GLSA Loge : Fidélité et Prudence - Orient de Genéve - Suisse Date : NC

La Voûte étoilée  
Une histoire de la matière

Notre Temple dans sa limite supérieure représente, comme beaucoup d’églises et de cathédrales au Moyen Age la voûte céleste sous sa double apparence: diurne et nocturne; couleur bleue et étoilée sur deux bandes grises. Il reproduit ainsi l’espace dans lequel nous vivons tous, entre terre et ciel; les pieds sur terre, mère nourricière, la tête levée vers le ciel, père spirituel et origine de la lumière.

Depuis que l’humanité a pris conscience d’elle-même, elle a toujours été fascinée, intriguée, saisie d’émotion admirative et de crainte, voir d’angoisse, devant les manifestations de la voûte céleste, sa grandeur et ses mystères insondables.

Elle l’a sacralisée et en a fait l’habitation de ses divinités, et notamment de la divinité unique - Dieu, dans les religions monothéistes. Dieu, origine de toute chose et de la vie. Dieu, Roi omniscient, omniprésent de l’Univers qu’il a créé selon sa volonté. Libérateur de la lumière qu’il a séparée des ténèbres du chaos; créateur de l’Homme et des êtres vivants.

Par l’évocation de la divinité, l’Homme exprimait la conscience d’une filiation mystérieuse avec l’Univers, le cosmos.

Dès l’enfance, j’ai moi-même été fasciné et intrigué par le firmament, sa beauté tranquille et ses mystères apparemment insolubles. Même actuellement, alors que les mystères se dévoilent devant les sciences du cosmos, mes émotions et mes interrogations juvéniles sont restées vives.

Quand j’étais garçonnet de sept ou huit ans, un soir, avec mon père, contemplant la voûte étoilée j'ai demandé “papa, j’aimerais savoir ce qu’il y a derrière les étoiles?” Et mon père m’a répondu « si on le savait n’aurait plus besoin de Dieu!”

Ce sentiment d’une filiation avec le cosmos est-elle purement spirituelle ou a-t-elle aussi une dimension matérielle liée à la nature de l’Univers?

Ce sera le propos de cette planche de tenter d’y répondre.

En tant que maçons nous considérons la voûte étoilée comme le symbole, l’expression d’un au-delà, d’une réalité difficilement accessible à l’Homme, mais qui pourrait nous éclairer sur les éternelles questions que l’humanité s’est toujours posées avec angoisse: - Pourquoi sommes-nous sur terre, d’où venons-nous, où allons-nous, quel est le sens de la vie, de notre destin; l’Univers a-t-il une fonction, un sens?

Pendant des millénaires l’humanité n’a pu répondre que grâce à la religion, la Tradition, et la métaphysique philosophique, c’est à dire par un vécu personnel.

Cette voie subjective a été la première et antique voie d’accès à la connaissance de la relation entre ciel et terre.

La seconde voie apparaît lorsque la méthode et les observations scientifiques peuvent émerger dans le champ culturel et spirituel de l’humanité. La voie d’inspiration scientifique s'est toujours heurté en Occident à l’hostilité de l’Eglise. Pourtant je pense que les deux voies subjectives et objectives ne sont pas exclusives l’une de l’autre pour avancer sur le chemin que la lumière éclaire, tout en étant conscient que la voie scientifique diminue l'étendue du champ de la voie subjective.

En tout cas, à la fin du vingtième siècle, ce serait faire preuve d’aveuglement grave que d'ignorer la voie scientifique dans la recherche de la connaissance et de la vérité. L’Ordre me parait justement devoir favoriser et correctement équilibrer les deux voies chez l’initié.

C’est pourquoi j’ai privilégié la partie scientifique dans cette planche en sous-titrant: “la voûte étoilée, une histoire de la matière”. Mais dans une deuxième partie je rapporte une expérience subjective où l’émotion joue le premier rôle.

Aujourd’hui, après quatre siècles de recherches et de découvertes scientifiques, que savons- nous du chef-d’oeuvre du G\A\D\L\U\ ? Que savons-nous en fin du vingtième siècle de cet espace terre et ciel et de notre sentiment d’une mystérieuse liaison avec le cosmos?

Que savons-nous que nos ancêtres ne savaient pas?

Brève histoire des connaissances scientifiques et humaines

Jusqu’à la Renaissance (15ème et 16ème siècles) on pensait que l’Univers et ses créatures, créés par Dieu, étaient immuables de toute éternité; l’Univers n’avait pas d’histoire.

La terre, plate et immobile, en était le centre autour duquel tournaient le soleil, les planètes, la lune et les étoiles fixes. Ce géocentrisme constituait le dogme professé par l’Eglise. Quelques penseurs isolés croyaient, à la suite du philosophe grec Aristote (4ème siècle avant notre ère), que la terre était ronde. Parmi ces isolés se trouvait le navigateur Christophe Colomb. c’est parce qu’il croyait à la rotondité de la terre qu’il entreprit, avec trois vaisseaux, d’ouvrir la route des Indes par l’ouest. En chemin il découvrit le continent américain (1492) !

A la Renaissance, malgré la violente et cruelle opposition de l’Eglise, le dogme du géocentrisme a été ruiné par les travaux scientifiques de trois grands savants de cette époque:

Copernic a montré que la terre et les planètes, sphériques, tournaient autour du soleil immobile. L‘héliocentrisme s’est substitué au géocentrisme.

Kepler a observé et calculé que les trajectoires (les révolutions) de la terre et des planètes autour du soleil n’étaient pas circulaires mais elliptiques, trajectoire réputée alors moins parfaite que le cercle, plus conforme à la perfection divine!

Galilée (qui a construit la première lunette astronomique) a apporté de nouveaux arguments en faveur de l’héliocentrisme. Il a en outre démontré que la terre tournait sur elle-même, ce qui expliquait l’alternance du jour et de la nuit. C’est pour ces affirmations "hérétiques” sur les mouvements de la terre, qu’à l’âge de 70 ans il a été traîné devant le Tribunal de l’Inquisition. Bien qu’il ait abjuré, il a été assigné à résidence jusqu’à la fin de ses jours, 9 ans plus tard. La tradition rapporte qu’au sortir du tribunal il a grommelé “ et pourtant elle tourne! “ : “ E pur si muove 1”

Dès cette époque le carcan imposé par l’Eglise éclate et petit à petit la méthode scientifique peut se faire jour.

Au 18ème siècle le savant anglais Newton découvre la gravité, suite, rapporte-t-on, aux réflexions provoquées par une pomme tombée du pommier sous lequel il se reposait. La gravité, ou force gravitationnelle, exprime que toutes les masses s’attirent entre elles.

En formulant les lois de la gravitation ( de l’attraction ) universelle, Newton étend ses conclusions au cosmos entier. Il montre que c’est la conjonction de cette attraction et du mouvement, la vitesse imprimée aux masses, qui permet aux masses plus petites de tourner autour d’une masse plus grande et de ne pas tomber sur elle: ainsi la lune peut tourner autour de la terre, la terre et les planètes autour du soleil.

Ces lois ont permis les voyages interplanétaires réalisés depuis 40 ans.

Au début du 20ème siècle, Einstein, le théoricien de la Relativité, établit l’équivalence entre masse et énergie, découverte féconde. Masse et énergie constituent un couple inséparable, comme les deux faces d’une médaille.

S’appuyant sur les conclusions tirées de la théorie des quantas de Planck , Einstein montre que l’énergie lumineuse, les photons, sont des grains de matière. Ainsi l’énergie est matière tout autant pue la masse!

De leur côté les physiciens Rutherford et Bohr édifient le modèle de l’atome: un noyau de charge électrique positive autour duquel gravitent en orbites des électrons de charge électrique négative.

Si ces constatations ne font plus de doute pour les physiciens, elles perturbent encore nombre d’esprits cultivés par leurs implications philosophiques et théologiques.

Le physicien Hubble remarque que le cosmos est en expansion. Il se dilate (comme un ballon qu’on gonfle d’air) dans un espace qui se dilate avec lui. En fait l’Univers est l'espace en expansion. Quelle est donc l’origine de celle-ci?

Les physiciens pensent qu’il y a 14 à 15 milliards d’années une énorme et fulgurante explosion, le Bing Bang, comme l’ont appelé les scientifiques anglo-saxons, explosion chauffée à des milliers de milliards de degrés a projeté dans l’espace la matière élémentaire: un flux primordial sans aucune organisation, sans aucune structure, un véritable chaos.

Dans l’espace plus froid la température de ce flux s’abaisse d’abord brutalement, puis progressivement; les particules élémentaires du chaos pourront alors se rejoindre pour commencer une longue histoire d’organisation puis de structuration de la matière, selon des lois fondamentales et universelles.

On appelle quarcks les particules de matière élémentaires qui s’aggloméreront en protons électriquement positifs et en neutrons électriquement neutres qui constituent ensemble le noyau atomique. C’est la première étape de l’organisation de la matière, au sortir du chaos.

Les électrons sont des particules élémentaires électriquement négatives qui se placeront en orbites autour du noyau pour créer l’atome,première structure de la matière. Deuxième étape de son évolution.

Les photons sont les particules de matière élémentaire qui expriment l’énergie lumineuse, ils sont celle-ci.

La lumière, prise dans le flux chaotique,ne sera libérée que lorsque les atomes se seront constitués.

Jusque là, l’espace était irrémédiablement enténébré, il n’y avait absolument rien à voir.

Mais si la libération de la lumière éclaire l’espace, elle n’élimine pas pour autant les ténèbres, elle ne fait que les repousser. Le couple antinomique lumière-ténèbre est une dualité dialectique indissociable.

J’y vois une source de réflexions maçonniques dans notre recherche de la Vérité et notre cheminement vers la lumière.

Enfin, une autre particule de la matière primordiale, les neutrinos en abondance dans le cosmos, est encore mal connue.

Conformément aux lois de la gravitation universelle, les atomes et les particules se rapprocheront et se structureront ci et là en nuages dans l’espace; ce sont les nébuleuses.

Dans celles-ci naîtront les premières étoiles et les premières molécules. C’est la troisième étape de la structuration de la matière.

A ce jour 70 à 80 espèces de molécules constituées d’au moins deux atomes ont été détectées dans les nuages interstellaires.

Soumises aussi aux lois de la gravitation universelle, les étoiles nées dans les nébuleuses se rassembleront au cours du temps en amas d’étoiles: les galaxies.

Notre galaxie se nomme la Voie Lactée. C’est une galaxie spirale, un disque ovale dont le centre est une excroissance hyperlumineuse d’où s’échappent en spirales des bras constitués de myriades d’étoiles et de gaz. Nous voyons un de ces bras dans le ciel sans lune sous forme d’une traînée laiteuse. C’est la quatrième étape d’organisation et de structuration de la matière.

Les galaxies peuplent le cosmos par milliards aussi. Elles ont été et sont encore probablement, avec les nuages interstellaires, le creuset où se forgent les étoiles. Celles-ci ont une histoire: elles naissent, se développent, évoluent, déclinent et meurent en tant qu'étoiles. Ce sera aussi le sort du soleil. Les étoiles fabriquent les atomes du cosmos qu’elles ensemencent par projections dans l’espace.

Nous connaissons toutes les espèces d’atomes du cosmos, une centaine, dont une bonne partie se retrouve dans la constitution de notre planète, et une fraction plus petite dans les créatures vivantes, y compris l’espèce humaine.

Notre planète offre le terreau favorable où les atomes puis les molécules pourront s’associer en formations de plus en plus complexes et diversifiées jusqu’aux biomolécules propres à la vie: de la cellule au végétal, à l’animal et à l’espèce humaine. La vie: cinquième étape de l’histoire de l’organisation et de la structuration de la matière.

Comme nous le voyons, l’Univers et ses constituants ont une histoire, une évolution. Ils n’ont été et ne sont ni immuables ni immobiles. Tout est mouvement , tout change, naît, se développe, décline. Il en est de même de la matière qui s’organise et se structure progressivement pour élaborer des molécules de plus en plus diversifiées et complexes, jusqu’aux biomolécules.

On peut dire que l’histoire du cosmos, avec ses étoiles, ses planètes, ses galaxies, c’est l'histoire de la matière en formation et en évolution vers une complexité croissante qui aboutit à la vie, et à l’Homme.

La voûte étoilée est l’expression dans le temps de cette histoire.

Dans cette perspective, au plan de la matière, nous sommes phylogénétiquement de lointains descendants du soleil, notre étoile.

L’idée d’une Histoire de l’Univers et de la matière, idée féconde du vingtième siècle, a été totalement étrangère à l’esprit humain jusqu’à notre époque.

C’est ce qu’a exprimé Hegel, l’un des philosophes pourtant majeurs du 19ème siècle, en disant: “ il n’arrive jamais rien de nouveau dans la nature.”

Plus proche de nous l’écrivain et poète belge Maeterlinck pense de même et écrit: “il est puéril de se demander où vont les choses et les mondes. Ils ne vont nulle part, ils sont arrivés. Dans cent milliards de siècles la situation sera la même qu’aujourd’hui, la même qu’elle était depuis un commencement qui d’ailleurs n’existe pas, et qu’elle sera jusqu’à une fin qui n’existe pas davantage”.

(cité in H.Reeves:Patience dans l’Azur. L’Evolution Cosmique, p.18 Ed. Seuil)

La fabuleuse moisson de connaissances rassemblées depuis un siècle démontre le contraire, ce contraire que j’ai exposé dans ses grandes lignes.

A ce stade de notre planche on peut se poser la question suivante: Dans quelle mesure les connaissances modernes, “ce que nous savons que nos ancêtres ne savaient pas”, sont-elles susceptibles de remettre en question, en tout ou en partie, les croyances, conceptions, perspectives qui constituent le tissus spirituel de notre Ordre? En effet, l’Ordre s’est organisé et structuré, a développé sa pensée et sa spiritualité pendant des époques où nos ancêtres ne savaient pas ce que nous savons.

Vaste question qui se pose à la F\ M\ ; nous en sommes tous conscient.

Des FF\  se sont-ils déjà appliqués à y répondre, ont-ils publié des textes? Je ne le sais point.

Je vais tenter de donner une réponse succincte, de fixer un premier cadre de pensées et de réflexions.

La spiritualité de l’Ordre telle qu’elle s’exprime de nos jours nie parait avoir ses racines dans l’antique et lointaine Tradition d’une part, et d’autre part dans un humanisme grec, mais éclipsé pendant des siècles, pour renaître et se développer depuis la Renaissance jusqu’à nos jours.

Qu’est-ce que l’humanisme?

On peut le définir comme un ensemble de tendances intellectuelles et affectives, de vécu personnel, de théories philosophiques, sociales et politiques, qui ont tous pour objectif de favoriser le développement des qualités essentielles de l’humanité et de toutes les possibilités de l’Homme qui concourent à ce développement vers le Bien; en outre et en conformité, l’humanisme est le respect de la dignité de la personne humaine, moralement et matériellement.

Or les connaissances nouvelles depuis la Renaissance, loin de se trouver en conflit avec l'humanisme, l’ont au contraire renforcé, approfondi et s’en sont inspirées en retour.

La base humaniste de notre Ordre ne me parait donc pas du tout remise en question, ce dont je pense, vous pouvez en juger vous-mêmes en vous référant à la définition de l'humanisme.

Notre spiritualité humaniste devrait, comme antérieurement, se trouver renforcée, approfondie et surtout activée par le progrès des connaissances humaines, de nos connaissances par conséquent. Mais plus et mieux nous “savons”, plus grande est notre responsabilité et notre devoir de réfléchir à l’application de l’humanisme de notre Ordre.

Quant à l’antique Tradition, je pense que ses croyances primordiales sont affaiblies de la confrontation avec le progrès des connaissances. Par contre, sa richesse symbolique peut, avec souplesse, traverser les siècles.

Expériences et méditations personnelles

Si notre sentiment d’une filiation mystérieuse avec le cosmos peut être d’origine spirituelle, il m’apparaît qu’elle est aussi d’origine matérielle.
Dans ce cas, ces deux origines ne s’opposent pas, mais concourent en tout cas à l'apparition et à l’approfondissement de ce sentiment de mon vécu.
C’est par la contemplation de la voûte céleste matérielle que commence ma méditation d'ouverture au cosmos.

Grandeur, force et beauté de la voûte céleste diurne.

Azur velouté, lumineux, aux intensités variées, profondes ou pâles, presque blanc quand les voiles ténus de la brume s’interposent. Ou, selon l’heure virant au jaune, au rose, au rouge; ou né de ces couleurs à l’aube à mesure que s’élève l’étoile flamboyante qu’il est impossible de regarder en face.

Qui ne se sent pas stimulé, envahi de bonne humeur, quand au réveil matin il découvre le ciel azur et le soleil? Qui n’a pas alors un sourire heureux sur les lèvres?

Grandeur, force et beauté de la voûte céleste nocturne.

Noire, enténébrée, angoissante peut-être, mais aussi constellée de lumières vibrantes qui envoient dans l’espace des milliards de messages à d’autres lumières qui vibrent pour y répondre: autant de vibrations de vie pour repousser l’angoisse.

Qui n’a pas alors senti une liaison mystérieuse avec l’infini, une promesse ineffable, un vertige comme vapeur d’alcool dans la tête?

La contemplation du ciel a été et reste pour moi source de communication avec la vraie grandeur, la beauté et la force, la sérénité.

En m’ouvrant sans crainte pour “absorber” le cosmos et “sentir” mes liens de filiation avec lui, je suis pénétré d’un subtil élixir qui m’apaise, me détend, me rééquilibre et me confère une nouvelle énergie. Parfois je ressens une jouissance semblable à celle que j’éprouve quand j’écoute de la musique en état de grâce.

Je suis heureux. Je m’élève au-dessus des contingences souvent agaçantes et stressantes de la vie quotidienne; je me ressource.

Cette méditation d’ouverture au cosmos n’est pas simplement voir ou regarder le ciel, mais s’ouvrir et établir une communication émotionnelle.

Cette méditation m’a beaucoup aidé ces dernières années lorsque j’ai dû résister aux difficultés menaçantes que le destin m’avait réservées.

Si vous me le permettez mes FF\, je vous recommande de vous exercer à “sentir”, “à faire corps”, avec le Cosmos, à vous ouvrir avec le coeur à sa grandeur, à sa beauté, à ses énergies. Pour y arriver l’effort initial est variable selon les tempéraments et les caractères

Vous en bénéficierez pour vous détendre, pour retrouver votre sérénité et l’irradier autour de vous, pour ouvrir une communication réciproque avec les autres dans un amour affectif Fraternel.

Vous en éprouverez du plaisir.

Je vous le souhaite.

C’est aussi une façon gratifiante et reconnaissante de communiquer avec les oeuvres du G\A\D\L\U\

Jean S\  Frère de la Loge Fidélité et Prudence à l'Orient de Genève


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