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Les Trois Grande Lumières


« Quand on vous a donné la lumière, quelles sont les premières choses que vous avez vues ? »
« - Le livre de la loi sacré, l’équerre et le compas.
   - Que vous a-t-on dit qu’elles signifiaient ?
   - Trois grandes lumières dans la maçonnerie.  »
   
Deux outils sur un livre sacré ouvert, le symbole même de la réconciliation entre la raison et l’instinct de divinité.

L’équerre et le compas :  Le franc-maçon, actif, doit trouver le sens caché du texte (en extraire le contingent, le culturel pour atteindre l’universalisme du symbole.)

L’équerre :
« Toutes nos actions doivent être réglées sur la droiture et sur la justice » 
L’équerre rend droit ce qui est oblique : 
Rend droit : il y a dans la franc-maçonnerie une idée de mission, la droiture n’est pas acquise, elle doit être maintenue et recherchée à chaque instant de la vie car l’esprit est faillible.
Rend droit : elle est aussi droiture pour les autres, elle doit être communiquée, il faut porter une foi selon laquelle la justice peut corriger l’injustice. La sagesse du maçon est inconstance et doit intervenir comme une force permanente sur l’extérieur.

L’équerre est un gouvernail, c’est la recherche permanente du cap et la franc-maçonnerie transporte l équipage vers ce cap contre les éléments.

L’équerre n’est qu’un moyen de contrôle, une fois encore, seuls, l’esprit et le cœur dirigent, l’équerre permet le maintien  et le contrôle de la direction choisie par le sujet ( il faut une direction, savoir ou l’on va, c’est le livre de la loi sacré ).
L’équerre, emblème de régularité, de persévérance, de constance, de mesure, l’équerre, c’est l’immanence (qui vient de soi) contrairement à la transcendance (qu’on reçoit de l’extérieur ).

L’équerre, c’est le travail sur le chemin qui est en quelque sorte est un chemin de croix.

Le Compas   
Tenu ouvert, de la main gauche, la pointe sur le cœur, lors de l’initiation.

Le compas décrit un cercle dont le centre est à égale distance de tous les points du cercle.

Deux sens au compas :
- L’emportement du cœur doit se faire pareillement pour tous les domaines.  Il faut se méfier du fléau des passions ( il faut atteindre l’ataraxie).
- Le cercle signifie l’égalité entre tous les hommes. Depuis les « OIKONS » en GRECE antique ou sur l’agora, chaque citoyen se plaçait à égale distance du centre afin d’assurer à chacun une égale liberté de parole.
Le compas délimite, donne humilité et réalisme, il réprime les passions.

Le compas trace le cadre général dans lequel l’œuvre de chaque homme se construit.
                          

Le compas s’ouvre, il s’écarte, comme l’homme  il évolue,  il transcende, il est réellement le symbole de l’architecte mais le compas apparaît plus détaché de la matière que l’équerre .

Equerre  et  compas : Transcendance, je suis le bâtisseur  et le contrôleur de mon œuvre, il me faut un souffle créateur et la mesure de l’humilité.

Le  livre de la loi sacré.                                                                                                                  
Pour croire qu’un livre est sacré, la première condition est de croire en l’être suprême. Tout candidat doit prêter serment sur le volume qui dans sa religion est tenu pour conférer un caractère de sainteté à un serment. Le candidat prête serment,  la main droite nue sur le livre saint, la main droite ( symboliquement celle de l’action ) se fait sujet dans une appropriation active des textes sacrés.

Le livre de la loi sacré  était toujours au 18 ème siècle, la bible,  car la franc-maçonnerie était d’origine chrétienne. Quand la franc-maçonnerie intégra quelques juifs, on pu toujours prêter serment sur la bible, mais quand  la franc-maçonnerie se répandit dans tout l’empire britannique notamment en INDE, elle accueillit des membres qui n’étaient ni chrétiens ni juifs, elle reçut des musulmans, des hindous , des siks … on du faire prêter serment à ces nouveaux  membres sur les livres saints de leur religion.

Deux outils, sur un livre sacré ouvert, le symbole même de la réconciliation entre la raison et l’instinct de divinité. Ces outils donneraient donc le droit de s’approprier le sacré, si tu es un homme droit et vertueux, si tu es actif, si tu travailles sur toi, ce lieu, cette loge serait donc un formidable lieu de responsabilité. Nous aurions donc le droit d’aller chercher, seul, la substance sans passer par les religions, mais attention avec un énorme travail personnel.
Contrairement au prêtre, à l’imam ou au rabbin, qui parlent au nom de dieu, le franc-maçon n’est pas élu, il ne recherche pas le salut, il cherche en travaillant chaque jour à rendre le monde meilleur. DIDEROT disait « le philosophe est l’homme qui sait cultiver son jardin », comme le paysan travaille son champs chaque jour, le franc-maçon doit remettre sans cesse l’ouvrage sur le métier.

Il n’y a de liberté que dans l’appropriation du sacré par l’action maintenue en équilibre par le « pathos » ( émotion), ceci n’est ni ataraxie ni stoïcisme, c’est une tentative de réconciliation entre le logos et le pathos, entre la raison et la foi  propre à la maçonnerie. Le maçon est un homme libre, il a gardé son pouvoir d’indignation « si le monde m’est supportable c’est que j’ai le pouvoir de m’indigner » disait le philosophe BOURDIEU, le maçon  n’est pas comme le religieux qui pleure sur le monde, le maçon n’est pas donneur de leçon car il n’est pas supérieur aux autres hommes il veut par son exemple changer le monde, il a foi dans la raison il a de l’espoir.

Si je crois en une essence de l’être humain, substance commune qui fait de chaque être un égal et un semblable, je recherche à épurer le langage de sa culture pour retrouver la théorie de la forme PLATONICIENNE.
Dans  LA REPUBLIQUE,  PLATON explique que le monde est cosmos (système en GREC) et obéit à des lois supérieures à toutes contingences temporelles, culturelles ou géographiques. Il faut au sage un pouvoir d’extraction de la substance pour comprendre la forme englobante à l’origine  de toutes choses.  Ce que je vois n’est que la manifestation de sa forme,  la théorie de la forme est élévation afin de réconcilier chaque être dans une substance commune.
Le symbolisme maçonnique ainsi que l’élévation de la bible en volume de la « sainte loi » obéit à cette volonté d’élévation.
Epuré de sa culture, je reconnais à l’autre l’intuition commune du sacré et m’en fais un frère.
Le maçon trouve dans les saintes écritures une direction à ses actions. SOPHOCLE « il n’est de vent favorable qu’à celui qui ne sait ou il va », les textes saints doivent donc donner au maçon les moyens de son propre dépassement.

En conclusion, je dirai pour les nombreux marins qui sont dans cette salle que le livre de la loi sacré, c’est le vent, le souffle créateur, la spiritualité, la « religiosité », l’équerre c’est le gouvernail, la puissance de travail, la technique, le compas c’est la limite qu’il ne faut pas dépasser, la carte marine qui permet de naviguer mais qui  indique aussi les hauts-fonds, les courants dangereux…..  

La franc-maçonnerie, c’est le phare qui brille dans la nuit et qui par sa lumière guide les bateaux à bon port .

Ces trois grandes lumières, alliance de la raison et du spirituel, création de la franc-maçonnerie donnent à l’homme de formidables possibilités.

Finalement, je me demande, si la franc-maçonnerie n’est pas la plus grande audace de l’humanité.         

J’ai  dit.

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