GLCS Site : www.gcs.fr 23/03/2004
 

Le Temple de Salomon

 

A la gloire du G.A.D.L.U Vénérable Maître et vous tous mes Frères et sœurs en vos grades et qualités.

L'un des caractères distinctifs de l’esprit humain, est la recherche par l’homme, depuis

l'aube des temps, d'une autorité surnaturelle, d’un être suprême, qui confère à la fois : Un sens a son existence sur terre et révèle une vision du monde relié à l’idée du sacré, de l'inaccessible.

Au fil des civilisations, la dimension sacrée de l’homme devient le fondement et le pivot de toute morale. Au-delà d’une relation de l'homme avec les autres hommes, s’organise la relation de l‘homme avec le divin : Un ensemble de règles et d’interdits, mais aussi de pratiques culturelles et cultuelles, de croyances et de dogmes.

Ainsi ancré depuis la nuit des temps, le phénomène religieux dans sa diversité et son histoire heurtée, acquière peu a peu un caractère universel.

Un dieu unique, tout puissant transcendant, exclusif, créateur et maître de l’univers ; une source unique qui révèle l’oeuvre divine aux hommes et leur en impose les règles.

A l origine de cette histoire il y a l’alliance conclue par Dieu avec Abraham, en ces termes :

« Éloigne-toi de ton pays, de ton lieu natal et de la maison paternelle et va au pays que je t’indiquerai »

Abraham quitte Our en Chaldée et entreprend un immense voyage vers le pays de Canaan, la terre promise à lui et sa postérité. De lui le premier hébreu et le 1er des 3 patriarches sont issus : Isaac, son fils Jacob, et les 12 fils de celui-ci qui seront les héros éponymes des 12 tribus d’Israël. Tel est le point de départ consigné comme fait d’histoire d’un peuple et de sa religion.

Le monothéisme hebraique a pour théâtre privilégié une terre particulière, la terre de Canaan promise à Abraham et à sa descendance, et pour fondement, une alliance éternelle que dieu noue avec son peuple.

Si la manifestation de ce monothéisme est particularisme, son projet est deliberement universel : Dieu est le dieu de tous les hommes, pas seulement le Dieu des hébreux.

Voilà pourquoi comme l’a bien dit Ernest Renan :
« C’est le monothéisme hebraique qui permet l’éclosion d’une justice véritablement universelle ».
L’expérience du temple de Jérusalem représente la plus radicale d’irriguer d’un flux infini le domaine du fini.

Je vais donc laisser la parole a Joël pour qu’il nous explique pourquoi le temple

LE TEMPLE

Le mot français monument vient du mot latin moneo, qui signifie : J’enseigne. Un monument enseigne, par définition. Mais qu’enseigne t’il ?

Alain nous dit « Les, monuments sont les premiers écrits »
Traditionnellement, les hommes ont édifiés des monuments sacrés dans leurs désirs effrénés de dialoguer avec les forces cosmiques qui les dépassent. C’est donc a trois égards, que l’on peut véritablement parler d’une philosophie de l’architecture sacrée, en raison :
- Premièrement, de certains thèmes de sa décoration plastique,
- Deuxièmement de la portée philosophique de sa théologie, interprétée par l’exégèse symbolique et
- Troisièmement de la portée philosophique de sa symbolique cosmique.
Alors qu’ils se trouvaient encore dans le désert, les enfants d’Israël reçurent l’injonction divine suivante :
« Et ils me construiront un sanctuaire pour que je réside au milieu d’eux (exode 25. 8) »

Longtemps, le temple ne fut désigné que comme la tente d’assignation ou tabernacle. C’est dans cette simple structure de poutres de bois et de tentures de peaux de chèvre que Dieu faisait connaître sa gloire a son peuple.

La tente d'assignation était véritablement un lieu de rendez-vous, ou Israël, rencontrait le divin, et une nation entière pouvait vivre dans l’unité d’un dieu résidant en son sein.

Le midrash énonce : « Le temple est l’embellissement du monde en ce qu’il représente l’essence même du beau sur terre il rend possible, la relation spirituelle entre dieu et l’homme «

Le temple est également une maison de prière pour toutes les nations .Tant qu’il perdurera, il demeura le centre spirituel d’une grande partie du monde. Et lorsque le deuxième temple fut détruit, il y a près de 2000 ans, le concept du temple demeura cependant une source spirituelle, un motif d’espoir et de nostalgie.

La tente d’assignation était le modèle réduit du temple, adapté aux pénibles conditions des pérégrinations dans le désert.
A chacune des étapes de son séjour dans le désert, la nation, organisée autour des 12 tributs et de leurs familles, campait autour du tabernacle.
Ainsi la chekhina, la présence divine, résidait concrètement au milieu de tout Israël.
Les différentes tribus de la famille des Lévi étaient chargées du service du tabernacle et de son entretien et campaient à proximité du centre.

Essayons de comprendre à présent, la pensée qui rattachait les sanctuaires mosaïques et salomoniens aux huttes et aux tentes de berger.

Tentes et huttes symbolisent toutes deux, pendant la longue période hors d’Egypte, le pouvoir divin de procurer aux hommes un gîte ou passer la nuit. Une tente est faite de toile et de peaux tendues fixées au sol par des piquets métalliques. De même c’est ainsi que fut conçue la tente du tabernacle de l’exode, qui était fabriquée en toile de lin et en peaux de chèvre. Les hébreux battirent de même des huttes (soukha) faites de branches de palmier et de saule. Sa forme de tente rattachait le sanctuaire mobile de l’exode aux tentes de berger du néolithique antérieur ainsi qu’à la tente du berger Abraham. Voir figure N°1

La période du "Temple provisoire" d'Israël - le Tabernacle - dura 440 ans, jusqu'a la construction de l'édifice permanent à Jérusalem. Même après l'entrée des enfants d'Israël dans la Terre promise, le Tabernacle poursuivit son errance pour s'établir à Guilgal, Shilom, Nov et Guiveon.

Le concept même de temple, perçu comme résidence divine est de loin antérieur à Salomon ; c’est David qui initialement l’énonce ; C’est lui même qui va devenir le maître d’oeuvre de ce projet dont la bible nous dit qu’il a pensé les moindres détails architecturaux. Mais ici le thème de la paix, en tant qu’impératif incontournable à la construction du temple apparaît. En effet durant tout le règne de David, les guerres et les morts se sont succédés pour repousser les nombreux ennemis et l’idée de sainteté, dont le temple est le suprême réceptacle terrestre, interdisent sa réalisation. La première condition de sa demeure définitive avec son peuple en Canaan, c’est que la paix soit faite, ce qui se réalisa sous le règne de salomon.

Ce fut donc a Salomon que revint la divine tache d’ériger le temple sur le mont Moriah a Jérusalem, lieu auquel s’attachent de très nombreuses légendes talmudiques ; ainsi cette colline aurait été « conçue dans la pensée divine » avant même la création du monde, Dieu aurait prié l’ange Mikhael d’y prélever la terre a partir de laquelle Adam fut façonné, l’épisode du sacrifice d’Isaac s’y serait déroulé, plus tard Jacob y aurait même séjourné.

COMMENT ETAIT CONÇU LE TEMPLE DE SALOMON ?

Pour l'essentiel, le Temple de Salomon était identique au Tabernacle du désert dans son agencement et sa structure, mais il était construit dans des dimensions sensiblement plus importantes. Salomon augmenta également le nombre d'ustensiles consacrés en fonction des besoins d'Israël et du Temple élargi. Il fit également fabriquer des ustensiles propres a ce Temple.

L'émouvante cérémonie d'inauguration, ainsi que les prières récitées par le roi Salomon lors de l'achèvement du premier Temple, sont rapportées dans le premier Livre des Rois. Dans sa prière, le roi supplie Dieu d'agréer la prière de tout homme s'adressant à cette Maison. Bien que la prophétie d'Isaac annonçant que le Temple sera une « maison de prières pour toutes les nations" se rapporte au troisième Temple, elle se réalisa en partie dans le Temple de Salomon ou affluaient de l'ensemble du monde antique des foules d'hommes en quête de spiritualité‚ et de la Présence divine.

Le Temple construit par Salomon dura 410 ans jusqu'a sa destruction par Nabuchodonosor, roi de Babylonie. Au terme de cette époque, Josias, roi d'Israël, ordonna que l'Arche d'Alliance, le Candélabre et d'autres ustensiles soient dissimulés pour leur épargner la destruction.

Au fait qu’est devenue l’arche d’alliance ce grand trésor de l’humanité.

Plusieurs théories s’affrontent :
L’une appartient à Richard Andrews qui voue sa vie a la recherche d’indices de la présence de l’arche dans la montagne du temple. En effet des photos aériennes prises aux infra rouge du mont moriah ont montré des cavernes jusque la inconnues ; Malheureusement les autorisations nécessaires aux fouilles freinent ses recherches.
La deuxième théorie nous indique que 200 ans après la mort du roi Salomon l’arche d’alliance aurait été transportée et cachée en Ethiopie
Une troisième théorie prétendrait que l’arche d'alliance aurait été dérobée par les templiers pour être gardée secrètement dans la chapelle de Roslinn en écosse.

JERUSALEM ET SALOMON

Pourquoi ce choix de Jérusalem ?

Le mot Sion, autre appellation de Jérusalem, vient du mot hébreu désignant l’excellence.

Lorsque Israël réside sur sa terre et que le temple remplit sa mission, il confère son excellence a toute l’humanité. C’est la raison pour laquelle les sages d’Israël enseignent que l’unique période de paix véritable et totale de toute l’histoire du monde fut celle des quarante premières années du temple de Salomon.

Le fils de David, Salomon, reçut les instructions de son père concernant le moindre détail de la construction du Temple. Toutes ces informations provenaient du don de prophétie dont David avait hérite des générations précédentes. En fait, les Sages d'Israël enseignent qu'un "Rouleau du Temple" (découvert en 1940 dans les grottes de Qumran) avait été remis par Dieu a Moise et qu'il s'était transmis de génération en génération. Ce document était un plan conçu par Dieu lui-même et contenait l'ensemble des détails, des esquisses et des diagrammes du Temple et des ustensiles, ainsi que des improvisations et innovations susceptibles de répondre à l'évolution des besoins d'une nation en plein essor.

Là, intervient une petite anecdote relatée par des textes anciens :

Salomon doit décider de l’emplacement du temple il hésite, pis, il doute... il ignore où devra être érigé le Temple... il a déjà fait creuser des fondations, bien sûr. Chaque fois elles ont été balayées par des calamités : Inondation, tremblement de terre, feu... Chaque fois, hélas, que Salomon décide d’un site, voici qu’une nouvelle catastrophe contrarie son choix! Salomon doute et craint!

- Imaginez, la tristesse de Salomon! Comment bâtir le Temple - et où? Or voici qu’une nuit d’insomnie, le roi, troublé et pensif comme de coutume, traverse Jérusalem. Il arrive, presque par inadvertance, au pied du mont Moriah. Las de sa rêverie, il s’adosse au tronc d’un olivier. Et voici qu’à quelques coudées de lui s’engage un étrange ballet. Un homme surgit de l’obscurité, les bras chargés de gerbes de blé, il les dépose dans un champ contigu à celui où il va aussitôt chercher d’autres gerbes, Après quoi il disparaît. Hors, le roi, stupéfait, voit arriver un autre individu faisant exactement la même chose que le premier, mais en sens inverse...

Très attaché à la justice, Salomon pense à faire arrêter ces hommes qu’il prend pour des voleurs. Cependant, le petit grillon qui l’accompagne toujours dans ses promenades, lui conseille de patienter jusqu’à la nuit suivante. Le lendemain, au même endroit, Salomon assiste à une scène encore plus extravagante. Cette fois, les deux hommes chargés de gerbes de blé se rencontrent. Au lieu de s’insulter ou d’en venir aux mains, les voilà qui tombent dans les bras l’un de l’autre. Sommés par le roi de s’expliquer, ils racontent. Ils sont frères. A la mort de leur père, ils ont partagé le champ en deux parts égales. Or l’un s’est marié depuis et a trois enfants, tandis que l’autre est resté célibataire. Celui-ci, considérant qu’avec plusieurs bouches à nourrir son frère a besoin de plus de blé que lui-même, il lui en apporte la nuit, en secret, pour ne pas blesser sa susceptibilité... En revanche, le frère marié s’estime privilégié, sa femme et ses enfants l’aident au travail. Il a donc décidé de partager son blé avec son frère, qui peine seul du matin au soir et doit faire appel à des ouvriers pour la moisson...

 Très ému, le roi serre les deux frères dans ses bras et les supplie de lui vendre leur champ, l’endroit le plus digne pour y élever le sanctuaire de Dieu! Les fondations ont été creusées là même où se sont échangées les gerbes de blé nocturnes. Cette fois, nulle catastrophe n’est plus venue troubler la construction du Temple!

 Et voilà Jérusalem, née autour du Temple, lui-même né dans l’espace de la fraternité !

Mais revenons à Salomon roi de Judée et d’Israël,
« Le plus sage des hommes » c’est ainsi que la tradition juive appelle le roi Salomon.

Mille anecdotes, la plupart relevant de l’imaginaire, courent a son sujet. On vante son érudition, ses connaissances, ses dons et ses pouvoirs. Hommes d’Etat, écrivain, penseur, musicien, poète : Tout ce qu’il entreprenait lui réussissait. De partout, les souverains venaient admirer sa splendeur et recevoir son enseignement. Et puis, les femmes : On lui en attribue un millier. Juives et païennes, toutes étaient conquises par son charme. Ayant voyagé pendant 3 ans d’Ethiopie jusqu'à Jérusalem, la reine de Saba n’a-t-elle pas eu le coup de foudre en le voyant. Mais ce que l’histoire a certainement le mieux retenu de la personnalité du roi Salomon, c’est qu’il fut un homme de paix. Le nom même de Salomon est sur ce point puissamment évocateur :En hébreu, shlomo, nom dérivé de la racine shalom, signifie précisément
« La Paix » mot qui dans la tradition hebraique est un nom- attribut de Dieu.

L’autre trait saillant de la personnalité du Roi Salomon qui a profondément pénétré la mémoire des hommes concerne sa sagesse. La mémoire collective fâcheusement simplificatrice, faisant de ce roi, l’homme d’une situation prétendument archétypique : En l’occurrence, celle du célèbre Jugement de Salomon, durant lequel il du affronter deux femmes s’attribuant la maternité d’un seul enfant. Chacun connaît ce célèbre thème du jugement du roi Salomon

Il est temps maintenant de parler d’Hiram roi de Tyr

Le roi David contacta Hiram pour les préparatifs. La mort l'ayant arraché aux siens, c'est à son fils, le roi Salomon, que revînt la charge de mener à terme ce projet. Il demanda au roi Hiram de lui fournir le bois de cèdre et de lui prêter ses architectes et maçons afin de réaliser son dessein.

Il avait résolu de bâtir la maison de l’Éternel, parce que Dieu l’avait ainsi décrété.
Hiram se réjouit beaucoup quand il entendit les paroles de Salomon. Il se trouvait honoré de pouvoir contribuer par son service à la gloire du Dieu d’Israël.

Le premier acte de Salomon, c’est de transporter «de grandes pierres, des pierres de prix, pour faire les fondements de la maison, des pierres de taille». Il s’agit avant tout de poser un fondement de grand prix et d’une solidité à toute épreuve comme base du temple de Dieu. On ne peut en ôter une seule sans compromettre ou ébranler tout l’édifice. C’est ce que la sagesse de Salomon avait bien compris en préparant les pierres de taille sur lesquelles la maison de Dieu devait être édifiée.

Entrons dans le vif du sujet :
Le Temple
Comme nous l’avons dit précédemment le temple fut bâti, par analogie aux dimensions et proportion de la tente d’assignation. La description qu’offre la bible du Temple est d’une riche technicité ou se côtoient jusqu’au vertige, noms de matériaux divers, longueur, hauteur, profondeur et largeur mais a le mérite d’être d’une exceptionnelle précision
Le portique du temple, son entrée seule, différait quant à ses proportions de ce qu’offrait la tente d’assignation. Sa hauteur était de cent vingt coudées

Tout autour du temple, sauf naturellement à son entrée, étaient situées les chambres latérales, demeures des sacrificateurs.
Les demeures des sacrificateurs étaient inséparables de la maison et faisaient corps avec elle, sans en dégrader aucune partie. Il est dit :
«Et la maison, quand on la bâtit, fut bâtie de pierre entièrement préparée avant d’être transportée ; et on n’entendit ni marteau, ni hache, aucun instrument de fer, dans la maison, quand on la bâtit»

On ne voyait, lors de la construction du temple, aucune trace d’instruments humains. Il s’édifiait en silence ; on n’entendait ni hache, ni marteau. C’était l’oeuvre de Dieu ; tout était préparé d’avance. Les pierres qui composaient la maison avaient le même caractère que les pierres de fondement, précieuses aussi et préparées d’avance (7:9-12).
Le temple, était revêtu de bois de cèdre. Le cèdre représente dans la Parole la majesté et la hauteur, la durée et la fermeté. Il n’y avait pas un seul point des murailles qui n’en fût intérieurement recouvert. La pierre ne paraissait nulle part. Mais le bois de cèdre lui-même et jusqu’au plancher en bois de cyprès, tout était entièrement recouvert d’or. L’or représente toujours, dans la Parole, la justice et la gloire divines.
Tous les ustensiles du temple étaient, en outre, soit en or, soit revêtus d’or pur, comme l’autel du parfum, les chérubins et les portes du lieu très saint.
Comme dans la tente d’assignation au désert, le lieu très saint formait à l’intérieur un cube parfait. «L’intérieur du saint des saints était de vingt coudées en longueur, et de vingt coudées en largeur, et de vingt coudées en hauteur» (v. 20). Il en sera de même de la nouvelle Jérusalem : «Sa longueur et sa largeur et sa hauteur étaient égales» (Apoc. 21:16. Le résultat de l’oeuvre de Dieu est parfait sans rien à y ajouter, ni rien à en retrancher. Tout est réglé selon la pensée du divin architecte. La nouvelle Jérusalem est pour ainsi dire un immense lieu très saint où Dieu peut habiter, comme dans le saint des saints du temple, parce que tout y répond à sa sainteté et à sa justice.

Le saint des saints était isole par un voile ou par une porte en bois d’olivier s’ouvrant à deux battants, recouverte d’or, un libre et large accès, permettant à la vue de pénétrer dans le lieu très saint.
L’Arche, en bois de chittim, était recouverte d’une couche d’or pur et également doublée d’or pur. Une corniche d’or l’entourait. Quatre anneaux étaient situés aux quatre coins de l’Arche, deux de chaque côté. C’est dans ces anneaux qu’étaient enfilées deux barres de bois recouvertes d’or. Une table d’or (dite propitiatoire) était placée sur l’Arche, deux chérubins en jaillissaient à ses deux extrémités. Le Talmud donne une description précise de l’Arche et des deux chérubins. Ces chérubins étaient des anges dotés d’ailes, qui avaient des corps d’oiseaux et des visages d’enfants, l’un masculin, l’autre féminin. Les deux chérubins se faisaient face mais leurs visages étaient inclinés vers le propitiatoire. Leurs ailes se déployaient vers le haut protégeant ainsi la table d’or.

Pourquoi ces chérubins décoraient ils le tabernacle ?

Le Midrash nous raconte que lors du Don de la Torah, D’\ demanda aux enfants d’Israël des garanties afin que Ses lois soient observées. Ce ne fut que lorsque Israël proposa les enfants comme garants que D’\ accepta. Effectivement depuis toujours, l’éducation de nos enfants occupe une place primordiale dans le judaïsme. Les jeunes représentent le futur et la continuité de notre peuple.
Les chérubins décorant le toit, point de rencontre avec le ciel, représentent l’éducation qui associe à la Torah les connaissances générales. Tous les chérubins ont un point commun : La proximité avec le Saint des Saints. Voir figure n° 2

Le «Témoignage”, les Tables de la Loi que Moïse avait rapportées du mont Sinaï, furent déposées à l’intérieur de l’Arche et durant toute l’époque du Tabernacle du désert et celle du premier Temple, l’Arche fut abritée dans le Saint des Saints. C’est là que la Shekhina, la Présence divine résidait.

C’est là que je te donnerai rendez-vous, et je parlerai avec toi de dessus le propitiatoire, entre les deux chérubins placés sur l’Arche d’Alliance» (Exode, 25, 22).
 
Dans le Saint des Saints sur le mont Moriah, se trouvait la «Pierre de fondation”. Lorsque l’Arche se trouvait dans le Saint des Saints, elle était posée au sommet de cette pierre. La présence de la pierre de fondation fut révélée à l’époque du roi David et du prophète Samuel et d’après la tradition, elle existait de tous temps et était la fondation même sur laquelle Dieu avait créé le monde. C’est à partir de cet endroit, que le monde entier avait été constitué.

Selon d’anciens enseignements, lorsque le roi Salomon supervisait la construction du premier Temple sur le mont Moriah, il avait perçu, par illumination prophétique que le Temple serait par la suite détruit. Afin d’assurer la sauvegarde de l’Arche, il avait érigé un vaste système de tunnels au sein de la montagne et creusé une chambre secrète dans les profondeurs de la terre sous le mont du Temple où, en temps voulu, l’Arche serait cachée. A la fin de l’époque du premier Temple, le roi de Judée, Josias, qui avait prévu la destruction, cacha l’Arche.

Deux métaux, l’or et l’airain, jouent un rôle prépondérant dans la construction du temple.
Les colonnes d’airain, (Voir figure n° 3) placées devant le portique du temple, attiraient tout d’abord le regard.

Nous avons déjà dit que, dans le temple, aucune autre colonne n’est mentionnée. Elles se nommaient Jakin (il affermira) et Boaz (en lui est la force).
Les colonnes font allusion a l’infrastructure qui relie le monde d’en haut et le monde d’en bas
Selon le Zohar le monde repose sur trois colonnes :
La colonne de gauche symbolise la justice (Din)
La colonne de droite symbolise l’amour (Hessed)
La colonne du centre est l’harmonie. Dans le temple cette troisième colonne est inexistante et représente l’homme
Après les colonnes, le parvis du temple contenait la mer d’airain.

La mer d’airain (Voir figure n° 4) servait à la purification journalière des sacrificateurs. Ils y lavaient leurs mains et leurs pieds. Ils étaient ainsi qualifiés pour accomplir leur service et demeurer où demeurait l’Éternel. Sous la loi, ce lavage s’appliquait aux mains et aux pieds, c’est-à-dire aux oeuvres et à la marche.

Elle était posée sur douze boeufs regardants, trois par trois, les quatre coins de l’horizon. Le bœuf est l’un des quatre animaux qui forment les attributs du trône, et représentent les qualités actives de Dieu, les principes de son gouvernement

Les dix cuves de la mer d’Airain, cinq à droite, cinq à gauche du parvis servait à «laver ce qu’on préparait pour l’holocauste» (2 Chron. 4:6). Nous voyons, que le sacrificateur lavait avec de l’eau «l’intérieur et les jambes» de la victime.

La victime ne devant présenter à Dieu aucune souillure, il fallait démontrer qu’elle était parfaite, que cette pureté s’étendait non seulement à la conduite, mais à tout «l’intérieur» de l’offrande. Cette vérité était présentée par l’eau des cuves. La «mer unique» lavait les sacrificateurs. Tous avaient recours à ce seul moyen pour être purifiés des souillures de leur marche. Il fallait dix cuves pour laver les victimes qui devaient représenter la pureté devant Dieu.
La s’arrête l’œuvre d’Hiram

NOUS ALLONS A PRESENT VOUS DEVELOPPER L’USAGE DES USTENSILES DU TEMPLE ET LE SERVICE DIVIN
Un tableau de la vie quotidienne dans le Temple comprend bien des aspects étonnants :
Les prêtres et les lévites à leurs veilles pendant la nuit ; le flambeau de l’équipe de l’aube conduite par les prêtres ; le son des trompettes lors de l’ouverture et de la fermeture des portes du Temple par les lévites gardiens des portes. Les représentants des hébreux arrivent de tout le pays pour assister au service sacerdotal ; le choeur des lévites monte sur l’estrade pour entamer le service musical.

A l’aube, le sacrifice quotidien tamid est offert. Dans le Sanctuaire, la Ménorah est allumée et l’Encens présenté à Dieu ; le vin des libations est versé sur le coin de l’autel, les lévites chantent le cantique du jour et les prêtres, debout sur les marches du Sanctuaire, bénissent le peuple (bénédiction des cohanim). Lorsque le son des trompettes retentit, la communauté tout entière s’incline devant le Saint des Saints, prosternée dans la prière.

Plusieurs instruments importants étaient utilisés dans le Temple pour les offrandes de sacrifices ou pour d’autres aspects du service divin. A l’extérieur du Sanctuaire, sur le parvis, se dressait l’élément le plus important: l’autel sur lequel on offrait les sacrifices.

L’AUTEL EXTÉRIEUR
L’autel et la rampe d’ascension furent construits en pierre et en terre. La rampe d’ascension répond à une exigence biblique particulière, l’approche de la sainteté de l’autel par des marches étant considérée comme inconvenante et impudique: “Tu ne monteras pas sur mon autel à l’aide de marches afin que ta nudité ne s’y découvre point” (Exode 20, 26).
A l’intérieur même du sanctuaire se trouvaient trois autres ustensiles d’une grande beauté et d’une importance centrale pour le service quotidien du Temple. Tous trois étaient en or et d’apparence somptueuse. Il s’agissait de l’autel de Encens, de la Menorah (ou Candélabre) et de la Table des pains de proposition.

Les jours de fêtes, lorsqu’Israël effectuait un pèlerinage au Temple, les prêtres surélevaient la Table et la Ménorah afin que tous les aperçoivent. Ces ustensiles, conservés dans la partie sainte du Temple, n’étaient ordinairement pas vus par les membres ordinaires d’Israël, en sorte que l’événement suscitait émotion et émerveillement.

L’AUTEL DE L’ENCENS
La Bible décrit ainsi l’autel de l’Encens “Tu feras un autel pour la combustion de l’Encens; c’est en bois de chittim que tu le feras. Une coudée sera sa longueur, une coudée sa largeur, il sera carré, et deux coudées sa hauteur; ses cornes sailliront de lui. Tu le recouvriras d’or pur, son toit, ses parois, tout autour et ses cornes; et tu lui feras une bordure d’or tout autour.

Selon la tradition juive, le service de l’Encens avait pour vertu caractéristique d’amplifier la miséricorde et la bienveillance divine.
LA MÊNORAH (voir figure n° 5)

La Menorah le Candélabre à sept branches était constituée d’une seule pièce d’or pur. Elle était située à l’intérieur du Sanctuaire sur la face sud.

La Table des pains de proposition (Voir figure N°6), en or, était située au côté nord du Sanctuaire. Elle répondait au commandement de disposer les pains de proposition édicté par la Bible «Et tu placeras sur cette Table du pain de proposition, en permanence devant moi» (Exode 25, 30). Douze pains étaient spécialement cuits selon une méthode secrète connue seulement de la famille sacerdotale de Garmo. « Ils étaient disposés les uns sur les autres en deux groupes de six, séparés par des parois d’or qui empêchaient qu’ils ne se brisent. Ces pains étaient conservés toute la semaine sur la Table. »

ET SI NOUS PARLIONS UN PEU DE SYMBOLIQUE MAÇONNIQUE
Dix sept siècles plus tard, des européens un peu fous rêvent de reconstruire le temple de Salomon. Toutefois, ils ne sont ni juifs ni ouvriers. Ils décrètent que la reconstruction sera symbolique. Pour ce faire, il faut des outils. Ceux des maçons sont-la : L’équerre, le compas, le fil a plomb, la truelle, le maillet, le ciseau.

Des outils trop lourds a porter cependant, trop difficiles a manier pour des intellectuels. Qu’a cela ne tienne, ils seront déclares « symboles ». Ca ne pèse pas lourd un symbole penses t'on c’est aussi léger que l’air et derrière un compas et un maillet peuvent se cacher les idées les plus éthérées.
Ces Européens, Anglais et Ecossais pour la plupart, s’appellent francs-maçons entre eux et veulent que le monde les reconnaissent comme tels. Salomon pouvait compter sur l’aide d’un habile fondeur, un dénommé Hiram. Au XVIII siècle, Hiram n’est plus, il faut le remplacer. Mais que faire d’un fondeur, même s’il peut ériger les colonnes du Temple? Mieux vaut s’adjoindre un architecte digne de ce nom, un maître ès constructions. D’autant que le projet de reconstruction a pris cette fois des proportions démesurées, proprement titanesques: Ce n’est plus seulement le temple de Salomon qu’on ambitionne de construire à nouveau, c’est l’humanité tout entière! Une véritable utopie, un vent de folie qui souffle sur le Vieux Continent.

Pour un temps, Rome l’avait emporté sur Jérusalem. Les temples étaient détruits, anéantis... Reconstruire l’humanité! Il faut des centaines et des centaines, des milliers et des milliers d’architectes, des clones d’Hiram qui forment la chaîne d’union, de génération en génération, qui se transmettent le message. Reconstruire l’humanité!

Développons un peu la Symbolique du temple
La symbolique du temple est complexe puisqu’elle procède a la fois de sa disposition générale
Et des objets qu’il rassemble : Autel, mer d’airain, colonnes, parvis. Dans son ensemble le temple réponds a une symbolique cosmique et par la même a une symbolique microcosmique qui est mise en avant par saint Paul « ne savez vous pas que vous êtes le temple de dieu »analysés des l’antiquité par des écrivain tels que Philon d’Alexandrie etFlavius Josephe : « la division tripartite du temple vestibule sanctuaire saint des saints ou en hébreu oulam hekhal debir correspond aux 3 parties du cosmos hebraique eau primordiale, terre et ciel.

Devant le vestibule du Temple, Hiram dressa ce qui reste pour nous une énigme exemplaire, deux hautes colonnes de bronze ne supportant apparemment rien, surmontées d’un immense chapiteau très orné. Il les fondit dans la terre argileuse de la vallée du Jourdain, entre Sukkot et Cartan, avec du métal provenant des victoires de David sur Hadadézer, roi de Coba.

Elles étaient placées devant le sanctuaire du Temple. La hauteur des colonnes était de dix huit coudées et un fil de douze coudées en mesurait le tour. Il fit deux chapiteaux coules en bronze destines au sommet des colonnes, la hauteur d’un chapiteau était de cinq coudée  .La colonne de droite fut nommée YAKIN et celle de gauche BOAZ.

L’absence de toute fonction architecturale leur donne une valeur symbolique d’un relief saisissant.

Si le chiffre indiquant la hauteur des colonnes est symbolique, il doit être homogène aux autres chiffres des mesures du Temple et de son matériel. La dimension de vingt coudées est celle qui revient le plus fréquemment dans ces mesures. C’est la largeur du Temple, constante pour ses trois parties. Devant sa façade et les deux colonnes, l’autel des holocaustes a la forme d’un carré de vingt coudées de côté. Le Debir” est également un carré de vingt coudées de côté; ce sont ses dimensions intérieures, puisque l’envergure des Chérubins qui s’y trouvent représentés, et qui protègent l’arche de leurs ailes déployées est également de vingt coudée. Le Hekhal, devant le Debir, est un double carré (carré long) de quarante coudées de longueur. Or, si l’on ajoute aux trente cinq coudées des colonnes les cinq coudées du chapiteau on obtient cette même dimension.

Les chiffres vingt et quarante sont également essentiels dans les dates relatives au Temple. La construction du temple demande 7 ans, celle du palais de Salomon, qui lui est contigu, treize ans, il faut donc vingt ans pour construire l’ensemble. Le règne de Salomon dure quarante ans exactement comme le règne de David, son père, qui est l’«initiateur» du projet du Temple. Celui-ci est commencé dans la quatrième année du règne de Salomon, «l’an quatre cent quatre vingt après que les enfants d’Israël furent sortis du pays d’Egypte» (1 Rois, VI, 1). 480 = 40 x 12 il n’est pas évident bien sûr qu’il y ait derrière tout cela un symbolisme très précis; mais les recoupements sont trop insistants pour qu’il n’y ait pas la volonté d’établir un réseau d’analogies qui rend des symbolismes possibles. Il est probable toutefois que la hauteur totale de quarante coudées fait allusion aux quarante années passées par Israël dans le désert ; C’est donc cette dimension de quarante coudées qu’il y a lieu de retenir, me semble-t-il en raison de ses correspondances tant avec les autres mesures qu’avec les dates relatives au Temple.

Pour ce qui est du Temple, le maçon semble à priori bien loin d’avoir les yeux tournés vers Jérusalem et son Temple. La maçonnerie en effet ne le lie pas à une religion définie et le lieu sacré maçonnique n’est pas circonscrit à un point géographique précis. Aussi quelle n’est pas parfois la surprise du profane lors de son initiation de se voir placé devant un tableau de loge, symbole du temple de Salomon, lui qui croyait peut-être avoir rompu à jamais avec la religion en entrant en maçonnerie.

Dans cette perspective vient s’articuler toute la symbolique templière maçonnique La loge pour tout Temple n’a qu’un dessin, le tableau de loge. Si l’on demande à un maçon où il a été reçu, il ne répondra pas dans un temple mais dans une loge. En fait, la loge par sa voûte étoilée figure le Temple cosmique mais celui-ci n’est que la figure du microcosme qu’est l’Homme. Rappelons que le tableau de loge était primitivement tracé à la craie pour signifier que le Temple de Salomon était appelé à disparaître lors de la manifestation finale de la Gloire.

Or ce Temple de Salomon n’est que le signe du Mystère qui habite le Temple intérieur de l’Homme. L’apprenti n’a-t-il pas été créé à l’image de Dieu et éveillé à sa lumière intérieure et spirituelle qui est le Mystère qui l’habite ? L’apprenti a donc d’abord été reçu dans son propre corps Trois le composent, son corps son esprit et son âme qui forment les 3 parties de son Temple : Porche, temple intérieur et sanctuaire. Symboliquement le corps du maçon est donc tout à la fois loge et temple. Trois, cinq et sept sont les figures de la progression du retour du maçon vers son sanctuaire. Ils sont les symboles de ses voyages pour retrouver sa patrie, sa véritable demeure spirituelle, son identité perdue. Initié, il va retrouver lui qui n’était qu’un individu égaré, son nom véritable : Celui de frère, frère des êtres du cosmos et de l’humanité.

La symbolique su Temple n’est donc pas une coquille vide, elle se réfère bien à DEUX réalités de la vie du maçon. Elle met d’abord en évidence le Mystère qui l’habite et souligne ensuite le dynamisme de sa croissance spirituelle. De son état inachevé d’individu égaré à l’accomplissement de son identité retrouvée de frère.

A dire vrai dire le maçon n’entre pas dans une demeure spirituelle, il est appelé à être cette demeure. Désormais, il s’agit pour lui d’être pour paraître en vérité, d’être pour avoir sans être asservi, d’être pour agir sans se perdre dans l’activisme .
Alors seulement Jérusalem devient le symbole du Temple mystique qu’édifie le maçon. Quiconque vit ainsi cette identité spirituelle, celle du Temple qu’il est appelé à devenir, possède en son coeur Jérusalem. Celle-ci n’est jamais que le symbole de la réalité à venir. Il s’agit de faire rentrer le souffle divin dans l’Homme pour que l’Homme entraîne tout le cosmos dans son Assomption avec lui, vers cette cité de Lumière où il n’y a ni soleil ni lune, où Dieu est l’Unique Lumière.

S’il est par contre une situation que le maçon ne semble pas connaître, c’est bien celle des exilés du psaume, la déportation en terre étrangère. Qui d’entre nous pourrait-il se déclarer en exil? Qu’est-ce que l’exil pour le maçon? Cependant, si Jérusalem est ce Mystère qui nous habite force nous est donnée de reconnaître que nous en sommes très loin.

Une parabole tibétaine présente ainsi la condition de l’Homme. Il est comme un mendiant qui mendie toute la journée et le soir se couche à même le sol mais pose sa tète en guise d’oreiller sur un sac rempli d’émeraudes. Il ignore son Trésor. Nous aussi nous sommes comme celui qui cherche ses lunettes et ne les trouve pas parce qu’il les porte sur son nez. Ainsi cherchons-nous toujours en dehors, à l’extérieur, ce trésor tout proche. Nous sommes en exil de nous-même.

La belle histoire que nous avons tente de vous raconter se passait il y a quelques mille ans avant notre ère. Quatre siècles plus tard Jérusalem est prise par les chaldéens de Nabuchodonosor. Le temple est pillé et détruit. Les colonnes sont brisées et l’airain emporté a Babylone, elles ne seront jamais reconstruites. L’histoire du Temple de Salomon ne fait que commencer.

Nous avons dit VM

L\ S\ et J\ L\-B\ 

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