GODF Loge : Fraternité Cauchoise Date : NC


L’Eau


L’hydrogène, un des premiers atome formé de l’univers et l’oxygène, produit plus tardif de réaction thermonucléaire au sein de centaines d’étoiles se combinent pour former l’EAU.

L’eau est indispensable à la vie, notre organisme en est composé à 60% et la vie de notre planète est intimement liée au cycle de l’eau.
La surface de notre terre est recouverte d’eau à 70% dont 97% d’eau salée - 2% d’eau douce sous forme de glace aux pôles et 1% d’eau douce liquide.
Les eaux douces exploitées ont une origine continentale :
   - Les eaux de précipitations : atmosphère
   - Les eaux de surface: rivières, plans d’eau
   - Les eaux souterraines: provenance du sous-sol captées par source naturelles ou forages

Elles représentent 0,6% de la ressource totale en eau. Si l’eau est encore abondante, elle n’est pas répartie uniformément sur la terre. Neuf pays se partagent ainsi 60% du débit annuel mondial.
Non seulement, l’eau n’est pas plus abondante aujourd’hui qu’a la formation de la terre mais elle ne s’est pratiquement pas renouvelée depuis.
L’eau douce ne se renouvelle que grâce aux précipitations ce qui signifie que les hommes ne peuvent compter que sur les 34 000 km3 de pluie qui sont véritablement disponibles chaque année pour la consommation humaine sans risque de détruire les réserves limitées.
L’évapotranspiration de notre planète se produit à la fois sur les océans et sur les continents par le biais notamment des végétaux.
Elle est six fois plus élevée sur les océans que sur la terre ferme - le rapport des précipitations est lui d’un rapport quatre fois supérieur pour les océans.

Le majeure partie de l’eau douce est stockée dans le sol, le volume des eaux souterraines est soixante fois plus élevé que celui des eaux en surface.

Ces nappes aquifères pour durer, doivent être réapprovisionnées à peu prés au même rythme que l’eau qui en est extraite.
Malheureusement, on vide les nappes aquifères qui nous sont accessibles à un rythme accéléré afin de compenser la diminution des réserves de surfaces.
L’institut des ressources mondiales, organisme dépendant de l’ONU est de l’avis suivant: « Les besoins en eau dans le monde vont sans doute constituer l’un des problèmes les plus critiques du 21ème siècle ».

Il n’existe aucun endroit sur terre où un humain pourrait se mettre à l’abri de cette crise de l’eau qui s’amorce.
53 millions d’américains (1/5ème de la population) boivent au robinet une eau contaminée par du plomb, des bactéries fécales ou d’autres agents polluants.
On sait aussi que la grande majorité des méga pôles dans lesquelles plus de 50% des citoyens n’ont pas accès à l’eau sont situées dans les pays du tiers monde.
Un rapport des Nations-Unies sur le développement durable indique qu’en 2030 plus de la moitié de la population de ces immenses agglomérations habitera dans des bidonvilles sans approvisionnent en eau, ni évacuation des eaux usées et des ordures.

Le paradoxe dans tout ça, c’est que les européens dépensent 11 milliards de dollars par an en crème glacée, c’est-à-dire deux milliards de plus que la somme nécessaire pour fournir de l’eau propre et des égouts fonctionnels et salubres à la population mondiale.
Or la planète est en pleine explosion démographique en 2025 dans cinq des « points chauds » de la querelle de l’eau ( Mer d’Aral, Gange, Jourdain, Nil et Tigre-Euphrate) la population aura augmenté de 45 à 75%.

Le monde comptera 2,6 milliards de personnes en plus.
Selon la FAO, la production agricole mondiale devra augmenter de 50% pour nourrir tous les habitants de la planète, de telles prévisions indiquent une probable explosion des besoins en eau douce.

La consommation mondiale double tout les vingt ans soit deux fois plus vite que la population humaine. Et pourtant en dépit de cette donnée, les ménages et les collectivités ne consomment que 10% de toute l’eau utilisée.
L’industrie puise une part considérable des réserves mondiale d’eau douce, sa consommation représente 20 à 25% de la consommation totale.

Pour Produire 1 kg d’acier il faut 80 litres d’eau
1.250 litres pour un kg d’aluminium
8.600 litres pour une carte mémoire 6 pouces

Enfin, c’est à l’irrigation pour l’agriculture qu’est consacrée la plus grande partie de l’eau utilisée par les êtres humains, soit les 65 à 70% restants.
Le déboisement planétaire, la destruction des marais le déversement des pesticides et de fertilisant dans les cours d’eau et le réchauffement climatique ont tous de terribles répercussions sur les fragiles réseaux hydrologiques.

L’endiguement et la dérivation des cours d’eau qui entraînent des surconcentrations de mercure et la prolifération des maladies transmises par l’eau constituent une autre source de pollution ( 3 à 5 millions de décès par an).
Le monde entier s’urbanise à un rythme soutenu l’effet de serre augmente avec pour conséquence une perte de 1800 milliards de m3 d’eau douce par an, ce qui provoque une hausse annuelle du niveau des océans de 5mm.

Dans un proche avenir, « l’assèchement » de la terre provoquera une baisse considérable du niveau des précipitations avec pour conséquences: la diminution de la protection de l’atmosphère, un rayonnement solaire plus fort, une réduction de la bio diversité, la fonte des calottes glaciaires, l’inondation de vastes territoires, une désertification galopante.
Bien que les inégalités en matière d’eau doivent être mises en parallèle avec celles qui existent entre pays industrialisés et pays non industrialisés, des disparités existent également à l’intérieur de chaque société.

En Afrique du Sud, 60 000 agriculteurs blancs consomment 60% des réserves d’eau du pays alors que 15 millions de noirs n’ont même pas accès directement à l’eau pour leur consommation personnelle.

Aux problèmes de la ressource en eau s’ajoute l’aspect géopolitique avec toutes les conséquences économiques et écologiques, les tentatives hégémoniques d’Etats sur les bassins hydrographiques exacerbent les rivalités de pouvoir sur la répartition du débit des cours d’eau ou même l’exploitation des ressources hydrologiques souterraines.
-    L’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan pour le NIL
-    La Turquie, la Syrie, l’Irak a propos du TIGRE et de l’EUPHRATE
-    Israël, la Syrie, le Liban avec le JOURDAIN et le lac de TIBERIADE.
-    Le Tibet château d’eau de l’Asie annexé par la Chine
-    L’Inde qui s’inquiète du possible détournement des sources du BRAHMAPOUTRE et de l’INDUS par Pékin
-    Le Vietnam qui voit d’un mauvais oeil le projet chinois d’aménagement du Haut Mekong.

Il est à rappeler que des situations critiques ne s’appliquent pas forcément à des frontières politiques, mais peuvent l’être sur des régions écologiques (désertification, gel sur de longues périodes etc…)

La mondialisation, la croissance exponentielle des pays comme la Chine ou l’Inde pose la question de la distanciation voire carrément l’antagonisme réel entre croissance, écologie et surtout hydrologie.

Il est permis de penser que l’activité humaine est de plus en plus impliquée dans cette spirale, et, sans arrière pensée idéologique, il est tout aussi raisonnable de penser que la course à la croissance mène toute l’activité hydrologique à la catastrophe.
Cela n’empêche pas les grands groupes de se partager le marché mondial de l’eau, évalué à 1000 milliards de dollars par les économistes.
Ce marché qui est en augmentation rapide en raison de la croissance des populations urbaines et le progrès des travaux d’adduction d’eau est extrêmement dispersé du point de vue géographique.

En France, la distribution de l’eau potable est effectuée à 75% par des compagnies privées, Vivendi, Lyonnaise des Eaux-Suez et la Saur.
Ces trois compagnies contrôlent 40% du marché mondial alors qu’aux Etats Unis 89% des compagnies sont municipales.
Ceci dit beaucoup de collectivités sont intéressées par une régie directe de 10 à 15% moins chère.

Henri Emmanueli vient de gagner devant le conseil d’Etat contre les groupes privés dans son département des Landes, une étude révélant que le prix de l’eau était plus élevé de 70%.
A Brest, le contrat avec Véolia arrive à son terme en 2012, un collectif très large associations, syndicats, partis politiques demande un retour à une gestion publique de l’eau par pétition.
Dans les prochaines décennies, les problèmes de l’eau vont s’aggraver, qu’il s’agisse de pénuries ou d’inondations.
C’est en Afrique, en Asie et en Amérique latine que les grandes villes vont continuer de s’accroître massivement.

On peut normalement s’attendre à ce que dans les quartiers populaires les revendications pour l’eau potable et pour les égouts s’expriment avec une force croissante.
Alors, l’eau est elle un bien comme un autre, une « marchandise » que l’on peut vendre dans le cadre d’une distribution par le marche?
Antoine FREROT (PDG de Véolia) dans un livre récent « L’EAU » attaque deux fausses bonnes idées: la gratuité de l’eau et le paiement complet par l’abonné.
Il défend un juste milieu: « un prix de l’eau socialement abordable! »

Le FMI et la Banque mondiale estiment que la fourniture d’eau aux populations, dans le monde, devrait être réalisée par des entreprises privées en situation de concurrence.
Dans la situation actuelle, la distribution d’eau est assurée à 95% par des opérateurs publics ( Etats ou municipalités). Inversement, au FMI et à la Banque mondiale, Ricardo PETRELLA montre que les privés privilégient les investissements rentables, au risque de renforcer les inégalités.

Alors, je me raccroche à ma béatitude d’idéaliste, à mon humanisme, à l’article premier de notre constitution maçonnique, , demain je m’envole pour Mexico où l’accès à l’eau potable reste encore très inégal, je serais sûrement très privilégié, enfin grâce à ma planche éviterais-je la noyade.

J\ M\ T\

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