Obédience : NC Loge : NC Date : NC

Transmission Initiatique

Transmission d’un savoir ou
Eveil de l’Esprit ?

INTRODUCTION
 
“Nous aurons besoin de la concentration de toutes nos forces pour communiquer la Lumière à ce néophyte”

Par cette phrase, les adeptes du REAA qui assistent à une cérémonie initiatique, rappellent le souvenir du vécu de leur propre initiation, celle où leur Soi a capitalisé l’expérience. C’est une sorte d’actualisation du souvenir de leur conscience, synchronisée avec celle de l’impétrant. Chacun en prend ainsi pour son grade!

Comment amener un initié de la simple rédaction que sera sa première planche à un travail personnel bien buriné puis à un tracé?
Comment l’amener à ne plus chercher à être un bon élève mais à être lui même et à s’élever par lui-même?
Comment l’amener du geste à la parole?

Comment apporter à celui ou à celle que nous appelons ma sœur ou mon frère, l’environnement fraternel dans lequel il se sentira écouté et sera lui-même à l’écoute?

Comment lui permettre de faire parler son cœur et partager ce qu’il pense? Comment faire accéder le nouvel initié au travail initiatique?
Au delà de la lettre comment le faire accéder à l’esprit?
Là est tout le défi de la transmission initiatique!
C’est un appel à sa conscience qui lui est lancé par notre Rite, par notre Tradition pour que puisse s’opérer la transmission initiatique.

RITES ET RITUELS
Ne ressentons nous pas venir, à chaque initiation, l’émotion du “sous-venir”. Est ce la magie du rituel ou la transmission initiatique?Car dans la transmission initiatique rien n’est explicitement transmis, personne ne transmet individuellement à personne!

L’essentiel est partagé par tous et c’est ce qui en fait le
mystère pour un apprenti et un profane.
Et ce mystère n’est accessible que par la pratique du rite et le respect des
rituels.

La transmission initiatique du REAA n’est opérationnelle que par un travail véritablement initiatique, pour ne pas dire intelligent des rituels!
Cette pratique rituelle doit apaiser les tensions et créer des harmonies afin de faire émerger des égrégores; la Loge devient alors un creuset de tous les Moi, sensibilisés par la dimension sacrée du rituel, fusionnés, si j’ose dire, par l’écoute, la tolérance et l’amour.
On peut alors parler de communion, idéale certes, surtout si cette fusion des Moi permet de partager à la fois la mémoire collective de notre Tradition et le débat d’idées fraternel!
Tout se passe comme si la Loge devenait porteuse d’une parole qui baigne chacun, comme le ferait un fleuve, se répandant dans chacun, lui apportant une connaissance et une lumière nouvelle.

Cette connaissance baptismale dans l’eau du fleuve est porteuse de sens initiatique!
Et de Jean le Baptiste à Jean l’Evangéliste: “ le Verbe est la lumière véritable qui éclaire tout homme”; nous touchons là à la spécificité initiatique, universelle, du REAA.

INTEGRATION DES RITUELS
Mais pour rendre la transmission initiatique opérationnelle dans la pratique des rituels d’initiation, les officiers (expert, MDC, VM:.) doivent intégrer ces rituels, ce qu’ils sont, ce qu’ils font!

Nous devons placer l’impétrant en situation de vivre pleinement ces
sollicitations de conscience; nous devons l’ouvrir aux valeurs spécifiques du nouveau
degré pour le faire accéder à l’essence de la Tradition et plus tard à sa quintessence!

N’oublions pas que le REAA, par la tradition qu’il véhicule, nous enseigne que les outils de la maçonnerie peuvent être détruits. La pratique initiatique est un chemin très critique qui nécessite minutie et précision, sous peine de créer une rupture dans le déroulement du rituel.

La prise de conscience de l’impétrant s’en trouve altérée et la transmission initiatique contrariée pour celui à qui nous avons dit:” ici tout est symbole”

CONTENANT ET CONTENU
Finalement ce que la tradition nous fait devoir de transmettre n’est rien d’autre qu’un contenant et non un contenu: un contenant de sens et non un contenu d’interprétations dogmatiques.
Un contenant qui est pris comme contenu par le profane mais qui est bien un contenant pour l’initié.

La pratique des rituels rend actif ce contenant par la présence de symboles, de légendes et de mythes.
C’est ce que nous appelons les outils de la FM:., outils que la Tradition impose de ne pas altérer, de ne pas dévoyer.

Ainsi nous nous engageons par serment à ne pas les offrir aux regards des profanes ou des adeptes qui n’ont pas la préparation requise.
L’initié, lui, pourra s’approprier ce contenant pour y trouver les portes qui ouvrent sur des espaces dans lesquels il vivra le contenu au niveau de symboles mémoriels.
Il pourra alors donner du sens par des interprétations personnelles et retrouver des parcelles de lumière; convenablement architecturées en esprit, elles le conduiront vers le GADLU.

COMMUNICATION ET LANGAGE
Parler de transmission initiatique à un profane n’a aucun sens: la transmission initiatique ne s’adresse qu’à des individus parfaitement préparés.

Il nous faut la possibilité de comprendre et d’interpréter dans un référentiel de langage requis. C’est pour cela que, à chaque degré du Rite, le processus de communication de ce corps ésotérique est indispensable.
Et cette communication passe par la pratique des rituels.

Mais nous ne savons ni lire ni écrire..... Aussi devons nous garder conscience
que la communication peut se faire en dehors de la parole et de l’écrit.
C’est ce qu’on fait les bâtisseurs de cathédrales en burinant, taillant, sculptant, gravant!
ici tout est symbole” c’est ainsi que nous recevons une tradition plus primordiale et plus universelle que des hommes de toute culture ont laissé aux regards et aux interprétations.
Tous voulaient témoigner d’un ordre, d’une intention, d’un sens à découvrir.
Et le GADLU à marqué, à sa façon, l’environnement des hommes en inscrivant dans l’Univers, dans le Cosmos, dans la matière physique et biologique, des témoignages d’un ordre que nous cherchons toujours à comprendre!

Lire et écrire est l’affaire du profane, surtout dans un monde qui se dit être de plus en plus celui de la communication et qui est le nôtre, pour une part.
Ne nous laissons pas abuser par l’oral et l’écrit: la lumière est ailleurs, elle est d’une autre nature.

Sachons appréhender intelligemment ce qui est marqué et inscrit dans l’environnement, tout ce qui y est taillé, sculpté, y compris dans les hommes!
Sachons prendre conscience et comprendre les éléments ésotériques qui nous sont proposés et sur lesquels nos regards se posent.

Au delà , le processus de transmission initiatique se mettra en place.
Dès lors nos ateliers représentent de véritables machines à fabriquer des hommes et des femmes de Connaissance et de Vertu, peut-être même des Justes et des Sages
Perdre en qualité dans la communication de ce langage ésotérique c’est perdre dans la pratique de la méthode initiatique et dans la pratique du rite.
Plus grave encore: c’est pour l’atelier maçonnique perdre sa capacité à transmettre, c’est trahir le Rite et c’est surtout trahir celui qui a demandé la Lumière et que nous avons accueilli comme Frère.

C’est se laisser gagner par nos métaux, manquer à tous nos devoirs, laisser détruire les outils de la FM\
Notre rite nous rappelle à tous les degrés d’y prendre garde !
N’oublions pas que l’initiation, au sens de l’Ecossisme, est un projet individuel et aussi un projet collectif de perfectionnement.
C’est par le perfectionnement de chacun que le collectif se perfectionnera, c’est par le perfectionnement du collectif que chacun se perfectionnera !

C’est par le perfectionnement de l’homme que se fera le perfectionnement de l’humanité!
Car la démarche initiatique incite le FM\, en tant qu’homme de Connaissance et de Vertu à agir dans le monde, à pratiquer la bienfaisance et la justice, on pourrait dire à humaniser l’humanité.

C’est en ce sens que le projet initiatique, dont le REAA est porteur, est un projet de développement durable, humaniste et universaliste. 

CONCLUSION
L’incorporation du nouvel initié dans la Tradition l’inscrit dans une chaîne des initiés, morts et vivants, l’inscrit au-delà du temps physique, dans l’éternité.
Le contenu initiatique est incommunicable, il ne s’apprend pas dans les livres, il existe dans le “vivre dans l’expérience”; il est mis au service de l’homme par son intelligence et son travail, ce qui lui donne des responsabilités vis à vis de lui-même, des autres et de l’humanité.

Gloire au travail et ne nous attardons pas trop dans les sentiers fleuris!
Et nous conclurons par un texte du poète espagnol: Antonio Marchado, Proverbes et Chansons, poème particulièrement initiatique:

Marcheur, ce sont tes traces
Ce chemin et rien de plus;
Marcheur, il n’y a pas de chemin,
Le chemin se construit en marchant.
En marchant se construit le chemin,
Et en regardant en arrière
On voit la sente que jamais
On ne foulera à nouveau.
Marcheur, il n’y a pas de chemin,
Seulement des sillages sur la mer.

T\ S\A\
S

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