Obédience : NC Loge : NC 21/03/2002

Le nombre Zéro

Quelques pistes de réflexion

" Toute chose qui existe possède un nombre, car il n'est pas possible que quoi que ce soit soit connu ou même seulement imaginé sans nombre."  Philolaos (Vème siècle av. J.C.)

" L' Etre primordial est une sphère, heureuse de sa solitude ".

" A un moment, l'Un se forma du Multiple, en un autre moment, il se divisa et de l'Un sortit le Multiple ". Empédocle - Père des Quatre Eléments (Vème siècle av. J.C.)

" Un point dans le Cercle, et qui se place dans le Carré et le Triangle, Connais-tu le point ? Tout est pour le mieux, Ne le connais-tu pas ? Tout est vain." Livret des tailleurs de pierre de la Bauhütte germanique

" La seconde forme de la nature primordiale est la roue des essences piquantes et amères. La rotation provoque un mélange et c'est ainsi que naît l'essence. Le Néant est immobile, c'est le mélange qui le rend mobile. Au sein du troisième principe, qui est notre monde visible, cette seconde forme s'appelle Mercure. Elle est une puissance hostile, elle est un poison. Cependant Mercure est la cause de la vie et du mouvement. Mercure est aussi à l'origine des cinq sens. C'est à ce deuxième degré qu'un œil apparaît au sein de l'infini, un regard qui va percer ses profondeurs. C'est le moment où l'Un devient le multiple, une infinité sans nombre."  Jacob Boehme ( De la signature des choses )

Entre deux coups de maillet, il n'y a rien. Que le silence. Et sans ce silence, il n'y aurait qu'un son.
Dans ce silence résonnent les vibrations du premier coup, comme résonnaient les pas de ceux qui me cherchaient, tournant autour de moi un jour où je gisais.
Silence qui précède la Parole créatrice.
Choc des ondes entre elles dans les brumes du chaos, à la recherche d'elles-mêmes, poussières de lumière jaillissant de l'incréé.
Désir de la lumière qui saisit les ténèbres, Eclair aussi insaisissable que la liberté
Silence qui donne vie à la diversité.

Apprenti, fais silence en toi, car la Parole y germe, Tu trouveras au plus profond de toi ton chaos, là où le corps se confond encore avec l'esprit, là où sommeille la Sagesse qui se cache en toi, pierre unique d'où sont surgis les quatre éléments.
Ton chaos, ton Néant, hors du temps, de l'espace, Ton Néant immobile où tout bruit devient son et résonne au-delà des confins de notre éternité.
G.H : " Y a-t-il des bijoux dans votre loge ?
Réponse :  " Oui, trois, une pierre brute, une pierre cubique et un large ovale ". Manuscrit d'Edimbourg (1696)

Zéro

La représentation graphique que l'on peut se faire du zéro est un rond, un cercle, O. 
En F\M\, la représentation graphique que nous trouvons en loge c'est le Soleil.
Mais comment, pour l'apprenti, rattacher zéro au cercle et à son concepteur le compas ?

Pour le compagnon, il en va de même, le symbole du cercle n'existant que par le soleil et le compas dans nos loges, le seul autre symbole qu'il puisse rajouter, c'est le monde qu'il doit parcourir. Mais, comme pour l'apprenti, comment rattacher zéro à ces symboles ?

Pour le M\ il en est de même, comment peut-il considérer que lorsqu'il fait un cercle avec son compas sur la planche à tracer, il fait un zéro ?

J'ai cherché, et je dois le reconnaître, il m'a été très difficile de relier tout cela.
Dans une vieille étude arithmétique de Poincarré, j'ai trouvé que pour lui le zéro était la partition arithmétique entre les chiffres positifs et les chiffres négatifs.

Il était aussi celui qui valorisait les autres chiffres quand il était placé après.
Cette séparation des négatifs et des positifs, l'idée de mise en valeur des autres chiffres m'ont fait penser à une autre approche que l'on pourrait avoir avec le Zéro.

C'est une première approche symbolique de ce chiffre qui n'existe pas, dont aucune référence numérique ou numérologique n'existe, si ce n'est qu'il représente le plein ou le vide, le créé ou l'incréé, la totalité et l'infini, mais aussi le chaos. C'est aussi le centre et l'origine. Il peut être la représentation symbolique de la perfection.

Il me fait penser à l'amour ce terme que les Maç\ ont tant de mal à aborder et à approcher comme la perfection.
Alors ! Zéro et l'Amour :
Zéro, c'est l'absence de présence, zéro c'est rien, voire même le nul.
L'Amour, c'est l'omniprésence des sens; avec l'amour tout notre être rentre en jeu. Comment pouvoir les associer et prendre l'un comme symbole de l'autre ?

Zéro c'est O, c'est le rappel de l'orifice du vagin de la femme prête à l'amour ou à accoucher. C'est aussi le trou noir où se perd toute matière. C'est la création et la disparition. Zéro c'est la base de tout ce qui est, et celle de tout ce qui part.

Naître est le début de la mort.

Pourquoi voir l'Amour dans le zéro ?
L'Amour c'est se perdre dans l'autre ; c'est le mettre en valeur, lui donner toute son importance, augmenter sa puissance son charisme. L'amour c'est mettre l'autre plus haut que soi. C'est l'élever et rabaisser son amour propre, sa veulerie égocentrique et son égoïsme, au profit de l'autre ou des autres.

C'est le zéro derrière tout chiffre.
Zéro, c'est le vide, le trou noir céleste où tout disparaît.
C'est la disparition du M\ et de la lumière qu'il répand.
C'est là que s'enfonce l'être qui disparaît ne laissant derrière lui que l'amour qu'il a donné.

L'Amour et Zéro :
Dans l'amour tout est exalté, mais aussi tout s'enfonce ; l'amour des autres nous exalte mais aussi l'amour des autres nous perd.

Exalter la fraternité, la solidarité, ce sens exacerbé que nous avons de toute justice, cet intérêt que nous portons à tout être humain ; c'est s'enfoncer et se perdre dans ce cercle dont nous somme le centre.

Point au milieu du cercle, représentation du Soleil, lumière de l'amour qui est la base de la vie sur la Terre, qui est elle, représentée par une croix dans un cercle.

Gé : la Terre, G : lettre symbole du compagnon inscrite dans l'étoile flamboyante.
Cette croix qui lorsqu'elle augmente la verticalité ou son horizontalité transforme le O en ovale jusqu'à le transformer en 8 ou en infini.
Rapprocher zéro de huit : zéro, nous l'avons vu est entre le positif et le négatif.
Resserré par l'horizontale, le privant de son épanouissement, il devient le symbole reliant le bas et le haut, le recommencement, le renouvellement, la renaissance.

« Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas.»
Il permet de gagner sa propre perfection par l'évolution spirituelle de sa matérialité. C'est le créé sortant de l'incréé.
Rapprocher zéro de l'infini : ce n'est pas le huit couché, c'est la verticalité qui se resserre sur l'horizontal qui s'étend à l'infini.

Ce sont les branches du compas qui s'écartent au maximum jusqu'à rejoindre la règle. Là c'est le zéro centre et origine. Il nous amène à la totalité. Il redevient Amour.

C'est Toi et Moi identiques et intrinsèquement liés.
C'est le miroir, le reflet spirituel de notre âme.
C'est le F∴ de la colonne d'en face, reflet de notre moi, le tout, la totalité.
C'est le retour au sexe de la femme d'où après l'ovulation et la gestation nous sortons créés du chaos : origine de notre vie, début de notre fin.

J\ F\


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