Obédience : NC Loge : NC Date : NC

Egrégores

Tous les Hommes doivent glisser
vers une longue espérance car ils sont
si nus qu'il leur faudra une âme
pour s'éloigner de la vie et
revenir dans le jardin où
fuse l'or de la Fraternité !
Même si la Tolérance permet à ceux
qui ne s'aiment pas de se supporter
mutuellement en attendant de pouvoir
s'aimer, c'est en profondeur seulement
que les distances se raccourcissent !
Pour arriver à un egregore,
il faut parler avant tout de l'idéal maçonnique !

Toutes les choses excellentes sont difficiles autant qu'elles sont rares a dit, il y a plus de 300 ans Spinoza. Si nous pensons que l'Homme a progressé au cours des âges, ce progrès doit être trouvé dans certaines abstentions, dans sa conduite. Abstentions que l'Homme s'est lui-même imposées ou que la société dont il fait partie lui a imposées.
Toute société est en elle-même une entité. Ses éléments sont les humains qui la composent.
Alors, la société, en tant qu'être artificiel, a certaines valeurs, certains objectifs ou buts auxquels elle aspire et qu'elle considère comme nécessaires à son existence.
Il y a dans la société une minorité relative qui formule les idéaux essentiels et la structure par lesquels les hommes et les femmes doivent parvenir pour se réaliser.
C'est aussi une minorité qui essaie volontairement de régler sa vie et de se conformer aux éléments décrétés pour leur société, c'est-à-dire à ses lois, règles et ses coutumes

Dans la plupart des sociétés, en ce qui concerne la majorité, la conduite personnelle est le résultat de la contrainte forcée de la loi du pays.
Ainsi, la situation que nous avons trouvée dans le monde extérieur à la Loge va être transposée dans la vie maçonnique mais, sous une autre forme. Dans ce cas, pas de limitation par le corps physique car le mystique, le maçon s'il ne l'a pas encore trouvé, il le cherche et le trouveras.
Nous avons tous le devoir d'assumer entièrement notre vie dans toutes les circonstances qui se présentent et si nous ne prenons pas notre destin en main, si nous ne faisons pas les efforts nécessaires, si nous nous laissons endormir par le ronron des tenues dans une rêverie stérile, alors la chute sera terrible, car nous n'aurons plus aucune excuse pour avoir voulu refuser d'assumer notre responsabilité.

Le comportement d'un individu, initié ou pas, doit refléter ses idéaux. Quelles que soient nos croyances, elles doivent être indiquées par la vie que nous suivons, ceci parce que nous vivons dans un monde dans lequel nous sommes nécessairement jugés.
Refléter les opinions d'une autre personne ou accepter les opinions ou les dogmes qu'une personne ou qu'un groupe de personnes a établis, ne peut être considéré comme une conviction fondamentale dont la sincérité et l'idéalisme vrai constituent la base de ses idéaux, de sa "foi ou idéal maçonnique."

Le Franc-Maçon souscrit aux idéaux les plus hauts que l'Homme puisse concevoir. Il croit en l'existence des valeurs et des réalités qui demeurent au-delà de la limite ordinaire de nos facultés objectives.
Il tient certaines vérités et certains principes comme plus importants que toute possession physique. Son comportement ne le place pas en marge de la société dans laquelle il évolue, il se montre fermement attaché aux idéaux qui lui sont propres et de plus, il s'y conforme dans toutes ses relations avec autrui.
Ceux qui sont à même de comprendre et ceux qui sont réellement impressionnés par un tel comportement, réalisent que les idéaux ainsi mis en pratique, les idéaux que la philosophie maçonnique enseigne, sont de haute valeur.
Et maintenant si nous abordions le thème : Egregore !
- Entre celui qui est armé et celui qui est désarmé, entre celui qui accueille et celui qui refuse la fragilité, entre celui qui doute et celui qui croit en lui, quelle belle partition commune avons-nous à jouer sur ce clavier intérieur où chacun fait entendre sa part de sensibilité et d'égoïsme.
Ce que j'essaie de dire ici mon F.'. tu l'auras certainement deviné. C'est qu'il y a du bonheur à descendre en soi et à s'aventurer dans cette contrée encore peu explorée où il nous arrive de croiser l'inconnu que nous sommes.

Je reste toujours ému et bouleversé devant la naissance d'un enfant car l'homme est un grand pays. Mais ce pays-là, il va falloir le défendre, car l'accouchement du prochain millénaire ne sera pas facile.
Il est temps qu'un Homme se lève, un second, quelques-uns, ne serait-ce qu'une poignée capable de sagesse, pour entendre qu'il faut se laisser porter par la force de toute vie. En effet, il est un âge où l'on enseigne ce que l'on sait, mais il en vient ensuite un autre où l'on enseigne ce que l'on ne sait pas: cela s'appelle chercher.
Ou alors, il vient l'âge d'une autre expérience, celle du désapprendre. Expérience qui a, je crois, un nom illustre et démodé que j'oserai prendre ici sans complexe, au carrefour même de son étymologie: sapientia.
Sapientia.... nul pouvoir, un peu de savoir, un peu de sagesse et le plus de saveur possible.. voilà une valeur qui caractérise la vie spirituelle elle-même, de quelque orientation que ce soit.

Je vois cet Homme capable de solitude. Dans cette solitude qui n'isole pas mais qui rapproche et qui fonde la fraternité, mais c'est dans cette même solitude que se prépare la communauté qui appelle à la solidarité.
Même si la non quiétude est une humeur de l'âme qui accompagne la fin des certitudes anciennes et la naissance de nouvelles, avec un peu de discernement, tu t'en feras une compagne, une soeur douce et discrète, mais fidèle et qui te murmure continuellement que tu vis, que tu existes et que tu dois chercher, que tu dois te chercher.
C'est réconfortant non ? même s'il arrive qu'on se raidisse contre l'inquiétude quand on désire ardemment la tranquillité, l'insouciance qui sont toutes deux des antichambres de la mort.

L'homme soucieux, réfléchit, en ce sens-là n'est pas un homme renfermé bien au contraire. Je le vois comme un homme d'attention, de prévenance et surtout de présence à l'autre toujours capable de rire de son inquiétude dans l'amitié. (le propre de celui qui pense aux lendemains)
Je le vois capable d'habiter ce monde en poète et en auteur, celui qui façonne des pensées pour travailler à façon sur les esprits, d'élever, d'encourager et d'être un peu moine à l'intérieur ou chercheur pour les autres.

S'il lui arrive d'explorer les abîmes, de laisser éclater sa joie et de célébrer le bonheur d'une connivence, je le vois comme un Homme de parole. Je parle de cette parole qui appartient à la terre et que chacun, même le muet, reçoit à sa naissance.
Je le vois comme un Homme de silence mais en parlant, il se tait. Même en se taisant, il parle.
Je le vois comme un Homme de musique qui accueille le rythme. Il reconnaît le son, il entend la flûte de pan en bois de cerisier du père Isidore et il revient à la vie quand le printemps refleurit en lui après un long dépouillement.
Je le vois traverser la mer Rouge, comme Abraham (le plus grand cocu de l'humanité) qui a rusé pour voler, grâce à Sarah sa femme, le secret de l'initiation au grand pharaon.
Je le vois donc, comme cette tortue qui s'est faite renversée à sa sortie du désert et qui savait bien que cette imprudence pouvait lui coûter la vie... et qui me rétorqua, simplement: cela n'est rien mon frère, c'est la première fois que je vois les étoiles.
Ce qui est vrai du dialogue, c'est la profondeur et c'est seulement en profondeur que les distances pourront se raccourcir, que des mémoires différentes pourront s'accueillir, qu'une nouvelle manière d'exister pourra s'inventer ou se réaliser à travers l'égrégore de son atelier, de sa famille, de sa grotte.

Si, en s'élevant, les distances matérielles augmentent, la liberté des pensées et la franche rugosité de la fraternité permettent une communication sans arrière pensée. Est-ce une meilleure communion ou éventuellement un souffle commun, et pourquoi pas, une conspiration ?
En ce midi mon frère, ma soeur, pourquoi devrais-je parler de la création des égrégores ?
Nous vivons dans un monde régi par des Forces qui nous pénètrent continuellement.
Celles des Egrégores nous concernent particulièrement.
On en parle trop souvent comme d'Internet ou du postérieur d'une femelle ou d'un mâle que l'on a jamais vu. C'est pourquoi j'ai appris que dès qu'un groupe d'hommes ou de femmes se constitue, un égrégore se crée. Il est la somme, le manifeste des énergies psychiques, constituées de courants émotionnels, mentaux et spirituels, émis par chacune des personnes d'un groupe.

L'ensemble de ces mouvements vibratoires exerce une puissante influence sur ses membres. L'égrégore donc représente l'inconscient collectif d'un groupe, sa contrepartie subtile et sensible, une forme-pensée qui se colore pour le meilleur ou pour le pire des intentions du groupe. Est-ce l'esprit du groupe ou son âme ?
Selon la qualité vibratoire des membres rassemblés dans la même entité, l'égrégore enchaînera ces derniers à leurs idéaux limités et dynamisera leur potentiel créateur. L'égrégore peut être perçu comme la résonance vibratoire émise par la psyché du groupe de personnes vibrant sur une note déterminée.

Les actes et les émotions, les pensées et les idéaux de chaque entité consistant ce groupe fusionnent pour édifier un tout cohérent, une forme dont les composants sont nature énergétique.
Par conséquent, il est important d'être sensible à tous ces phénomènes, car bien souvent dans
les ateliers, même dans la chaîne d'Union le courant ne passe pas car tous n'ont pas la même impédance, la conductance accrue aux même vibrations.

Si les FF.'. ou les SS.'. en tenue n'ont pas, d'une part, laissé leurs métaux à la porte du temple
(par là j'entends, les soucis profanes, le moobing, la jalousie, la non reconnaissance de ses FF.'.
ou de ses SS.'., la cordonnite castrée, la peur de se faire mal voir, les contraintes familiales, et j'en passe...) Je disais, laissé leurs métaux à la porte du temple et, d'autre part, repris leur credo, leur foi en leur démarche par la recherche d'amour et de spiritualité, jamais les "Vrais Initiés" ne pourront ressentir un bien-être, une vibration transcendantale qui se manifeste dans l'égrégore.
Pour cela, bien avant de rejoindre ses FF.'. ou ses SS.'. il faudra se rappeler que l'on doit apprendre à s'aimer soi-même avant de pouvoir aimer les autres, et que le fait de prendre chez soi ses décors pour venir en tenue ne doit pas être un simple geste machinal, mais déjà un condition- nement, une joie créative qui accompagnera sur le chemin du temple. C'est l'adaptation de son ressenti à la fréquence de vibration du rite.

On peut aussi parler de la vie des égrégores qui sont les courants émotionnels, mentaux et spirituels émanant de l'ensemble du groupe qui élaborent une forme de pensée pour ensuite la structurer. La puissance et la concordance de ces courants émis déterminent la qualité de la forme pensée.
Plus elle est alimentée et plus son rayonnement s'étend. En contrepartie, moins elle est nourrie et plus sa force s'affaiblit. C'est ainsi que les égrégores, l'esprit d'un atelier se créent, se développent, puis s'anémient ou disparaissent.
Un égrégore est entièrement conditionné par les désirs, les aspirations, les rêves, les décisions, les engagements, les idées, la volonté des être humains qui le constitue et parfois par le dogme des obédiences ou du guru fort ou faible d'une Loge qui l'influence.
Rendons-nous compte qu'en naissant dans un pays particulier, nous intégrons et ce dès notre premier souffle, l'histoire, la culture et la religions de sa nation, de son environnement physique, social et spirituel.
Une somme de données qui appartient au collectif qui n'a rien à voir avec nous en tant qu'êtres, mais qui vont nous influencer tout au long de notre vie.

On peut imaginer cela par la bigoterie, le chauvinisme, le patriotisme, la famille, la politique et même l'entreprise dans laquelle nous oeuvrons, car les Egrégores comme les vagues se chevauchent.
C'est pourquoi, il nous faut prendre conscience de la puissance des égrégores auxquels nous appartenons, auxquels nous participons et de tous ceux qui fourmillent autour de nous et favorisent la prise de recul face à soi-même, à autrui et aux événements quotidiens.

En ma qualité de citoyen planétaire, je peux vivre entouré d'égrégores sans m'assimiler à eux et encore moins leur donner la possibilité de m'accaparer car je garde avant tout ma fréquence propre. C'est ma liberté.
Si encore, je me considère comme un citoyen intègre, cette donnée dans mon quotidien, dans ma façon d'être, de me comporter et de penser, auront peu d'effet sur ma psyché. J'évoluerai au milieu de ces égrégores avec une attention soutenue en restant dans une individualité vivant en symbiose avec le collectif et non une individualité laissant le collectif empiéter sur mon territoire.
Je suis un être libre, tout en étant relié à une multitude d'égrégores au sein desquels j'évolue sans contrainte en sachant que l'impact de leurs rayonnements ne pourront influencer sur moi au-delà d'une certaine limite et uniquement dans le sens de mes tendances naturelles, spirituelles, innées ou acquises.

En prenant la juste mesure de notre dimension intérieure et en lui donnant la possibilité de s'exprimer sans contrainte, nous allons favoriser l'expression d'une force bienveillante, une force susceptible d'entraîner le monde dans un courant d'amour qui aura un effet soit dévastateur ou positif sur les égrégores se tenant au service de l'involution.
Ainsi, c'est en devenant soi-même un centre de pure auto-conscience au sein de l'égrégore que l'Homme parviendra à féconder la race, l'Humanité dans son ensemble.
Ouverture et diversité ne veulent pas dire laxisme. Prenez ce qui peut vous aider à évoluer et laissez le reste. Ce que vous rejetez sera peut-être ce qui permettra à un autre de s'engager sur son propre chemin.
C'est par un travail adéquat sur soi-même que l'on peut se dégager des aspects difficiles et mieux orienter son expérience de vie dans son propre egrégore.

Et de conclure vous citant un poème...
"Du Père Isidore le prêtre ouvrier tailleur de pierre de l'abbaye de Boscodon"
Dans l'agenda de ma vie,
Il n'y a que deux pages.
L'une programmée à long terme,
L'autre blanche pour l'imprévu. "

R\ S\

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