'est toujours accepter l'autre. Il y a là sinon du mépris, du moins de l'indifférence, in­différence provenant d'une position de force qui fait que, de toute la hauteur de sa puissance, on accepte de tolérer l'autre, c'est-à-dire de regarder comme négligeables, ne comptant pour rien ou pour pas grand chose, ses différences, ses valeurs, ses coutumes, ses comportements. Pour le dire encore plus crûment, je me de­mande si la tolérance ne signifie pas, en réalité, le fait de suppor­ter l'autre. Et si tel est bien le cas, alors il en va de la tolérance comme des odeurs, certaines paraissent supportables quand d'autres le sont moins. Je crois que les rapports à autrui méritent mieux que cela. Mais si l'on refuse ainsi la tolérance, que mettre à sa place ? A cette question, je répondrai, chaque fois que c'est possible, le respect. Ce que je voudrais examiner pour finir.

La tolérance est toujours à la croisée des chemins.

Dans cette perspective, il convient de revenir sur la tolérance.

La tolérance apparaît toujours à la croisée de deux chemins. Le premier chemin est celui de la valeur, c'est-à-dire du sens spi­rituel qui engage l'action et la vie dans le monde, bref qui engage l'humanité de l'homme. Le deuxième chemin est celui des va­leurs, c'est-à-dire des relations conflictuelles ou amicales qui peuvent et qui doivent naître entre des valeurs différentes. La to­lérance, comme son contraire l'intolérance, provient toujours d'un conflit des valeurs. Elle est un moyen pour résoudre ce conflit. Du moins pour atténuer ses effets les plus destructeurs.

Je voudrais analyser ce dernier point, afin de montrer la tolé­rance à l'oeuvre, à partir de deux exemples précis, qui pourront paraître polémiques, mais qui ne le sont pas.

Premier exemple : les religions monothéistes

La Lettre sur la Tolérance de Voltaire en témoigne, s'il est un domaine où le problème de la tolérance se pose c'est bien celui des religions, en particulier celui des religions monothéistes. Ce qui n'est pas très difficile à comprendre. La caractéristique es­sentielle des religions monothéistes est d'affirmer l'existence d'un Dieu unique, absolu, tout puissant et qui contient en lui toute vérité, un Dieu qui est la Vérité.

Tout le problème vient ici du fait qu'il y a plusieurs Dieux, plusieurs vérités, ou si l'on veut, mais concernant notre problème cela revient strictement au même, plusieurs manières de croire en ce Dieu unique. Une telle pluralité, une telle multiplicité, pour le croyant est inacceptable. Elle ne peut donc déboucher que sur l'opposition, le conflit ou la guerre. L'histoire l'illustre abondam­ment. Elle l'illustre, malheureusement, aujourd'hui encore.

Pour qui refuse cette guerre, la tolérance est le moyen idéal. Tolérer les autres religions va signifier ici supporter leur présence inopportune, mais tout en les considérant pour ce qu'elles sont, à savoir des erreurs plus ou moins néfastes. Dès lors, la question qui se pose est celle de savoir jusqu'à quel point ces erreurs né­fastes pourront être supportées. II est clair que les conditions his­toriques détermineront ce qu'il faut bien appeler le seuil de tolé­rance. Des conditions faciles amèneront la tolérance, des conditions difficiles l' exclueront.

Cet exemple montre assez, à mon sens, la véritable valeur de la tolérance. Contrairement aux apparences, elle n'est pas une at­titude positive et fondée sur la volonté de reconnaître à l'autre ce que je m'accorde à moi-même, par exemple le droit de vivre ainsi plutôt qu'autrement, de croire ainsi plutôt qu'autrement, d'aimer l'autre ainsi plutôt qu'autrement. Si la tolérance est positive c'est seulement par rapport à l'intolérance, qui est, elle, foncièrement négative, passive et instinctive. Mais cela posé, et eu égard à la nature de l'homme, en particulier à sa dimension d'être raison­nable, la tolérance n'est qu'un pis aller. Ce n'est pas elle qui peut être au fondement d'une reconnaissance de valeurs différentes, précisément dans la mesure où ces valeurs elle ne les reconnaît jamais, mais se contente de les accepter ou de les supporter. D'où son inconstance et sa fragilité.

Deuxième exemple : la revendication des droits aujourd'hui

De cette inconstance et de cette fragilité, notre époque est le formidable (au sens étymologique' du terme qui dit la « terreur » et le « sacré ») témoin.

Nous assistons, en effet, à l'apparition, ou plutôt à la résur­gence et au développement, de valeurs abstraites, qui sont toutes imprégnées de tolérance, et dont la principale caractéristique est qu'elles peuvent être revendiquées sans craindre d'être accusées de « moralisme ».

Ces derniers temps, un être nouveau est né, qui, du seul fait qu'il est, possède et sans aucune contrepartie un certain nombre de droits aussi sacrés qu'inaliénables.

Je crois que sur le plan des valeurs spirituelles, c'est-à-dire des valeurs spécifiquement humaines, l'affirmation des droits de l'homme et conjointement la nécessité de la tolérance n'ont pas toujours eu les effets favorables que l'on pouvait en attendre. Il n'est pas question de remettre en question le contenu concret de ces droits, mais seulement de s'interroger sur la façon dont ils sont compris et vécus au quotidien. Psychologie des droits de l'homme, tel pourrait être l'énoncé des analyses qui vont suivre.

A force de parler de droit, à force de poser l'homme comme un être de droits, on a donné naissance à une génération marquée au fer rouge de l'exigence et de la revendication. « J'exige » est le maître-mot de cette génération, pour ainsi dire le seul qu'elle connaisse, en tout cas le seul qu'elle pratique et avec une rare dé­termination. L'éducation, qui consiste précisément à obliger et à apprendre l'obligation, est devenue un non-sens impraticable. Comment les parents, comment les éducateurs (et nous le sommes tous d'une manière ou d'une autre) peuvent-ils se battre contre les monstres qui ont pour nom « télévision », « console de jeu vidéo », « mode vestimentaire, sportive, linguistique », etc. ? Comment peuvent-ils se battre lorsque ces monstres, qui n'oublient jamais leurs intérêts, qu'il s'agisse de vente ou d' audimat ce qui revient strictement au même, font appel à la sensibilité des plus jeunes pour collecter des fonds au nom de causes nobles, et d'autant plus nobles que, par la vertu de l'image et du « clip vidéo », elles sont devenues totalement abstraites, les enfants affamés et faméliques ayant laissé la place à des idoles chantant les droits de tous les hommes et le refus de la misère ? N'ayons pas peur des mots : les émissions de Dorothée laissent loin derrière elles la vraie et pro­fonde morale de l'abbé Pierre. Plus encore, ne la détruisent-elles pas ? Pour être « verte », la lessive n'en est pas moins de la les­sive.

On assiste, ainsi, à une confusion et à une collusion incroya­blement dangereuses et pernicieuses où le droit, le profit et la loi du plus grand nombre sont associés sans claire distinction. D'an­tant plus dangereuses que le devoir, l'effort, le travail ne font plus guère que sourire - hormis pour une petite élite de privilégiés qui a fort bien compris la nature et les enjeux d'une telle manipula­tion.

Droit et démocratie, c'est-à-dire loi du plus grand nombre, mis au service de la consommation et du profit, laminent littérale­ment toutes les valeurs morales. Il n'est que de voir ce que diffu­sent chaque soir les chaînes de télévision qui fondent leur pro­grammation sur un tel amalgame. Le peu de morale qui reste ici et là, à l'occasion de telle ou telle cause humanitaire, ne fait plus appel au devoir et au respect, mais seulement à la sensiblerie des bons sentiments, à la tolérance reine et bien entendu au seigneur « audimat ». La règle a laissé place au pathos, le devoir à l'émo­tion.

Comment, dans cette perspective, parler, seulement parler, de valeurs spirituelles ? Comment comprendre que ces valeurs puis­sent se reconnaître ?

Il est très significatif, dans ces conditions, que la différence de l'autre n'est plus comprise que sur le mode de la tolérance. Ici et là, partout, c'est à la tolérance que l'on nous engage comme si le fait de supporter l'autre constituait une panacée.

La valeur infiniment infinie du respect.

On peut certes accorder que la tolérance constitue un moindre mal. Mais cela ne permet pas de l'ériger en valeur morale et posi­tive. En effet, il y a quelque chose d'inachevé et d'insatisfaisant dans la tolérance, précisément dans la mesure où elle ne va pas jusqu'à reconnaître l'autre comme tel.

Le respect est la seule attitude positive qui peut permettre à des valeurs différentes de vivre ensemble, et au même titre, sans s' entredéchirer.

Et ce n'est pas, j'espère l'avoir montré, seulement une ques­tion de mot. A la tolérance, avec les limites qui sont les siennes, il faut substituer le respect qui est le seul vrai sentiment moral ayant la capacité de rendre viables des valeurs, par ailleurs, diffé­rentes. En effet, le respect réside en cela seulement qu'il porte au pinacle la personne humaine et son inaliénable liberté. Entre la tolérance et le respect, la différence n'est pas seulement du moins au plus. Beaucoup de tolérance ne fera jamais de respect. Le res­pect est le passage à un autre plan qui est celui de la vie morale, vie dans laquelle ce n'est pas le comportement de l'autre qui im­porte, mais seulement la valeur infinie de sa liberté. Ainsi, si la tolérance est sociale, et telle est sa limite, le respect est moral, et telle est sa valeur. La tolérance est dans l'attitude, elle est d'ordre pratique. Le respect est intérieur, il est produit dans le mouve­ment même d'une liberté qui se connaît en soi et en autrui.

Ainsi si je peux vouloir la différence d'autrui, la reconnaître et l'exiger, ce ne peut être que par le respect, en aucun cas par la tolérance qui peut seulement m'amener à l'accepter, c'est-à-dire, une fois encore, mais ce sera la dernière, à le supporter.

C\ T\ (Par)

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