GLSA Loge : La Tolérance - Orient de Porrentruy - Suisse Date : NC


Transmettre

Qu'avons-nous donc reçu de si précieux que nous ayons le devoir de transmettre?

L'institution maçonnique doit, probablement et sous toutes réserves, son existence à une confrérie de maçons constructeurs, qui voyageaient en Europe dès le VIIIe siècle. Ils se partageaient des secrets reliés à leurs métiers.

Ensuite, la Franc-maçonnerie dite spéculative s'est organisée depuis le début du XVIIIe siècle, par et autour de personnes d'origine diverses qui recherchaient un espace de liberté pour exprimer leur quête de tolérance réciproque, de libre examen, et d'union. C’est dire que de très nombreux maçons nous ont précédés et que, pour que leurs traditions et la Franc Maçonnerie se perpétuent, ils ont transmis leur savoir…

Ils nous ont instruits du fait que le travail n'est jamais terminé, que chaque situation conduit à la nécessité d'étudier, de comprendre, de rectifier avec humilité, mais avec dignité. Ils nous ont aussi donné les outils pour y parvenir : les symboles et le rituel.

Ils nous également instruits du fait que la progression est graduelle et que c’est lorsque les connaissances du degré précédent sont assimilées que l’on peut incorporer à cette base des connaissances complémentaires.

Ce legs qu’ils nous ont fait au fil des siècles est cette méthode de développement de la pensée symbolique, véritable outil d'évolution. Elle se dévoile dans un champ individuel, intime, et s'affirme dans la confrontation fraternelle, collective de la loge.

Car c'est en loge que tout se passe, là où tout est ordonné, orienté, séparé, différencié. Le rituel rythme et ordonne toute chose, situe chacune, constitue un espace d'apprentissage des liens du soi à soi, de soi à l'autre, de soi au monde.

C'est le vécu, jour après jour, dans la recherche permanente au sein des loges qui façonne le rapport de la franc-maçonnerie avec elle-même, avec son groupe, puis avec la Confrérie et au-delà, avec l’humanité.

Le chemin de l'initiation maçonnique est cette quête de sens, ce désir de progresser, de comprendre, pour agir au-delà des opinions partisanes, des carcans sociaux, de la pensée unique et des clichés réducteurs et stériles.

Notre « méthode » maçonnique, s’il est possible de l’appeler ainsi, s'inspire de tout cela pour nous permettre de tendre vers l'idéal que nous nous sommes librement imposé : le perfectionnement spirituel, moral et matériel de l'Humanité.

C’est cela notre héritage et c’est le capital que nous devons transmettre…

Comme d’autres sociétés, la Franc-Maçonnerie est Traditionnelle. Et qui dit Tradition dit nécessairement transmission. Et s’il y a transmission, il a donc un contenu à faire passer, et pour faire passer un contenu, il faut des récepteurs.

Pour qu’un profane « récepteur » ait quelqu’intérêt pour la voie maçonnique, il faut qu’il puisse comprendre le sens de la Maçonnerie et les oeuvres qu'elle révèle, parce que les hommes qui la pratiquent se distinguent des autres hommes. C’est pour informer, enseigner, transmettre, échanger, que la Maçonnerie doit savoir communiquer, c’est-àdire savoir être en relation.

Je vous rappelle que nos illustres frères du XVIII siècle, ceux qui ont donné naissance à la franc-maçonnerie dite moderne, ont fait fi à l’époque d’une certaine prudence que l’on prône aujourd’hui dans le comportement de la Franc-Maçonnerie en général et des frères en particulier à propos de leurs prises de position face aux grands problèmes de notre temps et leurs participations à les résoudre.

Personnellement, je pense qu’une des autres voies par lesquelles on devient Maçon est la rencontre d’un modèle que l’on souhaite imiter, d’un Maître, qui, avec les Arts Maçonniques, s'est transformé en être digne d'admiration et de respect. La Franc- Maçonnerie sera condamnée le jour où les maîtres maçons n’auront plus envie de se surpasser et de semer dans le monde profane.

La Franc-Maçonnerie se déclare être une société initiatique, elle doit initier !!! Il faut donc que de nombreux apprentis nous rejoignent si nous voulons que se perpétuent nos traditions… Mais à quoi cela sert-il de faire augmenter les effectifs si les connaissances diminuent ?

Dans le Regius, Euclide écrit vers 1400, un poème des devoirs moraux :
« Le treizième article, que Dieu me garde, C'est que si le maître a un 'prentis, Il l'enseignera de manière complète, Pour qu'il connaisse bien le métier, Où qu'il aille sous le soleil. »

Dans les constitutions d’Anderson, au chapitre V, on peut lire :
« On instruira un Frère plus jeune dans le travail pour que les Matériaux ne soient point gâchés par manque d'Expérience et pour accroître et consolider l'Amour Fraternel. »

Que ce soit dans le Regius ou dans les Constitutions d’Anderson, nos anciens avaient bien compris que la transmission commence à l’initiation, se poursuit par l’instruction des apprentis à qui il faut transmettre les connaissances, le désir de progresser, l’envie d’être un F\M\ toujours en progrès.

Les réponses à cette problématique sont la FORMATION, l'INSTRUCTION, les PLANCHES et l’EXEMPLARITE des MAÎTRES.

Il nous faut être vigilant pour consolider les racines fragiles de nos F
\ apprentis et leur donner le bonheur de se découvrir par la Franc Maçonnerie. Il leur sera alors possible de transmettre ce qu’ils auront connu ou reçu.

L’initié apprend, par le symbolisme et guidé par les M
\ de sa Loge, à maîtriser sa peur, à fuir ses vices, à vaincre ses passions et à se dégager de la matérialité mais sans la nier. Il doit prendre conscience que le chantier sur lequel il oeuvre, sa pierre, est celui d’un vécu qui sera un jour dépassé. Il doit également prendre conscience que tout ce qu’il apprend, tout ce qu’il reçoit, il devra un jour le transmettre, et qu’il faut beaucoup d’humilité pour recevoir et pour donner.

Les Apprentis et les Compagnons sont en droit de se demander ce qu’ils ont récolté après avoir assisté aux travaux de la Loge.

Les Maîtres maçons ont le devoir de faire régulièrement le bilan de ce qu’ils ont semé, non seulement en Loge mais aussi en dehors, car l’essentiel de notre existence n’est pas dans la Loge, mais dans le monde profane.

Si les Francs-Maçons font appel à des règles particulières pour transmettre leur enseignement, selon un certain rythme et selon certains rituels dits "initiatiques", ce n’est pas la seule façon de transmettre.

Il faut également transmettre l’ENTHOUSIASME, l’ENVIE DE S’ACCOMPLIR, d’EVOLUER, le BESOIN DE NOUS REJOINDRE. Il faut que nous puissions communiquer notre bonheur d’être Maçon, le besoin que nous avons d’être avec nos F
\ et de partager. Si nous n’avons pas renié nos engagements, si nos convictions sont intactes, si nous sommes heureux d’être Franc Maçon, nous devons rayonner en tant que tel !

la Franc-Maçonnerie permet à l'être de se révéler dans toute sa splendeur, et, pour que cette transformation s'effectue, l'homme a besoin de modèles. En tant qu’Ordre initiatique, la GLSA se veut et se doit d’être le garant de la Tradition Maçonnique qu’elle transmet. Nous avons librement choisi d’appartenir à la GLSA, nous avons donc le devoir de participer à la réussite de ses engagements.

Mes Frères, l'exemple est le meilleur moyen de transmettre la Franc-maçonnerie et le respect de nos engagements, envers nous-même et le G
\A\L\D\U\, est une condition sine qua none de notre réussite. 


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