RAPMM Loge : Lumière D’Egypte - Orient de Vacoas - Maurice Date : NC

Le Silence

Le silence ne peut être compris que par référence au son. On peut ‘entendre’ le silence en écoutant au son. Tout bruit dans notre champs d’écoute est crée par des choses visibles ou invisibles se frappant ou vibrant ensemble créant des vagues de molécules d’air que nos oreilles interprètent comme son.

Silence a pour synonymes paix, apaisement, calme, sérénité, quiétude et accord parmi d’autres. Silence est à la fois signe de puissance et de retrait, hélas, trop souvent perçu comme signe de faiblesse.

Silence a été décrit par des expressions aussi divers que :

Le berceau de la sagesse ;

Un prélude d’ouverture à la révélation ;

Il ouvre un passage à la connaissance ;

Il enveloppe tous les grands événements, leur donne grandeur et majesté ;

La spiritualité descend dans l’âme qui fait régner en elle le silence.

Toutes choses vivantes est entourées d’énergie vivante. Les mystiques disent que cette vibration se manifeste comme un fredonnement autour et à l'intérieur de toutes choses vivantes. Ce son n’est pas audible. C’est en ‘écoutant’ ce son silencieux qu’on arrive a apprécier le silence a l’état pur. La magique de ce grand mot Sanskrit qu’est AUM, ne peut être ressentit qu’en le ponctuant par des moments de silence qu’on entend très clairement après que les dernier vibration du M s’évanouissent.

Le poète Gerhart Hauptmann explique que l’objective de la poésie est « de permettre le Mot, d’être entendu résonant après les mots ».

Le silence - je ne pensais pas qu’il aurait pu y avoir tant de mots, d’expressions pour pouvoir définir un seul mot. Pour une fois je trouve que c’est cette plénitude de mots et d’expressions qui causent une difficulté pour terminer ma planche.

Le sens même du silence m’a été révèle lors de mon initiation. Pendant ces derniers mois que j’ai mis a réfléchir sur le thème de ma planche je n’ai fais que respirer un mot - le Silence. J’ai fais tourner ce mot une million de fois dans ma tête en espérant m’imprégner de tout ses sens. Le Silence devrait changer ma vie. J’ai considéré le silence comme un outil qui m’a été remit pour m’améliorer.

Je m’étais dit que, dès que j’ai été accepté par la fraternité, les frères m’allaient expliquer le mystère qui enveloppait la maçonnerie, toutes les questions qui tournoyaient dans ma tête trouveraient une réponse. Pour moi ce serait ça la lumière ! Mais grande fut ma déception quand on m’a, des fois subtilement et d’autres assez brutalement, fait comprendre que ce ne serait pas le cas. Mes questions resteraient sans réponses et ma soif de connaissance ne serait pas assouvie sitôt.

J’étais découragé et commençait à me demander quand j’allais obtenir la lumière qui éclairerait mon cheminement maçonnique. Des ambiguïtés relatives à mes attentes de la fraternité commençaient à envahir mon esprit lorsqu’on m’a proposé le titre de ma deuxième planche – LE SILENCE. C’était un titre comme les autres et je m’y suis mis tout de suite. J’ai, tout d’abord, essayé de retrouver la définition du mot silence – Absence de bruit, le fait de se taire.

Je me souviens encore de mon passage dans le Cabinet de Réflexion. Le silence qui y régnait a permit au profane que j’étais de mourir d’une mort remplie de sens. Livré a moi même je descendis dans le ventre de la terre pour me découvrir et renaître. Le trajet trépas à la vie, une vie plus significative était long. J’ai vécu le début de cet interminable moment de solitude, livré à moi-même assez incommodément. Mais m’étant rendu compte que c’était une étape nécessaire, je m’étais résolu de vivre intensément le moment. Cet instant d’intimité avec moi même m’a permit de réfléchir abondamment sur le sens de ma vie. Mes méditations sur les écrits et objets se trouvant dans le Cabinet de Réflexion m’ont permit de revoir mes priorités. La rédaction de mon Testament Philosophique a été rendue facile.

Plus tard, quand on me fit asseoir à la colonne du nord, on m’ôta la parole. L’enseignement que j’aurais, allait m’être parvenu par l’observation en silence. Ce ne serait pas facile, m’ayant été habitué à apprendre en posant des questions - m’abstenir à parler ne serait pas aussi aisé.

Je commençais à partir de cet instant à réfléchir sur le pourquoi de la nécessité de l’apprenti de ne pas faire du bruit, de se taire ! Je essayais de diminuer mes interventions verbales, de poser des questions. J‘observais les choses en espérant que je vais comprendre leurs sens. Ca m’a surpris d’appréhender que je puisse apprendre des choses, comprendre la raison d’être d’autres par le simple fait d’observer. J’étais d’autant plus surpris de constater que le processus de compréhension était plus rapide.

Au début il y avait toujours cette tentation - qui persiste toujours d’ailleurs - de poser des questions chaque fois que je tombais sur quelque chose donc l’essence m’échapper, mais vite ce désir d’appréhender la signification par soi-même prenait le dessus. Je prenais un recul, commençais à observer, et invariablement tout devenait limpide.

J’ai vite compris que certaines taches revenaient aux apprentis. Rempli de bonne volonté j’ai essayé de savoir en quoi elles consistées, de les apprendre rapidement et ainsi montrer mon dévouement. Mais, il n’a été ni facile pour mes interlocuteurs de m’expliquer ni aisé pour moi de les comprendre. Résigné, je me suis mis à observer. Je suis en mesure de dire maintenant que j’ai appris beaucoup en observant en silence.

Silence implique une sorte de retrait en soi-même, se mettre dans une position réceptive afin de puiser la connaissance. Les moyens d’acquérir la connaissance sont multiples :

L’apprenti apprend en observant - On ne peut pas observer d’une façon effective en parlant. Il regarde faire les autres et s’efforce de comprendre. Imaginer l’arrangement du Temple avant une tenue. Je pensais que je devrais noter tout ce qu’il y avait à être fait et je pourrais les faire après. Mais je me suis rendu compte que ce n’était pas possible et je me suis mis à observer. Tout, en observant, j’ai essayé de dégager la logique derrière chaque détail. Il y a, toujours, beaucoup à apprendre mais je suis plus à l’aise maintenant.

L’apprenti apprend en écoutant ses aînés - Il est mieux d’écouter en silence. Le fait de ne pas être forcer de prendre part dans un débat vous libère de la nécessité de se préparer à répondre. La faculté de compréhension est ainsi aiguisée.

L’absence de mot permet à l’apprenti de mieux appréhender les significations des rituels. Le symbolisme ne devient que plus prépondérant. L’apprenti se trouve dans une position privilégiée, lorsque les compagnons et les maîtres sont préoccupés à prendre part dans l’action, lui, il observe. Il est un spectateur du premier rang, observant et analysant les agissements de tous. Il apprend, le symbolisme du silence ne devient que plus dominant quand il dévisage que nul n’est infaillible – il apprend des « erreurs » des autres frères.

L’apprenti, se doit tailler sa pierre brute. Le travail est fondamentalement à l’intérieure de soi-même. Comment qu’il peut travailler s’il n’a la tranquillité d’esprit nécessaire ?

En m’efforçant de réfléchir sur le sujet je me suis rendu compte que la définition du silence ne pouvait être restreinte à uniquement « absence de bruit, le fait de se taire ». Si l’apprenti apprend en se taisant, en observant on peut aisément déduire qu’il peut augmenter sa faculté d’apprendre en éliminant toute distraction. Dévider l’esprit de tout sentiment, d’émotion afin de mieux comprendre les choses. Ainsi l’apprenti est non seulement appeler à ne pas faire du bruit mais aussi faire taire ses émotions. Le silence – sans mots, sans émotions – permet à l’apprenti de se munir d’un outil très efficace pour se forger une personnalité digne d’une éducation maçonnique.

Les rituels sont ponctués des moments de silence. Il y a certains instants ou le silence règne en maître absolu et on peut vivre des instants magique en Loge. Quelques uns de ces moments sont :

Avant d’entrer dans le temple le Maître de Cérémonie nous recommande un moment de silence. Cet instant nous permet de nous dévider de tout émotion, pensée qui puisse nous priver des bienfaits d’une tenue fertile.

Le silence qui suit le coup du maillet du Vénérable Maître donne un air très auguste à une tenue.

Cet autre instant de silence avant de « briser » la chaîne d’union permet une communion très intense parmi les frères.

Le silence avec lequel les frères observent le fonctionnement d’une tenue donne à cette dernière un air de cérémonie très solennel.

Les cérémonies pratiquées par les grandes religions sont parsemées des instances ou l’exigence de silence est imposée aux fidèles. Les vœux du silence des prêtres, le retrait des moines dans des sanctuaires isolés pour se rapprocher du divin. L’abstinence observée pendant le période de carême rend le corps imperméable à tout sentiment. L’absence de mots et d’émotions permet la spiritualité de descendre dans l’âme qui fait régner en elle le silence.

Le silence, à travers la méditation, rétablit le sens du sacré, nous ralentisse et libère des courses interminables de la vie moderne.

Le silence permet de jouir de la vie. Il permet de réfléchir et examiner nos pensés et actions sans qu’on ait à porter un jugement. Il remet notre vie bruyante, remplie d’obligations en perspective. A travers la réflexion nous apprenons à mieux nous comprendre et comment avoir une vie créative et responsable.

L’appréciation du silence remplace l'inclination de s’adonner à des pensés et activités vaines. Quand nous commençons à aimer le silence, il n’y a plus la nécessité de fuir nos pensés et frayeurs.

Les croyants se rapprochent de Dieu, les non-croyants bénéficient d’une vie relaxe et apprécient mieux la vie.

Dans ma vie de tout les jours je m’attarde plus souvent maintenant avant de m’exprimer, j’essaye de garder un moment de silence avant de révéler tout mot ou émotion. Ca n’est pas facile. Souvent je suis déçu de moi même pour avoir dis des choses et souvent aussi à cause du ton avec lequel je m’étais exprimer. Ca m’arrive toujours et je vacille entre l’embarras et le sentiment d’accomplissement de s’être autocritiquer.

Le silence devrait être le mot d’ordre dans ce monde ou la méfiance et l'excès de susceptibilité règne. Un recul avant de parler pourrait éviter des dérapages qui pourraient nuire une relation difficilement re-forgeable. N’a-t-on pas dit qu’on est esclave de ce l’on a dit mais maître de ce qu’on n‘a pas dit ? Un instant de recul avant de manifester une émotion négative éviterait un regret éternel.

Je me suis rendu compte q’au tout début de mon cheminement je serais déçu, que le silence m’imposé pourrait entraver ce cheminement tant désiré mais après ma réflexion sur le silence je peut dire que c’est grâce au silence que j’épanouirais ma nouvelle personnalité. Mes questions auraient toutes des réponses et que mon professeur serait le temps. Je me résigne à attendre en silence et, je commence à apprendre. J’ai découvert la joie d’avoir compris des choses qui jusqu'à pressent étés restées incomprises. N’a-t-on pas dit que le silence est le berceau de la sagesse ?

Pour conclure je reprendrais une citation que j’ai découverte dans une planche intitulée « Le Silence Méthode Initiatique »;

" Le rite auquel nous avons tous adhéré, nous a fait un instant don du silence."

J’ai dis Vénérable Maître !

Rajen


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