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La peur de la mort

La peur de la mort est une idée communément admise, lors dans mon activité, j’ai très souvent été confronté à des personnes  qui étaient assez près  de notre finitude si je puis m’exprimer  ainsi. Et à chaque fois  ces  personnes  ne présentaient pas de  peur de ce type. Cette contradiction  apparente méritait une réflexion.

Les religions se sont beaucoup intéressées à ce concept, trouvant ainsi une méthode pour relier les gens. La religion égyptienne évoquait une vie dans l’au-delà, en fait il s’agissait d’une autre vie où l’âme serait seule, on rassurait le futur défunt en lui procurant tout ce dont il aurait besoin, il avait de quoi  se nourrir et  s’occuper, il emportait avec lui les images ou les symboles de ce qu’il avait du temps de son vivant, on lui garantissait quelque chose et il partait sans crainte.

La religion juive ne s’embarrasse pas de concept, les juifs sont le peuple élu, donc Dieu les aime et les a toujours aimé, aucun soucis sur ce plan et on passe rapidement.

La religion musulmane ne montre pas de représentation humaine, ce qui évite certaines questions, elle assure cependant  une félicité auprès de dieu, une existence de miel et de plaisir de toutes sortes.

La religion chrétienne a apporté quelque chose de totalement nouveau.  Il existait quelque chose après la mort et on pouvait retrouver les gens que l’on avait aimés. Il était possible de retrouver non seulement les personnes aimées que l’on avait perdues les années passées mais en plus on se  retrouverait plus tard. Cette affirmation était renforcée par les représentations du jugement dernier sur le fronton et dans les églises, la plus célèbre étant la fresque de la chapelle Sixtine à Rome : en haut, Dieu qui transmet la vie avec son doigt et en bas les morts qui sont emportés soit vers le haut soit vers le bas.  Et on ne peut manquer de remarquer qu’il y  a beaucoup de monde, donc on ne sera pas seul. Il y a énormément de monde.

La doctrine  chrétienne  avait  relevé que cette idée de se retrouver était très séduisante, en effet quel plaisir de revoir ce grand père a qui on aurait voulu dire encore beaucoup de choses, de retrouver cette fille rencontrée sur les bancs de l’école tuée par un accident de voiture.

La  grande différence avec les grandes religions, notamment avec les grandes religions monothéiste est le fait que la philosophie va nous dire qu’on peut se sauver par soi même et par l’exercice de sa raison.  la philosophie nous dit il faut s’en remettre à un autre que dieu , il faut avoir foi en soi, il faut avoir confiance en soi . Il ne faut pas faire confiance en un autre qui peut être dieu ou la providence divine et ainsi on va surmonter ses peurs. C’est par la raison et l’exercice de la raison que l’on va pouvoir s’en tirer.

En fait cette peur de la mort n’est pas la peur de notre propre mort, tout le monde sait que la vie a une fin, et  on ne peut craindre quelque chose que l’on ne connaît pas,  mais c’est la mort des autres qui fait peur, la mort de notre femme de nos enfants, de nos frères. La peur bien réelle de ne plus les voir, de ne plus les toucher. En partant de l’autre coté, on sait qu’on ne pourra plus les voir.

La peur de la mort c’est pas simplement quelque chose d’égoïste où c’est pas simplement quelque chose qu’on doit mettre sous le boisseau ou dissimuler dont on doit avoir honte. Parce que la peur de la honte, la plupart du temps, c’est la peur de la mort des autres. C’est-à-dire la peur de ceux     qu’ on aime.

L’idée que, par exemple, même quand on a peur de sa propre mort, souvent, c’est par rapport à d’autre qu’on en a peur, on se dit que deviendrons mes enfants si je meurs ? Surtout peut être si c’est un enfant handicapé par exemple on se dit mais bon dieu pourquoi je le laisse tout seul, qu’est-ce qu’il va devenir ? Et donc souvent la peur de la mort n’est pas quelque chose comme on le croit d’habitude de pusillanime, de manque de courage, d’égoïsme, ou d’égocentrisme. Mais souvent évidemment cette peur de la mort prend la forme d’un rapport aux autres et elle est plus inquiétante souvent quand elle porte sur les autres que quand elle porte sur sa propre mort.

 J’évoque ici, des sentiments vis-à-vis d’être humains, mais certains se sont détachés de cet attachement à l’humanité, la remplaçant par un animal, une voiture, une maison. Mais le sentiment reste le même, à part qu’aucune religion n’assure que l’on puisse retrouver son chien, son chat sa voiture sa maison. Et ainsi on comprend que ceux qui sont seuls, qui vivent auprès de biens matériels craignent beaucoup plus la mort. Comment ne pas s’attacher à un objet ? Tout le monde possède un objet chéri, une sorte de gri-gri, qui nous protège contre la mort et nous donne l’impression d’être éternel, combien de gens puissants ont désiré s’entourer d’œuvre d’art intemporelle sensées leur éviter la mort ou la maladie sans succès.

Un indice peut nous orienter sur ce qui pourrait se passer : c’est l’histoire suivante :

J’avais rencontré un religieux (un rabbin) , il avait marié un sympathique couple, la cérémonie avait eu lieu dans une ambiance sereine et receuillie, . On se retrouva le soir pour le repas de fête. Que devient l’homme après la mort lui demandais-je ?.Il tenta d’abord de me rassurer que dieu dans sa bonté s’occupait de tout et qu’il  fallait lui faire confiance. Mais comme je lui disais que nous étions un peu à  l’écart et qu’il pouvait tout me dire, il m’expliqua : avant la naissance, le fœtus n’a pas d’idée de ce qui se passe après la naissance, pour lui il est évident que la sortie va se traduire par une mort immédiate, il se trouve bien dans le ventre de sa mère et quitter cet endroit lui fait mal. Il n’a aucune idée du monde extérieur, rien ne peut l’informer et le monde extérieur ne peut pas communiquer ce qui va lui arriver. L’homme dans sa maturité sait ce qui s’est passé mais ignore de la même façon ce qui arrive après sa mort, il peut donc arriver la même chose, nous sommes incapables de savoir mais il est logique que le chemin va se poursuivre ; comme le fœtus nous avons de vagues échos difficilement interprétables. Voyant que je perdais pied, il continua : le nourrisson sait il ce qui va lui arriver, pour lui n’est il pas évident que chaque fois qu’il s’endort, comment peut il être certain qu’il ne va pas mourir, comment peut il imaginer la vie qu’il va vivre

La FM tourne beaucoup autour de la mort, on enferme le profane dans une tombe sous la terre, évoquant beaucoup le tombeau égyptien avec  inscription au mur, objet pouvant avoir une utilité pour un voyage, puis après on lui promet une renaissance pourvu qu’il accepte une première mort, puis on monte vers le ciel, les cinq éléments, etc .. , escaladant les degrés  premier, deuxième, troisième, la mort toujours présente symboliquement. Je me demande si la création de la FM n’est pas en fait une méthode pour apprivoiser la mort, la rendre moins terrible, s’en faire une amie, mais c’est un opinion toute personnelle.

En conclusion vous devez vous demander « et le conférencier, a-t-il peur de la mort ». En fait pour être précis, si sa mort survenait là, dans quelques minutes, qu’en penserait- il ?

Ne sachant trop répondre, j’avoue vous avoir caché l’existence d’une bombe dans ma sacoche, qui devrait exploser dans quelques  minutes. Le frère couvreur a pour instruction formelle d’empêcher  qui que ce soit de sortir Se mettre en situation, quoi de plus efficace pour trouver une réponse. Le FM a tant d’idées sur la mort. Et je vous propose d’y réfléchir, le temps est compté.

G\ T\

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