L’Egrégore
Origine
du concept et définitions
Si je suis venu à l’Orient aujourd’hui,
au plateau d’Orateur, ce n’est pas pour
vous faire une planche personnelle sur l’Egrégore
mais plutôt pour dévoiler
l’origine du mot et compiler les définitions qui
en ont été faite.
Un travail de recherche en quelque sorte avec le souci premier de
fournir au
plus jeune d’entre nous, une aide à la
compréhension sur un sujet devenu
aujourd’hui incontournable en F\M\
Vous ne pourrez en trouver aucune trace de ce mot sur les dictionnaires
traditionnels tel que le Larousse, le Robert, ni même le
dictionnaire
historique de la langue française en 2 volumes ni
même sur le Larousse en 5
volumes.
Vous ne pourrez pas non plus en parler avec vos F\ de
rites anglo-saxons tel qu’émulation ou le rite
d’York.
En effet ce mot Egrégore ne figure pas non plus dans la
tradition Maçonnique,
ni dans aucun rituel.
Pourtant il est fort probable qu’il fasse partie, demain de
cette tradition
Maçonnique.
En effet, depuis 141 ans, les auteurs les plus
éclairés et les plus prestigieux
F\M\
s’essayent et planchent sur ce sujet magnifiquement abstrait
et ésotérique à
souhait. Je veux parler de Guaita, Wirth, Lepage,
Boucher et même
notre prestigieuse L\
de
recherche Villard de Honnecourt.
Il faut avoir accès à un 24 volumes pour trouver
le mot EGGREGOR (avec 2 G).
Les Eggregores avec sont des anges. Membres de la hiérarchie
intermédiaire
entre les hommes et Dieu, cousins des Séraphins ou autres
des Chérubins.
D’après Raymond DAVIS orateur de Villard
de Honnecourt qui a planché en 28 pages sur ce
sujet (tome 14, de l’année
1978)
Le mot Egrégore serait né d’une
succession d’erreurs d’interprétation et
de
traduction d’un texte araméen traduit vers
l’Hébreu puis vers le grec, puis
vers le romain exactement comme le fut la bible, d’ailleurs.
Dans le livre d’Hénoch on trouve donc trace des
Eggregores sur le Mont Hermon. :
« S’étant
aperçu que les femmes des hommes étaient belles
ils décidèrent de
rester là et de veiller jusqu’à ce
qu’ils les eussent
possédées… »
Un peu coquins les angelots ! En tous cas cette petite phrase nous fait
2
révélations importantes :
Nous découvrons ici le « sexe des anges
» qui est le même que le notre… !
Et beaucoup plus sérieusement nous relevons le mot
« veiller ».
Une spéculation sémantico-linguistique sur
l’origine latine du mot nous envoie
à la racine « Grex-Gregoris » qui donne
troupeau.
A l’idée de « veille », vient
donc se rajouter l’idée de rassemblement de
plusieurs entités en une seule, en l’occurrence un
troupeau.
La racine Grecque « Egregoroi » nous donne veilleur
et le verbe Egregoren
signifie être éveillé.
Voilà qui commence à nous donner
matière sur les origines du mot mais depuis 1
siècle et demi, le concept, comme la définition
à été abondamment mûrie,
méditée, envisagée,
conceptualisée.
C’est tout d’abord un occultiste, magicien et
kabbaliste « Alexandre St Yves
d’Alveydre » qui fait
réapparaître les Egrégores au milieu du
19ème siècle dans
un livre intitulé « Mission des Juifs »
ouvrage qu’il écrit, je cite : «
inspiré par la puissance et les origines surhumaines des
juifs. Cet être
collectif occulte, créé spontanément
par le pouvoir humain et susceptible
d’être doué d’une puissance
terrifiante »
Peu après ce livre, un autre auteur français :
« Alphonse-Louis CONSTANT »
(Historien, Kabbaliste et F\M\)
reprend le concept dans différents livres et tente de
faire le lien avec les Eggregores du livre
d’Hénoch,
Il voit des génies qui ne sommeillent jamais, des
géants doués de forces
colossales qui prennent toutes sortes de formes et
d’objectifs.
Tantôt larves nuisibles, vampiriques ou projections
malsaines, tantôt agents du
bien, rouages de la machine créatrice.
Pour lui, «Gargantua » était un
Eggregore.
Et surtout il émet l’hypothèse que
chaque peuple a son ange protecteur ou son
génie. Son Eggregore.
En 1897 Stanislas de GUAÏTA (le fameux), celui là
même qui inspira tant Oswald
WIRTH, publie « les clefs de la magie noires » Les
réflexions les plus
complètes et les plus précises sur les
Egrégores occultistes.
En voici quelques extraits :
« Il doit
nous suffire d’esquisser quelques combinaisons, souvent
fortuites,
donnant naissance à des êtres collectifs, plus ou
moins éphémères ou durables.
Sorte de
synthèses vivantes, résultats du groupement de
plusieurs
individualités, sous les conditions requises…
»
Plus loin :
« C’est
ainsi que dans l’ordre politique, social ou religieux, des
millions
d’hommes, hiérarchiquement organisés,
tant de siècles durant, sous le niveau
d’une règle inflexible, ont pu créer,
(conscient ou non de leur œuvre dans
l’invisible) des êtres virtuels, des
entités collectives, en un mot, des
dominations fastes ou néfastes, d’une puissance et
d’une durée incalculable. »
Plus loin :
« La
chaîne magique est un moyen sûr de créer
des potentiels collectifs à qui
rien ne résiste »
Faisait-il , là, une allusion à notre
chaîne d’union ?
C’est plus tard, en 1935 exactement, que Oswald
Wirth va donner à la notion
d’Egrégore toutes ses lettres de noblesse.
1935, c’est à dire que nous sommes très
loin de la tradition primordiale dont
nous parle René Guenon.
Et pourtant cette notion d’Egrégore tel que «
De Guaitas ou Wirth »
nous permettent de l’envisager, comment
pourrait-on s’en passer demain puisqu’elle est
belle et bien là maintenant,
omniprésente, parmi nous…
Jules Bouchet
précise que le
principe de la chaîne d’union, doit être
recherché dans la « théorie du
point du signe d’appui ». Toute
volonté qui veut s’y manifester dans le
monde matériel à besoin d’un
intermédiaire qui soit en même temps une base
solide de départ.
Le secret de ma chaîne magique
écrit Stanislas de
Gûaïta se résume
en un aphorisme dont on voit les termes : créer un
point fixe et y prendre
appui ; y établir sa batterie
psycho-dynamique ; et de ce point, élu
pour centre, faire rayonner à travers le monde la
lumière astrale, évertuée par
un vouloir nettement défini et formulé.
A la fois créatrice et
réceptrice, la chaîne d’union remplit
auprès du maçon le double rôle de
bouclier protecteur et d’appareil récepteur
d’influence bénéfiques.
Toute collectivité, toute
association a sa correspondance dans le monde invisible.
L’esprit d’un
groupement est un être vivant plus puissant, sauf exception
rares, que chacune
des personnes composant le groupement. De plus un Egrégor
pour le désigner par
le nom qui lui est communément
attribué tend à affermir son
autorité et
agrandir son domaine aux dépens ‘un
Egrégor voisin.
Pierre
Masile
(médecin anthropologue) rappelle que
l’egrégor est un terme
jadis employé par les hermétistes pour
définir un groupe humain doté d’une
personnalité différente de ceux qui la forme. On
la définit comme étant la
somme des expériences individuelles mais qui est aussi un
reflet de la conscience
humaine. Pour Bosranich,
c’est un
mot ésotérique qui parle d’une
conscience collective vivante…une sensibilité
est nécessaire pour le sentir.
Nous pouvons presque le toucher !!
« Malheur à
l’individu
isolé qui orgueilleux de sa volonté
vacillante ; veut entrer en lutte
contre la formidable puissance de l’Egrégor. Il
sera vite balayé,
submergé ; et le moins qui
puisse
lui advenir, c’est de voir fondre sur lui des maux
matériels les plus variés !!!
D’autres auteurs éclairés (ou un peu
allumés pour certain), nous parlent de la
présence dans toutes nos tenues, d’un grand
Maître de la Grande L\
Blanche qui se tiendrait au nord, juste
derrière les
Apprentis.
Celui là ne serait pas le fruit de nos pensés
collectives mais peut-être le
garant ou le surveillant de notre Egrégore, un peu comme les
Maîtres-chiens,
omniprésents et omnipotents sur les terrains des
écoles canines…
Dans le livre des Maîtres, notre guide à tous,
réédité en 1972, Oswald Wirth
nous dit que Guaita lui fit
remarquer l’existence incontestable mais jusque là
non considérée, de l’Esprit
collectif, issu de toutes assemblés humaines, grande ou
petite, vibrant à
l’unissons.
Et que faisons-nous lorsque nous nous réclamons tous de la
légende de Hiram ?
Ne créons nous pas une personnalisation d’un
esprit collectif ? Hiram serait-il
devenu un Egregore ?
Je cite Oswald Wirth :
«
L’initié véritable tend à
concentrer sur lui les énergies diffuses d’une
vaste ambiance ; il dispose ainsi d’une manière
très réelle, d’une puissance
illimitée, provenant des Dieux, au sens initiatique du mot.
Le M\ qui s’est
voué de toute son
intelligence et de tout son cœur à
l’exécution du plan de l’architecte
suprême,
peut accomplir un travail de beaucoup supérieur à
ses moyens personnels : il
n’est pas seul car avec lui se solidarisent toutes les
énergies que stimule la
même bonne volonté.
La
Chaîne d’Union est effective pour tout adepte
sincère, qui, ayant réalisé
l’équilibre reçoit dans la mesure ou il
donne, en bénéficiant du courant qu’il
a su établir en transmettant. »
Après Guaita et Wirth, c’est Marius LEPAGE qui
repris le concept et qui le
premier, fit entrer le mot dans des articles maçonniques qui
traitent de la
Chaîne d’Union .
Puis finalement c’est Jules BOUCHER
entérina le concept en lui donnant le corps d’une
définition que voici :
« On appelle
EGREGORE, une entité, un être collectif issu
d’une assemblée.
Toute
assemblée d’individu forme un Egrégore.
Il y a un
Egrégore pour chaque religion et cet Egrégore est
puissant de toutes
les forces des fidèles accumulées au cours des
siècles.
De même
pour la F\M\, chaque L\
possède son Egrégore et la réunion de
tous ces Egrégores forme le grand Egrégore
Maçonnique. »
Certes cette définition demeure imprécise et dans
l’actuelle terminologie
occultiste, le mot Egrégore s’applique aux
âmes de toutes collectivités,
vibrant à l’unisson, sans distinction de
finalité.
Il peut probablement exister aussi un Egrégore pour la
France, pour une équipe
de foot pour une association philosophique, ou un mouvement politique
rouge ou
noir.
Sa couleur, sa forme et sa finalité seront seulement
différente.
Il est fort probable que :
Plus les vecteurs des individus sont similaires, plus leurs buts sont
identiques et moins l’Egrégore sera diffus et
informe, plus il sera déterminé
et puissant.
La
question est :
Existe
t’il dans le monde des réunions d’hommes
aussi nombreux que les F\M\
(nous
sommes des millions) qui se réunissent aussi souvent et
depuis si longtemps
pour pratiquer des rituels aussi précis, puisque nous sommes
sans équivoque à
la virgule prêt… ?
Il y en a peu !
Si l’on accepte de croire à l’existence
immatérielle de ces Egrégores, et si
l’on considère la somme des pensées de
tous les maçons de tous les temps alors
nous pouvons imaginer la puissance de l’Egrégore
maçonnique.
Si nous le comparons maintenant à une vague, alors nous
sommes de milliard de
gouttes d’eau, se ruant toutes dans la même
direction.
Je pense que nous touchons avec ce sujet, à
l’idée initiale qu’avait eu notre V\M\
en
début d’année lorsqu’il
souhaitait comme thème de l’année, que
nous intégrions
notre vécu Maçonnique dans la
société actuelle.
Cette vibration que nous pouvons ressentir à
l’ouverture des travaux comme dans
la fameuse « Chaîne d’Union »
intègre les notions de Fraternité, de
tolérance,
d’Amour, de connaissance, de Lumière, de sagesse,
de philanthropie, de Force,
de Beauté, de perfection…etc.
Telle est la finalité de l’Egrégor M\ en un
mot c’est la quête de la Gnose.
Et si nous somme cette goutte d’eau, infime partie de la
vague immense et
déferlante, alors éclaboussons au dehors
l’essence de nos êtres intimes et
toutes les vertus qui caractérisent notre
Egrégore.
J’ai dit V\M\ et
vous tous mes F\
J\M\ M\ |